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Connaissance, Développement, division internationale du travail. Quelle place pour les pays émergents? Le cas de la Chine et l'Inde

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par Erick ATANGANA
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master Economie de l'industrie et des services 2006
  

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2.2.3.2. Des institutions d'enseignement de haut niveau

Les établissements universitaires et assimilés représentent un pan significatif du système national de R&D et d'innovation, du fait de leur rôle de formation. A la fin des années 90, l'Inde comptait quelque 250 universités et environ 200 000 enseignants. Les établissements d'enseignement supérieur accueillaient environ 8 millions d'étudiants en 1998-1999, et 10 millions en 2003 (Khadria, 2004). Le pays dispose d'institutions d'enseignement de niveau mondial qui disposent tous d'installations d'excellence. On peut citer les deux plus importants : l'Indian Institute of Science (IISc) basé à Bangalore et du réseau des Indian Institutes of Technology (IIT).

L'IISc regroupe une quarantaine de départements, de centres et d'unités, c'est un pôle d'excellence de la science et de la technologie indienne. Il délivre chaque année une centaine de thèses. La qualité des travaux des chercheurs de l'IISc, mesurée sur la base de l'indice d'impact de ses publications, a valu à ce centre d'être considéré comme un centre d'excellence dans le classement mondial des pôles de recherche.

Les Indian Institutes of Technology (IIT) constituent une filière d'élite pour la formation scientifique. Le prestige de ces institutions, dont les premières ont été fondées juste après l'indépendance, rayonne au-delà des frontières du pays. Les diplômés de l'IIT sont, par exemple, très recherchés aux Etats-Unis où ils complètent souvent leur formation initiale par un doctorat. La moitié des promotions des sept établissements émigrent ainsi outre-Atlantique depuis des décennies. D'ailleurs la plupart des immigrés indiens ayant créé des Start-ups à la Silicon Valley sont issues de ces IIT.

Parmi les centres d'excellence du système indien de recherches, on peut aussi citer le Tata Institute of Fundamental Research (TIFR) considéré comme une institution de référence en biologie, en chimie, en informatique, en mathématiques, en physique et en sciences de l'éducation41(*).

2.2.3.3. Un domaine d'excellence : les Biotechnologies

Pendant une vingtaine d'années, le gouvernement indien a beaucoup investi dans les biotechnologies en multipliant des initiatives pour la création d'institutions de recherche scientifique consacrées à ce domaine. En 1981, création de l'Institut national d'immunologie et du Centre de biologie cellulaire et moléculaire. En 1982, le gouvernement a fondé le bureau national des biotechnologies qui est devenu en 1986, la direction de la biotechnologie DBT (Departement of Biotechnology) qui dépend du ministère de la science et de la technologie. En 1983, création de l'Organisation nationale tissulaire et cellulaire et de l'Institut de technologie microbienne. Puis en 1988, création du Centre international de génétique et de biotechnologie (Ramani, 1998).

La DBT a sous sa tutelle tous ces laboratoires voués principalement à la recherche fondamentale. Elle a été créée avec l'objectif de favoriser le développement de l'activité publique et privée ainsi que pour promouvoir les collaborations entre ces deux secteurs dans ce champ technologique, particulièrement en matière de génie génétique, d'immunologie, de culture de tissus, de génie enzymatique...

Les biotechnologies en Inde concernent d'abord les firmes pharmaceutiques. Ce secteur peut être considéré à plusieurs titres comme un précurseur du rattrapage technologique de l'Inde. La production de médicaments a enregistré tout au long de la dernière décennie une croissance annuelle de l'ordre de 15 à 20 % et a réalisé un chiffre d'affaires de quelque 5 milliards de dollars en 2002.

Les laboratoires locaux ont tout d'abord opéré une reconquête du marché indien. Entre 1995 et 2002, leur part sur le marché national est passée de 66,5 % à 76,5 %. Cette progression est liée au lancement de nouveaux produits. Et symétriquement, le tassement des positions des laboratoires étrangers découle en partie de leurs réticences à distribuer de nouvelles molécules, de crainte que celles-ci soient contrefaites par des entreprises indiennes, puis proposées à des prix plus bas que ceux que les acteurs multinationaux entendent pratiquer. Aussi certains groupes multinationaux ont-ils choisi de s'associer à des producteurs locaux - et de n'y faire fabriquer que les produits dont ils estiment qu'ils ne sont pas copiables. Ainsi Eli Lilly s'est-il rapproché de Ranbaxy dès 1992. De même le Français bioMérieux (qui emploie 54 personnes en Inde et y a réalisé un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros en 2003) a choisi de coopérer avec la société Avesthagen dans le domaine de la tuberculose42(*).

Le secteur des biotechnologies connaît une très forte croissance des investissements, 26% entre 2003 et 2004, et 34% entre 2004 et 2005 (Figure 9). Ces investissements sont destinés à la fois à la R&D et à la création d'infrastructures de production et de recherche.

Un marché extrêmement porteur (Figure 10) et l'écart salarial entre les chercheurs indiens et ceux des pays développés expliquent en grande partie ce dynamisme.

L'Inde compte plus de 270 sociétés dans le secteur des biotechnologies, et dont 47% des ventes proviennent des exportations. Il se situe à la troisième place en Asie après la Chine et Hong -Kong. Les prévisions à long terme se situent autour de 5 Milliards de dollars de chiffre d'affaires en 201043(*).

Le pays fournit à la fois les vaccins, les bio-génériques et les diagnostics à bas coûts. Les vaccins représentent plus de 300 Milliards d'euros avec un taux de croissance d'environ 30% par an.

La croissance de ce segment est alimentée par les appels d'offre de l'OMS ainsi que par les programmes de vaccination du gouvernement indien. L'Inde est aujourd'hui le premier producteur mondial, en volume, du vaccin recombinant de l'hépatite B.

Les produits bio-génériques : d'après une étude de Frost & Sullivan, les bio-génériques pourraient représenter un marché de plus de 16 Milliards de dollars d'ici a 2011. Les sociétés indiennes produisent déjà industriellement plusieurs médicaments issus des biotechnologies et sont particulièrement bien positionnées pour profiter des opportunités du marché mondial des produits génériques. 500 000 personnes en Inde travaillent dans des laboratoires qui produisent et vendent des génériques. Ceci a pour effet bénéfique, évidemment de permettre l'emploi local, et bien sûr d'approvisionner en médicaments peu chers les populations indiennes. Ainsi certains médicaments sont vendus jusqu'à dix fois moins cher que les originaux. La moitié des médicaments distribués dans le tiers monde pour lutter contre le sida proviennent désormais d'Inde.

Le segment des diagnostics (78 M€ en 2004-05 - + 48% / 2003-04) est encore dominé par les importations mais les acteurs indiens développent une offre locale notamment en recherchant des accords de licences de technologie44(*).

Figure 9. : Evolution des investissements dans le secteur des biotechnologies en Inde (En Milliards d'euros).

Source : http://www.missioneco.org/inde/

Figure 10. : Evolution de la taille du secteur des biotechnologies en Inde (En Milliards d'euros).

Source : http://www.missioneco.org/inde/

* 41 KANAVI S. (2003), Reinventing an Jewel, Business India, September 1-14, pp. 54-58.

* 42 Inde : dossier-pays OST, juin 2004 www.obs-ost.fr

* 43 http://dbtindia.nic.in/

* 44 http://www.missioneco.org/inde/

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille