WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Un outil de manipulation et d?analyse des cartes cognitives

( Télécharger le fichier original )
par Salim Merazga
Université Larbi Ben M'hidi d'Oum El Bouaghi - Ingénieur d'état en informatique 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV.6 : Construction et exploitation d'une carte cognitive

Pour arriver à construire une carte cognitive, puis l'exploiter, Rod Tabber a défini cinq phases :

1) La sélection de la source d'informations.

2) L'acquisition de la carte cognitive.

3) La conversion de la carte en forme de matrice.

4) L'inférence.

5) La construction de la base de connaissance globale.

6.1 : La sélection de la source d'informations

Axelrod a proposé deux méthodes pour la phase suivante « L'acquisition de la carte cognitive » :

a) Dériver une carte à partir d'un document.

b) Dériver une carte à l'aide d'un groupe d'experts (par questionnaire).

Donc on a deux sources d'information : les documents et les experts.

Selon Axelrod, la dérivation d'une carte cognitive à partir d'un document est une méthode couteuse en terme de temps puisqu'elle exige la codification d'un texte donné, phrase par phrase et elle nécessite un codeur assez compétant. Donc dans cette méthode, le principal déterminant est la longueur du document. Il semble jusqu'à maintenant, qu'il n'y a pas une manière pour automatiser la codification. Travaillant à la main, la vitesse typique de codification est dans l'intervalle de deux à quatre heures par mille mots, bien entendu que le tout dépend de la compétence du codeur et de l'intensité d'assertions causales dans le texte. Il faut en plus une heure ou deux par mille mots pour des activités complémentaires, comme vérifier la sureté entre les codeurs et construire une carte finale ; en résumé on a besoin de trois à six heures de travail par mille mots. Avant de se lancer dans la création d'une carte cognitive à partir d'un document sur un certain domaine, il est préférable de vérifier si on a bien choisi le bon document, c'est-à-dire, si le document contient des idées claires ; afin d'atteindre ce but on a quatre exigences que le document devrait vérifier :

1) Le document doit contenir suffisamment d'assertions causales, pour fournir du matériel à analyser.

2) Le document doit avoir de l'information suffisante sur le domaine de manière à ce que le codeur puisse comprendre la signification des mots.

3) Le document doit être complet, c'est-à-dire, il contient toutes les informations nécessaires et pertinentes sur le domaine.

4) Le document doit être une représentation fiable de la réalité.

Pour la méthode utilisant des questionnaires, c'est le temps des répondants (experts) qui est le facteur majeur. Le nombre de question autour les liens causaux est 2n-n, où n représente le nombre de concepts. Utiliser un panneau d'experts pour créer une carte cognitive est un bon choix. Dans ce cas, la carte cognitive est généralement plus précise qu'une carte construite avec l'opinion d'un seul expert.

6.2 : L'acquisition de la carte cognitive

6.2.1 : L'acquisition à partir d'un document

Une fois le bon document est choisi, il faut suivre les étapes de ce processus :

Etape1 : Produire deux listes, une pour les concepts et autre pour les assertions causales, où ces deux listes sont extraites à partir du document et reflètent les concepts et les relations de cause à effet.

Remarque : il n'est pas nécessaire de conserver le mot original qu'il était dans le texte, c'est-à-dire, les noms de concepts peuvent être similaires mais pas forcément identique.

Etape2 : Placer les concepts pour construire la carte.

Etape3 : Relier les concepts par les relations causales.

6.2.2 : L'acquisition à l'aide d'un groupe d'experts

Pour commencer à construire la carte cognitive il faut suivre ces étapes :

Etape1 : Identifier les concepts pertinents, où on peut demander aux experts d'écrire une liste de tous les concepts pertinents pour le domaine à analyser.

Etape2 : Limiter le nombre de concepts en évaluant leur importance.

Etape3 : Choisir les arcs et ses poids (les relations causales).

Cette étape se fait comme suit :

1) Distribuer des questionnaires au panneau d'expert avec toutes les combinaisons possibles des concepts précédemment sélectionnés.

2) Les experts doivent assigner un signe parmi {-,0,+} pour chaque paire de concepts différents.

3) Rassembler les cartes de chaque expert et les intégrer dans une seule carte cognitive.

Etape4 : Retourner la carte résultante aux experts pour des discussion et modifications. Les désaccords devraient être identifiés et analysés. La carte est généralement modifiée plusieurs fois avant que les experts soient satisfaits du résultat final.

6.3 : La conversion de la carte en forme de matrice

A vrai dire, la forme graphique de la carte cognitive sert seulement à faciliter sa conception et sa compréhension. Pour exploiter la carte cognitive il faut la transformer sous une forme matricielle, où tous les mécanismes d'inférence se basent sur la représentation matricielle. Donc avant de passer à la phase suivante « Inférence », il faut extraire la matrice d'adjacence de la carte cognitive.

6.4 : L'inférence

Selon Larousse 2008, inférence est une opération intellectuelle par laquelle on passe d'une vérité à une autre vérité. Une caractéristique importante des cartes cognitives réside dans le fait qu'on peut faire des inférences et voir comment tel ou tel concept influence sur tel ou tel autre concept.

L'inférence causale donne des réponses aux questions de type « qu'arrivera-t-il si ». Pour pouvoir obtenir la réponse à cette question, il faut suivre cet algorithme : supposons qu'on a une carte cognitive de n concepts

1. Extraire la matrice d'adjacence Adj.

2. Préparer le vecteur exciteur E1.

a. Initialiser le vecteur exciteur à zéro (0).

b. Chaque valeur i représente l'état de concept i.

c. Mettre à + les concepts voulus. C'est-à-dire les concepts qu'on veut voir qu'arrivera-t-il s'ils sont activés.

d. Ajouter E1 à la mémoire de travail MT (cette mémoire contient tous les vecteurs-résultants du processus d'inférence).

3. Faire le produit matriciel Ei+1= Ei Adj /i=1,2...

4. Si Ei+1 appartient à la mémoire de travail alors on a obtenu un comportement typique.

Sinon

a. Remettre à + les concepts voulus du départ pour le vecteur Ei+1.

b. Mettre à 0 les valeurs négatives pour le vecteur Ei+1.

c. Ajouter Ei+1 à la mémoire de travail.

d. Incrémenter i et aller à 3

En résume le processus est comme suit Ei+1 = F[Ei x Adj] /i=1,2,..,Imax .où F est la fonction de seuil (la fonction de seuil est représentée par les deux premier point après le « sinon » dans le l'algorithme ci-dessus).

Soit on laisse l'algorithme se stabilise à soi-même ou on le fixe par un nombre d'itérations maximal Imax.

Cet algorithme donne comme sortie un vecteur-résultant de dimension 1xn qui contient la liste des réponses. Chaque élément i de ce vecteur qui est différent à 0 indique que le concept i va avoir une augmentation si les concepts voulus du départ ont une augmentation et vice-versa.

On prend comme exemple, la carte cognitive de la figure 4.1, si on veut connaitre « qu'arrivera-t-il si l'infection virale est activée », on fait l'inférence comme suit :

Vecteur stimulant (exciteur) E1 = (0,+,0,0)

E1 x Adj = (0,0,0,+)-->Fonction de seuil-->(0,+,0,+) = E2

E2 x Adj = (0,+,0,+)-->Fonction de seuil-->(0,+,0,+) = E3 = E2

Et l'interprétation sera comme suit : si le concept « Infection virale » est activé, alors le concept « Personne contagieuse » aura une augmentation.

Remarque : il y a une autre alternative pour ce qui concerne la fonction de seuil, où Tabber et Peurish donnent « -» pour toutes valeurs négatives. Dans ce cas on va trouver aussi les concepts dont vont avoir une diminution si les concepts sélectionnés au départ ont une augmentation.

6.5 : La construction de la base de connaissance globale

Enfin, on peut construire notre base de connaissance globale par l'inférence sur tous les scénarios possibles, c'est-à-dire, voir qu'arrivera-t-il si n'importe quelle combinaison possible de concepts est activée.

A la fin de ce chapitre, on peut supposer qu'on a compris les cartes cognitives : ses types (simple, floue et neutrosophique) et ses éléments de base (concepts et liens causaux). Aussi on a vu la notion d'effet indirect et effet total (deux notions très importantes pour le processus d'inférence) et la relation des cartes cognitives avec les trois chapitres précédents, et en fin on a vu comment construire et exploiter une carte cognitive afin de nous aider dans la prise de décision.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore