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La croissance de la population et le problème alimentaire en Afrique

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par Traore METAHAN
 - DESS Démographie 2010
  

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5.2 La place et le rôle de la politique démographique dans le rapprochement de la stabilisation de la population.

L'explosion démographique des pays en voie de développement cessera tôt ou tard. A cause de cette croissance démographique sur le développement, il est souhaitable qu'elle se stabilise le plutôt possible. La gravité extrême du problème alimentaire pousse à espérer que les problèmes alimentaires seront résolus en Afrique avec la baisse de la croissance de la population. Une condition importante du passage rapide à un type moderne de reproduction de la population est en présence des prémisses socio-économiques objectives nécessaires, une politique démographique efficace et scientifique argumente ayant pour objet une baisse du niveau élevé de natalité et un rapport optimal des taux d'accroissement de la population et de l'économie réalise dans les meilleurs délais.

A la conférence mondiale sur la population en 1974, la plupart des pays africains se considéraient comme sous peuplés, qui étaient opposés aux politiques de la maîtrise de la population. Mais actuellement, les politiques de régulation de la population sont élaborés et mises en action pour une baisse de la natalité. Cela est dicté par des considérations d'hygiène sociale des femmes. Les accouchements répétés atteignant presque la limite biologique, dans un conteste de misère et manque total d'hygiène épuise l'organisme féminin30(*). L'espérance de vie des femmes est de peu supérieure à celles des hommes dans la plupart des pays africain du fait de la mortalité maternelle. En moyenne en Afrique subsaharienne en moyenne l'espérance des hommes est de 53 ans et 55 pour les femmes. Les conditions de vie des femmes sont précaires dans la majorité des pays africains à cause de leur faible statut. Les familles trop nombreuses pèsent sur les femmes qui n'ont pas en générale la possibilité d'exercer des activités qui peuvent accroître leurs revenus et modifier leur statut social.

L'orientation vers la réduction des naissances dépend de l'efficacité économique : une population jeune alourdit les dépenses de l'Etat dans les domaines de l'éradication de la santé et évidemment de l'alimentation. Plus de 40% de la population africaine à moins de 15 ans. Dans de telles situations, les investissements démographiques dans les pays pauvres deviennent préjudiciables pour le développement des économies en formation. Les coûts des besoins en aliments notamment des nouveaux contingents de population sont trop grands. Aujourd'hui, la politique de maîtrise de la fécondité est en phase avec les comportements de planifications familiales, car les tendances des familles nombreuses se mutent en familles réduites. Ainsi la politique de planning familiale peut accélérer les tendances de réduction de la natalité et contribuer significativement résoudre l'acuité du problème alimentaire en Afrique, de celui de l'emploi et d'autres problèmes qui mettent en péril le développement des pays, mais à condition sur les transformations socio économiques et culturel générales progressistes au lieu de s'y substituer. Les transformations socioéconomiques profondes sont le point de départ de la réussite des politiques démographiques de réduction de la croissance incontrôlée des populations africaines.

Quelle est donc dans la pratique l'efficacité des programmes nationaux de planning familiale et quel est leur impact sur le taux de natalité et le niveau de vie des masses populaires ?

Pour répondre à ces questions, reportons nous à l'histoire de a politique de planning familiale en Inde. L'analyse de l'expérience indienne présente un intérêt particulier pour bien des raisons et avant tout parce que l'inde a été le premier des pays en développement à opter officiellement dès les années 50 pour une baisse du taux d'accroissement de la population au moyen du contrôle des naissances. En outre, l'Inde est le pays en développement le plus peuplé. C'est en inde et dans les pays à forte population qui lui sont semblable où vit la majeure partie des habitants des pays en développement, que se déterminent l'issue de l'explosion démographique de même que le délai de transition mondiale. L'expérience de l'Inde présente aussi l'intérêt en ce sens que c'est dans ce pays de pénurie alimentaire que l'on observe la plus forte pression de la population sur les ressources agricoles.

Le « programme national de planification de la famille » est depuis de longues années, partie intégrante des plans quinquennaux de développement. La portée et l'envergure des mesures, et donc des budgets de ce programme augmentent de quinquennat en quinquennat : le budget est passé de 1.5 millions de roupies pour le premier plan quinquennal à 560 millions pour le dernier en date (1974-1979), soit une augmentation de 40 fois. Le programme de planification familiale dispose en outre d'une organisation bien structurée, d'un réseau ramifié d'institutions spécialisées et d'un personnel énorme (plus de 100000 personnes) ayant reçu une formation spéciale.

L'objectif stratégique du programme de la planification de la famille est de diminuer dans les meilleurs délais le taux d'accroissement de la population. Le projet du quatrième plan quinquennal indiquait qu'il était souhaitable de réduire le taux de natalité de 40% en 1968 à 25% en 1980-1981 et de faire participer au programme 90% des couples. Des mesures pratiques en matière de planification familiale, comprenant la popularisation de l'enseignement des techniques contraceptives et des recherches scientifiques en la matière, s'inscrivent dans cette orientation générale.

Une série de mesures depuis la distribution gratuite de contraceptifs jusqu'aux congés pour interruption volontaire de grossesses aux mères de familles nombreuses, furent prises pour conforter la motivation d'une réduction de la natalité. Des primes d'encouragement étaient également attribuées au personnel médical et paramédical pour chaque candidat à la stérilisation qu'il avait réussi à convaincre ; des camps de « vasectomie collective » furent organisés ; la limite d'âge du mariage fut relevée pour les deux sexes ; un énorme parc d'ambulances fut mis sur pied pour livrer et poser des stérilets dans les campagnes, sans parler de nombreuses campagnes d'encouragement du planning familial, etc. la propagande de la prévention des naissances est largement menée par les mass media, le cinéma , des expositions permanentes et itinéraires. Le 18 décembre de chaque année fut proclamé journée nationale de planification de la famille.

Mais malgré d'énormes dépenses matérielles et de multiples efforts d'organisation, le programme n'a pu influer de façon tant soit peu sensible sur le niveau de natalité sans parler des retombées économiques.

La natalité en milieu rural varie ces dernières années entre 38 et 39% (pratiquement le niveau de 1968) et ne manifeste aucun signe de baisse. L'on peut en dire autant du niveau de natalité dans les couches les plus pauvres de la population urbaine qui, généralement reste en contact avec la campagne.

C'est l'explication de la principale raison de l'échec des programmes de planification familiale se trouverait dans le fait que ce programmes n'est pas en générale précède de transformations socioéconomiques radicales qui auraient relève le niveau économiques et matériels extrêmement bas du peuple et crée ainsi un tremplin pour exalter la population à épouser la politique de la famille nucléaire. Les transformations socio économiques et culturelles sont indispensables pour le succès des politiques de planification familiales en Afrique. Il devient presque impossible d'atteindre les résultats escomptés de la planification familiale d'une population qui vit dans la misère et de bas niveau de vie. Les contextes traditionnels et de misère entretiennent les comportements pro natalistes des populations. Dès lors, c'est mettre les boeufs avant la charrue. C'est considérer la politique démographique comme un élément isolé de transformations sociales. Alors que les gouvernants doivent réfléchir que les politiques démographiques sont une composante du système socioéconomique. C'est pourquoi LK écrit « Le contrôle de la croissance de la population ne doit pas être appréhendé d'une manière simpliste, comme préalable du développement en d'autres domaines sociaux et économiques31(*) »

Selon l'économiste D.BANNERJI, les méthodes de planification familiales étaient considérées comme une « sorte de magie ». Cette politique démographique en Afrique vouée à l'échec est le reflet de l'échec des politiques de développement des pays. Les dirigeants au lieu de montrer leur carence, leur incapacité à améliorer les conditions de vie de la population se cachent derrière la planification familiale pour fuir leur responsabilité.

Les populations réagissent timidement à la planification familiale puisque selon D.BONNEJI «  S'ils acceptent de n'avoir que 3 enfants qui peut garantir .... Qu'ils recevront une meilleure part de la santé et que leurs conditions de vie seront meilleures qu'elles ne sont ? » Dans la plupart des pays en développement, une politique démographique ne s'accompagnant pas de profondes transformations socio économiques n'aboutit pas aux résultats escomptés en matière de baisse de la natalité et du taux d'accroissement naturel. L'expérience dans de nombreux pays en développement montre qu'aucunes dépenses, aucunes mesures coercitives, ni aucune campagne de sensibilisation, ne pouvant modifier un temps ne soit peu le niveau de natalité tant que les causes profondes de l'explosion démographiques n'auront pas été écartés. «  La faim et la croissance de la population sont des symptômes, l'une n'est pas la cause de l'autre, et une attaque directe contre la croissance de la population seule est une illusion coûteuse et tragique. Aussi longtemps d'une profonde inégalité subsiste dans le tiers monde, les pauvres continueront à avoir beaucoup d'enfants parce qu'ils ne peuvent logiquement ou humainement agir autrement32(*). » Susan George.

La politique démographique n'aboutira à l'effet escompté vers une réduction des naissances que si certaines conditions socioéconomiques sont atteintes. C'est pour cela que le démographe S.IVANOV remarque que « Parmi les nombreux facteurs agissant sur le taux de natalité, le niveau culturel de la population identifie au taux d'analphabétisme acquiert en certaines conditions une importance particulières. » alors que les taux d'analphabétisation sont encore très faibles.

Sans mettre en cause la grande importance de l'élévation du niveau culturel en tant que facteur de base parmi d'autres de baisse de la natalité, il est nécessaire de mentionner en tout premier lieu, la baisse de la mortalité infantile ( et surtout de la post-neo mortalité) due à la sous alimentation et à la malnutrition chroniques. Liquider la faim chronique est la condition sine qua non d'une situation où le niveau de développement socio économique approche du seuil au delà duquel la tendance à maintenir une forte natalité s'atténue ou cesse, ce qui est typique pour l'étape initiale de la transition démographique. Une telle situation garantit l'efficacité d'une politique démographique spéciale devant rapprocher un tournant dans la dynamique des naissances et intensifier leur baisse.

Dans l'ensemble, quelque paradoxal que cela paraisse à première vue, la faim massive favorise un taux élevé de natalité et est un des plus sérieux obstacles au passage d'un type moderne à mortalité et natalité faibles.

Ce serait une erreur que d'expliquer la liaison entre la faim et la forte natalité dans une optique de « déterminisme alimentaire » auquel même un savant un chercheur Josué Castro avait payé son tribut autrefois. Selon cette conception, la sous alimentation chronique et, notamment, la carence de protéines animales stimulent biologiquement la natalité en augmentant les appétits sexuels. Selon Josué de Castro, « la faim est responsable de la surproduction d'être humains, excessifs en nombre et inférieurs en qualité, qui sont aveuglement précipités dans le métabolisme démographique du monde33(*) ». Ce raisonnement est un exemple typique de biologisme social.

Mais la vraie raison n'est pas l'activité sexuelle plus grade d'un organisme sous alimenté qui recouvrirait un phénomène plus général de volonté de survie du genre humain luttant contre les conditions défavorables de l'environnement, parmi lesquelles la faim. L'explication de l'action stimulatrice de la sous-alimentation sur le taux de natalité dans le sens de l'augmentation est tout autre. La sous alimentation et la malnutrition accroissent la mortalité infantile et le taux de natalité, comme nous l'avons déjà dit34(*).

Il se une forme de cercle vicieux : la faim favorise la mortalité et surtout la post -néomortalité qui stimule indirectement la natalité et l'accroissement naturelle, ce qui aggrave le problème alimentaire en étendant la faim. Seules des transformations socio-économiques progressistes au bénéfice des travailleurs, et avant tout la solution du problème de l'emploi, ce qui permettra de supprimer la misère et la faim, peuvent rompre ce cercle vicieux.

Une amélioration substantielle de l'alimentation de la population des pays africains peut avoir un court effet d'augmentation du taux d'accroissement de la population par diminution de la mortalité plus forte que la baisse de natalité. Mais un nombre toujours plus grand d'arguments plaident en faveur de l'hypothèse selon laquelle les transformations sociales et économiques nécessaires à un essor cardinal de la production alimentaire et à l'amélioration de la santé de la population conduisent aussi à l'amélioration du niveau culturel de la  population, à un relèvement de l'âge du mariage et à une réduction du taux d'accroissement naturel.

Quelques conclusions fondamentales suivantes concernant la politique de planification de la famille dans le contexte du problème alimentaire dans les pays africain.

Quelque souhaitable qu'il soit d'agir sur la composante démographique de la relation « population -alimentation » par une politique de planification, quelque justifiés que soient les objectifs définis dans les programmes de contrôles des naissances, leur réalisation pour la plupart des états africains est l'affaire d'un avenir lointain. Il faudra pour cela des données d'un travail explicatif titanesque parmi les populations, des dizaines de grandes campagnes s'appuyant sur une aide internationale sérieuse en médicaments et en personnels spécialisés. Evaluant avec réalisme la situation, compte tenu de l'expérience acquise en matière de programmes de planning familial dans les pays d'Afrique subsaharienne, l'on peut affirmer que les politiques démographiques ne donneront un résultat pratique s'exprimant par une diminution de l'accroissement naturel que vers la fin des années 2030 ou même plus tard. D'ici là l'accroissement de la population et partant de la demande d'aliments, restera rapide malgré la tendance de baisse de la natalité qui s'annonce, et c'est un fait avec lequel on ne saurait manquer de compter.

Une politique de la population fondée non pas sur une conception technologique étroite du contrôle des naissances mais sur une orientation sociale englobant un vaste ensemble de facteurs démographiques apparaît seule justifiée pour agir efficacement sur la situation demo-économique. La baisse de la mortalité infantile, et surtout de post néo-natale, par une amélioration de la protection de la maternité et de l'enfance a parmi ces facteurs une importance primordiale. Cette politique démographique d'ensemble doit devenir partie intégrante d'une stratégie socio-économique générale de développement visant l'élévation du niveau de vie des grandes masses populaires. Les mesures ayant pour objet l'éradication de la faim et l'amélioration de l'alimentation s'alliant à des mesures medico-sanitaires adéquates doivent se situer au premier plan d'une telle stratégie.

Même en cas de l'évolution la plus favorable des événements, la politique démographique ne peut en soi décider de l'issue de la lutte contre les difficultés alimentaires des masses populaires. L'aggravation du problème alimentaire en largeur et en profondeur attend inévitablement les pays africains, surtout fortement peuplés, même au cas où le taux d'accroissement de la population fléchirait quelque peu, si les mesures les plus efficaces ne sont prises pour mobiliser toutes les ressources intérieures afin d'assurer le progrès de l'agriculture et d'améliorer le niveau des couches les plus déshéritées de la population. Cette difficile tache ne peut être accomplie qu'avec des transformations socioéconomiques radicales dont les mesures démographiques de contrôles des naissances seront un complément. Les tentatives de résoudre le problème alimentaire isolement ne peuvent aboutir.

Sans contester le rôle important que peut jouer une politique démographique orientée vers la baisse de natalité, il convient de dire très catégoriquement que la priorité dans le maintient de l'équilibre « population-alimentation » revient à la principale variable, la production agricole. C'est vers sa transformation, vers l'abolition des modes de production peu rentables qui entravent l'intégration des agro techniques de pointes, vers l'accroissement de la productivité du travail agricole que doivent être orientée les efforts, car c'est bien la production qui est l'élément majeur capable de renforcer toute la chaîne de l'approvisionnement alimentaire des pays en développement. C'est dans cette direction, comme nous allons e montrer dans le chapitre suivant, que s'ouvrent devant ces pays les plus vastes perspectives.

* 30 The Guardian, Manchester 1974, October 17, P 12.

* 31 L. Kniajinskaïa : la croissance de la population et le problème alimentaire dans les pays en voie de developpement

* 32 . Susan George: How other half Dies, the real reasons for World hunger, Allanheld, Osmum & Company Publishers, Montclair, 1977, P. 31

* 33 Josué de CASTRO: the geography hunger,

* 34 Josué de CASTRO: the geography hunger,

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