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La maison d'initiation à  la faune et aux espaces naturels un acteur du développement local et du développement durable au Pays Basque

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par Emmanuel DE JOANTHO
Université de Valenciennes et du Hainaut Cambresis - Master2 Développement local et économie solidaire 2008
  

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2. Premier pilier : la durabilité écologique

Pour la MIFEN, la durabilité écologique est un pilier déterminant du développement durable, la durabilité de l'ensemble du système ne pouvant se concevoir que si la durabilité écologique est assurée. En d'autres termes, il est impératif de protéger l'environnement pour développer des moyens économiques vecteurs de bien-être social.

Il y a de nombreuses manières de contribuer à la durabilité écologique d'un territoire. Celles de la MIFEN consistent essentiellement à préserver les paysages et la biodiversité, lutter contre les pollutions et oeuvrer pour un enseignement pratique des sciences de l'environnement. D'autres mesures, comme la gestion des ressources naturelles non renouvelables et la lutte contre les effets de serre ne font pas partie des compétences de l'association.

2.1) Actions en faveur du cadre de vie et des paysages

Amélioration du cadre de vie, du patrimoine et des paysages

Nous aborderons essentiellement ce critère par ses dimensions patrimoniale et paysagère.

Il existe diverses définitions du patrimoine. L'une d'entre-elle borde le patrimoine avec un certain pragmatisme: « synonyme de capital, avec un accent sur la possibilité pour son titulaire de choisir entre le dilapider et le léguer aux générations futures »81(*).

Les questions relatives au patrimoine préoccupent les collectivités. Qu'il s'agisse du bâti, de la langue, de la danse, de la culture en général, le patrimoine questionne la société basque. Mais qu'en est-il du patrimoine naturel, et existe-t-il un « patrimoine naturel basque » ? Une définition apporte un élément de réponse : « Ensemble des richesses acquises au cours du temps, que chacun reçoit en héritage. Le patrimoine naturel représenté par la diversité des espèces, des milieux, est commun à l'humanité».82(*) EN 2003, la Commission permanente du patrimoine basque, créée dix ans plus tôt par l'Institut Culturel Basque83(*) a mené une réflexion précisément sur le thème du patrimoine et de sa conservation. Composée de représentants des différents secteurs du patrimoine, la commission a souhaité donner une définition très large du patrimoine, afin qu'elle puisse fédérer l'ensemble des  participants: « Le patrimoine va bien au-delà des monuments et objets, au-delà du capital immobilier, foncier et financier légué par nos ancêtres. Il englobe tous les savoir-faire (connaissances techniques, faits et gestes quotidiens), les savoir-dire (langue, mythes, légendes, toponymie et autres traditions orales), les pratiques sociales (jeu et sports, fêtes, gastronomie) et les productions artistiques (chants, théâtre, danses, arts plastiques, littérature)». Puis, la définition aborde ce que nous appelons communément le patrimoine naturel : « Dans la mesure où ils nous ont été légués par nos prédécesseurs, souvent transformés voire modelés par l'action ou la main de l'homme, les spécificités géologiques et paysages, les écosystèmes, le climat, la faune, la flore, les richesses du sol et du sous-sol font aussi partie du patrimoine que chaque génération a à gérer ». Selon cette définition, nous pouvons considérer que la MIFEN oeuvre pour la sauvegarde du patrimoine naturel à travers au moins deux catégories de missions :

Sur les rivières 

Les actions menées sur les cours d'eau contribuent à la conservation des ripisylves. Ces forêts riveraines des cours d'eau constituent non seulement des corridors écologiques très utiles au sein de milieux agro pastoraux relativement homogènes, mais aussi de véritables composantes paysagères.

Or, si l'utilité patrimoniale de la MIFEN, dans ce contexte particulier de la gestion des ripisylves, n'est contestée par personne il est à noter que la commande des collectivités est essentiellement hydraulique. Elle ne porte pas sur l'entretien du paysage, encore moins sur la protection du patrimoine, mais sur le bon écoulement de l'eau. Les interventions consistent en effet essentiellement à limiter les formations d'embâcles pouvant augmenter le risque de crue, et à favoriser le bon état sanitaire des essences forestières dont les systèmes racinaires retiennent la terre de la berge. Cette donnée signifie que la collectivité, en faisant appel à la MIFEN, est assurée d'avoir une prestation répondant à la commande et garantissant en outre le respect du patrimoine naturel, ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas lorsque le prestataire est une entreprise équipée d'engins de travaux publics qui ne s'interroge pas sur les conséquences écologiques de son mode d'intervention au delà de la garantie décennale de ses travaux.

La dimension patrimoniale mériterait par conséquent d'être reconnue et valorisée au sein des conventions de travaux et de marchés de service d'insertion. Y faire référence permettrait de communiquer davantage sur le patrimoine naturel et les paysages. Cela aurait aussi pour effet indirect de valoriser encore davantage les prestations réalisées par des personnes en parcours d'insertion.

Dans le cadre des Espaces Naturels Sensibles

La loi du 18 juillet 1985 a transformé les périmètres sensibles en Espaces Naturels Sensibles dont la compétence relève non plus de l'Etat mais du département. La MIFEN a en charge l'entretien de huit Espaces Naturels Sensibles. Nous rappellerons le premier alinéa de l'Article L142-1 du code de l'urbanisme : « Afin de préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux naturels et des champs naturels d'expansion des crues et d'assurer la sauvegarde des habitats naturels selon les principes posés à l'article

L.110, le département est compétent pour élaborer et mettre en oeuvre une politique de protection, de gestion et d'ouverture au public des espaces naturels sensibles, boisés ou non ». Nous constatons ici que, contrairement aux missions d'entretien des cours d'eau, la dimension patrimoniale (qualité des sites et des paysages) est bien prise en compte.

Avant de clore cette réflexion sur l'action patrimoniale nous pouvons, sans toutefois y apporter de réponse précise, partager l'interrogation de la commission permanente du

patrimoine basque : Quel patrimoine conserver ? La commission considère que : « l'objet ou ensemble d'objets à conserver doit drainer un certain consensus social. Sans cette assise, la pertinence de la conservation ne peut être débattue ». Bien qu'ici le patrimoine naturel semble avoir été oublié, nous partageons l'idée de la recherche d'un consensus social. Néanmoins, une décision consensuelle autour de la conservation patrimoniale n'aurait d'intérêt que si elle était prise par des personnes sensibilisées à la question et aux enjeux de sa préservation. La MIFEN pourrait renforcer son rôle de sensibilisation dans ce domaine auprès des collectivités territoriales (élus et personnel) et de la population.

Contribution à la prévention des risques

Réduction des pollutions et d'autres types de nuisances

Ces deux critères sont étroitement liés. La prévention est le « fait d'intervenir au moment où l'observation des faits et la connaissance des mécanismes en jeu permettent d'estimer les dommages (financièrement ou non), en proposant une action qui proportionne aux coûts estimés les mesures d'évitement »84(*). La MIFEN contribue à la prévention des risques à travers ses missions de surveillance des cours d'eau et du littoral. Nous pourrions citer la tristement médiatique pollution du Prestige, durant laquelle la MIFEN, en partenariat avec l'association ADELI, a assuré une mission visant à signaler l'arrivée des premières nappes échouées sur le littoral basque, de façon à délimiter au plus vite un périmètre de protection pour le public et procéder à des opérations de nettoyage. Plusieurs risques de pollutions accidentelles ont également été signalées aux collectivités, de même que des phénomènes de dégradations de berge ont été interrompus grâce à la vigilance de la MIFEN. Dans un autre registre, l'éducation à l'environnement et l'information du public contribuent à la prévention des risques.

Lorsque l'action préventive n'a pas permis de neutraliser toutes les nuisances, la collectivité met en oeuvre des moyens curatifs. Le dispositif flottant de traitement des déchets sur l'Adour ainsi que les missions de récupération des déchets échoués à l'embouchure du fleuve et sur le littoral sont trois des mesures curatives auxquelles participe la MIFEN.

LISTE DES COLLECTIVITES POUR LESQUELLES LA MIFEN INTERVIENT DANS LE CADRE DE LA PREVENTION DES RISQUES OU DE LA REDUCTION DES NUISANCES

COLLECTIVITE

MISSION

NATURE DU RISQUE

CCI

Entretien de l'embouchure

De l'Adour+zone portuaire

Sanitaire (déchets - pollution)

Conseil Général

Entretien du littoral

Veille

Sanitaire (déchets - pollution)

Conseil Général

Création de Pare-feux

Incendie

Institution Adour

Prestation de chantier

Veille

Sanitaire (déchets - pollution)

Mairie d'Arcangues

Prestation de chantier

Inondations

Communauté des Communes d'Hasparren

Prestation de chantier

Veille

Inondations

Syndicat du Bassin de la nivelle

Diagnostic

Inondations

Syndicat des berges de l'Adour

Entretien de cours d'eau

Veille - sensibilisation

Inondations

Syndicat des berges de l'Adour

Régulation des ragondins

Inondations

Sanitaire

Syndicat Mixte du Contrat de rivière des Nives

Sensibilisation (éducation à l'environnement)

Inondations

Sanitaire

E N S couronne boisée

Prestation de chantier

Incendie

* 81 PIEGAY H, PAUTOU G, RUFFIONI CH (2003) Les forêts riveraines des cours d'eau, écologie, fonctions et gestion Institut pour le Développement forestier p460

* 82 BRODHAG C, BREUIL F, GONRAN N, OSSAMA F (2004) Dictionnaire du développement durable - AFNOR -p.166.

* 83 Né en 1990 grâce à l'impulsion des associations et des institutions l'Institut Culturel Basque est subventionné par l'Etat (Ministère de la Culture), le Conseil régional d'Aquitaine, le Conseil général, les communes adhérentes au Syndicat intercommunal pour le soutien à la culture basque. Le domaine d'intervention de l'ICB s'étend sur tout le Pays basque nord. 146 communes et une centaine d'associations y sont adhérentes.

* 84 BRODHAG C, BREUIL F, GONRAN N, OSSAMA F (2004) Dictionnaire du développement durable - AFNOR -p.177.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore