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La croissance de la population et le problème alimentaire en Afrique

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par Traore METAHAN
 - DESS Démographie 2010
  

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Troisième partie : PERSPECTIVES DE SOLUTION DU PROBLEME ALIMENTAIRE

Chapitre5 : TENDANCES DE CROISSANCES DE LA POPUPALTION ET DE SES BESOINS ALIMENTAIRES.

5.1 L'accroissement de la population lors du passage de l'explosion démographique à la stabilisation (transition démographique)

Les rythmes de croissance de la population mondiale se sont quelques peu ralenties depuis la deuxième moitie des années 70 sous l'effet de la baisse de la croissance démographique dans les pays développes.

Cette tendance est considérée comme le commencement de la fin de la pousse démographique et le début d'une nouvelle étape d'évolution démographique, une étape de baisse progressive du taux d  accroissement de la population et dans la prospective de stabilisation de ses effectifs. Ce processus que l'on appelle dans la littérature mondiale transition démographique, s'accomplit sous l'action de développement des forces productives et de l'élévation du niveau économique et culturel inévitable dans le cours du progrès de l'humanité. La croissance économique et culturelle générale ouvre la voie à une tendance de baisse d'une natalité trop forte à la suite de la baisse de la mortalité et à une régulation consciente par les époux du nombre d'enfants dans la famille. Il est évident que les comportements pro nataliste se transforment en baisse de la fécondité que ce soit au niveau individuel qu'au niveau national. Les politiques de planification familiales prennent de plus en plus de l'ampleur dans les pays africains que bien avant étaient pro natalistes vue les conséquences de la croissance démographique sur le développement.

Si l'on considère que la plupart des pays industrialisés sont tous à la phase de stabilisation, il n'est pas étonnant que le bilan de la croissance démographique sera déterminé pour beaucoup par l'évolution de la population des pays actuellement en développement et le degré de leur intégration au mouvement de la transition démographique. Par ailleurs, ce ne sont pas seulement les rythmes de croissance et les effectifs de la population qui importent le plus, mais le volet qualitatif est aussi important c'est-à-dire le caractère de son activité, son mode de vie surtout du point de vue de l'action de la société sur l'environnement dans la prospective.

En Afrique, l'écart entre le volet quantitatif et qualitatif de la population se creuse significativement sans aucune tendance d'atténuation.

Les pays du monde en développement étant très hétérogènes, la transition démographique non seulement ne peut s'y opérer simultanément mais aussi elle est encore loin d'être effective.

On discerne deux situations différentes : les pays qui sont entrés dans la deuxième phase de la transition démographique avec la tendance à la baisse de la natalité qui lui est propre (population globale d'environ 1.3 milliards d'individus) ; et ceux qui en présence d'une mortalité plus basse conservent pour l'essentiel le régime traditionnel de reproduction sans changement sensibles dans le niveau de natalité (population de 800 millions d'individus ) , c'est le cas de la plupart des pays de l' Afrique . Il est permis de supposer que la disparité entre les deux groupes va s'atténuer progressivement, puisque selon les hypothèses des démographes experts de l'ONU, tous les pays du monde enteront dans la phase de la transition démographique avant 2030. Quelques Etats de l'Afrique sont déjà en phase de transition démographique. Ce sont les cas de la Tunisie, le Maroc, l'île Maurice l'Egypte etc. Ce sont actuellement les états relativement petits qui ont déjà amorcé la baisse de la natalité, processus encore nouveau pour l'Afrique.

L'urbanisation est l'un des facteurs de la tendance à la baisse. Les conditions urbaines en soi provoquent chez les familles la propension à faire moins d'enfants d'autant plus que les exigences économiques d'un enfant deviennent de plus en plus importantes. L'enfant devient un coût et non une source de revenus. En plus le milieu urbain possède les infrastructures (hôpitaux, centres de santé, service de contraception, planification familiale) et aussi l'accès aux medias. Il est un peu difficile de saisir la réalité dans les pays africains peuple, du fait de l'absence des données statistiques. Mais malgré les données existantes, la baisse du contrôle de la fécondité se manifeste peu à peu. Ce processus est encore lent et freine par l'inertie due à des structures démographiques et sociales arriérées, aggraves par l'immense étendue de ces pays fortement peuple. Dans les 10 pays d'Afrique dont la population est supérieure à 35 millions de personnes.

C'est précisément l'évolution démographique de ces 12 pays peuplés qui effectueront le plus d'influence sur le niveau de stabilisation de l'effectif des pays africains.

L'on peut conclure que dans les années 70, de notre siècle, le monde en développement à l'exception de l'Afrique s'est engagé dans la deuxième phase de la transition démographique où la natalité commence à baisser à la suite de la baisse de la mortalité entraînant un ralentissement de l'accroissement naturel. De nombreux pays sont encore dans la première phase de la transition démographique où l'on note un faible ralentissement de l'accroissement naturel démographique et la population continue d'augmenter vertigineusement, puisque le passage à la stabilisation est un processus durable. Selon les projections démographiques de l'ONU, l'Afrique va connaître un accroissement démographique soutenu malgré un début de la baisse de la natalité et la population augmentera sérieusement. L'on peut citer trois principales causes d'un accroissement inévitable de la population et, par voie de conséquence d'une augmentation de la demande de substances.

la première est que les hommes vivent plus longtemps malgré les maladies telles que le Sida qui tuent de nombreuses personnes. L'espérance de vie qui était de 39 ans en 1960 en Côte d'Ivoire a atteint aujourd'hui 50 ans. Si la hausse actuelle de l'espérance de vie de la population se maintient, la population de l'Afrique continuera de s'accroître jusqu'à ce que l'espérance devient soit accessible a tous les africains. Cette tendance est irréversible et se poursuivra longtemps..

la deuxième cause est que la mortalité e dans les pays africain est loin d'être réduite. Dans plus 30 pays, le niveau de mortalité est supérieure a la moyenne des pays développes. La baisse progressive de la mortalité dans ces pays s'accompagnera d'un accroissement considérable de la population tant que la baisse de la natalité n'aura pas compense le processus.

Quant à la natalité, elle restera encore longtemps considérable et c'est la troisième cause de la croissance inévitable de la population. Les statistiques démographiques de l'ONU montrent que toutes les grandes régions du monde en développement ont déjà dépassé le point culminant de la natalité mais que son niveau reste encore très élevé. Mais il y a des raisons de penser que l'effet de la baisse de la natalité sera neutralisé par les deux premiers facteurs. Mais quelques soient les indices de la future croissance démographique, il est certain que la marée humaine continuera a monter dans les pays en développement notamment en Afrique, durant la vie d'au moins deux générations.

Les changements démographique et économique de la dernière décennie montrent que le passage qui s'amorce de «  l'explosion démographique » l'état stationnaire de la population n'est pas un processus autorégulé mais dépend de facteurs socio économiques pour que la réduction des taux de croissance de la population soit effective, le développement socioéconomique est la condition nécessaire aboutissant a un effectif constant de la population africaine. Sans des transformations socioéconomiques significatives, les politiques de planification familiale n'auront que des résultats faibles et superficiels. L'action de ces conditions est complexe et médiatisé et se réalise principalement a travers le mécanisme de baisse de la mortalité et surtout de la mortalité infantile sous l'impact de l'amélioration du niveau de vie des masses populaires des pays d'Afrique et en premier lieu de la population agricole, la plus pauvre et du « secteur non organise de l'économie » urbaine. Plus la mortalité n'est faible, plus la probabilité de voir baisser le taux d'accroissement est grande. Le mécanisme d'action de la baisse de mortalité sur le taux d'accroissement naturel passe avant tout par la baisse de la post-neo-mortalité. Les données statistiques comparées sur les pays à niveaux de développement socioéconomique et démographique différents en témoignent.

Tableau 5.1.1 : Mortalité post néonatale

Groupes de pays

Taux de post-néo mortalité (sur 1000 enfants de 0 à 1 an)

Natalité pour 1000 habitants

Afrique

82

37

Afrique subsaharienne

88

40

Afrique de l'Ouest

96

42

Afrique du Centre

97

43

Afrique de l'Est

81

41

Afrique Australe

48

24

Monde

49

21

Les taux de natalité en Afrique sont les plus élevés de tous els continent. L'Afrique subsaharienne a les taux de natalité et de mortalité post néonatale les plus élevés au monde. L'Afrique de l'Ouest a le taux de natalité et de mortalité néonatale les plus élevée des régions d'Afrique avec respectivement 42 et 96%0. Cela montre qu'il existe une relation entre le taux de natalité et la mortalité néonatale. La transition démographique n'est pas encore effective en Afrique. En effet, la condition de vie sont encore à l'état traditionnelle. Lorsque la natalité et la mortalité néonatale sont élevées, il ressort que les populations vivent dans des conditions de reproduction et de reproduction encore primaires de sorte que la natalité est considérée comme un palliatif au taux de mortalité élevé.

Tableau 5.1.2 : Perspective de stabilisation démographique de l'Afrique et des pays en voie de développement pour 1000 habitants (variante moyenne, prévision de l'ONU, en %)

Région

Période

Natalité

Mortalité

Taux d'accroissement

naturel

Asie *

1975-1980

41.1

14.5

16.6

Afrique

1985-1990

44.1

14.3

29.8

Amérique Latine

1960-1965

39.1

10.9

28.2

Période de taux maximum de mortalité

Asie *

2020-2025

20.6

6.4

14.2

Afrique

2030-2035

21.5

5.7

15.8

Amérique Latine

2010-2015

21.8

5.0

16.8

Année d'un taux net de reproduction au niveau d'équilibre

Asie *

2060

14.4

9.8

4.6

Afrique

2070

14.5

9.4

5.0

Amérique Latine

2035

16.3

6.7

9.6

 
 
 
 
 

*sans la chine

Source: UN concise report on the world population situation in, 1970-1975 ...., New York P.55

L'étude des causes de la baisse de la mortalité dans certains pays en voie de développement pour la dernière décennie montre que le caractère de la répartition du PIB entre les groupes de population est un facteur important agissant sur le niveau de natalité. A PIB par tête égal la natalité baisse plus vite dans les pays où la répartition du revenu est plus régulièrement équitable et inversement, comme en Egypte et l'île Maurice. En d'autres termes, pour faire baisser la natalité, il est nécessaire de fournir un mieux être à la population avec une amélioration de leur condition de vie et leur niveau culturel. C'est pourquoi L. Kniajinskaïa écrit «  L'élévation du niveau de vie a une action positive sur l'évolution des indices économiques et démographique influant sur la natalité et par conséquent sur la baisse du taux d'accroissement naturel ».

Tableau 5.1.3: Perspectives de stabilisation démographique

dans les pays en développement pour 100 habitants (variance moyenne, prévision de l'ONU, en %o)

Région

Période

Natalité

Mortalité

Taux d'accroissement naturel

Période de taux maximum

d'accroissement naturel

Asie*

1975-1980

41,1

14,5

16,6

Afrique

1985-1990

44,1

14,3

29,8

Amérique latine

1960-1965

39,1

10,9

28,2

Période de taux minimum

de mortalité

Asie*

2020-2025

20,6

6,4

14,2

Afrique

2030-2035

21,5

5,7

15,8

Amérique latine

2010-2015

21,8

5,0

16,8

Année d'un taux net de reproduction

Au niveau d'équilibre

Asie*

2060

14,4

9,8

4,6

Afrique

2070

14,5

9,4

5,0

Amérique latine

2035

16,3

6,7

9,6

* Sans la Chine

Source: UN Concise Report on the World Population Situation in

2000..., New York, 2001.

Tableau 5.1.4 : Croissance présumée des effectifs de la population

des principales régions du monde en développement (1975-2074,

en millions de personnes)

Année

Région

1975

2000

2025

2050

2075

Pays en développement

1 996

3 843

6 091

8 029

9 051

Asie

1 268

2 384

3 651

4 715

5 232

Afrique

402

834

1 479

2 112

2 522

Amérique latine

326

625

961

1 202

1 297

Ensemble du monde

3 988

6 406

9 065

11 163

12 210

Source: UN Concise Report on the World Population Situation in

1970-1975..., New York, 1974, p. 59.

Tableau 5.1.5 : Taux de croissance net de la production, Afrique du sud 1

Année

agriculture

culture

céréales

Racines et tubercules

Bétail

Produits alimentaires

Pourcentage

1992-1996

3.9

4.4

5.8

2.4

2.6

3.7

1997

0.5

0.2

-4.2

2.0

1.4

0.3

1998

3.7

4.1

4.1

5.5

2.5

3.9

1999

1.9

1.8

-0.6

4.2

1.4

2.5

2000

-0.3

-1.0

-3.2

0.5

 

-0.3

2001

0.8

0.9

2.4

0.7

0.5

0.6

2002-2008

1.6

2.0

2.7

0.9

0.7

0.8

1. Afrique du sud exclue

Source : FAOSTAT

Le pronostic d'experts de l'ONU établi à partir des données de 1970 donne une idée générale de la façon dont s'opérera par la suite la transition démographique vers un régime moderne de reproduction de la population. L'on peut conjurer du fait du ralentissement des rythmes de croissance de la population en de nombreux pays en voie de développement apparu au milieu des années 70. Mais il ne faut vraisemblablement s'attendre pas s'attendre à des changements fondamentaux dans le tableau général de l'évolution démographique.

Le pronostic fond é sur l'analyse de la natalité, de la mortalité, de la structure par âge, de l'urbanisation et d'autres facteurs déterminant la dynamique de la population, l'accroissement de la population n'est pas un processus exponentiel ou une « explosion exponentielle » avec un taux de croissance constant. L'analyse du tableau montre que le taux d'accroissement de la population a d'abord tendance à augmente de ce et, une fois atteints certains niveaux de développement socio économique et culturel, à baisser. Il est probable que dans le premier quart du 21eme siècle, le taux d'accroissement de la population des pays en voie de développement notamment les pays africains restera élevé, qu'il baissera notablement dans le deuxième quart du 21eme siècle et que la stabilisation de l'effectif des pays africains soit à, peu près dans 75 ans. Cela résultera non pas de la famine de masse, comme le prédisent les « finalistes » mais du développement socio économique progressiste.

Cela implique, sans aucun un immense accroissement des charges sur la terre et les autres ressources naturelles qui nécessiteront une mobilisation maximale des efforts intérieurs des pays en développement et une extension de la coopération internationale. La demande augmente de façon colossale (60-70% sous l'impact du facteur démographique). Pour satisfaire la demande croissante d'aliments, la production alimentaire des pays africains doit augmenter de 4% par an en moyenne durant deux décennies. Cette estimation est fondée sur les hypothèses suivantes :

Le taux d'accroissement de la population ne dépassant pas en moyenne le taux actuel de 2.6% ;

L'augmentation moyenne annuelle de la consommation alimentaire par habitant sera d'environ 1% (un minimum pour le niveau actuel de sous alimentation et de famine).

La part de l'importation dans l'approvisionnement alimentaire ne dépassera pas le niveau actuel (environ 15% de la consommation de céréales des pays importateurs) en partant de ce qu'ils ne pourront peut être pas pendant longtemps importer plus du fait du déséquilibre de la balance des paiements.

Si la croissance moyenne annuelle de la production alimentaire des pays africains s'établit à 4% durant ces deux décennies, la situation alimentaire s'améliorera de façon considérable. Certains pays devront avoir des rythmes encore plus rapides d'augmentation de la production alimentaire.

Le taux annuel moyen d'accroissement de la production alimentaire fixé à 4% signifie que la production doit être multipliée par 3.2% en 30 ans. Même un taux bien moindre de 2.6% ne suffit qu' maintenir le bas niveau actuel de consommation, nécessite que la production alimentaire soit presque doublée d'ici la fin 2030.

La gravité du problème alimentaire dans les pays d'Afrique subsaharienne augmentera certainement dans l'avenir. L'accroissement présumé de la population 2.032 milliards en 2050 de personnes nécessitera l'accroissement de la production alimentaire d'encore deux tiers uniquement pour maintenir le bas niveau actuel de consommation .mais si l'on voudrait satisfaire la production jusqu'en 2020, il faudra porter la production des aliments au minimum à 2 milliards de tonnes. L'approvisionnement alimentaire de la population des pays d'Afrique subsaharienne avant de se stabiliser dans au moins 50 ans apparait comme une tache encore plus grandiose, surtout sur le fond de la situation actuelle, car il faudra environ 5-6 milliard de tonnes de céréales par an.

Tableau 5.1.6 : Taux de croissance de la production agricole brute et de la demande intérieure (tous usage)

 

Production

Demande intérieure (tous usage)

 

Total

Par habitant

Total

Par habitant

 

70-90

89/90-2010

70-90

88/90-2010

70-90

88/90-2010

70-90

88/90-2010

Monde entier

-2.3

1.8

0.5

0.2

2.3

1.8

0.5

0.2

Afrique subsaharienne

1.9

3.0

-1.1

-0.2

2.6

3.3

-0.4

0.1

Pays développés

1.4

0.7

0.6

0.2

1.2

0.5

0.5

0.0

Source : agriculture mondiale, horizon 2010, FAO sous la direction de NIKOS ALEXANDRATOS.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo