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Gestion de Portefeuille Obligataire : Cas de la Banque Nationale d'Algérie (BNA)

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par Mohand.E-B. HAMADACHE
Ecole Supérieure de Banque (E.S.B.) - Diplôme Supérieur des Etudes Bancaires 2007
  

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Section 1. L'activité obligataire au sein de la BNA

Les emprunts obligataires en Algérie ont connu une expansion considérable tant qu'en nombre qu'en qualité. Le recours des entreprises, qu'elles soient privées ou publiques, au marché obligataire se fait de plus en plus et c'est ce qui a contribué à la dynamisation du marché des capitaux.

En effet, en l'espace de trois ans (de 2003 à 2006), neuf entreprises ont eu recours au marché obligataire pour le financement de leurs projets. Par ailleurs, le premier emprunt émis en Algérie fut celui de la SONATRACH en 1998. Cette année fut celle de la création du marché de négociation des titres (le marché secondaire). Ensuite, à partir de 2003, sont venues les émissions de : SRH, AIR ALGERIE, SONELGAZ, ENTP, ALGERIE TELECOM, ENAFOR, CEVITAL et ALC.

L'intéressement de ces entreprises fait sûrement le bonheur des investisseurs qui essayent de profiter des situations de marché lorsque celles-ci leurs sont favorables. A noter que les plus gros investisseurs potentiels sont représentés en majorité par des banques. Celles- ci, en plus du métier d'IOB qu'elles peuvent exercer, prennent part à des souscriptions importantes suite à l'emploi de la surliquidité à des conditions particulières sur le marché.

Ainsi, nous présenterons en premier lieu la Banque Nationale d'Algérie et notre structure d'accueil la Direction des Finances et de la Trésorerie (DFT), et en second lieu, on recensera la nature de l'activité obligataire de la BNA à travers les émissions qu'elle a eu à gérer, le type de gestion employé et la méthode d'émission pratiquée en Algérie.

1. Présentation de la structure d'accueil

1.1. La présentation de la BNA

La BNA (Banque Nationale d'Algérie) a été créée en 1966 sur ordonnance n°66-178 du 13 juin 1966. Elle était orientée au financement de l'agriculture jusqu'à la création d'une banque spécialisée dans ce domaine (BADR) en 1982.

A ce jour, elle regroupe un réseau relativement vaste sur l'échelle nationale. Elle traite les principales opérations d'une banque : caisse, crédit, financement du commerce extérieur, contrôle de gestion, audit, IOB... etc.

Par ailleurs, concernant son activité sur le marché des capitaux, et particulièrement sur le marché obligataire, elle a été accompagnatrice de plusieurs émissions obligataires et exerce le métier de teneur conservateur de titres au profit des entreprises émettrices.

Département traitement
des opérations

Département marché boursier
et interbancaire des changes

Service bourse

Service marché
des changes

Service SVT

Département de la trésorerie

Service analyse
et prévision

Service comptabilité

Service liquidité

Service titre

Service
portefeuille

Service
compensation

Service
refinancement

La Banque Nationale d'Algérie est composée de cinq divisions, chacune ses tâches et son domaine. On distingue :

> La division d'exploitation et de l'action commerciale ; > La division internationale ;

> La division de gestion des moyens et ressources humaines ; > La division des engagements ;

> La division de l'organisation et de l'information.

La Direction des Finances et de la Trésorerie (DFT) appartient à la division de l'exploitation et de l'action commerciale.

1.2. Présentation de la DFT

La Direction des Finances et de la Trésorerie est constituée de plusieurs départements spécialisés chacun dans un secteur particulier comme on peut le constater à travers ce schéma :

DIRECTION

Chaque département se compose de services. Les fonctions des différents services sont comme suit :

> Département traitement des opérations constitué de quatre services différents : Le service titre : est chargé de la gestion des bons de caisse et valeurs assimilées. Le service portefeuille : se charge de l'émargement des effets.

Le service de compensation : s'occupe de la compensation régulièrement.

Le service liquidité : s'occupe de la régulation des comptes Banque Centrale, chèques et Trésor Public.

> Département marché boursier et interbancaire contient deux cellules :

La cellule Marché Boursier : se charge de l'exécution des ordres de bourse provenant des agences via l'IOB.

La cellule Marché Interbancaire des Changes : reçoit et exécute les ordres d'achat et de vente provenant de la Direction des Mouvements à l'Etranger.

> Département de la Trésorerie est organisé en deux services :

Le service analyse, prévision et statistiques: chargé du contrôle, de l'analyse statistique et de la gestion prévisionnelle de la Trésorerie.

Le service refinancement : chargé du suivi de réescompte des pensions et bons du Trésor, et de l'apurement des comptes de la Trésorerie Centrale.

2. L'émission d'emprunts obligataires : Accompagnement de la BNA

Nous tenons à présenter, d'abord, l'emprunt obligataire en général à travers sa définition et ses avantages. Ensuite, on abordera les mesures d'accompagnement de la BNA aux emprunts de grand public et institutionnels.

2.1. Modes de financement sur le marché des capitaux

Les investissements que l'entreprise doit financer impliquent pour celle-ci le recours à des opérations de financement moins coûteuses par rapport aux crédits bancaires.

sont tenues par des mesures règlementaires1 limitant les encours qu'elles allouent à ces entreprises.

Aussi, dans le souci d'ajuster la maturité de ses actifs à celle de ses passifs, la banque recourt au marché des capitaux pour l'obtention de ressources à plus ou moins long terme afin de les aligner aux crédits à long terme qu'elle octroie.

Toutefois, le marché de capitaux présente deux sources de financements : le marché des actions et le marché obligataire. Dans notre cas, on s'intéresse principalement aux financements via le marché obligataire.

L'emprunt obligataire est donc une forme de financement à moyen et long terme sur le marché financier, il convient aux institutions (Etat, collectivités locales et autres grandes entreprises) ayant un poids énorme sur l'économie. Le prêteur (obligataire) accorde les sommes correspondantes à l'ensemble des titres qu'il a reçu moyennant des intérêts sur toute la période de l'emprunt.

2.2. Avantages du recours à l'emprunt obligataire

a. Les coûts de l'emprunt : En comparaison avec le crédit bancaire, l'entreprise qui s'adresse au marché obligataire peut lever des montants plus importants à des conditions avantageuses.

b. Sécurité du capital : l'emprunt obligataire n'affecte en aucun cas la structure du capital de la société émettrice, les actionnaires n'ont aucun souci quant à leur position de pouvoir à la société.

c. Avantage de notoriété : l'investissement sur le marché obligataire permet à l'entreprise d'acquérir plus de notoriété et d'améliorer sa position sur le marché. Elle fait aussi objet d'une meilleure visibilité tant au niveau national qu'international, ce qui améliore son image aux dépends de ses confrères.

d. L'avantage fiscal : L'emprunt obligataire bénéficie d'un avantage réel sur le plan fiscal. Les intérêts payés par l'emprunteur sont déductibles du résultat imposable de la société, ce qui amène à diminuer les coûts réels de l'emprunt. Illustrons ce volet par un exemple.

Exemple :

Supposons deux sociétés (E1 et E2) ayant à la date t=0 un résultat de 10 000 KDA. L'une (E1) s'endette sur le marché obligataire et l'autre (E2) ne contracte aucun emprunt.

- Entreprise E1 : bénéficie d'un emprunt de 2 000 KDA au taux de 7%

Résultat de l'entreprise : 10 000 KDA

Montant des intérêts : (140) KDA

Résultat avant impôts : 9860 KDA

Impôts (IBS=30%) : (2958) KDA

Résultat après impôts1 : 6902 KDA

- Entreprise E2 : ne contracte aucun emprunt

Résultat de l'entreprise : 10 000 KDA Montant des intérêts : - KDA Résultat avant impôts : 10 000 KDA Impôts (IBS=30%) : (3 000) KDA Résultat après impôts2 : 7 000 KDA

Il est clair à travers cet exemple que le montant de l'impôt payé par l'entreprise E2 est plus grand que celui payé par l'entreprise E1. Néanmoins, l'entreprise qui ne contracte pas d'emprunt réalise un bénéfice net plus important.

Cependant, d'un autre point de vue, l'entreprise E1 économise un montant de : 3000 - 2958 = 42 KDA d'impôts. En réalité, elle ne paye que : 140 - 42 = 98 KDA d'intérêts sur l'emprunt.

De plus, et conformément à l'article 44 de la loi de Finances pour 2006, les intérêts des obligations sont exonérés de l'impôt (I.R. G. ou I.B.S.) pour les titres émis à échéance minimale de 5 ans.

2.3. L'accompagnement de la BNA aux émissions obligataires

La Banque Nationale d'Algérie a été l'accompagnateur principal de la majorité des emprunts émis depuis 2003. En effet, elle a accompagné les émissions de : AIR ALGERIE (2004 et 2005), SONELGAZ (2004 et 2005) et ALGERIE TELECOM (2005 et 2006), dont elle était à chaque fois le chef de file de l'émission.

La BNA a participé à l'accompagnement de son premier emprunt en 2004 lors de l'émission d'Air Algérie le 01/04/2004 (tranche institutionnelle) qui portait sur un montant de 1 800 000 KDA et dont les obligations étaient servies à un taux de coupon de 3,00%.

Par ailleurs, la première émission grand public accompagnée par la BNA était toujours celle d'Air Algérie le 01/12/2004 pour le montant colossal de 14 800 000 KDA au taux de coupon progressif.

Ces émissions ont permis à la Banque Nationale d'Algérie de profiter de cette expérience nouvelle sur le plan national. En effet, elle a réussi à engranger des profits énormes liés aux commissions prélevées sur ces opérations.

Outre le caractère financier, la banque a réussi à acquérir de la notoriété et de l'expérience surtout avec la diversification de ses produits1, et à renforcer ses relations avec ses clients et ses confrères.

2.4. Organisation des séances d'adjudication

La technique de l'adjudication est utilisée dans le cas d'émission institutionnelle, généralement on applique l'adjudication à la hollandaise (par opposition à la Française).

La séance a lieu au niveau de la Direction des finances et de la Trésorerie.

Déroulement de l'opération : Après réunion de tous les intervenants au niveau de la DFT, chaque soumissionnaire présente son offre dans une enveloppe, l'agent de la banque réunit tous les plis fermés et procède à leur ouverture. Ensuite, il procède au classement des offres selon le prix le plus élevé jusqu'à atteindre le montant exigé par l'émetteur.

Ces résultats sont communiqués à leurs bénéficiaires par fax le jour suivant l'opération. Pour mieux comprendre cette technique, nous proposons l'exemple suivant :

Un emprunt obligataire ayant pour caractéristiques :

V' Date d'émission : 18/05/2005

V' Date d'échéance : 18/05/2011

V' Obligation à taux fixe remboursable in fine V' Taux de coupon : 4,00%

V' Montant à lever : 6 Milliards de DA.

Les soumissionnaires pour cet emprunt sont constitués pour la plupart de banques et établissements financiers. Les soumissions sont présentées dans le tableau suivant :

1 L'emprunt d'Air Algérie émis le 01/12/2004 qui concernait des obligations à taux progressifs constituait une première en Algérie, mais aussi pour la BNA. Aussi, cette opération était destinée pour la première fois depuis 2003 au grand public.

2.4.1. Les soumissions :

Unité : Millions de DA

Soumissionnaires

Montants Prix

Banque/EF 1

200

100,00

Banque/EF 2

200

100,70

Banque/EF 3

300

96,11

Banque/EF 4

100

100,75

Banque/EF 5

100

100,26

Banque/EF 6

50

85,84

Banque/EF 7

1 000

80,35

Banque/EF 8

150

103,54

Banque/EF 9

200

100,43

Banque/EF 10

200

96,03

Banque/EF 11

400

102,64

Banque/EF 12

100

102,29

Banque/EF 13

50

85,80

Banque/EF 14

300

101,75

Banque/EF 15

2 100

100,87

Banque/EF 16

1 500

103,54

Banque/EF 17

250

101,75

Banque/EF 18

500

94,80

Banque/EF 19

300

98,03

Banque/EF 20

100

102,64

Tableau n°1 : Les soumissions reçues.

2.4.2. Classement des soumissions : Une fois les soumissions présentées, il y a lieu classer les offres par ordre décroissant des prix, on obtiendra les résultats présentés dans ce tableau :

Unité : Millions de DA

Soumissionnaires

Montant
(Millions DA)

CUMUL

Prix (%)

Banque/EF8

150

150

103,54

Banque/EF16

1500

1650

103,54

Banque/EF11

400

2050

102,64

Banque/EF20

100

2150

102,64

Banque/EF12

100

2250

102,29

Banque/EF14

300

2550

101,75

Banque/EF17

250

2800

101,75

Banque/EF15

2100

4900

100,87

Banque/EF4

100

5000

100,75

Banque/EF2

200

5200

100,70

Banque/EF9

200

5400

100,43

Banque/EF5

100

5500

100,26

Banque/EF1

200

5700

100,00

Banque/EF19

300

6000

98,03

Banque/EF3

300

6300

96,11

Banque/EF10

200

6500

96,03

Banque/EF18

500

7000

94,80

Banque/EF6

50

7050

85,84

Banque/EF13

50

7100

85,80

Banque/EF7

1000

8100

80,35

6000

Prix

101,653

moyen

Tableau n°2 : classement des soumissions.

2.4.3. Résultats de l'opération d'adjudication :

Les soumissions retenues sont celles qui affichent un prix minimum de 98,03% jusqu'à atteindre le montant réclamé : 6 Milliards de DA. Les autres soumissions ne seront pas servies étant donné qu'elles affichent des prix inférieurs au prix plancher.

Calcul du prix moyen : Le prix moyen de l'émission se calcule en appliquant la formule suivante :

14 ~(m 0

Prix Moyen = n=1-`mix ' i) = 101,65%.

v4

LI n=1(Mi)

2.4.4. Cas particulier

Lors d'une séance d'adjudication, il se peut qu'un cas comme celui-là existe :

Pour un montant à prélever de 3 000 KDA, imaginons la situation suivante :

U : KDA

Soumissionnaires

Montant

Prix

CUMUL

.

.

.

 

.

.

.

 

.

.

.

 

.

.

.

1 300

Banque/EF

400

102,29

1 700

Banque/EF1

300

101,75

2 000

Banque/EF2

1500

101,75

3 500

.

.

.

.

Banque/EF

210

100,87

3 710

Banque/EF

450

100,75

4 160

Banque/EF

200

100,70

4 360

Banque/EF

200

100,43

4 560

Banque/EF

100

100,26

4 660

Tableau n°3 : Exemple de deux souscriptions égales.

Remarquons que les deux dernières soumissions ont un prix similaire de 101,75%, le
montant cumulé dépasse les 3 000 KDA demandés, on procède de la façon suivante :

On calcule la proportion du montant qui reste à servir par rapport à la somme des deux offres : 1300/1800 = 72,22%. On calcule ensuite la part à servir pour chaque investisseur :

Montant à servir pour l'investisseur 1 :

300 x 72,22%

=

216,67

Montant à servir pour l'investisseur 2 :

1500 x 72,22%

=

1083,33.

2.5. Négociation de titres sur le marché de gré à gré

Les titres émis sur le marché peuvent ultérieurement faire objet de négociation entre les souscripteurs, selon leurs besoins, leurs stratégies de gestion et aussi les conditions du marché.

La Banque Nationale d'Algérie chef de file assure régulièrement la cotation des titres en circulation en affichant les conditions d'achat et de vente quotidiennement.

A cet effet, les deux services mis en place au niveau de la Direction des Finances et de la Trésorerie sont la salle des marchés et le teneur de compte conservateur de titres (TCC). Le premier se charge de la communication des cours acheteur et vendeur à l'ensemble des banques, le TCC s'occupe de l'exécution des ordres d'achat et de vente souhaités par les clients.

A travers cette section, nous constatons que l'activité de la BNA et de toutes les autres banques accompagnatrices d'emprunts obligataires, connaît une évolution des plus remarquables au fil des années. On a assisté à la première émission obligataire en 1998 par la Sonatrach, mais ce n'est que cinq ans plus tard (en 2003) que l'emprunt obligataire a sorti la tête de l'eau avec l'émission de la SRH le 15/07/2003.

Depuis cette date, le marché obligataire ne cesse d'accro itre et d'attirer des investisseurs des plus potentiels avec, par exemple, le retour d'une entreprise comme Sonatrach qui jouit d'une notoriété internationale. A ce jour, on compte dix entreprises qui ont déjà eu recours à ce marché en vue du financement de leurs plus grands projets à de bonnes conditions.

Nous passons à présent à la présentation du marché obligataire Algérien.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon