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Réformes macroéconomique et intégration par le marché dans la CEMAC

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par Michel Dieudonné MIGNAMISSI
Université Yaoundé II - DEA 2008
  

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1.2. L'ARCHITECTURE ECONOMIQUE DES PAYS AVANT LES REFORMES

Cette présentation se fera d'abord sur les fronts monétaire et bancaire et ensuite sur les fronts réel et institutionnel.

1.2.1. L'organisation monétaire et bancaire

L'influence de la métropole avant les indépendances et l'intervention de l'Etat après les indépendances sont les traits principaux des économies de la CEMAC à cette époque.

Sur le plan monétaire, la structuration est celle d'une coopération Nord-Sud. C'est ainsi qu'en 1972, est signé à Brazzaville une Convention de coopération monétaire entre le Cameroun, la RCA, le Congo, le Gabon et le Tchad qui prévoit la création d'un Institut d'Emission commun (la BEAC). La monnaie émise par la nouvelle BC est le Franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale (FCFA). Les pays signent également une autre Convention qui instaure la Zone Franc.

Toutefois c'est une période où les clauses ne sont pas clairement définies. Ainsi dans les textes de 1972 de la BEAC, l'objectif final de la politique monétaire n'est pas explicitement énoncé. Mais compte tenu des facilités de financement accordées aux Trésors nationaux et aux PME nationales, il ressort que l'objectif final de la BEAC était le financement du développement. En plus, la politique monétaire était généralement définie avec l'accord de la France, les instruments étant les taux d'intérêt, les plafonds de réescompte, les réserves obligatoires et surtout le contrôle qualitatif ou sélectif du crédit21(*).

Cet état de choses a sûrement intéressé les chercheurs. Bekolo-Ebe (2001b), partant d'un contexte de crise d'ajustement et dans une analyse critique, décrie « le statisme de la politique monétaire » qui a sévi dans la zone : crédits de campagne, fixation des côtes globales de crédit comme seul instrument quantitatif de la politique monétaire. Les plafonds globaux étaient déterminés exclusivement à partir du déficit de trésorerie communiqué par les banques et faisaient l'objet de relèvement quasi automatique par les organes de décision de la BEAC. C'est ainsi qu'ils sont passés, entre juin 1973 et juin 1987, de 59,9 milliards à 443,6 milliards de FCFA pour le court terme et de 15 à 286,3 milliards pour le moyen terme. En dépit de l'unique baisse opérée en 1988, ces plafonds ont été toujours revus à la hausse. En plus, le Compte d'Opérations qui totalisait 305,8 milliards au 31 janvier 1986, est devenu débiteur de 58,4 milliards au 30 novembre 1987. Cette évolution a eu un impact sur le taux de couverture extérieure de la monnaie qui est passé de 63,7% à 13,6%, pour un seuil minimum de 20%22(*).

Sur le plan bancaire, il n'existe pas encore d'institutions fiables de contrôle de l'activité dans ce secteur, et même lorsque celles-ci existent, elles sont inopérantes et sans pouvoir coercitif. Le manque de données, un des obstacles majeurs, ne facilite pas la lisibilité de la réglementation, ne permettant pas ainsi l'évaluation de la santé du secteur. Les problèmes rencontrés sont généralement les suivants : non respect des normes et règles, organisation anarchique des banques, manque de diversification des services offerts, manque d'innovations financières et de facilités de traitement de l'information. En plus, l'Etat est l'acteur majeur du système bancaire (graphique 1). En fait, le haut niveau des recettes de l'Etat, justifié par la conjoncture favorable de l'époque l'amène à accroître ses dépôts. Au Cameroun, la loi prévoit que « La structure du capital social des banques doit faire apparaître la présence des intérêts publics qui ne peuvent être inférieurs au tiers des actions souscrites »23(*). Dans les autres pays et particulièrement la RCA et le Congo, ce seuil est fixé à un minimum de 51% (Avom et Eyeffa, 2007). Mais très vite, le brusque retournement de la conjoncture au milieu des années 80 va conduire à des ponctions considérables de l'Etat, entraînant ainsi un éventuel risque systémique. Ainsi, la crise des finances publiques a pour conséquence la crise du système bancaire.

Graphique 1 : Evolution des dépôts et des créances de l'Administration Centrale des pays de la

CEMAC dans les banques commerciales (milliards de FCFA) de 1975 à 1985.

 

Source : Construit par l'auteur, à partir de Avom et Eyeffa (2007).

Enfin, les créances de l'économie sont dominées par des activités d'intermédiation et de spéculation (import-export, commerce, etc.) au détriment des activités de production, génératrices de la croissance (Bekolo-Ebe, 2001b). En outre, la crise des années 80 a encouragé le désengagement de l'Etat en délaissant le secteur réel. C'est ainsi que l'on a observé des privatisations et des cessions dans le secteur des entreprises publiques.

* 21 La BEAC opte pour un niveau bas de taux d'intérêt, se situant ainsi dans une logique keynésienne de dopage de l'investissement. C'est donc une banque qui promeut le développement, in « Mécanismes et objectifs de la politique monétaire de la BEAC, Complément de la fiche d'identité de la BEAC ». Source: www.izf.net/IZF/FicheIdentite/Complements/Beac1.htm.

* 22 Source : www.izf.net/IZF/FicheIdentite/Complements/Beac1.htm.

* 23 Ordonnance du 30 août 1973, complétée par celle n° 85/002 du 31 août 1985.

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