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Le poids de l'histoire dans les relations internationales

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par Samuel Yapi ANDOH
Institut d'Etudes Politiques de Toulouse, Université de Toulouse 1 - Master Géopolitique et Relations Internationales 2005
  

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1.2. La problématique de l'histoire et des RI. Quelle histoire pour quelles RI ?

Y a t-il un lien de causalité entre l'histoire et les RI, de façon à dire que l'histoire est la cause des RI, ou que les RI sont l'effet de l'histoire ?. Si ce lien de cause à effet existe, de quelle manière faut-il le comprendre ?

L'histoire comme défini plus haut, est la narration des faits du passé. Cette définition bien que candide, fait ressortir trois points majeurs : narration-faits- passé. La première notion, celle du « passé »fait allusion au temps. Mais quel temps ? A partir de quand commence le passé pris en compte par l'histoire. ? Nous voudrions dire que, « hier, la semaine dernière, ou le mois dernier, ou l'an dernier, ou la dernière décennie, ou encore le siècle dernier... »  sont tous des expressions ou des éléments de mesure du temps passé. Et ils ont chacun une valeur quand on veut apprécier l'impact de l'histoire. En effet, un fait récent sera beaucoup plus présent dans les esprits qu'un fait lointain. Partant, le fait récent aura beaucoup plus d'emprise sur les prises de décisions qu'un fait des temps immémoriaux. Cependant, l'histoire lointaine pourrait dans certaines occasions influer plus sur le présent que l'histoire contemporaine. Et si tel est le cas, c'est la composante « faits » de notre triade qui prévaut. Les faits, ou encore les événements qui constituent l'histoire ont une importance de part leur ampleur. Par exemple, aussi lointain que remontent les deux guerres mondiales dans l'échelle du temps, l'on en parlera toujours. Si volontiers, l'on parle plus de la guerre de 1945 que de la crise des fusées de Cuba de 1962, c'est bien à cause de l'ampleur du premier sur le second. Ainsi, plus l'événement est d'ampleur et plus l'histoire le retiendra et plus il aura effet sur la gestion des relations internationales.

Des trois composantes, celle qui semble marquer le plus l'histoire, est la « narration ». Si la préhistoire est très imprécise, c'est parce qu'elle n'a pas été écrite. Pourtant, l'histoire quand bien même écrite, n'est pas toujours aussi parfaite. La narration des faits est un point crucial parce qu'elle même (narration), est affectée par plusieurs facteurs. Partant du fait qu'il peut exister une histoire vraie ou fausse, une histoire officielle ou officieuse, avec des impacts différents, il apparaît nécessaire de considérer ces facteurs de narration. La manière d'écrire l'histoire est une fonction du narrateur, aussi appelé histographe dans le cas d'espèce, et qui plus est une personne physique, avec ses forces et limites. L'histographe en principe, devrait se contenter de relater les faits tels qui se sont déroulés sans ajouter ni enlever un iota. Cependant, et souvent, pour des raisons diverses : intérêts personnels pour la question, désir d'interprétations des faits, médiocres moyens de collecte des informations, les faits sont jugés trop abjects ou trop simples pour être décrits tel quel, le narrateur certainement rendra son « devoir » avec plus de subjectivité.

Il y a également le rôle que joue la presse dans son ensemble sur les décisions politiques. De part leurs commentaires soient objectifs ou très subjectifs des faits historiques ou récents, les hommes de medias influencent l'opinion publique, mais surtout les décideurs politiques. Il a été rapporté que les publications françaises parues de 1933 à 1939 en rapport avec l'image de l'Allemagne nationale-socialiste, a eu un grand impact dans les relations bilatérales d'avant guerre. Par exemple, dans son ouvrage, En l'An III de la Croix Gammee, Raymond Cartier ecrivait que : « La plus grande stupidité qui ait jamais été proférée, est celle qui consiste à dire qu'un Allemand et un Français, au fond , se ressemblent. Il se ressemblent parce qu'ils ont l'un et l'autre deux bras, deux jambes et une tête sur une paire d'épaules. Mais entre les âmes et les cerveaux, il n'y a pour ainsi dire aucune parenté ». De même, L'abbé Lambert maire d'Oran, à cette même époque, affirmait dans son journal de voyage que « L'Allemand est d'une autre race ». En clair, ces genres de déclarations incendiaires peuvent, quand il sont pris en considération par les leaders et une grand majorité de la population, rendre les RI plus tendues entres deux peuples.

Dans tous les cas, que l'histoire soit bien rendue ou pas, le politique qui viendra à se servir de l'histoire, le ferra toujours dans ses intérêts, ou selon sa propre vision. L'histoire peut être établie dans toute sa véracité, mais le leader peut en décider autrement. A preuve, c'est bien récemment que certaines nations d'Europe ont reconnu l'holocauste des juifs, pourtant avérée. Aussi vraie que cela puisse paraître, la traite négrière a desservi l'Afrique et a servi les autres pendant plus de 400 ans. Mais, à l'Assemblée des Nations Unis en 2000 en Afrique du Sud, à la demande des Africains de reconnaître la traite négrière comme un crime contre l'humanité, assortie des réparations y afférentes; non seulement l'occident, avec à sa tête les USA n'ont pas reconnu les accusations, mais ils se justifiaient pas le faite que la loi n'est pas rétroactive. Ainsi, la Cours Internationale de Justice de la Haye n'a pu le prendre en compte.

Apres que Karl Marx ait développé la doctrine du socialisme-communisme, tous ceux qui ont poursuivi son oeuvre, qu'il s'agisse de Lénine, Staline, Kroutchev, ou Brejnev, ont tous gardé le manteau du communisme, mais avec des variations. L'on a eu à parler des doctrines comme le Léninisme ou Stalinisme. Que dira t-on de Gorbatchev, qui s'est totalement démarqué du système, avec sa vision propre, pour aboutir à la Perestroïka qui a fait « sauter » le communisme ? Ici, peut-être que l'histoire n'a pas trop guide Gorbatchev. Mais l'atmosphère, les pressions du moment, et les réalités du monde communiste, l'ont poussé à retourner le manteau.

Nicolas Machiavel, accusé à tort ou à raison d'avoir introduit la corruption dans les affaires politiques, disait dans le Prince au chapitre vingt quatre que «... Les hommes sont plus attirés par le présent que par le passé, à tel point que, quand ils trouvent le présent bon et propice, ils ne cherchent pas plus loin... ». C'était une invitation au Prince à sonder le présent, à s'accommoder au présent pour mieux maîtriser ses sujets. Dans ce sens, les RI peuvent souvent s'orienter sans tenir compte de l'histoire, les circonstances du moment prévalant. Ainsi, les propres initiatives, le développement de nouvelles théories, le désir de conquête de nouvelles zone d'influence pour la géostratégie et géopolitique, ou des raisons purement mercantiles, peuvent influer éminemment sur les RI que l'histoire ne le ferrait.

Aujourd'hui, à l'ère énergétique, il suffit de découvrir de nouveaux gisements de pétrole ou de diamants dans l'antarctique ou dans l'arctique, pour que les grandes puissances se ruent vers ces zones. Conséquence, ces endroits froids et incompatibles à la vie humaine, deviendront le lieu de tous les complots et de démonstrations de puissance. Un autre exemple, que le cas du Tchad nous enseigne, est celui d'un pays qui peut rester sans être intéressé par qui que ce soit. Mais la découverte de nouveaux gisements de pétrole sur son territoire va le porter au faites des relations internationales. L'or noir a joue un rôle prépondérant dans les RI ces dix dernières années.

De façon globale, en considérant que les événements « neufs » d'aujourd'hui constitueront l'histoire de demain, fait que l'histoire aura toujours sa place dans les RI. De plus, en reconnaissant que les ingrédients avérés des RI sont : les conflits, guerres, complots, crise économique et autres ; qui auront pour remèdes, encore les guerre, ou les alliances, les accords, traites, et les aides ; on se rend compte qu' il n'y a rien qui ne soit véritablement nouveau, ce ne sont que les acteurs qui changent. Le lien entre histoire et RI peut être un lien de causalité, comme il peut ne pas l'être. Il suffit de reconnaître tout simplement qu'il existent des interactions entre l'histoire et les RI. Ce qui nous permet de revenir sur la thèse de ce devoir pour dire que l'histoire joue effectivement un rôle important dans les RI. Et c'est ce que nous nous attellerons à soutenir dans les lignes qui suivent.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci