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Les instruments de couverture du risque de change

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par Fouad BERRA
Ecole superieure de banque Alger - Diplome superieur des etudes bancaires 2009
  

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Section 3 : Le besoin des opérateurs économiques à la couverture contre le risque de

change

Le risque de change existe certes, il a en effet été source de pertes pour de nombreuses entreprises dont la SNTF.

Afin de confirmer ce fait et de cerner l'aptitude des entreprises algériennes, l'ampleur des pertes qu'il cause ainsi que les attentes des entreprises pour faire face à ce risque (surtout en cette période où les cours de change accusent une importante volatilité, voir graphique 2), nous avons décidé de soumettre un questionnaire aux entreprises (annexes III).

92,0000

88,0000

84,0000

80,0000

76,0000

Graphique 2 : Evolution des taux de change USD/DZD et EUR/DZD
en 2003

Dates

--- USD
--- EUR

(Source : salle de change, Citi Bank)

1. Méthodologie du sondage :

Les résultats présentés dans cette section sont issus d'un questionnaire anonyme établi par nous même.

Ce questionnaire était destiné aux entreprises publiques et privées qui entretiennent des relations avec l'étranger. Parmi ces entreprises, il y a des filiales d'entreprises étrangères multinationales. Il leur a été adressé dans la période août /septembre 2003

Nous avons prévu un échantillon de taille minimale de 200 entreprises. Malheureusement 26 seulement ont donné suite à notre questionnaire. Cela est principalement dû à :

· La courte durée pour la préparation du mémoire ;

· La période (août 2003) qui est une période de congé ;

· La conjoncture défavorable : le séisme du 21 mai.

Ajouter à cela le refus de certaines entreprises de nous répondre, sous prétexte que :

· Les informations demandées sont confidentielles. Les chiffres et la stratégie de l'entreprise ne peuvent être divulgués ;

· Cela engage la responsabilité de l'entreprise ;

· Les mouvements d'affaires en devises ne sont pas importants ;

· Rien ne va être fait, à quoi bon perdre du temps ;

· Les réponses sont évidentes.

Avec un taux de réponses de 13 %, nous ne pouvons prétendre à une étude exhaustive. Toutefois, nous avons tenu à présenter les résultats de notre questionnaire car le peu d'entreprises qui ont répondu et même celles qui n'ont pas répondu (par écrit) ont manifesté leur intérêt quant au sujet.

2. Les résultats

Dans ce qui suit, nous allons présenter les résultats de notre sondage.

2.1. Caractéristiques des entreprises

? 19 % des entreprises sont publiques, le reste 81 % sont privées.

? Les entreprises appartiennent à différents secteurs d'activités : travaux publics, céramique, matériaux de construction, cosmétique, audio visuel, industrie mécanique, transport, informatique, agro-alimentaire et commerce multiple.

2.2. Les transactions avec l'étranger

? Les entreprises participantes sont caractérisées par un volume important de transaction avec l'étranger, une moyenne de USD 700.000 par an.

? Toutes ces entreprises sont importatrices.

? Pour la majorité des entreprises, les opérations du commerce extérieur représentent un pourcentage important dans le total d'activité, soit une moyenne de 37 %.

? Les entreprises participantes réalisent l'essentiel de leurs transactions en Euro (96 %). Avec un pourcentage très faible en Dollar américain (4 %).

L'importance du volume d'importation libellé essentiellement en Euro engendre une forte exposition au risque de change.

2.3. L'exposition au risque de change

? Les entreprises importatrices interrogées sont exposées au risque de change de différentes manières :

· 54 % des entreprises sont exposées au risque de change dans le cadre de leurs importations pour la revente en l'état ;

· 27 % des entreprises sont exposées au risque de change dans le cadre de leurs importations de matières premières ;

· 19 % des entreprises sont exposées au risque de change dans le cadre de leurs importations de biens d'équipements et de pièces de rechanges (pour leurs propres besoins).

? Les opérations d'importation sont effectuées à 96 % des cas selon les besoins, ce n'est que 4 % des opérations qui sont effectuées selon l'évolution des taux de change.

? Les paiements sont effectués :

· 81 % en cash ;

· 19 % par un financement.

Les déterminants de l'importation sont des facteurs aggravant le risque de change. Du fait qu'ils le rendent indépendant de la volonté de l `entreprise, le risque de change devient moins gérable.

2.4. Stratégie

? Dans leurs politiques globales de gestion, uniquement 65 % des entreprises prévoient une «stratégie» de couverture contre le risque de change. En fait, celles-ci se limitent à la planification de leurs transactions. La majorité des entreprises étant contraintes au renouvellement des stocks ou l'approvisionnement des matières premières.

Le reste des entreprises (35 %) ne prévoient rien.

? Dans le cadre de leurs opérations avec l'extérieur, 92 % des entreprises prennent en considération les prévisions sur les taux de change.

? 88 % des entreprises répondantes ne sont pas aidées par leurs fournisseurs en matière de risque de change.

12 % des entreprises reçoivent des aides sous forme de termaillage (67 %) ou de clauses d'indexation (33 %).

En l'absence de stratégies claires de gestion du risque de change conjuguée à la neutralité des fournisseurs, les entreprises se retrouvent seules face au risque de change.

2.5. Conjoncture

Pour mettre en évidence les conséquences de l'absence d'un système de couverture contre le risque de change dans une période où les monnaies connaissent une volatilité importante, nous avons interrogé les entreprises sur l'impact de l'évolution des cours de change ces derniers temps.

? 100 % des entreprises ont subi une perte de change à cause des évolutions récentes des cours de change.

? La perte est estimée :

· Importante par 35 % des entreprises ;

· Moyenne par 65 % des entreprises.

? Uniquement 8 % des entreprises interrogées affirment que leurs banques les informent de l'existence d'un risque de change.

? 88 % des entreprises n'ont pas pris de mesures pour faire face au risque de change.

Il est à signaler que 8 % des entreprises ont pris des mesures préventives avec une estimation des cours les plus défavorables lors de la mise en place de leurs opérations d'importation. Les 4 % restant répercutent les pertes de change sur les prix.

? 100 % des entreprises estiment qu'elles avaient bien fait ou auraient dû faire quelque chose en matière de couverture.

Les pertes de change enregistrées auraient pu être atténuées si les entreprises avaient bénéficié de l'assistance et des conseils bancaires. Conscientes de l'ampleur du risque de change, les entreprises affichent un intérêt particulier quant à la couverture et estiment qu'elle est inéluctable.

2.6. Les perspectives

? 100 % des entreprises estiment que la mise en place d'un système de couverture contre le risque de change est une nécessité.

? 96 % des entreprises affirment qu'elles utiliseront le change à terme si leurs banques le leur proposent. Uniquement 4 % y sont indifférentes.

La mise en place d'un système de couverture contre le risque de change présente un intérêt commun pour l'ensemble des entreprises. Le change à terme est en particulier sollicité par la majorité d'entre elles.

A la lumière des résultats obtenus dans le cadre du présent sondage, il en ressort que l'ensemble des entreprises rejoignent la SNTF pour être sujettes au risque de change. En effet, les pertes enregistrées en témoignent pleinement.

La mise en place d'un système de couverture du risque de change s'avère plus que jamais une nécessité confirmée.

Le change à terme, prévu par la réglementation et ayant fait l'unanimité des entreprises paraît l'instrument le plus adapté pour aboutir à cette fin.

La possibilité du change à terme en Algérie sera traitée dans la prochaine section.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille