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Analyse de la prise en charge globale des orphelins et enfants rendus vulnerables par le vih/sida à  l'association des jeunes pour la promotion des orphelins (AJPO) de Ouagadougou

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par Benjamin DJOUDALBAYE
Université de Ouagadougou - Master Professionnel en Population et Santé 2007
  

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III.2.2 Dans la sphère psychosociale

Le traumatisme et la peur d'un enfant sont des sentiments universels face à la maladie et la perte d'un parent. Les conséquences varient selon les conditions du décès et les interprétations sociales qui en sont faites. La qualité de l'organisation sociale autour de la prise en charge des enfants orphelins module également l'impact psychologique de l'« orphelinage ». Néanmoins, la perte d'un parent représente en soi une source de fragilité psychologique pour un enfant, et on observe des phénomènes plus ou moins intenses de vulnérabilisation psychique des orphelins (Appaix et Dekens, 2005).

L'infection par le VIH et l'aggravation de la maladie peuvent provoquer une détresse psychosociale chez les enfants, caractérisée par la peur de l'avenir et de la mort des parents ; une peur renforcée par une culture du silence et de négation de la réalité au sein de la famille, négation propre au contexte du VIH/SIDA, maladie « tabou » dans bien de sociétés (Landis, 2002). En effet, la spécificité du VIH/SIDA est qu'il touche et stigmatise les enfants d'un point de vue psychosocial avant la mort des parents.

Le VIH/SIDA est perçu comme une maladie jugée « immorale » et  « sale » (Sontag, 1989), une « maladie honteuse » (Dozon et Guillaume, 1994) qui est sévèrement stigmatisée au sein des sociétés africaines. Chez les Mossi au Burkina Faso « le sidéen gâte le nom de sa famille, il la déshonore (...) Cette crainte conduit certaines familles à cacher leur malade » (Taverne, 1997).

L'interprétation de la maladie comme une sanction consiste à tenir les personnes pour « responsables et coupables de leur atteinte ». Elle prend ancrage dans d'anciennes théories explicatives qui considéraient que la maladie est provoquée par la transgression de « tabous » et sanctionnée par des puissances surnaturelles. Cette logique considère le SIDA comme la conséquence du non-respect des normes sociales, et les malades comme des coupables « punis » qui doivent supporter les conséquences de leur inconduite. Du fait de son lien avec des comportements relatifs à la sexualité et au sang, porteurs d'une forte charge symbolique, l'infection par le VIH est particulièrement soumise à cette interprétation qui fonde des discours de rejet et de condamnation (Desclaux et Desgrées du Loû, 2006).

La méconnaissance du VIH/SIDA et de ses modes de transmission augmente les craintes et les préjugés dont fait l'objet le reste de la famille. L'ensemble de la famille est suspecté d'être infecté par la maladie. À la mort des parents, les orphelins à cause du sida subissent une forte discrimination du fait de cette crainte injustifiée de la contamination (Audemard et Vignikin, 2006).

Enfin, étant donné que le sida affecte ceux qui sont dans leur années de production et de reproduction, les enfants sont de plus en plus sollicités pour s'occuper de leurs parents au lieu que ce soit leurs parents qui s'occupent d'eux. Une telle situation peut être source de pression sur les enfants dès leur plus jeune âge. Les orphelins doivent non seulement faire face à la mort de leurs parents, mais aussi affronter le stress s'ils vont habiter dans une autre famille.

Les facteurs de vulnérabilité de ces enfants sont importants et ce, avant la mort des parents. Le décès engendre de nouveaux risques. Les possibles discriminations au sein de la famille d'accueil, les difficultés de communication entre les tuteurs et les enfants les fragilisent un peu plus. Le manque d'encadrement par des grands-parents déjà âgés pousse certains enfants à la délinquance (Darmon, 2006).

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