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Projet urbain et retour du sujet ? la stabilité en question.

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par Soufiane BOUKARTA
Institut d'aménagement régional AIX-Marseille III - Master 2 2009
  

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III. L'action collective: Fabrique de la

'grammaire du possible'

Nous avons vu à travers l'analyse de la Re-production du local, que ce dernier semble résister à une vision de territoire voulant lui conférer un usage et une occupation << institutionnalisés >> pour qu'il y ait une possibilité << d'échange >> avec la hiérarchie (la continuité de flux de réseaux entre les différents lieux qui composent le territoire). Dans notre cas, c'est-à-dire les quartiers historiques à forte valeur patrimoniale, la résistance portée par les habitants du lieu même tend à détourner le processus de territorialisation à leur profit en créant ce que Lascoumes et Le Galès [2007] appellent << la grammaire du possible >>. Il s'agit donc plutôt de deux efforts de régulation, l'un global, et l'autre local. Pour comprendre << les mécanismes d'anticipation et de stabilité>> de projet urbain et situer l'habitant-acteur dans la chaine des rôles, nous avons étudié l'action collective en se basant sur les conclusions de l'école française de la sociologie de l'action, à savoir, M.Crozier et son disciple Friedberg, et J-D Reynaud19.

III.1 PRINCIPE D'ANALYSE DE L'ACTION COLLECTIVE:

D'après Friedberg et J-D Reynaud les principes d'analyse de l'action collective peuvent être cernés entre rationalité des acteurs, la contingence et le pouvoir comme capacité d'action. Cette grille d'analyse doit nous permettre l'analyse des différentes actions des acteurs dans la dynamique du renouvellement urbain d'un quartier historique. Sociologiquement, l'action se définit comme la mise en oeuvre de moyens pour réaliser un objectif [A.Bourdin :2000 :162]. Elle trouve son effet entre le geste de <<qualifier>> le contexte, à travers une descriptioninterprétation, et <<justifier>> par la suite la prise de position prônée par l'acteur [M.Lussault: 2000]. L'individu contemporain construit librement son être social, mais c'est bien cette liberté qui provoque chez lui une << anxiété >> qu'il tend à la limiter en cherchant << la similitude>> et << l'entre-soi >>, ce qui va donner à l'action une dimension collective et qui se traduit concrètement par le retour du << mythe communautaire >> dit Z.Bauman [2006].

19 Bien qu'on connait A.Tourraine et Boudon et qui ont été cités maintes fois par plusieurs auteurs.

III.1.1 LA RATIONALITE ET LA NOTION DE LA RATIONALITE LIMITEE DES ACTEURS :

Les pouvoirs publics cherchent << le minimum-optimum », en maximisant leur efficience (économique) et en réduisant leurs compétences [Le Galès et Lascoumes : 2007 :30]. Tandis que l'habitant-acteur n'obéit que très imparfaitement à la rationalité du marché. En bref, le besoin de rationalité dépend de << l'intérêt » de l'acteur en question ainsi que de sa position dans le système. Aussi, chaque acteur agit selon sa propre rationalité, car chacun d'eux a son propre registre de préférences qui, comme l'a déjà démontré H.Simon20 en 1957, ces préférences ne sont pas stables dans le temps. Ce qui veut dire que la rationalité des acteurs est << limitée ». Simon étaye cette conclusion en arguant que l'information d'un acteur est toujours incomplète, et d'autre part, aucun acteur n'est capable d'optimiser ses solutions, vu que la complexité des processus mentaux dépasse, et de beaucoup, les capacités de traitements des informations et de raisonnement de l'être humain. Nous pouvons conclure que l'acteur n'optimise pas, il se contente d'une solution << satisfaisante ». Et que l'action est qualifiée de rationnelle pourvu qu'elle ait tout juste un sens qui soit communicable hors de la communauté qui l'a crée et à laquelle il était destiné [J-D Reynaud : 1997 : 316]. Il importe alors de souligner la portée heuristique de la notion de << préférence » qui dépend tout naturellement de l'apprentissage qui découle du processus même de territorialisation qui permet à l'acteur d'enrichir progressivement le sens du comportement « utilitariste » [...] médiatisé par les contraintes particulières du contexte [Friedberg: 1997 : 228-229]. Friedberg, conforte son raisonnement en disant que : << ils [les acteurs] n'existent pas indépendamment du contexte d'action dans lequel ils jouent et dont la structuration21 conditionne leurs rationalités et leurs actions tout en étant façonnée en retour par elle-même » [idem : 229-230]. Cela nous pousse à porter plus d'attention sur les relations de l'acteur dans sa quête de solution aux contraintes posées par le contexte.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery