WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La fonction commerciale dans les entreprises financières: Analyse des composantes des inter relations avec les autres fonctions (banque)

( Télécharger le fichier original )
par Issakha DIAKHATE
ISG Dakar -  2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1-1-1 un contexte de concurrence accrue

Historique :

Après la débâcle du système bancaire sénégalais dans les années 1987 - 1988, nous avons assisté au retrait d'agrément de plusieurs établissements : Assubank -Sonabanque - Banque Sénégalo koweïtienne (BSK)- Union sénégalaise de banque (USB) - Sofisedit - BNDS, et à la restructuration de quelques autres établissements :

Le crédit lyonnais a repris les activités de certains guichets de l'USB en 1985.

La Banque Sénégalo Tunisienne (BST) a été recapitalisée un peu plus tard en 1999 avec un actionnariat Sénégalais nouveau.

Ces fermetures et restructurations d'établissements ont sévèrement ébranlé le secteur bancaire mais ont eu également un impact certain sur le public. L'institution bancaire qui dégageait une image d'aisance financière et de solidité déversait sur le marché son lot de chômeurs petits employés et cadres de banque distingués.

La conséquence la plus immédiate fut une grande défiance du public vis à vis des banques, et cela coïncidant en plus avec une situation économique très difficile du pays qui menait des politiques d'ajustement structurel. L'argent se faisait rare dans les banques et les dépôts à terme étaient rémunérés jusqu'à 9% l'an, alors que les comptes et livrets d'épargne dont les conditions de rémunération sont fixées par les pouvoirs publics accordaient un taux de 4, 50% fixe. Les autorités politiques et les responsables de l'UMOA s'accordèrent sur la nécessité de rebâtir les fondations de l'institution bancaire dans les différents pays en mettant en place, avec l'aide de la France, une réglementation commune des banques et établissements financiers et un organe supranational de contrôle des établissements.

- la loi portant réglementation bancaire a été ratifiée au Sénégal par la loi N°30 - 06 du 26 juin 1990 - J.O / S N° 5361 du 28 juillet 1990

- la convention portant création de la commission bancaire a été ratifiée par la loi N°90 - 19 du 26 juin 1990.

Les activités bancaires étaient précédemment sous l'empire de la loi portant réglementation bancaire N° 76 - 52 du 9 avril 1976 J.O / S N°4493 du 15 mai 1976.

Avec l'adoption de ce dispositif les autorités visaient principalement à recrédibiliser les banques et à les placer dans une dynamique de saine croissance. Des règles prudentielles sont redéfinies et leur application par les banques est contrôlée en toute objectivité par les experts mandatés par la commission bancaire.

Le début des années 1990 constitue donc une période cruciale pour les banques et établissements financiers du Sénégal qui opèrent maintenant dans un marché assaini et où le libre jeu de la concurrence peut se réaliser sans la forte prégnance des actions de l'Etat.

· L'ajustement des banques sénégalaises

L'examen de la période 1992 - 1994 nous donne des indications intéressantes sur les mouvements de la clientèle des banques, ainsi que sur les efforts de restructuration des bilans fortement obérés par la crise économique persistante.

- La clientèle s'adresse à nouveau aux banques.

Les opérations les plus courantes sont relatives aux comptes par chèques ou virements qui font appel à ces instruments de paiement. C'est l'examen des dépôts à vue qui peut montrer l'inclination au non du public à faire ses transactions à travers le système bancaire, parce que ceci constituait un enjeu de taille pour les banques après la perte de confiance que nous avons évoquée plus haut :

En millions évolution des dépots

Postes/années

1992

1993

1994

Comptes disponibles par chèques ou virement

79.946, 9

73.050, 6

116.174, 1

Comptes à régime spécial

63.211, 9

65.593, 6

82.438, 2

Bons de caisse et dépôts jusqu'à 2 ans

91.009, 8

76.540, 6

69.128, 6

Les dépôts à vue ont progressé en valeur absolue de 43 mds entre 1993 et 1994 soit un taux de 58 pour cent. Il est vrai qu'il y a eu un fléchissement entre 1992 - 1993 mais cela est dû principalement aux rumeurs de dévaluation qui alimentaient les discussions dans les milieux tout au long de l'année 1993. Le changement de parité entre le franc français et le franc cfa intervenu au début de l'année 1994 a également contribué à l'augmentation du volume des dépôts. La conversion des francs français déposés ou en transit dans les banques a augmenté la masse des dépôts et a confirmé aussi, à notre sens, le regain d'intérêt du public envers les banques.

S'agissant toujours des ressources de la banque le total comptes et livrets d'épargne s'est accru de 4 pour cent entre 1992 et 1993 et a subi bond de 26 pour cent en 1994. Au-delà de l'effet mécanique de la dévaluation, nous percevons l'effet significatif du taux d'intérêt rémunérateur de 8% qui est servi par les banques sur ce type d'affaires.

Les dépôts à terme et bons de caisse jusqu'à 2 ans subissent de plein fouet la tendance spéculative de la clientèle suite aux rumeurs de la dévaluation et après l'échéance de février 1994 date de celle-ci. Les dépôts ont baissé de 91milliards en 1992 à 69 milliards à fin 1994, il y a eu manifestement un transfert vers les comptes et livrets d'épargne puisque la rémunération de ceux - ci est passée de 4, 5% au 1 - 10 - 93 à 8% fixe au 19 - 1 - 1994. Les dépôts à terme de moins de 5.000.00 fcfa d'une durée de moins d'un an sont détenus essentiellement par les particuliers et leur rémunération s'opère sur la base du taux moyen mensuel du marché monétaire moins 2%.Le TMM était revu régulièrement à la baisse pendant les périodes avant et post dévaluation par les autorités monétaires qui visaient à orienter l'épargne en général vers des produits plus stables. D'autre part les banques se retrouvant avec un surcroît important de ressources avec le changement de parité n'avaient pas intérêt à rémunérer fortement l'épargne libre de courte durée. Il faut préciser que les taux applicables aux dépôts à terme inférieurs à 5.000.000 fcfa et de plus d'un an sont libres. Nous assistons donc à une concurrence limitée des banques pour capter les ressources disponibles, mais on ne peut pas dire que l'activité bancaire se déploie véritablement puisque les restructurations financières importantes doivent d'abord s'opérer.

· La restructuration financière.

Malgré l'assainissement du secteur bancaire, le dispositif réglementaire mis en place par les autorités de l'UMOA, et le regain de confiance de la clientèle qui recommence à faire des dépôts auprès des banques, celles-ci se montrent encore très frileuses dans l'octroi des crédits :

En millions évolution des crédits et des fonds permanents

Poste Actifs /années

1992

1993

1994

Effets commerciaux

12.236,5

12.003,3

13.952,5

Autres crédits à court terme

110.904,9

108.588,3

98.701,7

Autres crédits

138.988,8

154.994,2

153.158,8

Poste Passif

 
 
 

Fonds permanents et provisions

43.580,5

46.237,0

51.924,0

Nous assistons à une quasi stagnation des emplois durant ces trois années, les crédits à court terme sont en baisse passant de 110milliards en1992 à 98 milliards en 1994. Manifestement les banques travaillent en sourdine préférant financer les opérations à dénouement rapide. Le total des autres crédits a baissé de 1 milliard entre 1993 et 1994 traduisant encore le peu de dynamisme des acteurs économiques qui subissent le ralentissement économique. Cette situation engendre évidemment une concurrence inexistante entre les établissement de crédits.

En outre le respect de la nouvelle réglementation prudendentielle édictée par la commission bancaire amène les banques à renforcer leurs fonds propres et à surveiller l'équilibre de leur structure financière. Selon Silber ( 1983 )  « la réglementation n'est pas la seule force poussant la firme bancaire à innover pour la circonvenir et maintenir ses profits ». Nous disons à sa suite que l'environnement économique très difficile ainsi que l'avènement de l'informatique sont les causes exogènes qui poussent la firme bancaire à faire sa mutation pour se tirer d'affaires. Car les banques ont déclaré des résultats bénéficiaires durant cette période mais aucune grande banque de réseau n'a distribué de dividendes, ce qui suppose une certaine fragilité de leurs états financiers.

Evolution des résultats

 

ClS

BICIS

SGBS

CBAO

 

92-93-94

92-93-94

92-93-94

92-93-94

Résultats de l'exercice

1.091 972 2.797

161-43--524

308-0,4-0

470 621 1113

Bénéfices à distribuer

0 0 0

0 0 0

0 0 0

0 0 0

· La maturité du secteur bancaire.

Le total des bilans des banques sénégalaises est passé de 507 milliards en 1994 à 1008 milliards en 2000, il a quasiment doublé en six années. Il existe 10 banques et 7 établissements financiers au Sénégal au 31-12-00. La loi bancaire présentée donne les définitions ci-dessous pour ces deux types d'établissements :

Article 3 - sont considérées comme banques les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être disposé par chèques ou virements et qu'elles emploient pour leur propre compte ou pour le compte d'autrui, en opération de crédit ou de placement.

Article 4 - sont considérées comme établissements financiers les personnes physiques ou morales, autres que les banques, qui font profession habituelle d'effectuer pour leur propre compte des opérations de crédit, de vente à crédit ou de change,ou qui reçoivent habituellement des fonds qu'elles emploient pour leur propre compte en opérations de placement,ou qui servent habituellement d'intermédiaires en tant que commissionnaires courtiers ou autrement dans tout ou partie de ces opérations.

Si nous examinons la taille du bilan des établissements bancaires de l'UEMOA, nous constatons que le Sénégal a relativement le nombre le plus élevé de grandes banques sur son marché. Au 31-12-2001 cinq banques sur dix ont déclaré chacune un total bilan supérieur à 100milliards de francs. La côte d'Ivoire dont le total bilan des banques à cette date était de 1.993 milliards en recelait 7 sur un total de 15 soit 40%. Sur les 17 établissements de cette taille présents dans l'UEMOA cinq opèrent au Sénégal soit un peu moins du tiers. Cette description montre que les banques sénégalaises ont connu un certain essor et que les conditions du marché deviennent nécessairement de plus en plus concurrentielles. Progressivement, sous la pression de la concurrence les établissements se devaient de développer leurs actions commerciales vers une frange de plus en plus importante de la clientèle. Les chiffres récents de la commission bancaire ( rapport 2001 ) montrent bien que les banques tout en recherchant activement des dépôts prêtent également de l'argent à la clientèle : les emplois globaux augmentent de 736 milliards à 838 milliards à décembre 2000 ( +14 % ), et les crédits à la clientèle qui constituent 76% des emplois globaux sont en progression de 25%. Les taux d'augmentation des emplois et des crédits à la clientèle de l'ensemble de l'UEMOA sont respectivement de 6% et 9%.

Le secteur sénégalais après avoir traversé une longue période de crise a accompli sa mutation et est aujourd'hui vraisemblablement dans une dynamique de croissance.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus