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Projet urbain et retour du sujet ? la stabilité en question.

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par Soufiane BOUKARTA
Institut d'aménagement régional AIX-Marseille III - Master 2 2009
  

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III.1.2 LA CONTINGENCE DES ACTEURS ET LA NOTION DU SYSTEME:

La réflexion sur l'acteur ne peut se développer en dehors d'une réflexion sur le << système d'acteurs empirique ». Firedberg, rejette le postulat du << déterminisme » qui connote la notion du système, en arguant que le système, lui-même a une dimension heuristique : << le système reste une coquille vide qui reste à remplir et à spécifier » [Friedberg: 1997 : 235]. L'acteur et le système sont co-constitutifs, ils se structurent et se restructurent mutuellement.

20 Cité par Friedberg [1997], J-D Reynaud [1997], A.Bourdin [2000] et Le Galès et Lascoumes [2007].

21 «C'est à dire structuration de la situation ou de l'espace d'action considéré en termes d'acteurs, d'enjeux, d'interêts, de jeux et de règles du jeu qui donnent sens et cohérence à ce vécu.»[Friedberg: 1997: 304]

Les acteurs sont contingents [Idem : 229]. Il importe alors d'insister sur la contextualisation des acteurs. Car c'est le champ d'action qui leur permet de développer leurs rationalités. Dans cette perspective, l'action collective peut être saisie comme le produit d'un ensemble de jeux [La figure de jeu entendue dans son sens heuristique] articulés en un système englobant qui peut lui-même se comprendre comme un « méta-jeu », intégrant au premier et au second degré tous les jeux opérationnels [Idem : 237]. Le système selon cette optique nous permet de penser que les conditions de stabilité, comme d'instabilité du projet urbain sont affectées par cet ensemble de jeux et restent par conséquent << incertaines >>.

III.1.3 LE POUVOIR COMME CAPACITE D'ACTION :

Le pouvoir n'existe pas en soi. Il s'établit entre deux parties qui se positionnent au moins temporairement dans une structure organisée. Le pouvoir peut alors se définir comme relation et comme processus [M.Crozier : 1976 :33]. La création-entretien de cette relation de pouvoir s'appuie sur la légitimité, qui quant à elle, se déploie sur deux axes: (i) le vocabulaire exploité : << Le pouvoir d'agir dépend dans une grande mesure du vocabulaire dont nous disposons ainsi que de la manière plus ou moins opportune dont nous savons le faire fructifier » [Clément Rosset, cité par Guy Di Méo : 2000]. Ce vocabulaire trouve toute sa pertinence s'il est soustrait du <<lieu>> saisi dans sa valeur patrimoniale. Car le lieu est un symbole, une figure de rhétorique du territoire [B. Debarbieux, cité par M.Lussault :2000]. (ii) Le réseau relationnel tissé en vu d'atteindre l'objectif conçu par le groupe. J-D Reynaud fusionne ces deux points dans la notion de << l'efficacité >> du projet de renouvellement en question.

D'une façon opérationnelle, le pouvoir s'installe dans << la sphère des incertitudes>> qui texture la réalisation du projet urbain. Selon ce point de vue, le pouvoir d'un acteur se définit comme le rapport de contrôle exercé sur une source d'incertitude pouvant affecter la poursuite des objectifs de l'organisation [M.Crozier :1976 :36]. C'est ce que Friedberg appelle << la capacité d'action >>, qui, elle, s'établit en deux temps [Idem : 38]: (i) La négociation, qui peut prendre une allure de lutte, s'installe pour poser les jalons << d'échange >>. (ii) La règle intervient comme cristallisation de ce rapport de pouvoir et le résultat de négociation. Cela doit nous permettre de lire le jeu de pouvoir dans les modifications des règles. Le recours à la règle s'explique par ses << fonctions latentes >>. On en distingue cinq [Friedberg: 1997 :72] : (i) La règle permet le contrôle à distance. (ii) Elle constitue un écran et une protection en réduisant les relations interpersonnelles. (iii) Elle restreint l'arbitraire du supérieur et légitime la sanction. (iv) Elle rend possible l'apathie, c'est-à-dire un comportement de retrait qui se

contente d'appliquer les règles. (v) Elle permet par là le marchandage avec la hiérarchie. Dans cette perspective, le pouvoir peut et doit être défini comme la capacité d'un acteur à structurer des processus << d'échange » plus ou moins durable en sa faveur, en exploitant les contraintes et opportunités de la situation pour imposer les termes de l'échange favorable à ses intérêts [Friedberg: 1997 : 128]. Selon le vocabulaire de Jean-Daniel Reynaud, ce processus interactionnel menant à la règle s'appelle : << la regulation ». Il propose la théorie de la régulation sociale qui complète l'approche organisationnelle de Friedberg.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo