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La malnutrition proteino-energetique et ses facteurs de risque chez les enfants de moins de 5 ans dans le district sanitaire de Tougan

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par Ouépaké AOUEHOUGON
Ecole Nationale de Santé Publique (Burkina-Faso) - Diplôme d'attaché de santé en épidémiologie 2007
  

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INTRODUCTION

«Nous, ministres et plénipotentiaires de 159 États, déclarons notre détermination à éliminer la faim et à réduire toutes les formes de malnutrition. La faim et la malnutrition sont inacceptables dans un monde qui dispose à la fois des connaissances et des ressources voulues pour mettre fin à cette catastrophe humaine ». C'est en ces termes que commence la déclaration de la conférence internationale sur la nutrition organisée à Rome en 1992, nous rapporte M ICHAËL C. L. [51 dans son livre La nutrition dans les pays en développement (1996).

Plus d'une quinzaine d'années après, le tableau reste sombre,surtout dans les pays en développement. Le rapport 2005 de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO ), L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde 2005 [61,affirmait que :« Près de 6 millions

d'enfants dans le monde meurent chaque année de maladies liées à la faim et à la malnutrition ».

Le Burkina-Faso est l'un des pays en développement où la pauvreté et l'analphabétisme sont parmi les grandes difficultés qui se posent avec acuité. L'une des conséquences de cette situation est la persistance des problèmes de sous-alimentation et de malnutrition.

Il est donc indispensable que tous les acteurs sociaux et tous les partenaires au développement s'engagent avec plus de dynamisme dans la lutte contre cette affection, car elle constitue l'un des principaux obstacles au bien-être et au développement dans nos communautés.

C'est pour apporter notre contribution à cette lutte que nous avons décidé d'étudier la malnutrition protéino-énergétique et ses facteurs de risque chez les enfants de moins de cinq ans dans le district sanitaire de Tougan.

Notre étude est articulée autour des points suivants : - laproblématique

- la revue de littérature et le cadre conceptuel

- la méthodologie

- la présentation et l'interprétation des résultats - la discussion des résultats

- la synthèse des résultats

- les recommandations.

I. PROBLÉMATIQUE

1.1. EXPOSÉ DU PROBLÈME

Face aux problèmes d'insécurité alimentaire et de malnutrition dans le monde, une série d'ateliers régionauxetde conférences internationales sur la nutrition a été organisée ces dernières décennies:

Conférence Mondiale surl'Alimentation à Rome en 1974,

Atelier régional de surveillance nutritionnelle de Brazzaville en 1988 pour les pays anglophones,

Atelier régional de surveillance nutritionnelle de Bamako en 1989 pour les pays francophones de l'Afrique de l'Ouest,

Atelier régional de surveillance nutritionnelle de Kinshasa en 1990 pour les pays francophones de l'Afrique Centrai,

Atelier régional de surveillance nutritionnelle de Maputo en 1991 pour les pays lusophones,

Conférence Internationale sur la Nutrition (CIN) à Rome en 1992,

Congrès International de la Nutrition, à Adélaïde (Australie) en 1993, Sommet Mondial sur l'Alimentation (SMA) à Rome en 1996.

Au sortir du Sommet Mondial sur l'Alimentation de 1996 à Rome, l'objectif était de réduire de moitié le nombre de personnes sous alimentées et de deux tiers la mortalité infantile avant 2015.

Malgré cette volonté politique, force est de reconnaître que les problèmes liés à la malnutrition sont actuellement parmi les difficultés de grande ampleur auxquelles sont confrontés la plupart des pays en développement et même certains des pays dits développés. «Aujourd'hui, plus de la moitié de la population mondiale est atteinte par une forme ou une autre de malnutrition », constatait l'Institut Français de Recherche pour le Développement (IRD) en 2002 [7]. Les médias en font mention de façon récurrente.

Selon le Rapport 2005 des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OM D) des Nations unies [8], cette affection serait à l'origine de plus de la

moitié des décès d'enfants de moins de cinq ans dans le monde et plus du quart des moins de cinq ans du monde en développement en est atteint.

En 2004, le rapport de la FAO, L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde 2004 [9],donnaitdéjà l'alarme en rapportant que :«Chaque année, plus de 20 millions de bébés de poids insuffisant votnt le jour dans les pays en développement». Ce rapport ajoutait que : «La faim et la malnutrition provoquent des souffrances humaines atroces, tuent plus de cinq millions d'enfants chaque année et coûtent aux pays en développement des milliards de dollars de perte de productivité et de revenus».

Il ressort du Rapport 2005 des OMD des Nations unts [8] que ce sont les pays en développement, l'Afrique sub-sahartnne au premtr rang, qui sont les plus touchés par i problème de la faim et de la malnutrition.

Cette situation se révèiplus préoccupante si l'on se rend compte que les prévisions ne sont pas optimistes pour l'Afrique subsahartnne. C'est ce qu'a révélé l'Association e-Developpem ent (aedev) [10] en 2006 : « Alors que la sécurité alimentaire est sur le point de s'améliorer au cours des trente prochaines années, l'Afrique sub-sahartnne restera le point le plus chaud en matière de malnutrition et de famine». La tendance est plutôt à la hausse. Sur les 150 millions d'enfants de moins de cinq ans présentant un déficit pondéral en 2003 sur la planète, le Rapport 2005 des OMD des Nations unts [8] signalaitque 37 millions étatnt de l'Afrique sub-sahartnne contre 29 millions dans les années 1990, soit une augmentation de 8 millions en une décennt.

Au Burkina-Faso, la situation est loin d être meilleure. En 2002, une étude intitulée Etude spécifique surPauvreté et santé au Burkina-faso, réalisée par l'Institut National de la Statistique et de la Dém ographt (INSD)[11] a révélé que l'insuffisance pondérai et le retard de croissance touchatnt respectivement 40.3% et 43.1% des enfants de 6 à 59 mois. L'INSD et O RC Macro [12], à travers L'EDSBF (2003), ontrapporté que 39% des enfants de moins de cinq ans souffratnt de M PE chronique et que 19% étatnt atteints

de la forme sévère. Ces données sur la malnutrition montrentclairement que cette maladie concerne un nombre important d'enfants au Burkina-Faso.

Dans le DS de Tougan, en 1994, une enquête réalisée par G ERARD P . et ses collaborateurs [13] a rapporté que 13.7% et 26.2% des enfants de moins de cinq ans souffraient respectivement d'émaciation et de retard de croissance.

Il est ressorti du Plan d'action 2002 du DS de Tougan[14], qu'en 1997, 39.9% des enfants de 0 à 10 ans du districtsouffraient de malnutrition chronique et 12.7% de la formeaiguë.

Face à cette situation, les agents de santé du D S de Tougan ont adopté les stratégies suivantes:

- formation et recyclage du personnel de santé sur la consultation des nourrissons sains (CNS);

- CNS en stratégie fixe et avancée ;

- sensibilisation des parents sur la lutte contre la malnutrition des enfants;

- mise à la disposition des prestataires d 'un guide de démonstrations culinaires à base de denrées locales avec l'appui de la fondation "Terre des hommes" (Tdh);

- ouverture de quatre pôles de récupération des m alnutris modérés dans les CSPS avec l'appui de Tdh ;

- mise en place d'une unité pédiatrique avec un CREN à l'hôpital du district à l'aide de Tdh;

- organisation régulière des journées nationales de m icronutrim ents.

Cependant, après plusieurs années d'efforts, le bilan des premiers responsables sanitaires de la localité lors de l'élaboration du plan d'action 2002 était décevant. En effet, leur constat était que : «la M PE reste un important problème de santé publique dans le district» [14].

Les annuaires statistiques de la direction des études et de la planification (DEP) du ministère de la santé [15] rapportent que les proportions des enfants m alnutris parmi ceux qui ont été suivis dans le district de Tougan étaient de

10.9% en 2003, 28.4% en 2004 et 42.2% en 2005. Pendant ce temps, dans l'ensemble du pays, ces proportions étaient respectivement de 15.2%, 9.2% et 15.3%. Certes, ces chiffres ne présentent que la situation partielle parmi les enfants qui ont été suivis au cours de ces périodes. Néanmoins les observations suivantes peuvent être formulées:

- la proportion des m alnutris parmi les enfants suivis est très élevée dans le DS de Tougan par rapport à la moyenne nationale ;

- la malnutrition semble prendre de l'ampleur au fil des années dans la province du Sourou qui est pourtant habituellement considérée comme l'un des greniers de notre pays.

Cette situation paradoxaidans le district sanitaire de Tougan est probablement liée à la conjugaison de plusieurs facteurs au nombre desquels on a:

- Les facteurs liés aux parents des enfants : pratiques inadéquates en matière d'alimentation et de sevrage des nourrissons, irrégularité des consultations de nourrissons sains (CNS), non espacement de certaines naissances, existence d'interdits alimentaires aux enfants, refus des références aux centres de récupération nutritionnelle, analphabétisme des parents, faible niveau socio-économique des ménages.

- Les facteurs liés aux agents de santé : insuffisances de la planification de la lutte contre la M PE, insuffisances de la conduite des CNS, inexistence de démonstrations culinaires dans certains centres de santé, absence dans certains CSPS de visites à domicile pour le bon suivi des enfants m alnutris ou à risque, relâchement du suivi nutritionnel des enfants après l'âge d ùn an.

- Les facteurs liés aux enfants : infections, diarrhées, faible poids de naissance, sexe.

Pour mieux comprendre cette situation et apporter notre contribution à la lutte contre la malnutrition, nous avons mené une investigation suris facteurs de risque de la M PE chez les enfants de moins de cinq ans dans le DS de Tougan.

1.2. JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE

Plusieurs raisons nous ont emmenés à nous intéresser au problème de la M PE dans le district sanitaire de Tougan.

D'abord, notre expérience professionnelle dans le district nous a confrontés aux souffrances et décès dus à la malnutrition d'un nombre important d'enfants. Nous avons donc décidé de mieux comprendre ce problème pour contribuer à mieux le contrôler.

Ensuite, notre étude devrait permettre de situer le niveau actuel du problème, étant donné que la dernière enquête nutritionnelle dans le district remonte à Mars 1997. Cela pourraitservirde repère pour les planificateurs. C'estaussi une occasion pour les agents de santé et les autres intervenants d'apprécier les résultats de leurs efforts dans ce domaine. Ils pourraient juger objectivementde l'impactde leurs stratégies d'intervention. C'est en particulier le cas de la fondation "Terre des hommes" qui oeuvre dans le district depuis 1986.

Ilétaitaussinécessaire,à notre avis, de rechercher et de mettre à jour les facteurs de risque associés à laM PE dans le DS de Tougan. Nous pensons qu'une meilleure connaissance de ces facteurs pourraitaider à réajuster les stratégies et les activités de lutte contre cette maladie qui semble être parmi les plus fréquentes chez les enfants de moins de cinq ans dans le district sanitaire de Tougan.

En plus, nous avions pour ambition de contribuer, par notre étude, à la réalisation dans le district sanitaire de Tougan, du troisième objectif intermédiaire du Plan National de Développement Sanitaire 2001- 2010 qui vise à renforcer la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles dont fait partie la MPE. En effet, nous entendions susciterun nouvel élan dans la lutte contre cette maladie par la détermination de son ampleur ainsi que l'identification de certaines des insuffisances que comporte l'action des prestataires.

Enfin, sachant que la malnutrition est responsable d'une grande partie de la morbidité et de la mortalité des enfants, une réduction notable de sa prévalence contribuera, sans doute, à un meilleur état de santé des enfants et, partant, aidera un tant soit peu à la création des conditions favorables au bien- être et au développement au sein de nos communautés. Sans un état nutritionnel satisfaisant, il sera difficile d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement.Ceci paraît plus évident si l'on se rappelle que chaque année, la malnutrition coûte aux pays en développement, en plus des millions de décès,des milliards de dollars de pertes de productivité et de revenus.

1.3. QUESTION DE RECHERCHE

Quels sont les facteurs de risque de la M P E chez les enfants de moins de cinq ans dans le district sanitaire de Tougan?

1.4. HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

- Des facteurs socio-économiques, culturels et démographiques sont associés à la M PE chez les enfants de moins de cinq ans dans le DS de Tougan.

- Les infections et les diarrhées sont associées à la M PE chez les enfants demoins de cinq ans dans le DS de Tougan.

- Les activités de lutte que mènent les agents de santé contre la MPE dans le DS de Tougan comportentdes insuffisances.

1.5. BUT DE L'ÉTUDE

Contribuerà l'amélioration de l'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans dans le DS de Tougan.

1.6. OBJECTIFS DE L'ÉTUDE - Objectif général

Étudier les facteurs de risque de la M PE chez les enfants de moins de cinq ans dans le DS de Tougan.

- Objectifs spécifiques

Déterminer la prévalence de la M PE chez les enfants de moins de cinq ans dans le DS de Tougan.

Identifier les caractéristiques démographiques, socio-économiques et culturelles des populations qui constituent des facteurs de risque de la MPE dans le DS de Tougan.

Apprécier les insuffisances de l'action des prestataires dans la lutte contre la malnutrition des enfants dans le D S de Tougan.

Faire des recommandations pour réduire la prévalence de la M PE chez les enfants de moins de cinq ans dans le D S de Tougan.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery