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Projet de développement communautaire en Haà¯ti : Méthodologie d'analyse des besoins locaux

( Télécharger le fichier original )
par Nolex FONTIL
Université Senghor d'Alexandrie - Master en Développement-Management de Projet 2009
  

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4.3.2 Le processus d'analyse des besoins

Pour rester cohérent avec la méthode participative que nous développons dans ce chapitre et dans un objectif d'organisation simplifiée et compréhensible du processus d'analyse des besoins communautaires adapté au contexte haïtien, nous suggérons qu'il soit conduit en trois étapes successives, préparation, opérationnalisation et décision telles que présentées dans la figure ci-dessous.

Figure 9 Schéma du processus d'analyse des besoins locaux

Source : Conception personnelle dans le cadre du mémoire.

Chacune de ces étapes a un but spécifique dont dépend celle qui suit ; et, pour chacune un savoir-faire et un choix judicieux des outils nécessaires sont nécessaires. Dans les lignes qui suivent, nous présentons en détail chacune d'elle en mettant en exergue le but, les outils nécessaires et des exemples de mécanisme de réalisation.

Etape de la préparation

Du processus d'analyse, l'étape de préparation est le début une fois que l'alerte ou les signes avant-coureurs élucidés ont suscité des intérêts pour entreprendre une intervention. Le but poursuivi à cette étape est de « Mettre en place les moyens nécessaires pour bien mener l'analyse des besoins ». En effet, sa réalisation devra permettre de répondre clairement à des interrogations clefs pour la suite du processus dont :

- Quelle est la zone d'études ?

o Identification et localisation ;

o Caractéristiques physiques ;

o Niveau d'accessibilité ;

o Caractéristiques démographiques, socio-économiques et culturelles ;

o Système d'organisation ;

o Etc.

- Qui sont les interlocuteurs ?

o Autorités locales (détenteurs de pouvoir locaux) ;

o Responsables d'organisation et d'institution ;

o Groupements locaux ;

o Considération genre : femmes, hommes ;

o Autres Ong intervenant dans la communauté.

- Les outils à utiliser sont-ils clairs et efficaces ?

o Inventaire des outils nécessaires ;

o Facilité de manipulation et de collecte des informations ;

o Compréhension par les acteurs locaux et des réalisateurs de terrain ;

o Degré de pertinence.

- Quels sont les moyens ?

o Ressources financières et matérielles ;

o Ressources humaines qualifiées (dans la mesure du possible des ressources locales doivent être utilisées, cela facilitera le déroulement du processus).

Au moins, les questions précédentes doivent être répondues avant d'envisager l'étape suivante. Il est évident que toutes les informations nécessaires à ce niveau peuvent ne pas être disponibles à l'étape de la préparation. Toutefois, elles doivent demeurer une préoccupation des responsables de l'étude pour autant qu'elles soient nécessaires à l'aboutissement concret du processus, d'où l'importance des connaissances pratiques préalables du processus et du domaine de développement du comité de pilotage.

Cette étape se réalise alternativement au bureau et sur le terrain, elle nécessite des moyens financiers, humains et des outils. Les moyens humains dont nous parlons ici ne sont autre qu'une équipe de pilotage multidisciplinaire selon les besoins de l'étude. Celle-ci doit être constituée au tout début du processus dont elle a la quasi-responsabilité. Son effectif ne devrait pas dépasser six personnes bien imbues des exigences qui entachent la réalisation de l'analyse des besoins. Il incombe de la responsabilité de cette équipe multidisciplinaire de sélectionner, de tester et d'adapter tous les instruments nécessaires de collecte, d'analyse et de synthèse des résultats. L'aboutissement de cette première étape doit rendre disponible les éléments suivants :

- Document d'informations préliminaires sur la zone d'intervention,

Il doit contenir un maximum de données de base sur le territoire (géographiques, démographiques, socio-économiques, habitudes culturelles, liste des organisations et des groupements locaux, Ong et des institutions intervenant dans la zone, etc.) maitrisées par l'équipe de pilotage avant même d'aborder la prochaine étape en vue de minimiser les risques de tâtonnement et de mieux animer les échanges sur le terrain.

- Plan d'intervention

L'intervention sur le terrain doit être objet d'une planification judicieuse, elle est présentée dans un document particulier, le plan d'intervention. Réalisé sur la base des premières sorties exploratoires, des contacts établis et du document des informations préliminaires, il est l'outil de guide des opérations pendant tout le processus sur le terrain. Le plan d'intervention répond aux questions :

o Quoi (libellé de l'activité, son but) ?

o Où (lieu) ?

o Quand ?

o Durée/début-fin (le temps étant précieux) ?

o Comment (enquête, interview, brainstorming, transec, etc.) ?

o Les interlocuteurs17(*) ?

o Moyens (financier et matériel) ?

o etc.

Le plan d'intervention donne aux détails l'échéancier des activités et le calendrier détaillé des ressources nécessaires. Sa pertinence avec la réalité de la zone d'intervention est déterminante. Il doit prendre en compte également le calendrier des activités et la disponibilité dans la communauté (jour de marché, période de pointe, etc.). Les personnes concernées doivent en être bien informées et avaliser le contenu. Ce qui permettra au départ de créer de la confiance nécessaire à la sensibilisation et à la participation et d'éviter du même coup le risque de non-disponibilité de certains acteurs importants.

- Boite à outils

L'équipe de pilotage sélectionne d'avance l'ensemble des outils18(*) dont elle aura besoin. Les outils constituent l'épine dorsale du processus. S'ils ne sont pas compris, ils ne seront pas utilisables et s'ils ne sont pas adaptés au contexte, ils ne feront qu'augmenter les biais dans les résultats. Dans ce sens, nous recommandons que leur choix soit minutieux, qu'ils ne soient pas des simples formulaires, tableaux ou autres types qu'il suffit de remplir. Ils devront faire objet de test in situ et être expliqués et adaptés pour une meilleure compréhension et utilisation. Concernant le choix des outils, tous ceux présentés dans le chapitre 2 (p. 26) peuvent être envisagés. Cependant, les outils de l'ASEG, de la MARP semblent plus efficaces en raison de leur simplicité d'adaptation aux spécificités des projets communautaires. Comme nous l'avons signalé antérieurement, il n'existe pas d'outils parfaits pour identifier les besoins des populations en développement. Toutefois, tout cela dépend toujours de l'expérience et de la capacité des membres de l'équipe de pilotage ; mais, la condition essentielle est que les outils choisis puissent répondre valablement au besoin de l'étude, c'est-à-dire transcrire efficacement les besoins locaux spécifiques et réels de la communauté cible.

* 17 Ici, pour les interlocuteurs, la prudence est de mise ; il faut des choix représentatifs des interlocuteurs sur le terrain et une bonne gestion des influences sur les groupes marginaux. Il incombe à l'équipe de pilotage, au moyen du savoir faire de ses membres, de faciliter l'implication et la participation de tous.

* 18 Nous avons présenté au niveau de la revue de littérature les méthodes et les outils que nous estimons les plus importants, nous invitons les intéressés qui le souhaitent de consulter les textes suivants pour des informations complémentaires :

- Programme d'analyse socioéconomique selon le genre : Guide d'application au niveau terrain, FAO, Rome, 2002, 89 p.

- Programme d'analyse socioéconomique selon le genre : Guide technique Gestion du cycle de projet, FAO, Rome, 2002, 89 p.

- Méthodes de l'aide : lignes directrices, Gestion du Cycle de Projet, COMMISSION EUROPÉENNE- OFFICE DE COOPÉRATION EUROPEAID, Bruxelles, 2004, 160p.

Ces documents sont intégralement disponibles gratuitement en ligne.

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