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Le traitement des données manquantes pour l'établissement des comptes économiques du Burkina Faso

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par Lassana DOUCOURE
ENSEA Abidjan - Ingénieur Statistiques 2005
  

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Chapitre 3. : ESTIMATION DES DSF DES ENTREPRISES DU SECTEUR MODERNE.

Dans ce chapitre, il sera question pour nous d'estimer la production et la consommation intermédiaire (Première partie). En suite on procède à l'estimation de la rémunération versée aux salariés par les entreprises et l'impôt sur la production. Ce qui fera l'objet de la seconde partie du chapitre.

I. Estimation de la production et de la CI

Le statisticien dans sa quête de l'information, cherche à fournir aux dirigeants et aux opérateurs économiques des informations leur permettant de décider face à une politique donnée et à un objectif précis. A l'issue d'une collecte on met en pratique plusieurs techniques. Ces techniques ont pour but de corriger les éventuelles incohérences qui pourraient affecter la banque d'informations. A cet effet, elles permettent de donner des estimations "plus réalistes" (qui ne seraient pas biaisées) des grandeurs. Ainsi, en comptabilité nationale l'accent est beaucoup plus mis sur les grandeurs économiques. C'est ainsi que nous allons estimer le total de la production du secteur et celui de la consommation intermédiaire. Car en comptabilité nationale, on s'intéresse plus aux agrégats lors de l'établissement des comptes, plutôt qu'aux données individuelles. En sus le type de non-réponse permet d'estimer plus facilement le total que d'imputer une variable à chaque unité non répondante.

1. Estimation de la production

Ici, il s'agit d'estimer le total de la production à l'aide de l'ajustement au poids. Cet ajustement a été possible grâce à la constitution de groupes de réponses homogènes. On suppose donc qu'à l'intérieur des groupes les unités ont le même taux de réponse (probabilité estimée de réponse) et leur poids sera calculé en fonction de ce nouveau taux de réponse. Ces poids seront ensuite utilisés dans l'estimation de total d'une grandeur considérée. De façon formelle, nous avons:

Pour chaque élément de l'échantillon, un coefficient d'ajustement est calculé. Ce coefficient est proportionnel à son poids et inversement proportionnel à la probabilité de réponse du groupe auquel il appartient. Ainsi le coefficient, est calculé selon la formule qui suit :

Pds

Pdsajusté i

i

= avec appartenant à la classe c.

i ?

Pc

Pdsajustéi représente le poids ajusté de l'unité i pour la repondération (coefficient d'ajustement). La variable Pdsi représente le poids de l'unité avant l'ajustement. Et le

dénominateur désigne la probabilité estimée de réponse dans la classe c. Il est important de signaler que lorsque le sondage n'aurait pas défini de poids pour les unités, on peut prendre l'inverse de probabilité. Il s'agit en effet, d'affecter un poids à chaque unité. Ce poids serait égal à "l'inverse de la probabilité estimée de réponse de la classe à la quelle appartient l'unité

statistique "1. C'est ce poids ainsi défini qui sera considéré comme le poids ajusté pour la repondération.

En utilisant ce résultat, on calcule la production totale qui cette fois-ci tiendra compte de la non-réponse et de son effet sur l'estimation. La production totale est donc estimée par la formule qui suit:

Pdt = ? Pdsajusté Pdt

i * i

i

Après calcul on trouve comme production totale estimée la valeur suivante : 772 497,573 millions de F CFA. Ce qui signifie qu'avec la prise en compte de données manquantes la production du secteur moderne s'élève à plus de sept cent soixante dix milliards de FCFA.

Quand à la moyenne de la production nous la calculerons par l'estimateur d'Horowitz et Thomson. Cet estimateur est donné par la formule ainsi qu'elle suit :

= ?

n

PdtPdt

c *

n

c

c

Avec Pdtc désignant la production moyenne des répondants d'une classe c donnée. On conserve les notations précédentes. Cette moyenne vaut : 1 286,3 12 millions de FCFA.

2. Estimation de la consommation intermédiaire

Par consommation intermédiaire, nous entendons tous ce qui a été utilisé par l'unité de production concernée dans son processus de production. Cette définition prendra donc en compte tous les frais nécessaires qui reviennent à l'entreprise pour se procurer de l'intrant de production. C'est cette définition qui a permis le calcul de la CI.

Pour l'estimation de la consommation intermédiaire, il nous a semblé important de donner le total estimé. Comme pour la production, on a utilisé la même formule de calcul de l'estimateur du total et de celui de la moyenne. Pour le calcul, il suffit de remplacer dans les formules ci-dessus les productions par les consommations intermédiaires.

La mise en pratique de ces formules permet d'avoir des résultats suivants. Pour la consommation intermédiaire totale, on a une estimation qui s'élève à 508 064,642 millions de F CFA. La moyenne vaut 842,663 millions de FCFA. Cette valeur permet aussi d'estimer la valeur ajoutée de ce secteur qui regroupe divers types d'entreprises. Il suffit simplement de faire une différence entre la production et la consommation intermédiaire pour obtenir la VA estimée.

II. Estimation de la rémunération des salariés et de l'impôt sur production

Dans cette partie, conformément à la demande du service d'accueil, nous allons estimer la rémunération que les unités élémentaires de décision du secteur moderne ont accordée à leur personnel pour l'année 2001. Sera suivie de cette estimation, celle de l'impôt sur productions des entreprises. A l'image de la partie précédente, cette partie comportera deux sous parties. Chacune est consacrée à une estimation précise.

1 Donzé L. (2003) - Théorie et pratique des enquêtes : analyse de données d'une enquête complexe, Université de Fribourg, Fribourg, Suisse

1. Estimation de la RS

La rémunération des salariés correspond au traitement que les entreprises ont versé à leur personnel en contre partie des services que ce denier leur fournisse. Elle comprend en outre le salaire brute, les indemnités accordée par l'entreprise au personnel, les congés payés, les cotisatio ns sociales payées par l'entreprise pour le personnel auprès d'un service de sécurité sociale. Il s'agit donc d'un concept qui va au-delà du salaire. C'est cette définition qui a retenu notre attention. A l'aide de celle-ci on a pu établir une évaluation des RS pour les entreprises répondantes. Pour estimer le total de RS du secteur, il faut donc faire une estimation du total.

Cette estimation du total, comme les deux précédentes, sera faite à partir de la méthode de repondération telle qu'explicitée plus haut. Après estimation on trouve pour le secteur moderne une RS de 92 185,782 millions de F CFA. Ce qui signifie que pour leur fonctionnement, les unités de production ont du versé une somme de plus de 92 milliards de FCFA à leur personnel en compensation du service que ce dernier leur apporte. Sans pour autant connaître avec l'exactitude la répartition de ce montant entre les secteurs institutionnels, on pourra établir un équilibre ressources emplois de RS lorsqu'on connaît les emplois des autres secteurs et la ressource des ménages. Car l'essentiel n'est pas de savoir quel montant le ménage aura reçu de tel ou tel autre secteur.

On cherche plutôt à faire un ERE de l'opération en question (rémunération des salariés). Ainsi pour les 92 185,782 millions de nos francs que le secteur moderne a dépensé en rémunérant ses salariés, une partie est versée au ménage, une autre partie serait probablement versée au reste du monde. Il n'est toutefois pas nécessaire de savoir combien ce secteur a offert au reste du monde (ou au ménage) pour s'offrir son service.

Il sera aussi intéressant de savoir en moyenne combien les entreprises dépenseront pour rémunérer leurs salariés. Cette moyenne est estimée avec la même formule que les deux précédentes dans la partie une de ce chapitre. On a donc une moyenne de RS pour l'année 2001 qui s'élève à 154,721 106 de F CFA.

2. Estimation de l'impôt sur production

Dans cette sous section, il s'agit d'appliquer la repondération pour avoir l'impôt sur production. Nous allons estimer le total de l'impôt que les entreprises du secteur moderne payeront sur leur production. En effet, cet impôt est important dans l'établissement des comptes nationaux de façon général. Il en est aussi important pour les comptes des sociétés non financières en particulier.

A l'image des autres estimations susmentionnées, on utilise les probabilités prédites de réponses pour faire l'estimation du total de l'impôt sur production de l'ensemble des entreprises du secteur concerné. Ainsi, on trouve comme impôt estimé une valeur de 20 077,93373 millions de F CFA.

Les entreprises payent en moyenne (pour l'année 2001) un impôt sur production de 33,554935 1 millions de FCFA. Ces estimations permettront ainsi d'élaborer (ou de faciliter l'élaboration) des comptes des entreprises concernée, et partant ceux de la nation.

Recommandation

RECOMMANDATIONS

Au cours de notre étude, il nous a été demandé de proposer une méthode au service de la comptabilité nationale du Burkina Faso. Cette méthode doit permettre de faire une estimation des grandeurs économiques qui prendrait en compte les éventuelles non réponses à l'issue de la collecte. Après analyse exploratoire des sources de données dont nous disposions, il nous a paru nécessaire de proposer la méthode de repondération. Car cette méthode se montre intéressante avec les non réponses globales (totales). Dit autrement, c'est une méthode qui s'applique mieux aux données manquantes, lorsque ce manque est dû à la non-réponse totale.

Pour l'illustration de cette méthode nous avons utilisé la base de données issue de la collecte des déclarations statistiques et fiscales 2001. Outre cette base nous avons appliqué la méthode proposée à deux bases d'informations. Ces bases sont aussi des résultantes des collectes que le service a entreprises au cours des années 1999 et 2000

A cet effet, nous proposons au service de veiller à l'application de la méthode de repondération pour compenser les manques de données de cette nature (non-réponse totale).

Concernant la collecte de DSF, nous recommandons une attention particulière aux entreprises répondant aux caractéristiques pour lesquelles les Odds ratio sont inférieurs à l'unité. Car ces entreprises ont des chances importantes de ne pas donner de DSF. Pour des années à venir, nous suggérons de prendre en compte l'âge des entreprises. Cette prise en compte sera possible dès lors qu'on demande aux entreprises de mentionner leurs dates de création sur leurs DSF. Ainsi on pourra s'intéresser à savoir si ce sont les entreprises les moins jeunes qui ont tendances à ne pas faire de déclarations.

Nous pensons qu'il est préférable qu'une entreprise n'aie qu'un identifiant unique quelque soit la localité. Cet identifiant doit lui est être propre. Car cela permettra de faciliter le contrôle de cohérence et aussi d'éviter les doublons. Pour cela, on peut numéroter les localités par un ordre précis. De même, on identifie les communes au sein d'une localité; ensuite les entreprises auront un numéro par ordre croissant dans la commune. Pour une entreprise, il suffit de faire une concaténation de ces trois nombre pour avoir l'identifiant de l'entreprise.

Conclusion

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery