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Les comportements des élèves du lycée technique de Ouagadougou face au dépistage VIH volontaire

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par Pascal Louis Germain COMPAORE
Université de Ouagadougou - Maà®trise de sociologie 2006
  

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I-3-2- Objectifs et but

Le comportement des élèves du LTO face au dépistage volontaire est un objet socialement construit. Nous visons à une compréhension du comportement d'adhésion et de refus des élèves du LTO face au test VIH.

Au-delà de cet objectif général, nous cherchons spécifiquement à appréhender les perceptions des élèves sur le dépistage, le niveau de connaissance des élèves sur la prise en charge, et à mettre en évidence des déterminants de comportement.

Le but visé est de parvenir à produire des connaissances scientifiques sur la question du dépistage en milieu scolaire.

I-4- Hypothèses

Afin de pouvoir élucider notre problème, nous proposons une explication théorique à partir de l'hypothèse suivante :

Hypothèse principale

La connaissance du statut sérologique se présente aux élèves du LTO comme étant désavantageuse parce qu'ils perçoivent plus les conséquences négatives d'une sérologie positive que les possibilités de la prise en charge. La différence de comportement s'explique par des déterminants qui sont la vulnérabilité et les interactions dans l'environnement social des pairs et de la famille.

Sous hypothèses

- La prééminence des perceptions négatives sur les possibilités de la prise en charge s'explique par une faiblesse de l'information ;

- La vulnérabilité et les interactions influencent le comportement des élèves. D'une part, plus l'élève est vulnérable plus il refuse le dépistage ; d'autre part, l'élève bénéficiant d'interactions favorables au dépistage s'y conforme.

I-5- Les variables I-5-1- La variable dépendante

La variable dépendante est celle que la recherche veut expliquer : le comportement des élèves face au test sérologique VIH.

I-5-2- Les variables indépendantes

Ce sont celles ayant une influence sur la variable dépendante et susceptibles de l'expliquer ainsi que ses variations.

I-5-2-1-Les variables personnelles

Ce sont l'âge, le sexe, la religion, le niveau scolaire. Ils permettent de rapporter des analyses aux caractéristiques socio-démographiques des enquêtés.

I-5-2-2-Les variables liées aux aspects du phénomène

- Les perceptions et l'information : ce couple de variables permet de décrire et de mettre en évidence les différentes perceptions et le degré d'information ; une lecture croisée permettra ensuite de montrer l'influence de ces variables sur le comportement des élèves.

- La biographie sexuelle : cette variable permet de décrire la vulnérabilité de l'élève. Rapportée aux deux variantes de comportements observés, elle en fournira l'explication.

- La conformité permet de rendre compte des interactions dans le cadre familial et dans le cadre relationnel : cette variable permettra aussi une explication du comportement d'adhésion.

I-6- Définition des concepts

Définir les concepts est une tâche indispensable dans une recherche sociologique afin que l'on sache ce qui est en question sans équivoque. Nous tenterons dans les lignes suivantes de trouver le sens sociologique des concepts essentiels à notre étude.


· Vulnérabiité

«Le concept de vulnérabilité prend en compte des facteurs personnels et externes, la dimension temporelle, ainsi que les interactions entre ces différents facteurs qui peuvent varier suivant les cultures et les sociétés. Ces facteurs sont «l'inadéquation » des programmes sur le SIDA, «l'inaccessibilité » de tels

services due à leur éloignement et leur coût, et «l'incapacité » du système de santé à répondre à une demande de soins et d'aides des personnes infectées et affectées par le VIH. »22

Laurent VIDAL ironise en critiquant la définition en termes de la vulnérabilité du concept de vulnérabilité. En effet le concept ainsi défini par l'ONU /SIDA «se heurte à l'hétérogénéité des situations englobées et la diversité des interprétations dont il est l'objet. »23 Effectivement, son utilisation tend à se focaliser sur des groupes sociaux identifiés comme vulnérables en raison de leur statut dans une société donnée, d'où très souvent l'association généralisatrice du concept au genre alors que pour chaque société et pour chaque individu, la vulnérabilité correspond à des situations bien précises dont les facteurs objectifs de réalisation (risque) sont observables.

Alors comment procéder à une définition prenant en compte autant de diversités tout en restant générale ? Cette question pose un problème classique d'ordre épistémologique en l'occurrence la prééminence entre une définition empiriste ou rationaliste des concepts. En effet, «pour les empiristes, la généralité du concept résulte de la somme d'expériences, de situations qui leur étaient commune »24 alors que pour les rationalistes cette généralité procède de la définition même du concept «c'est-à-dire de l'existence d'une propriété essentielle, abstraite, commune à toutes les situations qui relèvent du concept. »25 Ainsi, les premiers privilégient une démarche se fondant sur la valeur de l'observation alors que pour les seconds il s'agit de constructions logiques, avant tout déductives, allant du général au particulier.

Fort de ce débat, nous ne pouvons donc pas dans l'a priori définir le concept de la vulnérabilité prenant en compte la diversité voulue dans notre échantillon. Cependant, dans les limites déductives de nos hypothèses, nous pouvons désigner par vulnérabilité l'ensemble des expériences précises vécues par un individu, l'exposant à l'infection du VIH.

Cette définition, bien que dans l'apparence large, est analytiquement opératoire pour notre cas. En effet, elle nous permet d'abord d'éviter de voir spontanément la vulnérabilité selon le contexte ou à coller de façon tendancielle le concept à des catégories sociales présumées vulnérables. Outre de nous épargner cette réduction, elle nous offre l'avantage de voir en quoi un individu est vulnérable par l'examen de sa biographie, notamment les expériences sexuelles.

22 ONU/SIDA (La situation des risque et la vulnérabilité : 1998) cité par VIDAL Laurent, Anthropologie d'une distance : le sida, de réalités multiples en discours uniformes. In Le sida des autres. Constructions locales et internationales de la maladie, IRD, 1999, p23

23 VIDAL Laurent, Op.cit, p23

24 GRAWITZ Madelaine, Méthodes des sciences sociales, DALLOZ, Paris, 2001, p18

25 GRAWITZ Madelaine, Op.cit, p18


· Risque

Madelaine GRAWITZ définit le risque comme «la probabilité plus ou moins grande que survienne un événement dangereux. »26Le concept ainsi défini est détaché de tout champ social précis d'application. Ainsi, dans le domaine de la santé, il n'a pas toujours servi de mesure probable notamment lorsqu'il se lie au SIDA.

Karine DELAUNAY note dans le cas du SIDA qu'en «l'absence d'un modèle étiologique établi[la construction sociale du risque] a conduit à rechercher ce que ces malades avaient en commun et, partant, à les constituer en groupes. » Selon cette logique épidémiologique de classement, le risque désigne un vecteur du SIDA en association à des catégories sociales dites « groupes à risque ». Ensuite, le risque est passé d'une «recomposition de la logique de classement en logique de classification fondée sur les modes de transmission du virus. »27 Il désigne alors la possibilité de s'infecter à travers des «comportements à risque». Enfin, le risque est mis en relation avec les conditions de vie des individus et des groupes sociaux désignant de ce fait les différents facteurs exposant à l'infection du VIH. A ce niveau de l'analyse, la marge entre le concept de risque et celui de vulnérabilité n'est que mince. En outre les différents facteurs de risque ne sont pas exhaustifs et même sont difficilement définissables puisqu'ils ne le peuvent être qu'en fonction de la diversité individuelle et sociale.

C'est pourquoi nous préférons le rattacher au concept de vulnérabilité pour définir le risque comme la probabilité d'infection prenant sa valeur avec le degré de vulnérabilité d'un individu.

Cette définition nous offre aussi l'avantage de ne pas appliquer le concept en tant que catégorisation de comportements dits à risque. Ainsi, le risque devient une variable qualitative dont les valeurs graduelles (nulle, peu élevée, élevée) prennent leur signification en fonction de la vulnérabilité.


· Altérité négative

L'altérité est de façon générale la construction d'une identité par rapport à un groupe social ou une société donnée. « L'autre » est alors regardé à partir de valeurs portées par celui qui regarde. L'altérité négative dans ce cas-ci est l'association négative de l'autre au phénomène SIDA lui imputant la responsabilité de la prévention, de la transmission, et de tout autre rapport au

26 GRAWITZ Madelaine, Lexique des sciences sociales, Dalloz, 1994, p341

27 DELAUNAY Karine, des groupes à risque à la vulnérabilité des populations africaines. Discours sur une pandémie. In Le sida des autres. Constructions locales et internationale de la maladie, IRD,1999, p37

VIH /SIDA. L'altérité négative devient en fait la reconnaissance de ma personne quant à ses impossibles rapports sociaux ou biologiques à la maladie et ses implications tout en les légitimant pour « l'autre »

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein