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La contribution de la fao à  la politique de la sécurité alimentaire du Togo

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par Tchein NINKABOU
ENA du Togo - Cycle 3 de l'ENA option: Diplomatie 2009
  

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Paragraphe 2 : Les actions de la FAO pour l'éradication du fléau de la faim

L'alimentation et l'agriculture représentent les deux domaines privilégiés de la FAO. Du fait de sa dimension symbolique et de ses manifestations spectaculaires lors des pénuries, la question alimentaire est celle qui touche le plus les opinions publiques. A part les conférences qu'elle organise, conférences au cours desquelles des expériences et recommandations sont échangées entre les pays membres, la FAO a adopté un autre moyen de sensibilisation à l'intention des gouvernements en servant de source d'informations (A). Pour les aider à éradiquer le fléau de la faim, elle a mis en place deux instruments que sont le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et la Sécurité Alimentaire Mondiale (SAM) (B).

A- La FAO : source d'informations.

La FAO, depuis ses origines, accorde une place spéciale aux programmes de terrain visant à aider le développement de l'agriculture, de la pêche et de la forêt dans les pays en développement. Elle organise des consultations internationales sur les multiples problèmes qui se posent à l'agriculture dans le monde.

Ainsi la FAO produit un nombre considérable de publications en langues internationales de travail1, présentant un grand intérêt général. Elle a mis en place entre autres, une bibliothèque et des systèmes de documentations dont « AGRIS » et « CARIS ».

En effet, l'AGRIS est un système international d'informations pour les sciences et la technologie agricoles. Il assure la couverture exhaustive des ouvrages nouvellement parus qui intéressent la FAO.

Le CARIS, par contre, est un système d'informations sur les recherches en cours sur l'agriculture. Il rassemble, ordonne et diffuse des données de base sur les recherches dans les domaines de l'agriculture, de la production animale, des forêts, et des pêches.

La FAO à travers les mass médias diffuse des informations relatives à l'état de l'alimentation mondiale.

Les publications faites par la FAO vendues chez ses dépositaires et agents se répartissent en quelques grandes rubriques à savoir :

-« Agriculture questions générales » traitant des sujets relatifs aux recherches agricoles, régimes fonciers et réformes agraires, coopératives, techniques modernes agricoles.

-« Plante et phytologie ; la zootechnique les forêts », dans ces types d'ouvrages, les questions traitées concernent la sélection des semences, les maladies, la protection des plantes, des forêts et la production animale.

1- Depuis les années 1960 les langues de travail retenues au sein de la FAO sont : l'Anglais, le Français, l'Arabe et le Russe.

-« Pêches » : cette rubrique englobe des ouvrages sur des équipements de la pêche, la science et la biologie halieutique, la pollution de la mer et les cours d'eau, le transfert et la commercialisation des produits de pêche.

-« Terres et eaux » : on y rencontre des publications sur la pédologie, la conservation et la mise en valeur des terres, l'utilisation des engrais, les techniques d'irrigation et de drainage.

-« Le développement socio-économique » : dans cette partie sont rangés les documents traitant de la gestion des exploitations et de l'économie de la production, la commercialisation, le développement rural, l'économie familiale, la formation et la vulgarisation.

-« Les statistiques agricoles, l'alimentation et la nutrition » :Ces documents concernent les facteurs de production agricole, la science alimentaire, le contrôle des aliments, les normes alimentaires, l'enquête et la sécurité alimentaire.

C'est à partir de ces publications multiformes que la FAO, tient en haleine le monde entier sur les questions d'urgence notamment la pauvreté et l'insécurité alimentaire.

Il faut souligner que c'est à la fin des années cinquante et le début des années soixante, avec l'indépendance de la plupart des Etats et avec la persistance de la famine que la FAO reconsidère d'une manière prioritaire le problème de la faim et de la pauvreté des populations rurales. En dehors des mesures d'informations, la FAO crée des instruments de lutte contre la faim et d'appui aux couches sociales les plus défavorisées. C'est d'ailleurs le motif principal de la mise en place de ces deux instruments que sont le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et la Sécurité Alimentaire Mondiale (SAM).

B - La mise en place du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et de la Sécurité Alimentaire Mondiale (SAM)

Pour résoudre les problèmes alimentaires auxquels le monde est confronté, l'Organisation a mis progressivement en place ces deux instruments dont elle assume avec les Nations Unies, la cogestion et par là insuffler un nouvel élan au concept de sécurité alimentaire1 .

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM)

Conçu initialement pour une période temporaire de trois ans, le PAM a su apporter la preuve de son utilité à travers le monde et justifier sa pérennité. Désormais reconnue comme un outil indispensable de la Communauté internationale dans sa lutte contre la faim, le Programme s'interroge aujourd'hui sur la situation alimentaire mondiale. Le PAM demeure actuellement un des organismes les plus en vue lors des opérations d'urgence.

1- BENSALAH-ALAOUI, la sécurité alimentaire mondiale, 1GDJ, Paris, 1989

Concernant les sources du Programme, il faut noter qu'en 1959, la FAO lança sous l'impulsion de son Directeur Général d'alors, la campagne mondiale contre la faim dont les objectifs principaux étaient d'allier agriculture et industrie afin d'augmenter la production et les revenus agricoles. En réponse à ce mouvement, l'Assemblée Générale des Nations Unies adopta, en octobre 1960, une résolution qui pour la première fois donnait aux Nations Unies la responsabilité de faire parvenir les excédents de produits alimentaires aux peuples qui en manquent1

La mise en place de ce Programme a été le fruit d'un long processus. C'est à la suite des initiatives conjuguées qu'on a abouti à l'adoption des résolutions 1/61 de la Conférence de la FAO et 1714 (XVI) de l'Assemblée Générale de l'ONU qui ont établi officiellement le PAM.

Eu égard aux difficultés alimentaires qui ne cessent de surgir de par le monde, le PAM est devenu un instrument d'une nécessité vitale pour les Etats. Face à cette situation, il y a lieu de s'interroger sur la mission du Programme.

La mission du programme peut être répartie dans trois grandes catégories :

- La première regroupe celles qui concernent le long terme c'est-à-dire l'utilisation des produits alimentaires dans un processus global de développement socio-économique avec une prise en compte particulière des populations indigentes. Les projets auxquels prend part le PAM sont relatifs à l'amélioration du rendement de la production agricole, à l'emploi plus efficace des ressources humaines et à la recherche d'un bien-être matériel pour les ruraux.

- La deuxième catégorie réunit l'ensemble des activités essentiellement axées sur le court terme. Il s'agit principalement des projets de secours d'urgence.

- Enfin la troisième catégorie combine les deux premières puisqu'elle allie à la fois le long et le court terme à travers le soutien qu'elle apporte à la sécurité alimentaire mondiale.

Dans ses préoccupations actuelles, le PAM a, à travers sa réserve alimentaire internationale d'urgence, multiplié les interventions pour soulager les populations victimes des catastrophes naturelles ou engendrées par l'espèce humaine2.

Afin de permettre au Programme de répondre encore plus efficacement aux attentes des populations victimes de situations urgentes, le Directeur Exécutif a soumis au Comité des Politiques Alimentaires (CPA) une proposition visant à instituer un fonds spécial. Il s'agirait d'un fonds de roulement destiné à être reconstitué chaque année et qui financerait les premières opérations d'urgence en attendant l'arrivée des secours humanitaires3.

1- Résolution 1496 (XV) d'octobre 1960 de l'Assemblée Générale des Nations Unies.

2- Les situations de guerre nécessitant des interventions urgentes

3- Les Secours humanitaires sont des aides provenant des Etats ou des ONG lors des situations d'urgences.

Après le PAM, la question alimentaire étant restée toujours sans solution, la FAO se voit obliger de mettre en place un nouvel instrument :

La Sécurité Alimentaire Mondiale (SAM).

La Sécurité Alimentaire Mondiale (SAM) est un long mûrissement de travaux théoriques et d'opérations sur le terrain.

La Conférence Mondiale sur l'Alimentation de décembre 1973 a abouti à l'adoption consensuelle de la Déclaration Universelle pour l'Elimination définitive de la Faim et de la Malnutrition (DUEFM) d'une part et de 22 résolutions dont la XVIIème relative à l'engagement international sur la Sécurité Alimentaire Mondiale1, d'autre part.

Dans son préambule, la DUEFM fait explicitement référence à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme en indiquant que le droit à l'alimentation fait partie des principes et des valeurs de caractère fondamental qui sont incarnés dans le droit à la vie et à la dignité humaine. Le Nouvel Ordre Economique International (NOEI) occupe une place de choix dans le préambule de la Déclaration de la Conférence Mondiale de l'Alimentation (CMA).

Ce texte entend donc revendiquer les apports du NOEI pour le compte du droit à l'alimentation de chaque individu. Il faut noter que la Déclaration a insisté sur la gravité de la situation alimentaire mondiale et sur l'urgence à agir ensemble. L'élimination définitive de la faim est un objectif commun de tous les pays de la collectivité internationale.

Dans cette optique, un effort de solidarité est demandé aux pays développés. La Déclaration et les résolutions qui l'accompagnent essaient d'aller au-delà de ces intentions généreuses en précisant les moyens que devrait s'accorder la communauté internationale pour garantir une nutrition adéquate pour tous.

Les objectifs passent par l'amélioration de la production agricole et le développement rural, un accroissement de l'aide alimentaire et la mise en place d'un système mondial d'information et d'alerte rapide2.

Ce plan d'action pour la sécurité alimentaire rappelle la nécessité de mettre en place des politiques de stockages céréalières, de définir des critères de gestion, de déblocage de ces stocks et indiquer les mesures à prendre pour garantir la sécurité alimentaire aux pays en développement. D'où cette nouvelle approche imprimée par le Secrétaire Général de la FAO Monsieur Edouard Saouma, selon laquelle « la finalité de la Sécurité Alimentaire Mondiale est d'assurer à tous et en tout temps l'accès matériel et économique aux aliments de base indispensables, en tenant compte de tous les facteurs

1- Rapport de la Conférence Mondiale de l'Alimentation, document officiel UN/E/Conf. /65/20, Nations Unies, New York, 1975

2- Résolution XVII, paragraphe 4, voir également l'article 11 de la Déclaration Universelle pour l'Elimination définitive de la faim et de la malnutrition (DUEFM).

qui influent sur la capacité des pays ou des individus à produire ou acheter de quoi se nourrir1 ».

Pour ce faire, trois objectifs ont été dégagés :

- la garantie d'une production suffisante ;

- la stabilisation maximale du flux des approvisionnements ;

- l'accès à ces approvisionnements par tous ceux qui en ont besoin.

Le pacte mondial de la sécurité alimentaire adopté lors de la vingt troisième session de la Conférence a permis à la FAO d'affirmer plus encore ces propositions. Dans ses principes généraux, le pacte lie l'éradication définitive de la faim à la disparition de la pauvreté. Cet idéal vise à agir tout de suite en faveur des plus démunis et dresse les actions que devraient mener trois différents groupes d'acteurs notamment les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les individus.

Outre, son contrôle indirect sur la Réserve Alimentaire Internationale d'Urgence (RAIU), la FAO possède des instruments indispensables ou utiles comme le Système Mondial d'Information et d'Alerte Régionale sur l'Alimentation et l'Agriculture (SMIAR) pour informer et alerter le Programme d'Assistance à la Sécurité Alimentaire (PASA) pour agir.

Après cette analyse globale des préoccupations des initiateurs de l'Institution FAO et les mesures prises pour désamorcer les problèmes de développement socioéconomique en général et d'insécurité alimentaire en particulier, il importe de présenter le cas spécifique du Togo. En effet, le Togo malgré sa géographie, son climat et l'extrême jeunesse de sa population n'est pas épargné des problèmes socio-économiques et de la faim. Ce qui nous oblige à faire un bref aperçu sur sa situation alimentaire, les atouts et les contraintes afférant au secteur agricole et la politique menée par l'Etat togolais afin de venir à bout de ces déséquilibres alimentaires.

1- Rapport de la Conférence, vingt deuxième sessions, Rome, 22 novembre 1983.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld