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Connaissance, Développement, division internationale du travail. Quelle place pour les pays émergents? Le cas de la Chine et l'Inde

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par Erick ATANGANA
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master Economie de l'industrie et des services 2006
  

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2.1.4. QUELQUES FACTEURS CONTRIBUANT AU RENFORCEMENT DU POTENTIEL TECHNOLOGIQUE CHINOIS, LES OBSTACLES A L'AVANCEE TECHNOLOGIQUE ET LES PERSPECTIVES A VENIR.

2.1.4.1. Les facteurs contribuant à l'amélioration des performances scientifiques et techniques de la Chine

- Un large réservoir de talents à la fois sur le plan national et international

Les réformes du système d'innovation chinois ont précédés des réformes du système éducatif et universitaire.

L'un des principaux projets, est le lancement par le gouvernement du projet « Key Universities », il s'agissait de la création 100 universités axées sur la recherche fondamentale, et dont le rôle était de former des étudiants en doctorats et de faciliter la coopération entre les universités dans le domaine de la recherche et d'accélérer le rythme de la transmission des acquis scientifiques et technologiques. L'autre projet phare du gouvernement est aussi le lancement de l'ARWU (Academic Ranking of World University) donc l'objectif est de comparer les universités chinoises et les grandes universités du monde, en repérant les différences et les écarts au niveau des méthodes d'enseignement, des budgets allouées à la recherche et les performances des étudiants. L'ARWU est un classement mondial des universités initié par le ministère de l'enseignement supérieur chinois et l'Université Jiao Tong de Shangai. Ce classement, essaie d'homogénéiser les données et les critères afin de fournir des critères de comparaison au niveau international. Cela permet aux universités chinoises de s'améliorer afin de parvenir à occuper la tête du classement mondial des universités (WCU) (World Class University).

L'un des résultats visibles de la politique de modernisation de l'enseignement supérieur en Chine est la construction de 43 parcs scientifiques et techniques d'universités d'Etat dont les travaux sont en cours. Certains sont devenus des bases très importantes pour la transformation des produits de hautes et nouvelles technologies.

Aujourd'hui la Chine compte autant si ce n'est plus d'étudiants que les Etats-Unis et l'Union Européenne. En 2006, on comptait 2 273 établissements d'enseignement supérieur dans l'ensemble du pays, accueillant plus de 21 millions d'étudiants. L'enseignement pour la formation des aspirants chercheurs a connu un développement rapide. Il a connu une augmentation annuelle supérieure à 20% à partir de 200122(*). Selon l'UNESCO (2004), le nombre d'étudiants chinois dans les établissements d'enseignement supérieur avait doublé dans un laps de temps. Cependant la Chine paraît moins performante lorsque l'on estime le nombre d'étudiants en fonction de sa population (Tableau 12). L'effet taille joue encore ici un rôle important.

Tableau 12. : Nombre d'étudiants inscrits en troisième cycle en 2004

PAYS

Nombre d'étudiants

Nombre d'étudiants pour 100000 habitants

Chine

19 417 0 44

1494

Etats-Unis

16 900 471

5776

Japon

4 031 604

3746

Royaume-Uni

2 247 441

3791

Allemagne

2 185 224

2660

France

2 160 300

3600

Source : UNESCO, http://www.uis.unesco.org/

Pour Criscuolo et Martin (2004), la présence dans un pays d'un important nombre de personnes ayant un niveau de connaissances scientifiques poussée est importante pour le fonctionnement d'une économie basée sur la connaissance. Pour ces deux auteurs, le nombre d'étudiants inscrits dans les programmes avancés de recherche est encore trop bas en Chine comparée aux Etats-Unis et à l'Union Européenne.

Selon une étude du cabinet McKinsey, bien que la Chine dispose d'un nombre élevé de jeunes diplômés, le nombre de jeunes professionnels réellement capables de travailler dans les entreprises étrangères est bien moindre. Le système éducatif chinois privilégiant l'enseignement théorique, la plupart des candidats à un poste d'ingénieur arrivent avec très peu de pratique, notamment dans la conduite de projets ou le travail en équipe. Les jeunes professionnels chinois ont un bon bagage théorique, une forte capacité d'apprentissage, mais manquent de compétences linguistiques et organisationnelles. La firme doit donc compléter leur formation pour qu'ils soient opérationnels.

Les hommes politiques chinois ayant pris conscience des retombées dont pourraient bénéficier le pays des apports des chinois de la diaspora, notamment sur le plan organisationnel et technique, ont proposé un ensemble de mesures d'incitation pour aider les chinois non-résidents à créer des entreprises au pays. Des politiques de promotion de retour des chinois ayant étudié à l'étranger ont également été mises en place. Le gouvernement a instauré différentes politiques visant à faciliter le rapatriement et la réinsertion sociale des chercheurs chinois travaillant à l'étranger : traitement préférentiel pour le logement et la recherche, bourses universitaires spécifiques, meilleure transparence dans le partage de l'information.

Une enquête menée par Saxenian (2002), sur l'impact des communautés immigrées de la Silicon Valley sur la croissance de leur pays d'origine23(*), soutient que la contribution à la croissance des pays d'origine des immigrés sera dans le long terme plus forte que leur contribution à la richesse et à l'emploi en Californie. En 2002, 125000 ingénieurs étrangers de la Silicon Valley étaient originaires d'Asie ; les immigrés indiens ou chinois représentent à eux seuls 40 % de ce total. Il existe des réseaux professionnels communautaires comme par exemple l'Institut chinois des ingénieurs et l'Association des fabricants américains d'origine asiatiques créée en 1979. Ces réseaux professionnels se sont multipliés à partir des années 90, et servent de canaux de recrutement et de sources d'information sur le marché du travail. Ils fournissent également aux nouveaux membres un accès aux modèles, contacts, conseils et source de financement tandis qu'ils engendrent la connaissance nécessaire à l'identification des opportunités de création d'entreprise. L'impact de ses réseaux professionnels communautaires sur le dynamisme entrepreunarial des immigrés chinois est assez significatif : selon cette même enquête, les ingénieurs chinois et indiens contrôlent plus de 29% des entreprises technologiques crées dans la région depuis 1980, contre 12% au début des années 80. Cette enquête révèle que 31% des immigrés chinois hautement qualifiés de la Silicon Valley ont fondé ou dirigent une entreprise, et 54% de ces immigrés envisageaient implanter leurs affaires en Chine. De plus, 43% projettent revenir au pays pour travailler ou créer une entreprise, l'enquête stipule également que les immigrés chinois de la Silicon Valley sont plus éduqués et plus compétents que leurs concitoyens restés au pays. Ceux qui retournent en Chine contribuent au processus de répartition mondiale du progrès technique et de créations d'entreprise. Des centres d'entrepreunariat et d'innovations en réseaux naissent du travail de ces immigrants grâce aux transferts de techniques et de modèles d'organisation d'entreprise, entre la Silicon Valley et leur pays d'origine.

- Une politique d'ouverture favorisant les IDE

.

La politique d'ouverture de la Chine engagée dès le début des années 80 a permis à ce pays d'être l'une des destinations favorites des IDE. Aujourd'hui la Chine occupe le troisième rang mondial derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni (CNUCED, 2006). Ce positionnement est le résultat d'une stratégie nationale de promotion de l'investissement direct étranger. La promotion nationale de l'investissement direct étranger en Chine s'est articulée autour d'une part de mesures incitatives visant à orienter l'investissement dans des secteurs de technologie avancée (par exemple la réduction du taux de TVA et des possibilités d'amortissement fiscal accéléré dans les secteurs des logiciels et des circuits intégrés). Et d'autre part à encourager le développement des provinces les plus défavorisées. Le cadre général de stimulation de l'IDE reste fait d'avantages fiscaux et douaniers : exonération totale puis partielle d'impôt sur le revenu des entreprises, exonération de droits de douanes sur certains équipements importés, crédit d'impôt pour achat d'équipements locaux, etc. A cela peuvent s'ajouter d'autres types de mesures parmi lesquelles des facilités d'approvisionnement en devises ou encore un accès privilégié aux infrastructures locales24(*).

S'il est incontestable que les IDE constituent une source de financement supplémentaire de l'économie chinoise, cependant leur importance se situe surtout dans le développement de la capacité industrielle et commerciale des entreprises chinoises, et les transferts de savoir-faire et de technologie directement ou indirectement par effet d'apprentissage sur les entreprises étrangères. Une abondante littérature précise d'ailleurs les importantes retombées technologiques dont peut bénéficier un pays émergent dans le commerce en biens intermédiaires et les IDE25(*).

* 22 Source : http://french.china.org.cn/archives/chine2006/

* 23 SAXENIAN A. « L'impact des communautés immigrées de la Silicon Valley sur la croissance de leur pays d'origine » in Institutions et innovations de la recherche aux systèmes sociaux d'innovation, Bibliothèque Albin Michel ; Economie

* 24 http://www.missioneco.org/chine/

* 25 Voir : Coe et Al. (1995), Keller (2002), et Keller (2007)

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein