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La malnutrition proteino-energetique et ses facteurs de risque chez les enfants de moins de 5 ans dans le district sanitaire de Tougan

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par Ouépaké AOUEHOUGON
Ecole Nationale de Santé Publique (Burkina-Faso) - Diplôme d'attaché de santé en épidémiologie 2007
  

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IV. RÉSULTATS

Les résultats de notre étude sont présentés par objectif, selon le plan suivant: - les caractéristiques des enquêtés;

- l'état nutritionnel des enfants du district sanitaire de Tougan ;

- l'influence des caractéristiques démographiques, culturelles et

socio-économiques des parents et des enfants sur la M PE ; - l'influence des infections et de la diarrhée sur la M PE ;

- les facteurs liés aux agents de santé et influençant la M PE.

4.1. CARACTÉRISTIQUES DES ENQUÊTÉS 4.1.1. Les enfants enquêtés

4.1.1.1. Répartition des enfants selon l'âge

Au total, l'enquête a concerné 330 enfants de 0 à 59 mois. Le tableau suivant présente leur répartition selon l'âge.

Tableau VIII. Distribution des enfants enquêtés selon l'âge (n=330).

Tranche d'âge Effectif Pourcentage

<6 mois

52

15.8%

6 - 23 mois

112

33.9%

24 - 59 mois

166

50.3%

Total

330

100.0%

L'âge médian des enfants enquêtés est 24 mois avec un âge minimum de 0 mois et un maximum de 59 mois.

4.1.1.2. Répartition des enfants selon le sexe.

Parmi les 330 enfants enquêtés, 52.1% sont du sexe masculin et 47.9% du sexe féminin. Le sexe ratio est de 1.09. Toutefois, cette prédominance masculine n'est pas statistiquement significative (p = 0.2423971).

4.1.1.3. Répartition des enfants selon le statut vaccinal La figure suivante décrit l'état vaccinal des enfants enquêtés.

0 à 11m ois 12 à 59 m ois

40%

90%

80%

70%

60%

50%

30%

20%

10%

0%

78,2%

CV ou à jour Non CV ou Non à jour

Statut vaccinal

80,3%

21,8% 19,7%

Figure 6. Répartition des enfants enquêtés selon le statut vaccinal (0 à 11 mois :n=101 ;12 à 59 mois :n= 229).

La proportion des enfants de moins dùn an complètement vaccinés ou à jour de leur calendrier vaccinal estde 78.2% [68.9 ; 85.8]. Chez les enfants de 12 à 59 mois la proportion de ceux qui sontcomplètement vaccinés estde 80.3% [74.6; 85.3]. Les intervalles de confiance montrent que ces proportions ne sont pas significativement différentes.

4.1.2. Les mères/personnes s'occupant des enfants

4.1.2.1. Répartition des mères/personnes s'occupant de l'alimentation des enfants selon l'âge

Les mères ou les personnes s'occupant de l'alimentation des enfants avec lesquelles nous nous sommes entretenus se répartissent selon l'âge comme suit:

- 15 à 35ans :181 personnes, soit 81.9% ;

- plus de 35 ans :40 personnes, soit 18.1%.

L'âge médian estde 27 ans, l'âge minimum 17 ans et l'âge maximum 60 ans. La plupart de ces personnes sont donc de la tranche d'âge de 15 à 35 ans.

4.1.2.2. Répartition des mères/personnes s'occupant de l'alimentation des enfants selon le niveau socioéconomique.

Pour apprécier le niveau socio-économique des ménages, nous avons utilisé une classification proposée, en 2003, par WILLEMS M., MASUYSTROO BART G ., TONG LET R . et SANG LIG . [29] que nous avons adaptée au milieu rural. Cinq éléments ont été appréciés et notés selon leur présence ou leur absence ou bien selon leur qualité. Il s'agit de l'habitat, des moyens de déplacement, des moyens de communication, du niveau d'instruction, et de la profession du chef de ménage. La notation va de 0 à 15. La classification est la suivante:

- nombre de points inférieur à 4 :niveau faible ;

- nombre de points de 4 à 11 :niveau intermédiaire ;

- nombre de points de 12 à 15 :niveauélevé.

La figure suivante décritla distribution des mères/personnes s'occupant de l'alimentation des enfants selon le niveau socio-économique du ménage.

Intermédiaire Faible

Niveau élevé

24,4%

4,1%

71,5%

Figure 7. Répartition des mères/personnes s'occupant de l'alimentation des enfants selon le niveau socio-économique du ménage (n = 221).

Cette figure montre que c'est le niveau socio-économique intermédiaire qui est le plus fréquent. La proportion du niveau élevé est très faible par rapport à celles des autres niveaux.

4.1.2.3. Répartition des mères/personnes s'occupant de l'alimentation des enfants selon le niveau d'instruction.

Parmi les 221 mères enquêtées,70.1% sontnon alphabétisées, 15.4% ont fait l'école mais n'ont pas atteint le C E 2, 10.4% ont un niveau entre le C E 2 et le CM2 ;4.1% seulement ont atteint le secondaire.

4.1.3. Caractéristiques des agents de santé enquêtés

L'enquête a concerné 49 agents de santé.

4.1.3.1. Distribution des agents de santé selon la qualification

La figure suivante décritla répartition des agents de santé enquêtés selon leur qualification professionnelle.

34,7%

30,6%

20,4%

14 ,3%

40%

35% 30%

25% 20% 15% 10%

5%

0%

AIS IB IDE AA

Qualification professionnelle

Figure 8. Répartition des agents de santé selon la qualification (n = 49).

Cette figure montre que les accoucheuses auxiliaires (AA) sont s plus nombreuses dans notre étude, suivies des infirmiers diplômés d'état (IDE).

4.1.3.2. Distribution des agents de santé selon la fonction

Avec une proportion de 51%, les infirmiers chefs de poste IC P représentent à peu près la moitié des agents de santé enquêtés, le reste (49%) étant constitué des RespCNS.

4.2. ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS DE MOINS DE CINQ ANS DU DISTRICT SANITAIRE DE TOUGAN.

Nous avons utilisé les références NCHS-CDC/W HO 1978 disponibles dans le module Nutrition du logiciel Epi info 3.2.2 pour apprécier l'état nutritionnel des enfants de notre étude.

4.2.1. MPE globale

Nous avons considéré tout enfant présentant une insuffisance pondéra ou une émaciation ou un retard de croissance ou des oedèmes bilatéraux des membres inférieurs comme étant atteint de M PE. De ce point de vu, la prévalence de la M PE chez les enfants de 0 à 59 mois du DS de Tougan est de 37.9% [32.7 ; 43.4]. La prévalence de la MPE modérée est de 30.0% [25.2 ;35.3] ;celle de la forme sévère estde 7.9% [5.3 ;11.5].

4.2.2. Distribution de la MPE selon l'âge

Le tableau qui suit décritla répartition de la M PE dans les différentes tranches d'âge des enfants de 0 à 59 mois du DS de Tougan.

Tableau IX. Distribution de la M PE selon l'âge (n = 330).

Tranche d'âge

MPE

 

Intervalle de confiance à 95%

(%)

 

Oui(%)

Non

< 6 mois

0 (0.0)

52

[0.0;6.8]

6 à 23 mois

57(50.9)

55

[41.3 ;60.5]

24 à 59 mois

68(41.0)

98

[33.4 ;48.9]

Total

125(37.9)

205

[32.7 ;43.4]

La prévalence de la M PE semble différente selon la tranche d'âge, les enfants de 6 à 23 mois sontapparemment les plus touchés.

Il faut noter que les calculs ontdonné une prévalence de 45.0% [39.0 ; 51.0] de m alnutris dans la tranche d'âge de 6 à 59 mois.

4.2.3. Distribution de la MPE selon le sexe

La figure suivante présente la distribution de la malnutrition selon le sexe des enfants.

Sexe

M PE-
M PE+

F M

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%

63,9%

36 ,1%

60,5%

39,5%

Figure 9. Distribution de la M PE selon le sexe (n = 158 pour le sexe féminin et n = 172 pour le sexe masculin).

La M PE semble plus fréquente chez les garçons que chez les filles ; les prévalences sontrespectivement de 39.5% et de 36.1%.

4.2.4. Les différentes formes de MPE 4.2.4.1. L'émaciation

C'est l'état de maigreur ; il traduit un état de malnutrition aiguë. Si l'indice nutritionnel du poids par rapport à la taille est inférieur ou égalà moins deux, il s'agit d'un cas d'émaciation.

Le tableau suivant résume la situation de cette forme de M PE dans les différents groupes d'âge des enfants de 0 à 59 mois.

Tableau X. Distribution de l'émaciation selon l'âge chez les enfants de 0 à 59 moisdu DS de Tougan (n = 330).

Tranche d'âge

Émaciation

Intervalle de confiance à 95% (%)

Oui (%)

Non

< 6 mois

0 (0.0)

52

[0.0 ;6.8]

6 à 23 mois

21 (18.8)

91

[12 .0 ; 27.2]

24 à 59 mois

13 (7.8)

153

[4.20 ;13.0]

Total

34 (10.3)

296

[7.3 ;14.2]

Cette forme de M PE paraîtmoins courante que les autres. Chez les enfants de 0 à 59 mois, sa prévalence estde 10.3% [7.3 ; 14.2]. Néanmoins, elle est assez fréquente dans la tranche d'âge de 0 à 59 mois où sa prévalence estde 10.3% [7.6 ; 14.2], soit 4 fois environ sa prévalence dans la population de référence de l'O M S qui est de 2.3% . C'est chez les enfants de 6 à 23 mois qu'elle semble plus répandue avec une prévalence de 18.8% [12.0 ; 27.2]. L'émaciation est donc une forme de MPE très fréquente dans le district de Tougan.

4.2.4.1. Le retard de croissance

Le retard de croissance indique une petite taille par rapport à la taille normale
de l'âge considéré ; il signal un état de malnutrition chronique ou

rabougrissement. Cette forme de M PE est présente si l'indice nutritionnel taille/âge est inférieur ou égalà moins deux.

Parmi les 330 enfants de 0 à 59 mois enquêtés, 79 ont présenté une petite taille par rapport à leur âge, soit une prévalence de 23.9% I19.5; 29.0]. Dans la tranche d'âge de 6 à 59 mois, cette prévalence estde 28.4% I23.2 ;34.1].

La forme sévère estprésente chez 11.2% I8.16 ; 15 .2] des enfants de 0 à 59 mois, la prévalence de la forme modérée estde 12.7% I9.41 ;16.9].

Le tableau suivant décritla distribution du retard de croissance selon l'âge.

Tableau XI. Distribution du retard de croissance selon l'âge chez les enfants de 0 à 59 mois du DS de Tougan (n = 330).

Retard de croissance Intervalle de confiance à

Tranche d'âge

Oui(%) Non 95% (%)

< 6 mois 0 (0.0) 52 I0.0;6.8]

6 à 23 mois 32 (28.6) 80 I20.4 ;37.9]

24 à 59 mois 47 (28.3) 119 I21.6;35.8]

Total 79 (23.9) 251 I19.5 ;29.0]

On remarque que la prévalence du retard de croissance est presque nulle chez les moins de 6 mois (IC à 95% : I0.0 ;6.8]). Par contre cette forme de MPE esttrès fréquente dans les tranches d'âge 24 à 59 et de 6 à 23 mois. Chez les enfants de moins de 5 ans, sa prévalence vaut 10 fois celle de la population de référence de L'OM S.

4.2.4.2. L'insuffisance pondérale

Cette forme de malnutrition permet d'identifier les enfants dont le poids est faible par rapport au poids normal de leur âge. Un indice nutritionnel poids/âge inférieur ou égal à moins deux écart types indique la présence d'une insuffisance pondérale. C'est l'une des formes de M PE les plus fréquentes dans le D S de Tougan. Elle est environ 11 fois plus fréquente parmi les

enfants de moins de 5 ans de Tougan qu'au sein de la population de référence de l'O M S.

Le tableau suivant décritla distribution de cette forme de M PE selon l'âge.

Tableau XII. Distribution de l'insuffisance pondérai selon l'âge chez les enfants de 0 à 59 mois du DS de Tougan (n = 330).

Tranche d'âge

Insuffisance pondérai

 

Intervalle de confiance

à 95% (%)

 

Oui(%)

Non

< 6 mois

0 (0.0)

52

[0.0;6.8]

6 à 23 mois

39 (34.8)

73

[26.1;44.4]

24 à 59 mois

43 (25.9)

123

[19.4;33.3]

Total

82 (24.8)

248

[20.4 ;29.9]

On constate que cette forme de MPE estégalement pratiquement absente avant 6 mois. Cependant, si l'on considère l'ensemble de la tranche d'âge de 0 à 59 mois, l'insuffisance pondérai est 11 fois plus fréquente chez les enfants du D S de Tougan qu'au sein de la population de l'O M S . C'est dans la tranche d'âge de 24 à 59 mois et plus particulièrement de 6 à 23 mois qu'elle sem biplus fréquente avec des prévalences de 25.9% et de 34.8%.

Il faut noter que les calculs nous ont donné une prévalence d'insuffisance pondérale,très importante,de 29.5% [24.2 ;35.2]chez les enfants de 6 à 59 mois.

D'une manière générai, on constate que la M PE est répandue chez les enfants de 0 à 59 mois du D S de Tougan. Quelque soit la forme de M P E considérée, elle sem biplus fréquente à Tougan que dans la population de référence de l'O M S . Le groupe d'âge de 6 à 23 mois estapparemment le plus touché.

4.3. INFLUENCE DES CARACTÉRISTIQUES DÉMOGRAPHIQUES, SOCIO-ÉCONOMIQUES ET CULTURELLES SUR LA MPE

4.3.1. Les caractéristiques des enfants

Les caractéristiques qui nous ont intéressé chez les enfants sont l'âge, le sexe, le poids de naissance, le rang de naissance et le statut vaccinal.

4.3.1.1. Le lien entre la MPE et les variables sexe, âge, rang de naissance et statut vaccinal

Le tableau suivant montre la distribution de la M PE selon ces différentes caractéristiques.

Tableau XIII. Distributions de la M P E selon le statut vaccinal, l'âge, le sexe et le rang de naissance (n = 330 pour chacune des variables).

Variable

Modalités

MPE

 

p

RP avec intervalle de confiance à 95%

 

Oui(%)

Non

Statut vaccinal

Age (en mois)

Sexe

Rang de naissance

Non CV CV

[6;59]

[0;6 [

M F 1 à 2 et 6 à 11

3 à 5

18(40.0)

107 (37.5)

125 (44.9)

0 (0.0)

70 (39.3) 55 (36.2) 87 (43.2) 38 (29.5)

27

178

153

52

108

97

114

91

0.75 <10-6 0.57

0.02

1.07 [0.72 ;1.57]

Non défini

1.09 [0.82 ;1.44]

1.47 [1.08 ;2.00]

La proportion de m alnutris chez les enfants vaccinés estde 37.5% contre 40% chez les non vaccinés. La différence observée entre ces deux proportions n'est pas statistiquement significative ; il n'existe donc pas de relation statistique entre le statut vaccinal et la M PE.

Par rapport à l'âge, la proportion des m alnutris chez les moins de 6 mois est de 0% [0.0 ; 6.8]. Chez les enfants de 6 à 59 mois, cette proportion est de 44.9% . La différence observée est statistiquement significative (p <10-6).

En ce qui concerne le sexe,ce tableau montre que la proportion des garçons malnutris estde 39.3% et que celle des filles estde 36.2% . La probabilité (p = 0.57) obtenue montre que la différence entre ces deux proportions n'est pas significative.

Quant au rang de naissance, nous avons d'abord comparé les pourcentages des m alnutris dans les trois modalités "1-2", "3-5", " 6 ou plus". Nous avons constaté qu'ils sontdifférents (p = 0.03). Ensuite, nous les avons comparés deux à deux et trouvé que le pourcentage de la modalité "3-5"estdifférent de celui de la modalité "1-2" (p = 0.0462355) et de celui de la modalité " 6 ou plus" (p = 0.0151445). La comparaison des pourcentages des modalités "1-2" et "6 ou plus" montre qu'ils ne sont pas différents (p = 0.5130915). Cela nous a emmenés à calculer la proportion des m alnutris chez les enfants de rangs de naissance "1-2" et"6 ou plus" puis à la comparer à celle des enfants de la modalité "3-5". On constate alors que la proportion des m alnutris chez les enfants dont le rang estcompris entre "3-5" estde 29.5% contre 43.2% chez ceux dont le rang est compris entre 1 et2 ou supérieur ou égal à 6. La différence entre ces deux proportions estsignificative (p=0.02). Le rapport de prévalence (RP) montre que chez ces derniers la M PE estprès d'une fois et demie plus fréquente que chez les enfants de rang 3 à 5. Il existe donc un lien entre la MPE et le rang de naissance.

4.3.1.2. Le lien entre la MPE et le poids de naissance

Tableau XIV. Distribution de la M PE selon le poids de naissance (n = 87)

Variable

Modalités

MPE

 

p

RP et intervalle de confiance à

95%

Oui(%)

Non

Poids de naissance

Inférieur à 2500g Supérieur ou

égale à 2500g

10 (66.7)
18 (25,0)

5

54

0.002

2.25 [1.09 ;4.7]

Parmi les 330 enfants enquêtés, 87 (26.4% ) seulement disposent dùn carnet où leur poids de naissance estindiqué. Parmi ces derniers, 15 (17.2% ) ontun faible poids de naissance. Ce tableau montre que la proportion de la M PE chez les enfants de faible poids de naissance estde 66.7% contre 25% chez les enfants de poids de naissance normal. La différence entre ces proportions est significative (p=0 .002). Le R P indique que chez les enfants de faible poids de naissance, la proportion des m alnutris est deux fois plus élevée que celle trouvée chez les enfants dont le poids de naissance estnormal.

4.3.2. L'influence des caractéristiques des parents sur la MPE 4.3.2.1. Les caractéristiques démographiques

Le tableau suivant décritla distribution de la M PE selon les caractéristiques démographiques.

Tableau XV. Distributions de la M PE selon les caractéristiques démographiques (n = 330 pour chacune des variables).

Variable Modalités

MPE

RP avec Intervalle p de confiance à 95%

 

Oui(%) Non

7à 11 31(44.3) 39

Parité mère

1 à 6 95(36.5) 165 0.241.21 [0.89; 1.65]

Nombre 3 ou + 28(5 7.1) 21

d'enfants < 5 0.003 1.66 [1.24; 2.21]

ans 1 à 2 97(34.5) 184

Taille du 9 et plus 35(49.3) 36

ménage Moins de 9 90(34.8) 169 0.03 1.42 [1.06; 1.89]

La proportion des m alnutris chez les enfants dont la parité de la mère est7 ou plus estde 44.3% . Celle des enfants m alnutris chez ceux dont la parité de la mère est6 ou moins estde 36.3%. La différence entre ces proportions n'est pas significative.La MPE ne semble pas liée à la parité de la mère.

Parmi les enfants qui sont trois ou plus par ménage, la proportion des malnutris estde 57.1%. Elle estde 34.2% parmi ceux qui sontdeux ou moins par ménage. La différence observée entre ces deux proportions est significative (p= 0.003). Le RP indique que la proportion des m alnutris parmi les enfants qui sonttrois ou plus par ménage estune fois et demie plus élevée que la proportion des m alnutris chez les autres enfants. Il existe donc un lien entre le nombre d'enfants de moins de cinq ans par ménage et la M PE.

La proportion des m alnutris parmi les enfants dont la taille du ménage est9 ou plus estde 49.3% contre 34.9% chez ceux dont la taille du ménage estmoins de 9. La différence observée est significative. Le RP signale que la proportion des m alnutris chez les enfants dont la taille du ménage est9 ou plus est une fois et demie plus élevée que celle des autres enfants. Donc nous pouvons conclure qu'il existe un lien entrela MPE et la taille du ménage.

Le lien entre la MPE et l'intervalle inter génésique

Tableau XVI. Distribution de la M PE selon l'intervalle inter génésique (n = 107)

MPE

Variable Modalités

Oui (%) Non

p

RP et intervalle de confiance à 95%

Intervalle inter < 36 40 (51.3) 38

génésique 0.03 1.86 [0.99; 3.48]

(en mois) 36 et + 8 (27.6) 21

Parmi les 330 enfants enquêtés, nous avons pu obtenir la différence d'âge entre 107 enfants et leur petit frère direct. La plupart de ces enfants (72.9%) ont moins de 36 mois de plus que leur petit frère. Ce tableau montre que le pourcentage des m alnutris parmi les enfants qui ontmoins de 36 mois de plus que leur petit frère direct est de 51.3% contre 27.6% pour les autres. La différence observée entre ces deux proportions est statistiquement significative (p= 0.03). Cependant, cette association ne semble pas très forte car l'intervalle de confiance n'est pas significatif.

4.3.2.2. Les caractéristiques socio-économiques et culturelles

Le tableau ci-après décritla distribution de la M PE suivant les caractéristiques socio-économiques et culturelles.

Tableau XVII . Distributions de la M PE suivant les caractéristiques socio- économiques et culturelles (n = 330 pour chacune des variables).

Variable

Modalités

MPE

 

p

RP avec intervalle de confiance à 95%

Oui (%)

Non

Niveau d'instruction de la mère

Niveau socio- économique

Suivi de la CNS

Interdits alimentaires

Non alphabétisée

Alphabétisée- supérieur

Faible Intermédiaire-élevé Irrégulier

Régulier

Oui

Non

99(41.6) 26(28.3) 43(50.0) 82(33.6)

116 (40.1)

9 (21.9)

73(39.3)
52(36.1)

139

66 43 162

173

32

113

92

0.03

0.01

0.02
0.56

[1.03
[1.13

[1.01
[0.82

1.47

;2.11]

1.49

;1.96]

1.83

;3.31]

1.09

;1.44]

Parmi les enfants dont la mère n'a aucun niveau d'instruction, la proportion des malnutris est de 41.6% contre 28.3% chez les autres enfants. La différence observée entre ces deux proportions est significative (p=0.03). Le RP vaut 1.47, c'est-à-dire que la proportion des m alnutris chez les enfants dont la mère n'a aucun niveau d'instruction est1.5 fois plus élevée que celle des autres enfants. Donc il existe un lien entre la M PE et le niveau d'instruction de la mère.

Chez les enfants dont le niveau socio-économique du ménage est faible, la proportion des m alnutris est de 50% contre 33.6% chez les autres. Cette différence est significative (p= 0.01). Le RP montre que la M PE est1.5 fois plus fréquente chez les enfants dont le niveau socio-économique du ménage estfaible. Donc, il y a un lien entre la M PE et le niveau socio-économique du ménage.

Chez les enfants qui ne bénéficient pas dùn suivi régulier, la proportion des m alnutris estde 40.1% contre 21.9% chez ceux dont le suivi est régulier. La différence entre ces deux proportions est significative (p= 0.02). RP= 1.83 ; la M PE est donc deux fois plus fréquente chez les enfants dont le suivi est irrégulier. Ainsi, il existe un lien entre la M PE et le suivi nutritionnel des enfants.

Chez les enfants frappés d'interdits alimentaires, la proportion des m alnutris estde 39.3% contre 36.1% chez les autres. La différence observée entre ces deux proportions n'est pas significative. Il n'y a donc pas de lien entre la M PE et l'interdit alimentaire.

4.3.2.3. Distribution de la MPE selon la qualité de l'alimentation

Le tableau qui suit montre la distribution de la M PE selon cette variable. Tableau XVIII. Distribution de la M PE selon la qualité de l'alimentation de

sevrage (n=116)

Variable Modalités

MPE

p

RP avec intervalle de confiance à 95%

Oui(%) Non

Aliments Non variés 33(45.8) 39

de sevrage Assez variés 23(52.3) 21 0.50 0.88 [0.61 ;1.28]

Chez les enfants dont l'alimentation des dernières 24 heures a été jugée non variée la proportion des m alnutris estde 45.8%. Cette proportion estde 52.3% chez ceux dont l'alimentation des dernières 24 heures a été jugée variée. La différence entre ces deux proportions n'est pas significative. Donc, selon ce résultat, il n'y aurait pas de lien entre la M P E et la qualité de l'alimentation de complément lors du sevrage.

4.4. L'INFLUENCE DES INFECTIONS ET DIARRHEES SUR LA MPE

Le tableau suivant montre la distribution de la M PE selon ces deux variables.

Tableau XIX. Distributions de la M PE selon la présence ou l'absence de la diarrhée et de l'infection (n = 330).

MPE

Variable Modalités

Oui(%) Non

p

RP avec intervalle de confiance à 95%

Oui 67(45.6) 80

Infection 0.01 1.44 [1.09 ;1.90]

Non 58 (31.7) 125

Diarrhée

Oui 53 (59.6) 36

Non 72 (29.9) 169

<3.10-6 1.99 [1.54 ;2.58]

Au cours des 15 derniers jours ayant précédé l'enquête, 147 (44 .5% )des 330 enfants onteu un épisode d'infection.

Parmi les enfants avec infection, la proportion des m alnutris est de 45.6%. Chez les enfants sans épisode d'infection la proportion des m alnutris estde 31.7% . La différence entre ces deux proportions est significative (p= 0.01). RP= 1.44 ;ainsi,la fréquence de la M PE estenviron 1.5 fois plus élevée chez ceux qui ont présenté une infection que chez ceux qui n'ont pas présenté d'infection. Donc, il existe un lien entre la M PE et les infections.

Durant les 15 derniers jours ayant précédé l'enquête, 89 (27%) des 330 enfants enquêtés ont eu un épisode de diarrhée. Chez ces enfants, la proportion des m alnutris estde 59.6% contre 29.9% chez ceux qui n'ontpas fait de diarrhée. La différence entre ces deux proportions de m alnutris est significative (p<3 .10-6). Le R P indique que la M P E estdeux fois plus fréquente chez les enfants avec épisode de diarrhée.On peut donc dire qu'il existe un lien entre la M PE et la diarrhée chez les enfants.

4.5. LES FACTEURS LIÉS AUX AGENTS DE SANTÉ 4.5.1. La planification de la lutte contre la MPE

Pour apprécier la planification de la lutte contre la MPE, nous avons identifié dixéléments clé qui sont :

- l'existence du plan,

- l'adoption du plan par la communauté,

- l'existence d'objectifs spécifiques concernant la M PE,

- la prévision de l'approvisionnement en carnets et fiches infantiles, - l'existence et la gratuité des carnets et fiches infantiles,

- la prévision des CNS en stratégie avancée,

- la prévision de démonstrations culinaires aux mères des enfants malnutris modérés ou à risque,

- l'existence du guide de démonstrations culinaires,

- la prévision des VAD aux enfants m alnutris modérés ou à risque, - le planning mensuel des activités de lutte contre la M PE.

Chaque plan a été noté sur 10 selon que les éléments suscités ont été pris en compte ou non (un point pour chaque élément). Les critères d'appréciation que nous avons utilisés sont:

- nombre de points inférieur à 8 :planification insatisfaisante;

- nombre de points supérieur ou égalà 8 :planification satisfaisante.

Notons que nous devrions examiner les plans d'action des 25 CSPS du DS de Tougan. Mais lùn des CSPS venait d'être ouverten février 2007 et n'avait donc pas de plan d'action. Nous l'avons exclu pour éviter un biais dans l'appréciation de la planification sanitaire au niveau des CSPS du district.

La figure suivante présente la distribution des différents éléments d'appréciation des plans d'action.

120%

100%

40%

80%

60%

20%

0%

100,0% 95,8% 91,7%

87,5%

75,0% 70,8%

50,0% 45,8%

37,5%

16,7%

Oui Non

Eléments d'appréciation

Figure 10. Distribution des différents éléments d'appréciation des plans d'action des CSPS duDS de Tougan (n = 24).

Cette figure montre que:

- tous les 24 CSPS disposent de plan d'action pour l'année 2007 ; - seuls deux plans n'ontpas été adoptés par la communauté ;

- parmi les 24 plans, 21 comportent des objectifs spécifiques

concernant la MPE ;

- dans 23 CSPS sur 24, les carnets CPN ainsi que les fiches infantiles sontdisponibles et gratuits.

Par contre des efforts restent à faire en ce qui concerne les points suivants:

- dans 13 des 24 plans, soit environ 54%, les démonstrations culinaires n'ont pas été prévues;

- seulement 9 des 24 plans ont prévu des VAD ;

- dans 6 (25% ) des 23 CSPS où il existe des villages à 5 Km ou plus, la CNS en stratégie avancée n'a pas été prévu;

- seulement 4 (16.7%) des 24 CSPS disposent de guide de démonstrations culinaires mais aucun des 20 plans des C S PS n 'en disposant pas n 'a prévu l'acquisition de ce document.

La distribution des scores attribués aux différents plans est présentée pari tableau suivant.

Tableau XX. Distribution des scores attribués aux plans d'action (n=24)

Score du plan

Effectif

Fréquence relative (%)

4

1

4,2

5

5

20,8

6

7

29,2

7

2

8,3

8

5

20,8

9

4

16,7

Total

24

100,0

Le score moyen des plans d'action estde 6.7, iplus faible score étant4 et le plus élevé 9.

Ce tableau montre que 9 plans sur is 24 ont obtenu un score supérieur ou égal à 8, soit 37.5% de plans d'action satisfaisants en ce qui concerne la planification des activités de lutte contre la M PE.

4.5.2. La CNS

La CNS a été apprécie par l'observation de 49 agents de santé en pratique de CNS. Nous avons observé chacun des 49 agents consulter 3 nourrissons sains. Nous avons donc pu assister à la consultation de 147 enfants de 0 à 59 mois.

Nous avons identifié dix actions primordiales à accomplir lors de la CNS. Chaque agent a été noté suivant qu'il accomplissait ou non ces actions lors de la CNS. Nous avons considéré que la C N S est satisfaisante si le nombre moyen de points de l'agent est supérieur ou égal à 8 qui correspond au troisième quartile de la distribution du nombre de points possibles.

La figure suivante montre la distribution des actions accomplies lors des 147 CNS que nous avons suivies.

120,0%

100,0%

40,0%

20,0%

80,0%

60,0%

0,0%

Oui Non

97,3% 93,9%

82,3% 70,1%

62,6% 52,4%

46,3%

38,1% 34,0%

6,8%

Eléments d'appréciation

Figure 11. Distribution des différentes actions réalisées lors des CNS par les agents de santé (n = 147).

En étudiant ce graphique, on peut faire les remarques suivantes:

- la balance esttarée avant le début de la pesée dans 82 % des CN S;

- dans près de 94% des consultations, l'enfant estnu ou légèrement vêtu pour la pesée;

- les agents lisent correctement le poids lors de 97% des CN S.

Cependantdes insuffisances ont été constatées:

- les agents ne recherchent presque pas d'éventuels oedèmes lors des consultations;

- dans presque 70% des CNS, l'anémie n'est pas recherchée;

- dans environ 50% des C N S, les agents n'expliquent pas l'état nutritionnel de l'enfant à sa mère ni la CAT;

- l'indice nutritionnel n'estpas déterminé dans 30% des cas; - la courbe estmise à jour dans seulement 60% des CNS.

La distribution des scores moyens attribués aux agents est illustrée par la figure suivante.

RespC N S ICP

12

10

4

2

8

6

0

Score

Figure 12. Distribution des scores moyens obtenus par les agents de santé selon la fonction (n = 49).

On constate que seulement 6 (12 .2%) agents sur 49 effectuent la C N S de façon satisfaisante.

Par ailleurs, on remarque que les responsables de CNS sont les plus nombreux avec les plus faibles scores. La situation s'inverse au niveau des scores les plus élevés. Toutefois, la figure montre que les distributions des scores selon la fonction des agents sont semblables.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille