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Le développement financier et la croissance économique au Camreroun

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par Nathalie Carine ASSOMO TEUBO
Université de Douala - DEA en Economie Monétaire et Bancaire 2005
  

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Conclusion Générale

Il y a environ 40 ans que Goldsmith a posé les jalons de l'analyse de la corrélation entre le développement de l'activité financière et la croissance économique. Il a été en effet le premier à démontrer de façon empirique que le développement financier a un effet positif sur le développement de l'activité productive.

Depuis lors, de nombreux travaux empiriques et théoriques notamment ceux de Loayza (2005), Levine (1997), abondent dans le même sens. Ils essaient en outre de déterminer les différents canaux par lesquels le développement financier affecte- est affecté par- la croissance économique.

Le sens de la causalité de la relation a lui aussi fait l'objet d'une controverse théorique tranchée par Patrick (1966) qui établit que cette relation finance - Croissance est biunivoque.

Néanmoins, sur le plan empirique, l'estimation de la relation de cause à effet tend à conforter l'idée selon laquelle à long terme c'est l'amélioration de la sphère financière qui impulse celle de la sphère productive à travers l'accroissement des investissements dans le domaine de la recherche et du développement (R&D) et des innovations financières.

D'après Levine (1997), cette conclusion sur la dynamique de long terme Finance - Croissance a un corollaire très important :

Bien que les paniques bancaires et financières ou même les crises économiques ont des effets critiques, le lien à long terme Finance - Croissance survit aux bouleversements et fluctuations de courte période l'affectent.

Cette conclusion est d'autant plus importante dans notre analyse que malgré la succession des crises économique et du système financier camerounais, celui-ci depuis la fin de la restructuration bancaire de 1997 s'étoffe d'un nouvel type d'intermédiaires financiers, à savoir les établissements de microfinance et d'une gamme variée de produits nouveaux impulsant ainsi la croissance économique.

L'objet de ce mémoire est d'établir le signe, le sens et la durée de la relation entre le développement de l'activité financière et la croissance de l'activité économique au Cameroun. Nous avons ainsi pu démontrer que le signe de notre relation était positif.

Mais l'étude de la causalité nous a mené à conclure qu'au Cameroun, c'est plutôt la croissance économique qui influence la qualité des services financiers et la structure du système bancaire.

L'analyse du terme de la relation a quant à elle nécessité une démarche méthodologique rigoureuse. L'utilisation de la méthode d'estimation de Engel et Granger nous a permis de faire ressortir d'une part la relation statique de long terme qui détermine le sentier d'expansion entre nos deux phénomènes et d'autre part la relation dynamique de court terme à travers l'estimation du modèle à correction d'erreurs.

Les conclusions auxquelles nous avons abouti sont les suivantes :

· A long terme, il existe une relation positive entre le taux de quasi liquidité de l'économie et la production globale. Et de la même manière, les crédits alloués au secteur privé sont corrélés positivement avec le niveau de l'activité réelle.

· Par contre, la dynamique de court terme n'aboutit pas aux mêmes conclusions. L'estimation des différents modèles à correction d'erreurs établit que seules les variations passées du PIB ont une incidence sur son taux de croissance. Les chocs en provenance du système financier affectent très peu la structure du comportement des agents économiques.

· A l'inverse, l'observation des faits nous amène à inférer qu'une quelconque variation du revenu des agents affecte leur comportement d'épargne et d'investissement. En effet, la baisse des revenus survenus au cours de la décennie 1980 a été suivie par la baisse des avoirs bancaires. Mais au lendemain de la dévaluation de janvier 1994 qui a engendré un regain de l'activité économique dès 1997, les dépôts bancaires ont connu une nette progression.

Il est néanmoins important de souligner que toutes les conclusions que nous avons pu tirer jusqu'ici ont nécessité la prise en compte dans les relations de long terme d'autres variables explicatives pertinentes. Sans elles, les résultats de nos estimations seraient moins robustes et ne permettraient pas d'en inférer une quelconque analyse. Les nouvelles variables qui ont été considérées dans nos modèles sont les parts de l'épargne, de l'investissement et de la dépense nationale dans la production globale.

Dans ce travail, nous n'avons malheureusement pas discuté des liens théoriques entre ces variables et les indicateurs de croissance économique ; mais d'un point de vue empirique, leurs effets sur le niveau de l'activité économique au Cameroun restent quelque peu ambigus.

A l'issue de tout ce travail analytique, nous avons suggéré quelques propositions de politiques économiques susceptibles d'améliorer la relation. Il s'agit en l'occurrence :

Ø Sur le plan institutionnel

· de la mise sur pieds dans les établissements de crédit d'un véritable département de trésorerie.

· de la réhabilitation de la cour de justice communautaire

Ø Sur le plan réglementaire

· du renforcement de la crédibilité du système judiciaire

· de la mise en application de loi contre le blanchiment d'argent

Ø Sur le plan purement économique

· de la vulgarisation des moyens de paiement modernes

· de la diversification des produits de financement

· du fonctionnement effectif du marché financier

· de l'intégration dans le secteur formel des associations tontinières qui sont devenues au fil du temps un véritable lieu de financement des PME camerounaises

Cette dernière proposition pourrait constituer un approfondissement de ce sujet. Les travaux ultérieures sur la relation entre le développement du système financier et la croissance économique pourraient en effet prendre en compte le secteur informel dans l'analyse. Aussi, la construction d'un nouvel type d'indicateur de développement financier s'avère nécessaire.

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