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La croissance de la population et le problème alimentaire en Afrique

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par Traore METAHAN
 - DESS Démographie 2010
  

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2.3 L'aide alimentaire dans la stratégie de l'impérialisme

La propagande des pays développés use largement de la thèse de l'aide alimentaire «désintéressée » des puissances occidentales aux pays en développement. Mais l'analyse des causes qui incitent les puissances impérialistes de l'aide alimentaire, principalement en céréales, à des prix réduits, et des conséquences que cette aide entraîne montre que cette thèse n'est d'autre qu'une falsification de la situation réelle au profit du néo-colonialisme.

La grande question est de savoir si les fournitures préférentielles de produits alimentaires aident réellement les pays en développement à résoudre le problème alimentaire. On ne saurait répondre catégoriquement, car pour ces pays une aide alimentaire considérable est un phénomène contradictoire. Certes, des livraisons extérieurs régulières de produits alimentaires, en grande quantités et à des prix de faveur, présentent des avantages passagers en réduisant les dépenses de devises et en permettant d'économiser une partie des sommes nécessaires à d'autres branches de l'économie. En certains cas elles atténuent réellement une pénurie aiguë de céréales et permettre une assistance d'urgence à la population affamée quand la récolte a été détruite par la guerre ou des calamités naturelles. Ce fut le cas. Par exemple, de l'aide gratuite d'urgence pendant la guerre du Nigeria en 1968, pendant les inondations au Bangladesh en 1974, lors de l'assistance alimentaire dans le Sahel en 1972-1974, pendant la sécheresse tout aussi catastrophique en Afrique orientale en 2000.

Mais, et c'est là l'essentiel, les fournitures étrangères de céréales à bon marché ont des retombées négatives durable sur le développement socio-économique des pays africains. Tout en faisant quelque peu tomber la tension en matière d'alimentation et en modérant le mécontentement populaire, les livraisons de produits alimentaires permettent aux milieux gouvernants nationaux, qui défendent les intérêts de gros propriétaires terriens, d'ajourner des transformations agraires radicales. L'aide étrangère est donc un facteur de désorganisation et de retardement du développement des forces productives dans le secteur agricole des pays à formations économiques multiples. En outre, l'afflux de grain étranger bon marché rend désavantageuse l'extension de la production intérieure de céréales. Il est, enfin, évident que l'aide alimentaire, quelle en soit l'ampleur, ne peut supprimer la famine et la sous alimentation chroniques dont souffrent les couches les plus pauvres qui végètent dans la misère et l'absence des droits.

La politique d'aide alimentaire est fort sélective et sert avant tout à soutenir les régimes réactionnaires de certains pays en développement. On trouve parmi les bénéficiaires d'une aide économique et alimentaire abondante des régimes réactionnaires agréant à l'impérialisme comme ceux de Taïwan, du Zaïre, de Corée du sud et autre, et des Etats comme Israël qui pratiquent une politique extérieure d'agression et foulent aux pieds les droits de l'homme. L'Egypte s'est retrouvée aussi parmi les principaux bénéficiaires de l'«aide » depuis que ses dirigeants ont opté pour une orientation pro impérialiste et pour une politique des « portes  ouvertes» au capital privé étranger. Après avoir longtemps aidé l'Iran sous le régime du Shah les milieux gouvernant des USA ont opéré une brusque volte-face depuis qu'il a été renversé. Ils ont décrété en 1980 des sanctions économiques interdisant même l'importation en Iran de vivres et de médicaments, escomptant une déstabilisation de la situation intérieure et la restauration de l'ordre convenant à Washington.

En accordant une « aide » alimentaire, les milieux impérialistes déclarent uniquement vouloir résoudre les problèmes urgents de l'humanité. Dans la réalité, cette « bienfaisance » sert de camouflage dans es affaires intérieurs des pays en développement et aux objectifs majeurs d'expansion économique et politique de l'impérialisme et avant tout de celui des USA. Le « pouvoir de l'alimentation», la domination des USA sur les enjeux des Etats indépendants par les « tourteaux de soja et les sacs de blé », tel est le calcule des idéologues du néo-colonialisme. Qui misent sur la faim et la misère des peuples exploités. I. Brown affirme qu'actuellement la question pour les Etats-Unis n'est pas de savoir si l'alimentation peut être une arme, mais de décider comment se servir au mieux de cette arme au bénéfice du pays.

La « mission de bienfaisance » des pays développés dans les pays d'Afrique est misérable comparée à l'immense préjudice que les aventures militaires impérialistes causent aux peuples et en regard du pillage des richesses et des pays par les méthodes de néo-colonialisme. La remarque de Lénine stipule que « les maîtres de l'Etat capitaliste se montrent aussi peux soucieux des innombrables victimes de la famine et de la crise que la locomotive de ceux qu'elle écrase dans sa course », reste toujours valable. Le drainage des ressources alimentaires des jeunes Etats connaissant déjà de sérieuses difficultés de ravitaillement vient confirmer la justesse de ces paroles de Lémine. Ce sont précisément les pays « riches » qui consomment plus de la moitié de la production mondiale d'aliments et non sans un gaspillage considérable. Il ne s'agit pas seulement de la consommation de denrées produites dans les pays capitalistes mêmes quantités d'aliments importés, notamment des pays en développement. Ce sont les pays européens et le Japon qui tient le plus de profit du commerce mondial d'aliments. Ces dernier temps l'Europe achète sur le marché mondial plus de protéines végétales que n'en consomme tout le sous continent indien, et le Japon, environ le tiers de cette quantité. Il n'est pas rare que des Etats capitalistes développés achètent des produits même dans les pays victimes de fléaux naturels et de mauvaises récoltes.

Il apparaît, cependant, que la réduction de la consommation dans les pays capitaliste développés (il serait plus exact de dire des couches aisées de la société de ces pays) que réclament R .Dumont, M. Mesarovc, E. Pestel et certains autres chercheurs et politiciens. L'Occident, même si elle était réalisable, ne serait pas bien profitable à la population des pays en voie de développement, car les couches indigentes de la société des pays d'Afrique n'ont pas les moyens d'acheter les produits alimentaires même à bas prix subventionnés, les distributions de vivres gratuites n'ayant lieu que dans les rares cas de calamités exceptionnelles. Quelques radicales et humanitaires que semblent ces propositions, elles ne dépassent pas le cadre de la simple rhétorique philanthropique dont l'objet est de masquer les contradictions antagoniste du capitalisme mondiale quand elles ne sont pas sous-tendues par des recommandations de restructuration socio-économiques cardinales aux bénéfices des masses populaires et de réaménagement général des relations économiques mondiales sur une base équitable.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand