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Effet de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin

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par Gbènoukpo Modeste Arnaud DEDEHOUANOU
Université d'Abomey-Calavi - DEA en Economie 2009
  

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CHAPITRE2 : DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE

Dans cette partie il sera question de passer en revue les conditions financières et la soutenabilité de la dette extérieure puis les effets de cette dette sur quelques agrégats.

I- LES CONDITIONS FINANCIERES ET LA SOUTENABILITE DE LA DETTE

1- Les conditions financières de la dette extérieure

Les conditions financières des emprunts contractés pour un pays en développement jouent un rôle majeur dans la problématique de l'endettement. En théorie, la solvabilité se définit comme la capacité de l'Etat à assurer dans le temps le service de la dette sans emprunt supplémentaire. Le remboursement de la dette est analysé comme le résultat d'une volonté de payer le montant de la dette correspondant à la maximisation de son intérêt par le débiteur, en l'absence de toute possibilité de saisie de garantie par le créancier.

Les conditions financières des emprunts extérieurs agissent sur le niveau et l'évolution du service de la dette, donc sur le ratio du service de la dette et partant, sur celui des transferts nets. Cet effet s'exerce principalement par l'intermédiaire des taux d'intérêts d'une part, par le biais de la maturité des prêts et des différés de remboursement d'autre part. Les financements obtenus par les PED comportent souvent un élément don, et plus ce dernier est important, plus il est possible d'emprunter sans mettre en danger la viabilité de la situation budgétaire. C'est ce qui est souvent appelé la concessionnalité. Elle revient à réduire le taux d'intérêt effectif.

Les dons de l'étranger constituent la forme externe de financement concessionnel, bien qu'ils soient considérés comme des recettes. Le recours au financement extérieur à des conditions non concessionnelles entraîne un gonflement de la dette, dont il faut assurer le service et à terme, le remboursement. Il expose davantage l'économie aux variations du taux de change surapprécié, ce qui est défavorable à l'exportation et encourage l'importation.

2- La soutenabilité de la dette extérieure

La plupart des travaux des institutions internationales privilégient le déficit de la balance des paiements comme cause principale de l'endettement. Ceci conduit à mettre l'accent sur la soutenabilité de l'endettement extérieur. Néanmoins, la capacité de gérer convenablement la dette extérieure reste tributaire d'un côté de la crédibilité du pays, qui est fonction de l'évolution du taux d'endettement, et d'un autre côté de sa solvabilité qui dépend de l'évolution des rapports du service de la dette aux exportations de biens et services.

La soutenabilité de la dette désigne l'aptitude du pays débiteur à satisfaire entièrement à ses obligations extérieures actuelles et futures sans devoir recourir au rééchelonnement ou à l'accumulation d'arriérés. Comme la vulnérabilité d'un pays augmente en fonction de sa dette extérieure, on juge prudent de chercher à limiter le fardeau de cette dette. La méthode typiquement utilisée pour le calcul de la viabilité de la dette consiste à choisir un horizon temporel sur lequel on peut projeter les variables macroéconomiques du pays débiteur. Ces projections, couplées aux estimations de la valeur future des variables exogènes, servent ensuite à établir les comptes de la balance des paiements du pays. Pour que la dette extérieure puisse être jugée viable, les scénarii doivent satisfaire à deux conditions : premièrement, pendant la période de projection, l'équilibre de la balance des paiements doit être atteint sans l'aide de financements exceptionnels; deuxièmement, le niveau d'endettement en fin de période doit être assez faible pour rendre peu probable tout problème éventuel de service de la dette. Ainsi, ni les taux d'intérêt ni le taux de croissance de la dette extérieure ne devraient dépasser d'une manière persistante le taux de croissance des exportations ou du revenu.

L'évaluation de la seconde condition de la soutenabilité de la dette exige habituellement de recourir à certains indicateurs du fardeau de la dette. Selon la méthode classique, le fardeau de la dette est assimilé au rapport entre l'encours de la dette et un paramètre des ressources disponibles par exemple, les exportations de biens et services ou le PIB (ou le PNB). Toutefois, de tels paramètres ne tiennent pas compte de l'impact de l'allégement de la dette ni d'une baisse des taux d'intérêt sur le coût du service de la dette. La valeur actuelle des obligations futures au titre du service de la dette devrait en théorie être comparée à la valeur actuelle des recettes futures d'exportation. Cette méthode exige qu'on dispose d'une certaine quantité d'informations, et peut être sensible au taux d'escompte utilisé pour calculer la valeur actuelle. En pratique, trois ratios sont couramment utilisés pour l'analyse du fardeau de la dette :

·le ratio des paiements prévus au titre du service de la dette sur la valeur des exportations de biens et services ou ratio du service de la dette qui mesure l'impact des obligations au titre du service de la dette sur les flux de trésorerie en devises;

·le ratio des paiements d'intérêts prévus (ou réels) sur la valeur des exportations de biens et services, qui mesure le coût actuel de l'encours de la dette;

·l'encours total de la dette par rapport au PIB (ou à la valeur des exportations de biens et services) qui reflète la soutenabilité à long terme du fardeau de la dette.

En règle générale, les ratios de la valeur actualisée nette (VAN) du service de la dette totale sur le PIB et sur la valeur totale des exportations servent à évaluer deux aspects importants de la capacité potentielle d'un pays à assurer le service de sa dette : les exportations (parce qu'elles procurent les devises nécessaires à cette fin) et le PIB (puisqu'il s'agit de la mesure la plus large de la génération de revenus dans une économie). Ces indicateurs sont habituellement fondés sur la notion de valeur actualisée plutôt que sur la valeur du service de la dette prévu pour tenir compte de la variation des conditions de crédit.

Il est rarement possible, même après coup, de mesurer le facteur qui autoriserait une prédiction exacte des niveaux appropriés de ces ratios. Les indicateurs ont pour intérêt principal de signaler les situations où les problèmes de service de la dette deviennent plus probables. Les pays utilisent ces indicateurs en guise de signal d'avertissement empirique le point à partir duquel l'un ou l'autre de ces ratios dépasse une valeur critique : 80% dans le cas du ratio de la valeur actualisée du service de la dette sur le PIB, et 200-250% pour le ratio de cette valeur actualisée sur la valeur des exportations, avec un ratio correspondant du service de la dette sur les exportations supérieur à 25%. Dans de telles circonstances, un pays est jugé gravement endetté. Si aucune des valeurs critiques n'est dépassée, mais que l'un ou l'autre des ratios atteint 60% ou plus de la valeur critique, le pays sera jugé modérément endetté. Si les deux ratios sont inférieurs à 60% de la valeur critique, le pays sera jugé moins endetté. Ces chiffres sont fondés sur une analyse empirique de l'expérience des pays en développement et de leur performance en matière de service de la dette avec le temps. Le choix de ces ratios se répercute sur les déficits soutenables (souhaitables) des transactions courantes.

La dette publique est soutenable lorsque l'Etat arrive à plus ou moins long terme à rembourser les dettes sans recourir au schéma de Ponzi23(*) (les générations d'après paient les dettes pour les générations d'avant).

En temps discret l'équation d'évolution de la dette peut s'écrire24(*) :

Bt+1 = (1+i) Bt +Dt

Où B = dette, i = rendement du Bon de trésor et D = déficit public (hors paiement d'intérêt).

Dt = Gt - Tt - At

Gt = dépenses publiques, Tt = taxes, At = transfert publics (Aide publique au développement...).

Un des indicateurs de la soutenabilité de la dette est le ratio de la dette sur le niveau du PIB : bt = Bt / Yt

Soit nt le taux de croissance du PIB :

bt = (1+i) bt-1 / (1+n) + dt

Où d est le ratio du déficit primaire au PIB.

Si on suppose un ratio constant de la dette sur le PIB comme objectif ou un chemin d'évolution stationnaire de l'économie :

b(g-r) = b(n-i) = d

Où g = taux de croissance réelle, r = taux d'intérêt réel, n = taux de croissance nominale et

i = taux d'intérêt nominal.

On peut en déduire la discipline budgétaire du traité de Maastricht. En prenant comme hypothèse un taux d'intérêt nominal i = 0 et une croissance nominale du PIB de 5%(soit 3% de croissance réelle et 2% d'inflation) et un ratio de la dette rapporté au PIB de 60%, on trouve un ratio de déficit primaire au PIB égal à 3% qui correspond au critère de Maastricht.

Ces conditions de soutenabilité de la dette peuvent être améliorées en passant en temps continu. Supposons que les différentes variables suivent les équations différentielles suivantes :

dB = iBdt + D pour la dette publique ;

dY = nYdt pour la production.

Dln (B/Y) = dlnB - dlnY = (i-n)dt + d où d = D/Y et db = (i-n)dt + d

Finalement: b(t) = b(0) exp(i-n)t + ku d(s)exp[-(i-n)s]d(s)

La soutenabilité peut être définie de la manière suivante : lorsque t tend vers l'infini, la valeur actualisée du stock de la dette doit s'annuler (on évite les bulles spéculatives et les schémas de Ponzi) :

lim b(t) exp[-(i-n)t] = 0. Cette condition est la condition dite de transversalité.

En effet, cette condition implique une cohérence entre sphère financière (taux d'intérêt) et sphère réelle. Si i>n ou (r>g), il suffit que b(t) soit majoré pour que la condition soit satisfaite et que l'Etat reste solvable. Si r<g, il faut que le ratio Dette/PIB diminue aussi vite ce qui signifie à un taux au moins égal à (n-i) pour que l'Etat reste solvable. Un taux d'intérêt au dessous du taux de croissance amène à une politique de coupe budgétaire. Il faudra diminuer le déficit primaire.

b(0) = - kud(s)exp[-(i-n)s]d(s), la valeur initiale de la dette rapportée au PIB doit être égale, à la somme des flux actualisés des déficits primaires. On appelle cette contrainte la contrainte budgétaire intertemporelle de l'Etat.

Pour satisfaire aux contraintes dette/PIB et dette/exportations, les pays qui jouissent d'un ratio exportations/PIB adéquat doivent porter leur attention sur le ratio dette/PIB si le ratio exportations/PIB réel dépasse le niveau souhaitable, et doivent mettre l'accent sur le ratio dette/exportations si le ratio réel est inférieur au ratio souhaitable. Ces ratios peuvent servir de signaux d'avertissement utiles d'un problème possible d'endettement, mais la situation économique des pays affichant des ratios semblables peut varier. Il convient donc de les utiliser avec prudence, et uniquement en guise de point de départ d'une analyse de la soutenabilité de la dette particulière au pays. Une évaluation complète de l'endettement d'un pays doit en effet tenir compte de sa situation macroéconomique globale et de ses perspectives de balance des paiements. Le niveau souhaitable du déficit des transactions courantes pour une dette extérieure viable devrait également être mesuré à l'aide de divers autres facteurs comme l'inflation à l'étranger, le taux de croissance national, le coefficient d'investissement, la proportion des investissements consacrés aux biens échangeables, la concessionnalité de la dette, et la proportion de l'Investissement Direct Etranger (IDE) dans les entrées de capitaux.

Le fardeau que fait peser la dette extérieure sur les finances publiques est de plus en plus préoccupant. Dans beaucoup de pays qui connaissent des problèmes de dette extérieure, les paiements prévus du service de la dette absorbent une part importante des recettes de l'État, réduisant ainsi l'aptitude des pouvoirs publics à mettre en oeuvre des mesures d'assainissement. La soutenabilité de la dette extérieure est donc ainsi étroitement liée à la soutenabilité budgétaire. Pour un pays donné, les calculs utilisés pour déterminer la soutenabilité de la dette extérieure sont sensibles aux projections des variables exogènes. Cette question revêt une importance particulière pour les pays dont la situation de la balance des paiements dépend du comportement des prix des produits.

* 23 Voir annexe pour plus de précisions sur le schéma

* 24 Youmbi ,Pierre Alain (2006) DEA Economie Monétaire et bancaire opt citation p24

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry