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L'orientation sectorielle de l'APD francaise en Afrique subsaharienne (1990 = 2005): les cas du Cameroun et du Gabon

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par Patrick Roger Mbida
Université de Yaoundé II - DEA 2007
  

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C- DEBLAYAGE CONCEPTUEL

L'objet de cette partie s'articule essentiellement sur une clarification conceptuelle de certaines notions clés, qui seront mobilisées de manière permanente tout au long de ce travail et qui, pour éviter une quelconque équivoque, doivent être préalablement définies. Il s'agit principalement des concepts d'APD (1) et de développement (2).

1) L'APD

Cette sous partie tourne autour de quatre idées principales : d'abord un essai de définition du concept APD (a), ensuite ses modalités et caractéristiques économiques (b), puis ses instruments (c), enfin la spécificité de l'aide française en faveur des pays en développement (d).

a) Définition

Avant de donner une définition formelle du terme APD., disons d'abord que de manière générale, les pays en développement bénéficient d'un ensemble de ressources financières qui peut être décomposé en deux grandes catégories : les financements publics au développement (F.P.D) et les apports privés (investissements, emprunts obligatoires, crédits à l'exportation etc....). Les F.P.D englobent ainsi l'APD, qu'elle soit bilatérale ou multilatérale et les autres apports publics qu'on estime contribuer au développement, mais qui ne répondent pas aux critères de définition de l'APD (Daidj 1998 :16).

S'agissant d'une définition formelle du concept, de manière générale, aux termes du Dictionnaire du développement, l'APD peut être défini comme « l'ensemble des efforts consentis par les Etats membres de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) afin de favoriser le développement dans les pays moins avancés (PMA) et dans les pays à revenu intermédiaire (PRI) conformément aux règles du Comité d'Aide au Développent (CAD) et OCDE. » De manière plus précise, ce que le CAD considère comme A.P.D a été formulé en 1969 : ce sont des prêts ou dons fournis par le secteur public dans le but de favoriser le développement économique et d'améliorer les conditions de vie, à des conditions financières douces (dont l'élément de libéralité est au moins égal à 25%) ; sont donc exclues, les aides militaires. Depuis les années 1980, on prend en compte dans les statistiques, les coûts administratifs, l'aide aux réfugiés dans les pays donateurs, ainsi que les missions humanitaires, même lorsqu'elles sont appuyées par les militaires (Gabas, 2002 :19).

Après cet essai de définition, il est question pour nous de nous attarder sur ses modalités et caractéristiques économiques.

b) Modalités de l'aide et caractéristiques économiques

b.1) Modalités

L' APD réunit principalement deux modalités : Elle peut être "liée" et "déliée". L'aide est "liée" lorsqu'elle permet de financer l'acquisition des biens et des services exclusivement auprès de fournisseurs appartenant au pays qui a apporté les fonds d'aide.

Elle est "déliée" lorsqu'elle peut être utilisée pour acheter les biens et services auprès de n'importe quel partenaire.

Le caractère lié ou délié de l'aide a toujours suscité de nombreux débats. L'aide liée est perçue comme peu généreuse et opportuniste de la part des donateurs qui trouvent là un moyen de défendre des intérêts économiques, commerciaux, politiques ou de sécurité.

b.2) Caractéristiques économiques :

L'APD regroupe principalement trois caractéristiques économiques : les dons, les prêts et la coopération technique.

* Les dons : ils regroupent l'ensemble des fonds (financier et matériel) octroyé par le donateur au bénéficiaire sans contre- partie dans le but pour ce dernier de faciliter son développement économique et améliorer ses conditions sociales. La part des dons a augmenté sensiblement depuis le début des années 1990 au détriment des prêts bilatéraux d'APD. Cette évolution semble s'expliquer par le niveau d'endettement particulièrement élevé de très nombreux pays en développement et leur incapacité financière à rembourser des emprunts (Daidj, 1998 :23)

* Les prêts : Ils constituent l'ensemble des engagements financiers pris ou avalisés par un Etat souverain ou sa banque centrale auprès d'un Etat créancier ou d'une I.F.I, remboursable à une échéance fixée soit d'un commun accord, soit de manière unilatérale par le créancier. Ils sont assortis de conditions avantageuses comportant une part de don qui constitue l'élément de libéralité. En 1978, le CAD a fixé un objectif à ses membres à savoir que l'élément de libéralité doit représenter 86% de leur APD totale.

* la Coopération technique : elle relève d'une assistance. Elle fournit habituellement des services indépendants en matière de formation, d'expertise, et ne nécessite pas d'autres apports ou d'autres types d'objectifs précis tels que ceux définis par des projets matériel, financier et humain, dans les domaines d'expertise du pays donateur en vue de soutenir le bénéficiaire dans sa politique de développement. La part de la coopération technique dans le total de l'APD a doublé depuis 1975, elle a atteint en 1998 près de 25% de l'aide bilatérale.

La coopération technique a été fortement encouragée car elle présente pour chacun des deux partenaires un avantage. En général, les bénéficiaires considèrent que cet apport est gratuit et les pays donateurs l'imposent comme préalable à toute aide financière.

Après cet éclairage sur les modalités et caractéristiques économique, analysons dès à présent ses instruments.

c) Instruments de l'aide

De manière générale, la plupart des bailleurs de fonds internationaux utilise trois instruments d'aide principaux : l'aide projet, l'aide programme, l'aide budgétaire globale.

c.1) L'aide projet : on parle d'aide projet, lorsque les financements sont généralement inscrits au budget de l'Etat bénéficiaire, mais le bailleur de fonds vérifie chaque étape du projet (mise en oeuvre des études, revue des marchés publics, suivi des travaux...) et liquide le plus souvent lui-même la dépense (paiement des fournisseurs).

c.2) Aide programme : encore appelée aide budgétaire affectée. Elle consiste en des financements directs à des politiques sectorielles des Etats bénéficiaires. L'octroi de ce type d'aide nécessite l'existence des politiques sectorielles crédibles dans les secteurs appuyés et d'un dispositif fiable de contrôle de la chaîne des dépenses dans le budget de l'Etat ou les fonds concernés.

c.3) Aide budgétaire globale : c'est une aide avec versement des fonds directement dans le compte du Trésor du pays bénéficiaire en appui à sa politique de développement. L'octroi de ce type d'aide nécessite l'existence de politiques sectorielles crédibles, d'une stratégie cohérente et agrée de réduction de la pauvreté.

La catégorisation faite ci-dessus n'a qu'une valeur didactique, car si elle peut tenir au plan théorique, dans la pratique, on peut être confronté à une confusion, voire à un abus du terme au niveau de l'aide. Il est même possible qu'on se retrouve avec des formes hybrides telles que l'aide alimentaire ou l'aide d'urgence qui sont des types de financements où l'on retrouve des caractéristiques à la fois de l'aide programme et de l'aide projet par exemple.

Il est question après cette présentation formelle de l'APD, de s'appesantir maintenant sur la spécificité de l'aide française.

d) Spécificité de l'aide publique française au développement : une aide majoritairement constituée de dons.

La spécificité de l'APD française tient en ce qu'elle est essentiellement octroyée sous forme de dons comme l'indique le tableau 1 ci après.

Tableau1: PART DES DONS DANS L'AIDE FRANÇAISE (VOLUME ET POURCENTAGE)

Source : OCDE. Stats. 2007.

En effet, au regard de ce dernier, il apparaît que la portion qu'occupent les dons dans l'aide française est assez considérable depuis 1990. Celle-ci oscille entre 60 et 85 %, atteignant même le pic des 90% de l'aide bilatérale en 2004 et 2005. La France par cet acte, voudrait marquer sa différence par rapport à des donateurs comme le Japon qui octroient une aide essentiellement constituée de prêts, mais aussi afficher une volonté certaine de contribuer significativement à la solidarité internationale. D'où la place capitale qu'occupent les dons dans son aide accordée aux pays en développement depuis 1990.

Après cette clarification conceptuelle sur l'APD, il est question désormais de procéder à une clarification sur le concept du développement.

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