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Essai d'estimation du niveau de revenu de la population du quartier panzi

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par Jean Pierre MBALABALA CERUBALA
Université ouverte - Licence en gestion financière 2007
  

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I.1.3. La consommation

Rappelons que le revenu confère aux agents économiques, surtout les ménages, pouvoir d'achat de biens et services. Par conséquent, ce qui importe beaucoup pour les ménages ce n'est pas seulement le niveau de leurs revenus, mais aussi l'usage qu'il en est fait. En d'autres termes, le ménage ne vise pas la maximisation de son revenu ; ce qui est déterminant pour le ménage c'est la marge de liberté de décisions que lui permet ce revenu. Parmi les décisions figurent principalement celle de la consommation.

La consommation désigne l'acte par lequel l'homme use des biens pour satisfaire ses besoins. Les besoins évoluent, au plan de la société elle-même (les besoins du XXIème siècle ne sont pas les mêmes que ceux du moyen Age), et au plan des individus. L'évolution des besoins et des sociétés apparaît dans le tableau ci-dessous :

Tableau n°2 : Evolution des besoins et des sociétés

EPOQUE

BESOINS FONDAMENTAUX

Depuis toujours

Alimentation, habitation, habillement, sécurité

Fin du 19ème siècle

Education, hygiène et santé

Début 20ème siècle

Transports, communications, informatons

Moderne (pour les sociétés développées)

Loisirs, qualité de l'environnement, qualité du milieu de travail, considération sociale, réalisation personnelle

D'après : J. DEMERSON et M. REYNE, R.F.G., n° 14, 1978, p. 110.

Certains besoins fondamentaux connus dès les premiers âges se renouvellent aussi à l'époque moderne. Par exemple, il existe aujourd'hui un marché des « biens de sécurité » (alarmes, protection, auto-défense, abris anti-atomiques,...) qui ne révèle pas un réel progrès de nos sociétés (13(*)).

Dans la théorie économique, la consommation est analysée suivant les agents économiques selon qu'ils sont consommateurs ou producteurs. Ainsi pour les agents économiques essentiellement consommateurs, la consommation est dite consommation finale : contrairement à la consommation intermédiaire pour les agents producteurs : utilisation des biens dans les processus de production.

Pour le cas des ménages, ils consomment des biens et services non pas pour la production, mais plutôt pour une usure totale en vue d'en retirer satisfaction. Par ailleurs, la consommation est analysée selon qu'elle est individuelle. C'est-à-dire lorsque les achats sont effectués individuellement par les ménages, ou collective : c'est-à-dire répondant à des besoins collectifs.

L'analyse économique de la consommation emprunte deux voies de réflexion, la microéconomie et la macroéconomie.

Dans la théorie microéconomique, le consommateur est supposé être un agent rationnel, homo oeconomicus, ayant des préférences lui permettant de classer les paniers des biens auxquels il consacre la totalité de son revenu (14(*)). Ce consommateur choisit des biens qui lui permettent de maximiser sa satisfaction compte tenu du prix et de son revenu et atteint un équilibre, correspondant à un maximum de satisfaction, lorsqu'il y a égalité entre ses unités marginales pondérés par les prix (15(*)).

Cependant, peuvent se manifester deux effets lorsque le prix d'un des biens que le consommateur achète venait de changer, il s'agit de l'effet revenu et de l'effet de substitution.

L'effet revenu résulte de la variation du revenu suite à une variation du prix d'un des biens tandis que l'effet de substitution est la conséquence de la consommation des quantités supplémentaires de bien dont le prix a baissé au détriment de celui pour lequel le prix a haussé. Toutefois, ces effets restent évidents lorsque les biens sont substituables.

Prenons l'hypothèse d'un ménage qui consomme deux biens, supposés être substituables, le riz et la farine de manioc et qu'il joue sur les quantités selon que le prix d'un de ces biens baisse ou hausse sur le marché. Si une fois le prix du riz baisse, par conséquent les revenus réels du ménage hausse et par le fait même le ménage trouve de nouvelles possibilités d'augmenter les quantités du riz : d'où l'effet de substitution de la farine de manioc au riz et l'effet revenu se traduit par les nouvelles possibilités de décision.

Ces deux effets expliquent, en effet, la variation du pouvoir d'achat des ménages en cas de variation de prix, par exemple en cas d'inflation. En effet, lorsqu'il y a inflation qui ne s'accompagne pas d'une hausse de revenu, les ménages subissent une perte de pouvoir d'achat ; par contre, dans les cas où le revenu hausse ou encore le prix baisse, les ménages bénéficient d'un pouvoir d'achat supplémentaire.

En outre, G-stigler et G-Becker proposent une analyse, quoique non loin de la précédente, qui considère le consommateur ou le ménage à un producteur de sa propre utilité (16(*)). C'est-à-dire le ménage use de ses biens et services non pas pour la consommation finale, mais plutôt la production de sa propre satisfaction.

Dans la théorie macroéconomique, certains auteurs économistes proposent une analyse globale, étudiant la consommation au niveau national, la consommation de tous les ménages d'une nation.

J.M. Keynes considère que la consommation est déterminée par des facteurs objectifs comme les effets du revenu et de la richesse, mais dépend principalement du revenu qui dépend également de la propension à consommer (17(*)).

Pour J.M. Keynes, la consommation est une variable passive suivant une loi psychologique qui peut être résumée en deux points :

- la consommation croît moins proportionnellement que l'accroissement du revenu et la fonction de consommation est stable à court terme avec de propension marginale à consommer constante et inférieure.

- Les variations de revenu conduisent à des variations de la consommation. En d'autres termes, la PMC diminue, le revenu augmente et Pmc est décroissante.

D'autre part, les dépenses qu'effectuent les ménages peuvent être analysées en terme des postes de consommation suivant qu'elles sont destinées à la nourriture ou poste d'alimentation, de logement, d'habillement, etc .... et l'ensemble des postes constituent une structure des dépenses. Cette classification est fonctionnelle et permet la saisie de la ventilation du budget d'un ménage entre les catégories des dépenses (18(*)).

QUELQUES STATISTIQUES SUR LA CONSOMMATION

1. Consommation des ménages zaïrois en millions de zaïres

(1980-1991)

Tableau n°03 : Consommation des ménages zaïrois (1980-1991)

Années

Dépenses de consommation

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

32,5

43,5

63,7

115,7

230,4

272,3

374,3

678,3

1245,6

2579,7

5091,6

109.244,4

Ce tableau montre l'image des dépenses de consommation de ménages zaïrois. Pendant onze ans, de 1980 à 1991, les dépenses de consommation de ces ménages sont passées de 32,5 millions de zaïres à 109.244,4 millions de zaïres, soit environ une variation de 336.036,61 à la hausse. Toutefois, la question reste sur les effets d'inflation de la monnaie zaïroise à ces dépenses, car l'inflation aurait effet d'accroître les dépenses en chiffre sans pour autant accroître le pouvoir d'achat.

2. La consommation des ménages de la ville de Bukavu

Shamavu et Tshisekedi dans leur travail analysent la consommation des ménages de Bukavu. Le tableau ci-après permet de synthétiser la structure des dépenses en différents coefficients budgétaires ou part du poste quelconque dans le total des dépenses.

Tableau n° 04 : Dépenses de consommation des ménages de Bukavu 1997-1998

 

En Nouveaux Zaïres

%

Montant

1. Nourriture

2. Logement

3. Habillement

4. Divers

17.103.144,24

2.527.635,6

1.353.305,52

10.415.114,64

54,47

8,05

4,31

33,17

145,14

21,06

11,27

84,18

Total

31.399.200

100,00

261,65

Source : J. Shamavu et S. Tshisekedi, loc.cit., p. 37.

Ce tableau montre comment se répartissent les différentes dépenses entre les différents postes de consommation. Le poste nourriture présente une part importante dans les budgets de consommation des ménages de Bukavu, soit un coefficient budgétaire de 54,47 %.

I.2. LA REPARTITION DU REVENU

Le revenu constitue le fruit des activités des agents économiques. Ils peuvent les recevoir sous plusieurs formes : rente, loyer, salaire,... Cependant le problème se pose quant à la répartition dudit revenu entre les agents économiques essentiellement entre les ménages pour le cas de notre sujet. Aussi faut-il signaler que trois sortes de répartitions sont analysées dans ce point.

* 13 AKILI KISUBI, notes de cours d'Economie et organisation de l'entreprise, G1, ISECOF, 2006-2007.

* 14 A. Beitone et Alii, op. cit. p. 83

* 15 A. Beitone et Alii, op.cit., p. 83.

* 16A. Beitone et Alii, op.cit. p.84.

* 17 A. Beitone et Alii, op.cit. p.84.

* 18 Makhatar Diouf, Economie politique pour l'Afrique, Nouvelles éditions africaines du Sénégal, Dakar, 1991,

p.54

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry