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Liens entre les programmes d'aide au développement et les projets de développement promus par la diaspora africaine

( Télécharger le fichier original )
par Eric Patrick FEUBI PAMEN
Université Yaoundé II SOA - Master 2010
  

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2- Une action complémentaire :

La Diaspora africaine peut aussi être impliquée par les bailleurs de fonds dans l'élaboration des programmes d'Aide au développement en faveur de l'AFRIQUE. Le cadre idéal serait des programmes de développement fondés sur les concepts d'une négociation équitable et démocratique. Etant donnée la vision actuelle des dirigeants du monde qui est celle de la mise en place d'un partenariat mondial pour le développement. Afin de mieux cerner les contours du concept de développement.

Notons que la notion de `'sous-développement» sur laquelle s'appuie celle de `'développement» implique que ce dernier représente un état final déjà atteint par les pays les plus avancés et que pourront atteindre ceux qui suivront le même exemple. Ensuite, cette dichotomie implique que le `'sous-développement» est présenté comme un état naturel, sans cause extérieure, tandis que le `'développement» prend la forme d'une action d'agents extérieurs et initiée sur des pays moins avancés. C'est ainsi que l'on peut `'développer `'mais non » sous-développer». Comme le souligne GILBERT RIST19 : « l'apparition du sous-développement évoque non seulement l'idée d'un changement possible en direction d'un état final, mais surtout la possibilité de provoquer ce changement. Le `'sous-développé» et le `'développé» sont de la même famille ; même si le premier est un peu en retard sur le second, il peut espérer combler l'écart, à l'image du `'sous-chef» qui peut toujours rêver devenir `'chef» à son tour, à condition de jouer le même jeu et de ne pas avoir une vision trop différente de celle de la chefferie. L'état de `'développement» n'est donc pas l'inverse du `'sous -développement», mais seulement sa forme encore inachevée ou, pour rester dans la métaphore biologique, `'embryonnaire» ; dans ces conditions, une accélération de la croissance apparaît comme la seule manière logique de combler l'écart ».

Une action concertée et une vision commune de la Diaspora africaine et des bailleurs de fonds est donc à prescrire pour une plus rapide atteinte, entre autres objectifs, des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Tableau 6 : Comparaison des montants en milliards de FCFA de l'APD, des IDE et des fonds diasporiques en zone CEMAC (Source, balance des paiements résumée de la zone BEAC)

Anné

199

19

20

200

200

200

20

200

200

200

200

200

2010(pré

es

8

99

00

1

2

3

04

5

6

7

8

9

vision)

Trans ferts

de la

diasp

68 , 8

66, 6

93, 3

135 ,5

145 ,4

163 ,7

20

0,0

225 ,6

247 ,0

250 ,5

259 ,4

250

377,8

19 Professeur à l'Institut Universitaire d'Etude du Développement de GENEVE en SUISSE.

ora

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IDE

270

29

25

118

142

139

71

929

970

161

110

218

2818,3

 

,3

1,1

9,6

3,8

1,5

0,4

9,2

,3

,6

1,7

6,3

4,4

 

APD

117

80

32

669

508

586

-

-

-

-

-

870

-1464,0

 

5,6

2,1

8,7

,3

,4

,9

67,

102

130

802

208

,4

 
 
 
 
 
 
 
 

8

2,2

5,9

,8

9,2

 
 

Graphique 5 : Obtenu à partir des données du tableau 6

-1000

-2000

-3000

4000

3000

2000

1000

0

1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010(prevision)

Transferts de la diaspora

IDE

APD

Ainsi lorsque que l'on compare de 1998 à 2010 les montants en milliards de francs CFA de l'APD, de l'IDE, et des transferts de la diaspora (tableau 6), pour ce qui est des pays membre de la zone BEAC, on arrive à la constatation suivante :

-Les IDE ont une évolution relativement croissante de 1998 à 2010.

-L'APD connait une variation baissière de 1998 à 2003, avant de devenir négatif pendant l'exercice 2004. Un léger signe de reprise est ressenti en 2009.

-Les fonds diasporiques voient leur montant s'accroitre au fil des années de 1998 à 2010 avec un montant moyen de 191,046 milliards de FCFA sur la période d'étude considérée.

Le graphique 5 montre donc que les fonds transférés par la diaspora africaine peuvent combler les lacunes de l'APD dans la zone BEAC par exemple.

Section3 : Faciliter les liens entre les programmes d'aide au développement et les programmes de développement promus par la diaspora africaine

Nous explorons dans cette section les pistes pouvant créer et accroitre une synergie d'actions entre les programmes d'Aide au développement en AFRIQUE et la Diaspora africaine.

1)- L'influence des états :

Du fait de la diversité des configurations des Etats à travers le continent Africain, les politiques économiques doivent être spécifiques. Avant de transformer en profondeur les structures de l'économie, il apparait prioritaire de restaurer la confiance, de reconstituer un contexte institutionnel favorable et mettre en place un Etat de droit conduisant à des pouvoirs (régimes politiques) légitimes et permettant la reprise de l'investissement.

Les gouvernements africains doivent aussi encourager et favoriser les regroupements20 sous-régionaux et régionaux afin de tirer grand profit des Accords de Partenariat Economique (APE) d'une part, et d'autre part s'échanger d'expériences en matière de développement local financé par la Diaspora via les associations communautaires ou les collectivités territoriales décentralisées . Ces Etats doivent en plus de la coopération sousrégionale et régionale encadrer et établir des liens étroits avec leurs Diaspora.

2)- L'impact de la communauté internationale :

La société civile, les Organisations Non Gouvernementales, les militants des droits de l'Homme devraient favoriser la prise en compte du point de vue de l'élite africaine constituée en partie par sa Diaspora, lors des discussions internationales consacrées au développement de l'AFRIQUE. Car les projets de développement du passé ont été un échec parce qu'ils étaient fondés sur deux malentendus. D'abord ils partaient de concepts et de valeurs qui n'avaient aucun sens dans un contexte qui ne les avaient pas générés. On ne peut développer ni les pays, ni les individus. Ils ne peuvent que se développer d'eux-mêmes en exerçant leur droit collectif et individuel à l'autodétermination. Les rapports de force actuels ne le permettent pas. C'est le deuxième malentendu. La Diaspora africaine se pose comme étant une élite africaine, une lueur d'espoir pour de nombreuses familles africaines qui chaque jour croupissent dans la misère.

Ajoutons que, pour que la mondialisation devienne synonyme de développement, il ne faut pas qu'elle vise à réaliser un monde unifié et uniforme, mais un monde où le pouvoir de décision et les ressources seront équitablement répartis. La volonté politique pour y arriver n'existe pas chez les détenteurs actuels du pouvoir. La conférence de MONTERREY21 l'a confirmé. Le développement risque ne jamais être une conséquence logique du progrès de l'humanité. Il semble être un projet hautement politique. La lutte contre la pauvreté n'est plus une compétence exclusive des gouvernements nationaux, mais peut devenir une

20 La convention de COTONOU (2000), faisant suite aux accords de LOME, prévoient des APE soit avec des pays soit avec des ensembles régionaux.

21 Conférence des nations unies (Mars 2002) sur le financement du développement.

mission des organisations internationales. Tous les aspects des politiques internes des pays pauvres passent ainsi sous le contrôle des organisations de BRETTON WOODS. D'où la nécessité de l'entrée réelle en jeu de la Diaspora africaine pour la recherche d'un projet alternatif22 de développement et de gouvernance mondiale qui prenne en compte les intérêts de l'AFRIQUE.

RECOMMANDATIONS :

Les recommandations vers lesquelles converge notre étude sont, entre autres :

- Améliorer l'utilisation des fonds transférés pour le développement des secteurs sociaux

- Accroitre le montant de l'Aide Publique au Développement.

- Défiscaliser les flux financiers de la diaspora africaine en direction de l'Afrique.

- Taxer les transactions financières internationales, en faveur de l'Afrique. - Lever la contrainte financière extérieure.

- Améliorer la gouvernance locale en Afrique afin de limiter l'exode des cerveaux

- Développer des programmes « Migrations-Retour » en vue de faciliter le retour des

cerveaux, le transfert des connaissances, le renforcement des capacités africaines. - Diversifier les systèmes financiers locaux.

- .Améliorer la qualité de services des prestataires de transferts d'argent,

- Orienter les programmes d'Aide au développement vers les objectifs prioritaires de
développement humain.

- Mettre sur pied des mécanismes redistributifs permettant des tensions sociales régulées.

- Assurer un développement durable de l'Afrique.

- Etablir un partenariat d'égal à égal entre l'Afrique et le reste du monde.

- Redoubler les efforts à divers niveaux pour l'atteinte des OMD.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand