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Analyse de la prise en charge globale des orphelins et enfants rendus vulnerables par le vih/sida à  l'association des jeunes pour la promotion des orphelins (AJPO) de Ouagadougou

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par Benjamin DJOUDALBAYE
Université de Ouagadougou - Master Professionnel en Population et Santé 2007
  

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III.2.3 Dans la sphère sanitaire

L'impact de la situation d'orphelin sur la santé dans un contexte de VIH/SIDA se calcule à partir de trois indicateurs : la malnutrition, le retard de croissance et la mortalité infantile. Les études font état de divergences quant à l'impact estimé du décès des parents sur ces indicateurs (Audemard et Vignikin, 2006).

En Tanzanie, des études montrent que le décès du père, de la mère et de celui d'autres membres adultes du ménage impliquent des retards de croissance chez les enfants affectés. Ce résultat s'est également confirmé au sein de ménages n'étant pas pauvres. La pauvreté ne constitue donc pas un facteur explicatif du retard de croissance observé chez les orphelins ; en revanche dans des ménages pauvres, le statut d'orphelin aggrave davantage ces retards de croissance (Ainsworth et Semali, 2000).

En Zambie, la consommation moyenne de calories est passée en 20 ans de 2 273 à 1 934 calories par jour. Selon la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement), cette chute est en grande partie imputable au VIH/SIDA, qui aurait réduit le taux d'activité, de production et de consommation (Cessou, 2005).

D'autres auteurs par contre sont arrivés à des conclusions opposées. Monasch et Boerma (2004) ont observé le faible impact du fait d'être orphelin sur le statut nutritionnel des enfants, à travers une étude menée dans 40 pays de l'Afrique subsaharienne. Namposya Nampanya-Serpell (2001) montre en Zambie que les impacts nutritionnels de la perte des parents dépendent principalement de l'âge des enfants (les plus jeunes étant exposés à davantage de risques que les enfants plus âgés), mais également de la situation socio-économique du foyer qui les a pris en charge.

Enfin, dans une étude menée en Tanzanie, les auteurs observent que le taux de mortalité des orphelins et des enfants confiés n'est pas plus élevé que chez les autres enfants (Urassa et al, 1997) ; Foster en arrive à la même conclusion à travers une étude réalisée au Zimbabwe (Foster, 2000), tout comme Kamali et al. (1996) sur l'Ouganda. En Ouganda, une autre étude montre que le décès de la mère entraîne une hausse de la mortalité infantile, y compris chez les enfants séronégatifs (Nakiyingi et al, 2003).

III.2.4 Décès liés au sida

Le sida est la quatrième cause de décès à l'échelle mondiale (ONUSIDA, 2006). Selon la même source, en 2005, 3,1 millions d'adultes et d'enfants sont morts du sida, dont 2,4 millions en Afrique subsaharienne. Par contre le nombre de décès associés au sida a diminué de manière spectaculaire dans certains pays, en raison de l'efficacité des nouveaux traitements antirétroviraux. Les décès liés au sida provoquent une modification de la pyramide des âges dans les pays sévèrement touchés par l'épidémie.

L'épidémie a provoqué une stagnation, voire une régression, des progrès accomplis en matière de survie infantile et d'espérance de vie, deux indicateurs clés du développement (Lamptey, 2006). L'impact du sida sur l'espérance de vie en Afrique subsaharienne est en partie dû à la mortalité infantile directement ou indirectement liée au sida. Les progrès constants accomplis avant l'arrivée de l'épidémie quant à l'espérance de vie ont été érodés. Au Botswana, la mortalité des enfants de moins de 5 ans, qui était tombée entre 1990 et 1995 à 62 décès pour 1 000 naissances vivantes est aujourd'hui de 106 décès pour 1 000 naissance vivantes environ. Le plus fort accroissement de la mortalité s'observe néanmoins chez les adultes de 20 à 49 ans et renverse la distribution des décès en fonction de l'âge ; alors que ce groupe d'âge ne constituait que 20% de tous les décès entre 1985 et 1990, il représente aujourd'hui 60% (ONUSIDA, 2006).

En Afrique australe, entre 1985 et 1990, la plupart des décès dus au sida ont été enregistrés parmi les enfants de moins de 5 ans et des adultes de plus de 60 ans, alors qu'un cinquième seulement des décès est survenu au sein de la population adulte de 20 à 49 ans. Entre 2000 et 2005, en raison de la forte mortalité due au sida chez les jeunes et les adultes, les personnes âgées de 20 à 49 ans ont constitué près de 60% de tous les décès (Adetunji, 2000 ; Boerma et Whitworth, 1998 ).

Après avoir fait le tour de la question à travers une revue de la littérature, la section suivante sera consacrée à la description des acteurs de la prise en charge des OEV à l'AJPO de Ouagadougou.

IV. Description des acteurs de la prise en charge des OEV à l'AJPO

Après la section consacrée à la revue de la littérature, nous allons nous appesantir au niveau de la présente section à décrire les différents acteurs de la prise en charge des OEV à l'AJPO.

De manière générale, les acteurs sont caractérisés par leurs projets, leurs conceptions du monde et leurs convictions, les ressources qu'ils ont ou qu'ils contrôlent et leurs dispositions à agir. Ils interagissent, dans un jeu permanent de coopération et de concurrence, pour accroître leur contrôle sur les ressources critiques du système d'action (argent, pouvoir, influence, engagements envers des normes sociales). Les pratiques (ou les conduites) des acteurs sont simultanément constitutives de l'intervention et influencées par la structure de cette manière. Elles sont interdépendantes (Contandriopoulos et al, 2000).

Identifier les acteurs, leurs rôles et leurs intérêts respectifs constituent dès lors un enjeu majeur pour toute évaluation d'une intervention. La description des principaux acteurs qui interviennent dans la prise en charge globale des OEV à l'AJPO est résumée dans le tableau 3. Les stratégies et les ressources diffèrent selon les acteurs. Au nombre des acteurs de la prise en charge des OEV, figurent le Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale, le personnel de l'AJPO, le SP/CNLS, l'IPC, l'OSI, le personnel de santé, les OEV et les chefs de ménage dans lesquels résident les OEV. Le Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale, le SP/CNLS, l'IPC et l'OSI appuient financièrement et/ou techniquement l'AJPO. Les OEV et les chefs de ménage aspirent à une amélioration de la prise en charge médicale et psychosociale. Les agents de l'AJPO planifient et exécutent les activités du programme.

Le tableau 3 à la page suivante décrit les principaux acteurs intervenant dans la prise en charge des OEV à l'AJPO ainsi que leurs stratégies et les ressources dont ils disposent.Tableau 3 : Description des acteurs impliqués dans la prise en charge globale des OEV à l'AJPO

Acteurs

Description

Stratégies

Ressources

Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale

Ministère de tutelle de l'AJPO

Mandat de veiller sur la mise en oeuvre et le suivi de la politique en matière sociale

Appui institutionnel

SP/CNLS

Organe de tutelle et de coordination de la lutte contre le VIH

Coordination de la mise en oeuvre des 5 principaux axes stratégiques de la prise en charge des OEV/VIH

Appui institutionnel

Mobilisation des ressources pour Associations de prise en charge des OEV à base communautaire

Initiative Privée et Communautaire de lutte contre le VIH/SIDA

Principal bailleur de fonds de l'AJPO

- Soutien technique et financier

- Visibilité des actions

Techniques et financières

AJPO

Association de prise en charge des OEV

- Mise en oeuvre de la prise en charge des OEV

- Visibilité des actions sur le terrain, reconnaissance et notoriété

Ressources humaines et financières limitées

Association Orphelin Sida International (France)

Partenaire de l'AJPO dans la pise en charge des OEV/VIH

Parrainage

Financières

Structures Sanitaires

Structures publiques ou privées assurant la prise en charge des OEV sur le plan sanitaire

Offre des soins de qualité aux OEV

Ressources humaines, financières et matérielles limitées

OEV

Cibles du programme de prise en charge globale

Accès à la prise en charge médicale et psychosociale

Participation aux activités de l'AJPO

Ménages

Cibles secondaires de la prise en charge

Mobilisation des ressources pour assurer la prise en charge globale des OEV

Participation aux activités de l'AJPO

Source : Djoudalbaye Benjamin, 2007

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote