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Réformes macroéconomique et intégration par le marché dans la CEMAC

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par Michel Dieudonné MIGNAMISSI
Université Yaoundé II - DEA 2008
  

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2.1.2. Un état théorique de la spécialisation en Zone CEMAC

La réalité de la spécialisation en Zone CEMAC nécessite tout d'abord un test intuitif des différents développements théoriques ci-dessus.

Ainsi, l'hypothèse de Busson et Villa (1994) de spécialisation inter-branche sous la condition de diversification productive entre les pays ne se vérifie pas en Zone CEMAC. Tout d'abord les activités productives dans la zone sont à dominante agricoles et ensuite les caractéristiques géographiques favorisent le fait qu'ils soient dotés des potentialités similaires. On pourrait ainsi se poser la question de savoir si la spécialisation est plutôt de type inter ou intra-brache.

Une intégration régionale réussie nécessite que les pays n'aient pas encore exploité à fond les spécialisations (Fouda, 2003). Ainsi, le fait que les pays n'aient pas des produits à échanger entre eux peut rendre le processus d'intégration impossible. Les spécialisations dont il faut encourager dans ce sens sont celles spécifiques aux différents pays et sont fortement indexés aux dotations factorielles (Snirivasan, 1993). Cette vision rejoint celle de Boungou Bazika (2002 et 2004) qui montre que le fait de ne pas posséder des besoins croisés encourage plutôt au sein des groupements régionaux africains, une intégration verticale avec les pays à niveau de développement supérieur. Ceci montre une logique de commerce inter-branche a priori au détriment des pays membres, confinés dans la pauvreté et l'instabilité socio-politique82(*).

Malgré la proximité géographique, la polarisation des IDE intra-CEMAC n'a pas été accentuée à cause de la faiblesse de l'intensité commerciale ou encore du marché potentiel. L'exemple européen est toujours parlant car selon Dupuch et Mazier (2002), les investissements domestiques et les IDE expliquent significativement et respectivement la spécialisation et la diversification des activités. Il convient en plus d'ajouter que les IDE intra-CEMAC sont quasi nuls, mais pourraient s'améliorer avec la redynamisation du processus d'intégration et l'amélioration des principes de bonne gouvernance.

En plus, la Zone CEMAC s'inscrit dans une mouvance de spécialisation régionale, c'est-à-dire la similitude des tissus productifs nationaux. Tout les pays de la CEMAC en dehors de la RCA sont producteurs de pétrole par exemple, secteur qui tire prioritairement la croissance. D'ailleurs, la ventilation du PIB par secteur montre que les industries extractives occupent à elles seules 37% du PIB de la CEMAC en 2005 (CEA, 2006). Ce type de spécialisation ne peut qu'encourager l'intégration verticale, car l'absorption de ces produits par les pays de la sous-région est nulle.

Il convient tout de même de souligner que la configuration de la spécialisation régionale est bénéfique à une région si celle-ci est hautement industrialisée et fabrique des produits manufacturés facilement substituables comme en Europe. Seule cette situation est capable de développer un commerce intra-branche substantiel, car des phénomènes de « demande de différence » pour les biens qui bénéficient de la « qualité de non banalisation » peuvent se produire (Lassudrie-Duchêne, 1971). En plus, les politiques de contingentements ou de quotas et un niveau élevé de tarification doivent être proscrites pour faciliter les transactions. Cette réalité n'est pas non plus vérifiée en Afrique centrale.

En outre, la spécialisation nationale, pendant de la diversification régionale serait salutaire pour les pays de la CEMAC. Elle non plus n'est pas observée car les pays ont des dotations factorielles similaires et même unitaires, ce qui renvoie le problème à la dimension ex ante : les dotations factorielles expliquent significativement la spécialisation internationale. L'indice de diversification des exportations des pays de la CEMAC se trouve en deçà de la moyenne africaine qui est de 7,7%. Le plus élevé se situe à 4,3% et est à mettre à l'actif du Cameroun, (CEA, 2006).

Il apparaît au final que cette hyper-spécialisation est fortement influencée par les dotations initiales, et les pays sont des mono-producteurs. Ce soubassement intuitif et théorique mérite d'être approfondi à travers une analyse rigoureuse et empirique.

* 82 Par exemple, le PIB par tête des pays d'ASS en 2000 était de 1 560 dollars US. Entre 1963 et 1998, la BAD a recensé 26 conflits donc 7 inter-Etats. Le capital spatial est aussi déplorable : on compte seulement 171 000 km de routes, ce qui est l'équivalent de la seule Pologne. L'Europe pour une petite comparaison a un PIB par habitant de 20 000 dollars US et compte plus de 3 millions de km de routes bitumées. En plus, le commerce intra-européen est évalué au moins à 60% avant le processus d'intégration (Fouda, 2003).

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