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Connaissance, Développement, division internationale du travail. Quelle place pour les pays émergents? Le cas de la Chine et l'Inde

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par Erick ATANGANA
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master Economie de l'industrie et des services 2006
  

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2.2.4. LES ATOUTS POUR LE DEVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE ET ECONOMIQUE DE L'INDE

2.2.4.1. Les chercheurs indiens

- Une communauté scientifique dense et mobile

La communauté scientifique indienne serait la troisième plus importante au monde de par ses effectifs (4 millions annoncés). Le pays possède également près de 1 200 unités industrielles de recherche et de développement, 400 centres et instituts nationaux de recherche fondamentale appliquée, 216 universités et 6 grandes écoles d'ingénieurs de réputation internationale. L'impressionnant système universitaire est l'autre force vive de la science et de la technologie du pays. Plus de 250 universités et écoles d'ingénieurs forment chaque année plus de 200 000 scientifiques et ingénieurs (niveau master) et 5 000 docteurs45(*). Dans le cadre de la recherche fondamentale, le pays a mis sur pied des groupes de recherche avec des capacités de classe mondiale dans certains domaines de pointe comme la biophysique moléculaire, la neurobiologie, les cristaux liquides, les appareils biomédicaux, la superconductivité, l'astrophysique, le traitement parallèle et les sciences atmosphériques.

La part des formations scientifiques et d'ingénieur représenterait actuellement environ 25 % de l'ensemble. Le stock de diplômés de l'enseignement supérieur dans les domaines de la science et de la technologie (S&T) est évalué en 2000 à quelque 6,5 millions de personnes. Seulement 150 000 d'entre eux seraient engagés dans des activités de R&D en Inde, principalement dans des laboratoires publics. Les autres titulaires de diplômes de S&T seraient pour une part engagés dans des activités non technologiques (par exemple du management) éventuellement conduites dans le secteur industriel. Et une autre fraction aurait choisi d'exercer ses talents à l'étranger46(*).

L'émigration d'une main d'oeuvre hautement qualifiée débutée dans les années 90 a contribué à l'accroissement de la présence indienne sur la scène scientifique mondiale. Le mouvement était dirigé essentiellement vers les Etats-Unis. Le nombre d'étudiants indiens entrés aux États-Unis a fortement augmenté, passant de 15 000 étudiants en 1990 à près de 50 000 en 2001. Les États-Unis constituent la destination privilégiée des étudiants indiens, puisque près de 80 % de ceux qui se sont inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur d'un pays de l'OCDE en 2001 ont choisi les Etats-Unis (Khadria, 2004). En outre 165 000 Indiens résidant aux États-Unis en 1999 étaient des scientifiques et des ingénieurs titulaires d'un diplôme de niveau supérieur. Ils représentaient 13 % des résidents des États-Unis nés à l'étranger et titulaires d'un diplôme de niveau supérieur de science ou de sciences de l'ingénieur, pourcentage supérieur à celui de tous les autres pays. L'Inde représentait aussi une part importante des résidents des États-Unis nés à l'étranger et titulaires d'un doctorat en science ou en sciences de l'ingénieur, à savoir 16 % sur un total de 30 000 personnes ; elle occupait à cet égard la deuxième place après la Chine (Khadra, 2004). En 2005, 9,5% des étudiants étrangers ayant soutenu une thèse de doctorat en sciences et en ingénierie étaient d'origine indienne. Les étudiants indiens occupent à ce titre la deuxième place derrière la Chine (Tableau 22).

Tableau 21 : Pourcentage d'étudiants indiens parmi les étudiants étrangers ayant soutenu une thèse en sciences et ingénierie aux USA entre 1995 et 2004.

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

11%

11%

13%

11,6%

10%

9%

8,8%

7,6%

8,1%

8,4%

9,5%

Source : http://www.nsf.gov/statistics/

- « Brain drain » contre « Brain bank »

Les effets de la migration des travailleurs hautement qualifiés, (encore appelée « fuite de cerveaux ») sur le développement de leur pays d'origine, sont l'objet de beaucoup d'analyses dont les conclusions sont loin d'être consensuelles. Le phénomène de globalisation a conduit à la mobilité internationale du capital mais aussi à celle du travail. Dans les domaines de la science et de la technologie, on peut constater une immigration de « cerveaux » venant des pays en voie de développement vers les pays développés. On n'a vu naître de nombreuses inquiétudes de la part des décideurs de pays en développement et ceux des pays développés. Les pays en développement parlent de « pilage » de leur main d'oeuvre qualifiée par les pays développés, se voyant ainsi privés du potentiel humain nécessaire pour stimuler leur développement. Et du côté des pays développés, les différents centres de recherche délocalisés dans les pays émergents ont suscité des craintes face à l'emploi et au rattrapage technologique de ces derniers.

Si l'on se place du point de vue d'un pays en voie de développement, la question de savoir s'il existe un effet positif ou négatif pour le pays d'origine est assez complexe parce-qu'on peut relever à la fois des effets positifs et des effets négatifs (Regets, 2007). Parmi les effets positifs pour le pays d'origine, on peut citer : le transfert de connaissance ; facilité par la collaboration internationale ; le retour des nationaux avec un bagage solide ; la création de liens avec les institutions étrangères de recherche ; l'exportation des connaissances qui pourrait permettre d'éviter de gros investissements internes en faveur de l'éducation ; les retombées économiques issues des effets des réseaux de la diaspora, le transfert de technologie...

Comme effets négatifs, on peut citer : Le « brai drain », il s'agit d'une perte de productivité intérieure du fait de l'absence dans le pays de personnels hautement qualifiés ; les axes de recherches abordés, ne sont pas orientés en fonction des priorités locales (un laboratoire délocalisé en Inde peut plutôt engager des efforts de recherche pour le cancer que pour le paludisme par exemple) (Regest, 2007)...

A partir des années 90, les autorités indiennes ont commencé peu à peu à modifier leur perception de l'émigration massive des chercheurs locaux, passant du « brain drain » au « brain bank » c'est-à-dire considérer cette émigration comme un atout pour le développement. Les déclarations du Premier ministre indien lors d'un séminaire consacré à la diaspora indienne à New Delhi en janvier 2001 atteste de l'importance que le pays donne à sa diaspora scientifique et le rôle qu'elle pourrait jouer pour son développement :

 «I would like to emphasize that we do not merely seek investments and asset transfer. What we seek is a broader relationship - in fact a partnership among all children of Mother India, so that our country can emerge as a major global player.»

«My government's policy is to assist the overseas Indian community in maintaining its cultural identity and strengthening the emotional, cultural and spiritual bonds that bind them to the country of their origin.»

Le gouvernement indien a donc mis en place des réformes dans ce sens. En 2000, le gouvernement a crée la Haute Commission de la Diaspora indienne. Elle doit évaluer la situation des P.I.O (Person of Indian Origin) et des N.R.I (Non Resident Indian), leurs aspirations et le rôle qu'ils pourraient jouer dans le développement de l'Inde. Un rapport final a été remis aux autorités en 2002. Il comprend une évaluation quantitative des communautés expatriées des catégories N.R.I et P.I.O qui atteint le chiffre de 17 millions de personnes, ainsi qu'une description détaillée de leur situation par pays (Khadria, 2004). Six chantiers ont été retenus :

- Faciliter l'investissement et les transferts de technologie et de connaissance, de la diaspora en Inde.

- Créer des institutions pour renforcer les liens culturels avec l'Inde.

- Renforcer les mécanismes de protection des citoyens indiens expatriés.

- Développer une politique de lutte contre les discriminations subies par la diaspora.

- Transformer les membres de la diaspora en ambassadeurs de l'Inde.

- Reconnaître la contribution de la diaspora au développement du pays par la création d'une distinction honorifique particulière et la mise en place de la double citoyenneté.

Il a été également mis en place le programme TOKTEN-INRIST47(*) lancé par le CSIR et le PNUD. L'objectif est d'offrir des passerelles pour permettre aux expatriés de retourner au pays et s'insérer dans de meilleures conditions.

Les universités indiennes ont également mis en place des politiques d'incitation au retour par des propositions de postes et des salaires motivants. Le secteur privé a aussi été appelé à employer dans les unités de R&D les nouveaux chercheurs venus de l'étranger, même si on a pu constater des conflits dans la gestion du programme TOKTEN entre les entreprises et le CSIR, dont il est reproché à ce dernier son fonctionnement bureaucratique (Khadria, 2004)

* 45 http://www.solvaylive.com/static/wma/pdf

* 46 www.obs-ost.fr

* 47 Transfer of Knowledge and Technology through Expatriate Nationals - Interface for Non-Resident Indian

Scientists & Technologists (TOKTEN-INRIST).

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"