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Gestion de Portefeuille Obligataire : Cas de la Banque Nationale d'Algérie (BNA)

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par Mohand.E-B. HAMADACHE
Ecole Supérieure de Banque (E.S.B.) - Diplôme Supérieur des Etudes Bancaires 2007
  

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CHAPITRE I - APPROCHE ACTUARIELLE ET EVALUATION OBLIGATAIRE

Section 1 : Les outils d'analyse actuariels Section 2 : L'évaluation des obligations

CHAPITRE II - STRATEGIES DE GESTION OBLIGATAIRE

Section 1 : Les stratégies actives de gestion obligataire Section 2 : Les stratégies passives de gestion obligataire

L'investisseur en obligations ne doit jamais se satisfaire de savoir la nature de son obligation, la méthode de placement de celle-ci ou encore les risques auxquels il se trouve confronté, mais il doit toujours avoir une idée précise sur les outils de mesure de ces risques et la maîtrise de l'évaluation de ses obligations permettant de maximiser le plus possible son rendement et ainsi réduire le risque.

En effet, la gestion obligataire a évolué avec le temps ; il ne s'agit plus, pour les investisseurs, de choisir la dimension de leur portefeuille et de maîtriser les outils actuariels classiques tels que la duration ou la sensibilité d'une obligation au taux d'intérêt, mais bien plus encore, l'appréhension d'une modélisation efficace de la courbe des taux d'intérêt s'avère incontournable pour le gérant de portefeuille obligataire.

Toutefois, le processus de gestion obligataire repose sur des stratégies bien spécifiques qui doivent être appréhendées par l'investisseur dans un raisonnement hiérarchique bien organisé et suffisamment structuré. Souvent, la pertinence des choix des investisseurs dépend fortement des stratégies entreprises, il s'agit de cibler la stratégie la plus adéquate en fonction des situations pendant un horizon d'investissement déterminé.

Tous ces instruments seront présentés dans cette première partie purement théorique. Dans un premier chapitre, nous présenterons les outils actuariels et les méthodes d'évaluation d'obligations à travers l'analyse de la courbe des taux d'intérêt. Le deuxième chapitre de cette partie sera consacré à la présentation des différentes stratégies de gestion obligataire.

Ce chapitre se structure comme suit :

Section 1 : Les outils d'analyse actuariels Section 2 : L'évaluation des obligations

Le champ de la gestion obligataire est très vaste, de la diversité des marchés financiers à la grande variété d'actifs financiers, on assiste au développement de nombreux outils d'analyse permettant de mieux comprendre le mécanisme des obligations. Toutefois, ces outils sont appelés `actuariels', ils se basent donc sur le principe de l'actualisation qui présente certains avantages mais aussi des inconvénients.

Nous allons essayer dans ce chapitre d'expliquer ce principe tellement répandu dans l'environnement financier et présenter tous les outils nécessaires à la mesure du risque de taux. Ensuite, nous opterons pour l'évaluation des obligations à travers l'appréhension de la notion du taux d'intérêt, la présentation de la structure par terme de taux et d'en projeter les théories explicatives.

Section 1. Les outils d'analyse actuariels

Avant de passer à l'évaluation des obligations, nous avons jugé nécessaire d'aborder en premier lieu les outils d'analyse des risques pour pouvoir maîtriser, ensuite, le processus d'évaluation. La sensibilité, duration et convexité des obligations à taux fixes sont des éléments habituels des financiers leur permettant d'apprécier le risque de taux. La connaissance de ces valeurs instantanées d'un portefeuille et leur projection permettent d'établir une stratégie d'investissement ou de désinvestissement en fonction de l'anticipation de la courbe des taux, tout en respectant certaines contraintes imposées sur ce portefeuille.

1. Le taux de rendement actuariel

Le rendement actuariel (yield) constitue le premier outil utilisé pour l'analyse des risques. Il est basé sur un concept très important : l'actualisation.

1.1. L'actualisation

Pierre Vernimmen1 définit l'actualisation comme étant : « la méthode consistant à déterminer la valeur d'aujourd'hui de flux qui se produiront dans le futur : elle est donc l'inverse de la capitalisation. Elle permet de comparer des sommes reçues et versées à des dates différentes. »

Soit P la valeur actuelle de l'actif étant placé à un taux t pour n périodes, on aura au terme des n périodes : Pn = P.(1+t)n. Par contre, le montant P payé en début de période est tel que : P = Pn.(1+t)-n.

Ainsi, il est possible de calculer la valeur de l'actif à n'importe quel moment de la période de son placement. Ce qui permettra de comparer les évolutions des prix par rapport aux taux de l'actif financier.

1.2. Le taux actuariel

Le taux actuariel est le taux calculé sur un modèle actuariel, lequel est une simplification du processus d'actualisation. Il s'agit du taux qui permet d'égaliser la somme des valeurs futures (coupons + remboursement ou valeur de vente), et la valeur d'émission du titre.

Le taux actuariel n'est autre qu'une solution de l'équation qui dépend des caractéristiques propres au titre obligataire. Ainsi, pour une obligation remboursable à l'échéance et ayant pour variables :

1 Pierre Vernimmen, analyste financier, diplômé du HEC, auteur du livre Finance d'Entreprise.

P : prix de l'obligation en pourcentage de la valeur nominale N : durée de vie de l'actif (en années)

C : Les flux (intérêts périodiques)

r : taux de rendement

On obtiendra :

C C C+K

P = + +
·
·
· +

(1+r) (1+r)2 (1+r)N

De cette formule, on déduira que le taux actuariel correspond tout simplement au taux nominal dans le cas où il n'existe ni prime d'émission, ni prime de remboursement, et aussi lorsque les paiements périodiques relatifs à l'obligation sont réinvestis au même taux et pendant la même période (annuel, semestriel, trimestriel...etc.).

Le taux de rendement nous paraît donc assez pratique vu que le remboursement du nominal est généralement à l'échéance de l'obligation (in fine), il se caractérise aussi par sa simplicité de calcul et son apparence car il est souvent proche des taux d'intérêt en vigueur sur le marché, néanmoins, cet outil présente des inconvénients.

En effet, l'inconvénient majeur du modèle actuariel, qui applique le même taux d'actualisation à tous les flux, est le fait que ce taux ne correspond véritablement à la réalité que lorsque la courbe des taux est plate, un fait qui est assez rare sur le marché.

Aussi, l'hypothèse selon laquelle les flux sont réinvestis au même taux pour chaque période, fait du modèle actuariel un champ d'analyse restreint.

Exemple

Prenons comme exemple une obligation remboursable in fine ayant les caractéristiques suivantes :

P : 105%

Taux de coupon : 7% Maturité : 6 ans

Les cash-flows annuels qui sont payés sont composés d'intérêts périodiques calculés sur le capital restant dû : Intérêt = Coupon annuel x capital restant dû1.

Le taux de rendement actuariel t relatif à cette obligation est une solution de l'équation :

105 = 7

(1+t)

7 +...+7+100

+ (1+t)2 (1+t)6

Ainsi, et étant donné que le prix de l'obligation change constamment, à chaque prix correspondra un taux actuariel déterminé en remplaçant dans le formule précédente.

2. La duration actuarielle

Le concept de duration est utilisé dans la mesure temporelle d'un titre obligataire. En effet, l'investisseur sur le marché financier peut se poser la question : comment mesurer la durée de vie d'un titre à un instant donné ? La duration vient en réponse à ce questionnement.

Le principe de la duration est une idée inspirée par le financier Frédéric Macaulay en 1938, puis développé quelques années plus tard par d'autres personnalités du marché financier. Néanmoins, il ne sera utilisé comme outil de gestion qu'au début des années 70 car il s'est avéré performant pour son utilisation dans ce domaine.

2.1. Durée de vie de l'obligation

La duration peut être interprétée comme durée de vie à maturité ou bien comme une durée moyenne. Néanmoins, ces mesures ne reposent pas sur le modèle actuariel.

2.1.1. La durée de vie à maturité

Elle représente la durée pendant laquelle l'investisseur attend pour recevoir son ultime flux. Elle peut être calculée à n'importe quel moment après la date de l'émission à condition qu'elle soir prévue dans le contrat de l'émission.

Cette mesure est très pertinente en particulier si l'obligation est remboursable in fine, cependant, cette mesure ne concerne pas les obligations remboursables par amortissements échelonnés.

2.1.2. Durée de vie moyenne

Cet outil a pour avantage de s'appliquer pour les obligations tenues par le remboursement par amortissements, Frédéric Macaulay a été le premier à définir ce concept comme « l'essence de l'élément temps d'un prêt », il s'agit de la moyenne pondérée des durées de chaque fraction de l'emprunt, il suffit d'en calculer la maturité de chaque fraction proportionnellement au nombre des titres. Par ailleurs, cette option doit être prévue dans le contrat d'émission.

Exemple

Il suffit de prendre un exemple simple pour comprendre ce concept : prenons un emprunt obligataire amorti annuellement selon l'échéancier ci-après :

Tableau n°1 : Exemple durée de vie moyenne

Années

Nombre de titres
remboursés

1

100

2

120

3

140

4

160

5

180

6

200

Total

900

Le durée de vie moyenne sera donc de :

Dm

100x1+120x2+140x3+160x4+180x5+200x6 = 3,89 années =
900 Pour parvenir à ce résultat, la formule générale utilisée est la suivante :

Dm=

E mj.j

E mj

Où :

mj : amortissement à la jème échéance. J : période jusqu'à la jéme échéance.

Ainsi, on en déduit que cette méthode n'est applicable qu'aux emprunts amortissables avant l'échéance finale puisque l'on sait que la durée moyenne d'une obligation remboursable in fine est la maturité finale. Par ailleurs, nous remarquons que la durée de vie n'utilise pas du tout le modèle actuariel car elle repose sur le principe de composition des flux de diverses échéances sans pour autant les actualiser.

La duration actuarielle permet de pallier à cet inconvénient.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera