WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'impact des mesures fiscales pour lutter contre le réchauffement climatique

( Télécharger le fichier original )
par Dièye Papa/ Diop Massal/ Samb Awa
Université Nancy 2 - Master Economie Appliquée 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

C. Marché des permis négociables --- Exemple : le Protocole de Kyoto

C'est la nécessité d'une coopération internationale, en vue de maintenir un climat jugé acceptable par les sociétés et donc la volonté de lutter contre l'accumulation des G.E.S, qui s'est concrétisé par plusieurs négociations internationales sur le climat : La convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique en 1992, le protocole de Kyoto en 1997, les accords de Marrakech en 2001.

Tous ces traités et conventions internationales vont à leur tour aboutir sur un régime interétatique nommé « régime climatique Rio-Kyoto »5 en vigueur depuis 2005 et dont les objectifs quantifiés sont la réduction des G.E.S pour 2008-20 12.

Malheureusement, on note la rétractation des Etats-Unis en début 2001.

Cependant la ratification du protocole par la Russie a permis une avancé significative car elle mettra fin à une période d'inquiétude et d'incertitude puisque le protocole ne devait entrer en vigueur que si 55 pays représentant au moins 55% des émissions de G.E.S de 1990 l'auront ratifiés.

Et donc, cette importante ratification de la Russie va permettre l'entré en vigueur officielle du protocole en début 2005.

a) Analyse des propositions de Kyoto:

Le protocole prévoit un engagement chiffré de diminution ou de limitation des émissions de G.E.S d'au moins 5% des pays industrialisés (pays en développement y compris) se trouvant dans l'annexe B au protocole de Kyoto sur la période 2008-20 12 par rapport aux émissions de 1990.

Et d'un autre coté, les pays faisant partie de l'annexe 1 se sont engagé à rester en dessous d'un certain niveau en moyenne sur la même période.

En outre, on note l'acceptation par le protocole de certain engagement commune. C'est ainsi
que l'Union Européenne (U.E.) a négocié et obtenu une provision dénommée : « la bulle

5 Berthaud, Cavard, Criqui--2004

42

européenne » qui représente la réduction conjointe des émissions de G.E. S. de 8% de ses 15 pays membres et cette provision est ensuite transféré aux différents états membres compte tenu de leur besoin national.

Par exemple, la France, vu sa faible émission de polluant par sa production électrique grâce notamment à des technologies émettant peu de G.E.S, s'est vu assigné à un objectif de stabilisation de ses émissions.

Notons que la définition de la « bulle européenne » ainsi que les objectifs s'y rattachant ont été fixé par le conseil de l'U.E le 25 avril 2002 et ils ne peuvent en aucun cas être changé entre 2008 et 2012 ; les nouveaux états membres de l'U.E issus des élargissements successives demeurent exclu e la bulle jusqu'en 2013.

Tableau 1 : Données de quelques pays de l'annexe B

Union Européenne dont :

-8%

Allemagne

-21%

Royaume-Uni

-12,5%

Italie

-6,5%

Pays-Bas

-6%

France

+0%

Espagne

+15%

Etats-Unis

-7%

Japon

-6%

Canada

-6%

Russie

+0%

Ukraine

+0%

Australie

+8%

Par ailleurs, en vue de respecter leur engagements, plusieurs pays se sont imposer un certain nombre de mesures soit régionales soit nationales.

b) Les mesures françaises en vue du respect du protocole de Kyoto :

En France, les premières mesures ont été prises dès 1990. En effet, le Programme National de Lutte contre le Changement Climatique (PNLCC) avait été déjà mise en place par le gouvernement en janvier 2000 en vue de respecter les engagements européens.

Ce programme s'intéresse à plusieurs secteurs :

> Le secteur énergétique : on note ici le renforcement de la production électrique par les éoliennes, la diminution des centrales thermiques et beaucoup de mesures d'économie d'énergie.

> Le secteur des transports : les mesures portent sur l'amélioration ou la diminution des émissions des véhicules, la limitation des vitesses, l'encouragement des transports en commun,...

> Le secteur des bâtiments : on a le renforcement de la réglementation, l'amélioration ou rénovation des bâtiments de l'Etats, la mise en place de mesures incitatives pour toute nouvelle construction (subventions, exonération de charge fiscales...).

> Dans les secteurs agricoles et forestiers : les mesures vont concerner les différentes sources de pollution comme les effluents d'élevage, les engrais azotés,...et une politique de reforestation.

Tableau 2 : Contribution des différents secteurs et variation des émissions de G.E.S depuis 1990 en France

Secteurs Transport

2002

26%

Evolution 1990-2002
+23%

Bâtiments

19%

+9%

Industrie

21%

-19%

Energie

12%

-15%

Agriculture

19%

-6%

Déchets

3%

-7%

Total

(hors puits)

-2%

Total

(avec puits)

-6%

Dans l'ensemble, ces mesures ont eu les effets attendu car elles ont permis à la France de stabiliser ses émissions total de G.E.S entre 1990 et 2002 ; et en 2003, ces émissions était environ de 553 MteCO26 soit environ 2% en dessous du niveau atteint en 1990.

Notons que la croissance économique a été en moyenne pendant cette période de 17%, d'où une possibilité de découplage entre croissance économique et stabilisation des émissions.

Cependant, des efforts devaient encore être entrepris dans les secteurs des transports et des bâtiments où on a noté un accroissement des émissions.

Et c'est le défi auquel devait s'atteler le gouvernement français pour l'après PNLCC.

C'est ainsi que le Plan Climat 2004, placé sous la responsabilité de la Mission interministérielle de l'effet de serre (MIES), présenter le 22 juillet 2004 se veut le relais du PNLCC.

Son objectif étant la stabilité des émissions françaises au même niveau que 1990 à l'horizon 2010 : d'où une réduction minimale annuelle de 54 MteCO2 par an.

Toutefois, à cette objectif de court terme, on va lui préférer un objectif de plus long terme de référence 2050 qui préconise une réduction de 75,2 MteCO2 soit une division par quatre des émissions d'ici 2050, ceci ayant comme but ultime une division par deux des émissions au plan mondial.

44

6 MteCO2 : millions de tonnes équivalent CO2

46

48

Histogramme 1 : les contributions des différents secteurs au Plan Climat 2004

22%

22%

25%

14%

16%

16%

8%

2%

20%

15%

10%

5%

0%

En 2005, on enregistre la mise en place en France par voie législative de la directive 2003/87/EC qui crée le premier marché Européen des quotas qui s'inspire en partie du dispositif de Kyoto et dont l'allocation s'élève à 156,5MteCO2 par an. Les affectations des quotas étant calculés à partir :

· Des émissions de trois années de référence

· Des potentiels de diminution des secteurs

· Des prévisions de croissance du secteur considéré

Les secteurs concernés étant ceux de la production d'énergie et de l'industrie.

Ces quotas visent une réduction des émissions d'au moins 3 MteCO2 en dessous du tendanciel soit une diminution de 2% entre 2005 et 2007 (première période de mise en oeuvre du système). Et concernant la deuxième période (2008-20 12) les montants exacts n'ont pas été encore arrêtés.

Les exploitants vont se voir décerner un nombre de quotas au plus tard le 28 février de chaque année sur leur compte de dépôt de leur exploitation et une fois le compte crédité, les firmes peuvent utiliser les quotas ou bien se les échanger.

Cependant, un contrôle des transactions est effectué par le CITL (Community Independent Transaction Log) et une situation des émissions de CO2 est déclarée à l'administration régionale au plus tard le 15 février de l'année suivante, le 30 avril marquant la fin de la phase de restitution des quotas.

Toutefois, les gouvernements sont chargés de donner des pénalités aux firmes qui ne respectent pas les engagements pris dans le cadre de la directive. Ces pénalités étant sous la forme de taxe non libératoire7 et dont le montant est : 40 € /teqCO28 entre 2005 - 2007 et 1OO €/teqCO2 à partir du 1ier janvier 2008.

Par ailleurs, plusieurs mesures qui étaient déjà énoncés dans le but de se conformer au protocole de Kyoto et qui ambitionnaient une division par quatre des émissions de la France à l'horizon 2050, ont été reprise voir même renforcer par le groupe de travail N°1 du Grenelle de l'Environnement chargé de définir des propositions afin de « permettre aux générations futures de disposer des ressources dont elles auront besoin pour leur développement ».

Certaines des propositions du groupe étant présentées par secteurs :

> Secteur du bâtiment :

On a la reprise de l'objectif de diminution de 40% des consommations unitaires des bâtiments résidentiels et tertiaires en 2020 par rapport à la réglementation de 2000 par le renforcement de la recherche dans le domaine des nouvelles technologies de l'énergie déjà énoncé dans le Plan Climat 2004.

Le renforcement de la réglementation thermique dans le but de généraliser les bâtiments à énergie positive d'ici 2020 mais cette fois-ci avec des objectifs chiffrés et obligatoires compte tenu des performances énergétiques notés.

> Secteur agricole :

7 Taxe non libératoire : taxe dont on ne peut se défaire

8 teqCO2 : Tonne de CO2

Le groupe a repris l'objectif de maitrise ou réduction des épandages d'engrais azoté qui était soutenu depuis 1994 dans le cadre des Programmes de la pollution d'origine agricole (PMPOA).

Renforcement de la campagne de réglage des engins agricoles lancée en 2003 avec une incitation à l'utilisation de pratiques culturales satisfaisantes.

> Secteur des transports :

On note une proposition de durcissement de l'objectif de limitation des émissions unitaires moyennes des véhicules de 140 gCO2/km9 en 2008-2009 (proposition du Plan Climat 2004) à 130 gCO2 en 2020.

Privilégié les lignes ferroviaires à grande vitesse et les transports collectifs en concurrence avec le transport aérien et routier avec le renforcement des subventions publiques des collectivités locales.

> Secteur énergétique :

Le groupe propose le maintien de la recommandation défini par la politique énergétique de la France, mise en place par la loi N°2005-781 du 13 juillet 2005, qui avait lancé comme objectif de parvenir à une production intérieur d'électricité d'origine renouvelable représentant environ 21% de la consommation d'électricité totale à l'horizon 2010.

Cependant, en ce qui concerne le parc nucléaire, on note un désaccord au sein du groupe au sujet de son maintien et développement. Alors que la tendance actuelle du gouvernement est au renforcement de son parc nucléaire avec notamment la construction d'un EPR(réacteur pressurisé européen) dont la connexion au réseau est attendu en 2012 en prévision du renouvellement des premières centrales prévu à partir de 2020.

§2) Etude comparative entre mesures fiscales et permis négociables

9 gCO2/km : gramme de CO2 par kilomètre

Les deux instruments économiques à savoir le système des permis négociables et les mesures fiscales ont plusieurs différences qui peuvent s'exprimer tant du pont de vu de l'efficacité que de celui du fonctionnement.

D'abord, on peut noter une première différence majeure lié au mode d'intervention étatique. En effet :

y' Dans le système des permis négociables, on a d'abord la fixation d'une quantité maximale de substance polluante admissible compte tenu des objectifs d'émissions qu'on cherche à atteindre dans une région délimité (avec des sanctions suffisantes en cas de dépassement). Ensuite le marché en détermine le prix : c'est le rationnement par les quantités.

En conséquence, on peut dire qu'avec les permis négociables, les pollueurs vont supporter un risque lié au maxima fixé.

y' Dans le système des taxes, l'état impose un prix pour chaque unité de substance polluante émise au delà d'une limite fixé et le marché en détermine ensuite la quantité totale à émettre : c'est le rationnement par les prix.

D'où un risque important supporter par l'environnement et non pas les firmes pollueurs.

A. Dans un souci d'équité :

Les agents ont toujours exprimé beaucoup de réticence envers tous ce qui est taxes car ils considèrent qu'elles peuvent affecter leur rentabilité surtout si l'entreprise consommatrice d'énergie en question est en concurrence avec celles situées dans une zone non soumise à la taxe (présence par exemple de marché de permis négociables dans la zone concurrente).

Par ailleurs, dans un souci d'équité mondial, il conviendrait d'adopter un même niveau de taxe fixe appliqué à toutes les entreprises.

Malheureusement, se système va s'avérer irréalisable à cause notamment des réticences des Etats (problème d'ingérence, de souveraineté), de la capacité des entreprises à payer selon qu'on se trouve dans un pays riche ou pauvre mais aussi à cause des inégalités de revenu qui existe au sein ou entre les pays.

Au final, dans un souci d'équité, l'échange de permis sera toujours préférer aux mesures fiscales car il permet de dissocier efficacité et équité.

B. Dans un souci d'efficacité :

Les économistes Baumol et Oates (1988) considèrent que si toutes les hypothèses de
concurrences parfaites sont satisfait et que les coûts d'abattement des firmes sont connus alors

on peut obtenir la même efficacité des deux instruments car le prix de la quantité optimale de permis calculé par le régulateur sera environ égale au montant de la taxe Pigouvienne.

Par contre, si l'un des hypothèses de concurrences imparfaites est violé (existence de coûts de transaction, asymétrie d'information, imperfection du marché, comportements stratégiques...) ou bien si les coûts d'abattement des firmes sont inconnus, alors l'un des instruments va s'avérer être plus efficace.

Cependant, le choix d'un instrument plutôt qu'un autre va dépendre de plusieurs schémas :

· Efficacités environnementale :

Si l'objectif affirmé est une diminution rapide des émissions alors le système de permis va s'avérer plus efficace car le nombre de permis émis correspond à la quantité d'émission de G.E.S voulu et il garanti que la limite ne sera pas dépassé.

Par contre, avec un objectif de réduction à long terme, la taxe va s'avérer plus efficient.

Ces conclusions ont d'ailleurs permis à Newell et Pizer à estimer grâce à une analyse des sensibilités que « les quantités deviendraient préférables si les réductions à court terme étaient égales ou supérieurs à 40% des émissions mondiales ».

· Fonctions de coût-bénéfice des firmes :

En effet, d'après les travaux de Martin Weizman (1974), le choix opéré par les firmes entre les deux instruments dépend de la pente de leurs fonctions de coûts et bénéfices marginaux.

La mise en place d'un système de permis échangeables est conseillée en cas de forte pente de la courbe de bénéfices marginaux. Car, dans ce cas, on remarque une importante corrélation positive entre le niveau de pollution et le dommage environnemental (le dommage environnemental va augmenter rapidement avec le niveau de pollution).

Alors, pour faire face, mieux vaut mettre en place un instrument qui fixe avec certitude un maximum pour les émissions de G.E.S au voisinage de l'optimum social.

A l'inverse, une taxe est préférable si la pente de la courbe de bénéfice marginal est proche de
l'horizontale, cela voudrait dire que nous avons affaire à une faible corrélation positive entre

50

le dommage environnemental et le niveau de la pollution (le dommage augmente lentement avec les émissions de gaz polluants).

La mise en place d'une taxe permettra ici de compenser le coût marginal de dépollution.

En outre, « installer une taxe est aussi préférable si la valeur absolue de la pente de dommage marginal est supérieure à celle de la pente de coût marginal de dépollution. Les permis échangeables sont préférables dans le cas inverse », Baumol et OATES (1988).

Et ce dernier résultat peut être démontré graphiquement :

Graphique 1 : zone d'efficience des instruments économiques

Source : «Instruments économiques de la politique écologique», J-C Lambelet (Avril 2003)

Taxe espérée

Taxe*

P

C D

Q*

B dommage marginal estimé

A

Q estimé

Dommage marginal réel

Coût

dépollution

marginal de

Ainsi, si le dommage marginal occasionné est supérieur au coût marginal de dépollution alors la perte sociale en cas d'utilisation d'un marché des permis sera représenté par le surface : (A+B).

D'où l'usage de taxes écologiques est conseillé dans se schéma.

Inversement, lorsque le dommage marginal devient inférieur au coût marginal de dépollution alors la perte sociale en cas d'usage de la fiscalité écologique sera représenté par la surface : (C+D).

D'où une plus forte efficacité d'un marché des permis échangeables.

Cependant, comme il apparait très difficile voire même impossible de mettre en place l'une ou l'autre instrument seule pour l'ensemble des pollueurs, alors certains auteurs vont préconisés la juxtaposition des deux types d'instruments économiques : prix et quantité dans la même zone.

Section 2 : extension possible des deux instruments
économiques

Puisque les deux instruments de politique environnementale comportent aussi bien des avantages et des inconvénients, avec la particularité que les limites de l'un peuvent être solutionnées par les avantages de l'autre.

D'où l'idée d'une combinaison des deux dans une même politique aussi appelé « Mécanismes hybrides » afin de rendre plus efficace la politique environnementale.

Cependant, deux mécanismes de combinaison vont être développés par les auteurs qui vont certes promouvoir une combinaison des outils économiques de politique environnementale mais vont d'un autre côté proposer des moyens différents pour parvenir l'efficacité rechercher.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault