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La croissance de la population et le problème alimentaire en Afrique

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par Traore METAHAN
 - DESS Démographie 2010
  

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2.4. Interconnexion de la dépendance économique, de l'arriération et de la pénurie alimentaire

Le néo-colonialisme, qui est la physionomie actuelle de l'impérialisme, pénètre tous les pores des pays en développement, s'emparant de toutes les positions importantes non seulement dans l'économie, mais dans les domaines se la politique et de la culture. Faisant bloc avec la réaction interne, le néo-colonialisme participe très activement à la lutte des classes, serrée et diversifiée, qui se déroule dans les pays émancipés au sujet des voies et des méthodes à suivre pour résoudre les problèmes majeurs du développement socio-économique. Les principaux résultats de la longue dépendance des pays en développement vis-à-vis des pays développés sont une économie retardataire et déformée, une culture arriérée, la polarisation de la richesse et de la pauvreté, la famine endémique et la sous-alimentation chronique.

Bien qu'un indice économique aussi important que le PIB par habitant ait augmenté dans les pays d'Afrique à la fin des années 90 par rapport à 1950 (respectivement 140 et 290 dollars en prix 1990), l'écart entre ce groupe et les pays capitaliste industriellement développés, loin de s'amenuiser, a tendance à se creuser encore. En1950 le PIB par habitant dans les pays en développement était de 11,2 fois inférieures à celui des pays capitalistes développés contre 12,4 fois en 2005.

La gravité du problème alimentaire est directement liée à l'insuffisance et à l'instabilité de la production alimentaire nationale due au retard de la principale branche de l'économie des pays en développement, l'agriculture. L'on ne peut expliquer le niveau initial extrêmement bas des forces productives dans l'agriculture des colonies et d es semi-colonies au moment où elles accédèrent à l'indépendance politique que par les lourdes conséquences du colonialisme qui freinait le progrès et le maintien de l'exploitation impérialiste. C'est là la principale cause de la faible productivité de l'agriculture et de son incapacité de satisfaire les besoins en produits alimentaires d'une population en croissance.

Le bas niveau de production alimentaire s'explique aussi par le caractère limité des réformes depuis l'indépendance, qui n'assuraient pas les conditions permettant d'accroitre l'accumulation et accélérer sur ce fondement les rythmes de croissance de la population agricole (et surtout alimentaire). Les réformes agraires n'étaient généralement pas des transformations radicales des structures sociales et économiques désuètes. L'impérialisme favorise, en soutenant les forces réactionnaires de l'oligarchie, le maintien de structures agraires archaïques dans les pays en développement.

Les types d'économies peu productifs, fortement grevés par diverses formes d'exploitation précapitaliste, prédominent dans l'agriculture des pays en voie de développement. Une économie primitive et naturelle ou semi-naturelle n'assure pas l'accumulation qui permettrait d'utiliser les acquis de la révolution scientifique et technique. Le métayage, les loyers en espèces pratiqués dans la plupart des pays d'Asie, les formes de propriété tribale des terres en Afrique, le morcellement croisant des terres en petites parcelles ne favorisent pas les investissements dans l'agriculture aux fins de modernisation et d'intensification. Il est donc naturel que l'emploi des techniques modernes ne soit minime dans l'agriculture des pays afro-asiatiques et latino-américain et que la productivité du travail soit extrêmement basse.

Il en résulte une situation apparemment paradoxale où les pays en développement à structure principalement agricole ne sont pas en état d'assurer leur approvisionnement. Ce qui, dans les pays économiquement développés, est réalisable avec 10 à 15% de la population active dans l'agriculture s'avère impossible pour les Etats d'Asie, d'Amérique latine où 50 à 65% de la main d'oeuvre en moyenne sont occupés dans l'agriculture en Afrique.

L'accélération des rythmes de croissance de la production alimentaire peut être réalisée par l'extension de la superficie des terres cultivées, l'intensification de la production agricole ou une combinaison des deux. Mais chacune de ces orientations se heurte à des difficultés croissantes dans le cadre de l'agriculture traditionnelle basée sur le travail physique et l'utilisation des bêtes de trait. Le premier procédé (extensif) a pratiquement épuisé ses possibilités dans les nombreux pays fortement peuplés. En certains pays et régions du sud et du Sud-Est de l'Asie (Inde, Bangla desh, Sri Lanka, île de java) et en Côte d'Ivoire le niveau des terres arables cultivées atteignait 90% dans les années 60. Une nouvelle extension des cultures dans certains pays très peuplés demande de gros capitaux et risque d'entraîner une rupture de l'équilibre écologique.

L'intensification de la production dans le cadre de l'agriculture traditionnelle implique des réensemencements sur les mêmes terrains, une élévation de la productivité, une fertilisation des sols par l'emploi d'engrais organiques. Mais ces réserves de croissance sont elles aussi presque épuisées en de nombreux pays de l'Afrique de l'ouest et de l'Est. Pour obtenir plusieurs récoltes par an, ce que les conditions climatiques permettent dans la plupart des pays en développement, il est nécessaire de fertiliser régulièrement les terres et d'assumer de fortes dépenses de main d'oeuvres et d'énergie. Dans le même temps nombre de petites exploitations sont démunies ou presque de bêtes de somme qui sont, de plus, de très peu de valeur. Augmenter le cheptel des bêtes de somme épuiserait les pâturages disponibles.

Le fumier qui serait un excellant engrais, est de plus en plus utilisé comme combustible de chauffage et de cuisine par suite de déboisement. La possibilité d'intensification du travail manuel sont également limitées, car la sous-alimentation chronique et les maladies réduisent l'endurance humaine.. La principale cause qui freine le passage aux méthodes intensive de culture du riz est la quantité de travail très élevée que les paysans, de leur propre aveu, ne peuvent fournir.

Le système agricole traditionnel répond de moins en moins aux besoins alimentaires qui ont augmenté depuis les indépendances des pays africains du fait de l'accroissement de sa structure, surtout de l'augmentation du nombre de citadins et d'autres couches de la population qui élèvent la demande de produits agricoles marchands.

L'importation croissante de produits alimentaires empêche de surmonter le retard des pays africains. Pesant lourdement sur leur balance de paiements, épuisant des réserves de devises déjà maigres, elle limite les possibilités d'achat pour les pays en développement de matériels, de machines, d'engrais et d'autres marchandises nécessaires à l'accélération de la croissance économique, à la modernisation et à l'amélioration de l'efficacité de l'agriculture nationale. La conjoncture défavorable du marché mondial (hausse des prix des engrais, du matériel agricole, des produits pétroliers, détérioration des conditions de crédit, du commerce, etc.) a également une incidence négative sur la production agricole nationale. La dépendance par rapport à l'importation des produits alimentaires aggrave la dépendance économique générale des pays d'Afrique envers les Etats développés.

Le cercle vicieux est ainsi bouclé : la dépendance économique aggrave le retard économique qui entraîne la pénurie d'aliments, celle-ci accentuant encore la dépendance des pays en développement par rapport aux pays riches.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery