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Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche recherche-développement : cas des sites de Hayakpa, de Toffo, de Zouzouvou et d'Eglimé

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par Mirlain M. BOSSOU
Université Africaine de Technologie et de Management Gasa/formation - Licence Professionnelle 2009
  

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Introduction

L'agriculture est l'un des secteurs vitaux de l'économie béninoise. Elle contribue pour près de 40 % à la constitution du Produit Intérieur Brut (PIB) et parvient à satisfaire les besoins alimentaires de la population du pays, qu'elle occupe à 70 % (MAEP, 2007).

Le Bénin est constitué de huit zones agro écologiques dans lesquelles se développent les activités diversifiées de productions végétales, animales, halieutiques et forestières. Sur les 11 millions d'hectares disponibles, un peu moins de 60 % sont aptes à l'agriculture. Toutefois, on note que 34 % des exploitations couvrent moins de 1 ha et seuls 5 % des exploitations du sud et 20 % de celles du nord disposent de plus de 5 ha (MAEP, 2008).

Au Bénin, la recherche agricole joue un rôle déterminant dans le développement du secteur agricole. L'objectif visé par la recherche est de mettre à la disposition des acteurs de la promotion des filières agricoles cibles, les innovations technologiques adaptées et performantes en termes de productivité, de revenus monétaires et préservation de l'environnement (INRAB, 2006).

Pendant longtemps le développement a été synonyme d'accroissement de la production agricole. Une telle approche a été déterminante aussi bien pour la recherche agronomique que pour les sociétés de développement rural (SDR). Il fallait accroitre la productivité de facteurs pris isolément et assurer leur diffusion auprès des producteurs. En d'autres termes, les potentialités agronomiques étaient privilégiées au détriment des facteurs socio-économiques et socio-culturels. Il en résulte que les technologies introduites en milieu paysans n'étaient pas en majeure partie acceptées par les agriculteurs, soit parce que les conditions du milieu sont différentes de celles des stations de recherche sur lesquelles lesdites technologies ont été mises au point, soit parce que leur mise en oeuvre nécessite des conditions socio-économiques et des moyens de production qui ne sont pas à leur portée (Midingoyi, 1991).

Le transfert de technologies tel que pratiqué jadis par la recherche agricole et la vulgarisation agricole a été donc un échec notamment dans le domaine des productions vivrière, animale et forestière. La raison principale de cet échec est la non association des producteurs et des vulgarisateurs aux activités de recherche ; ce

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sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et Eglime

qui a comme conséquence la mise au point d'innovations qui ne cadrent pas toujours avec les réalités socio-économiques, culturelles et environnementales du milieu rural (Ehouinsou, 1992).

D'après Ehouinsou (1992), les éléments caractéristiques du fossé qui existe entre les paysans, les structures d'encadrement et la recherche sont:

· incompatibilité des exigences des innovations proposées par la recherche agronomique avec les caractéristiques des systèmes de production du paysan.

· faibles performances en milieux paysans des technologies proposées en comparaison avec les résultats obtenus en station de recherche.

· faible adoption des innovations par les producteurs.

Ces constats ont amené la recherche agronomique à se remettre en cause tant dans sa démarche que dans ses objectifs. Ainsi, il a été nécessaire d'imprimer une nouvelle philosophie à la conception et à l'élaboration des programmes de recherche par la formulation d'un système intégré de recherche appelé RechercheDéveloppement (R-D) (Midingoyi, 1991).

D'après Koudokpon et Van den Broek (1992), la R-D est une nouvelle démarche qui vise l'amélioration et de l'adaptation en milieu paysans des technologies mises au point par les stations de recherche. Elle se base sur la création des liens réciproques de collaboration entre les chercheurs, les vulgarisateurs et les producteurs. La conception du transfert de technologies selon laquelle les innovations sont élaborées en station de recherche, prises par la vulgarisation agricole et diffusées en milieux paysans a donc évolué vers une approche intégrée avec une interaction entre les chercheurs, les vulgarisateurs et les producteurs. Alors, le choix de l'innovation, son adaptation et ses diffusions font partie intégrante du transfert, appelée R-D.

Aujourd'hui, la Recherche-Développement connaît des difficultés dans son fonctionnement. En effet, une réforme du système de la RD a été introduite en 2004. Ainsi depuis avril 2005, les chercheurs des équipes de RD ont rejoint les Centres de Recherches Agricoles de tutelle et par zone un coordonnateur des activités de RD a été nommé. De même, les frais de fonctionnement des équipes de RD ont été supprimés.

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L'objectif général de la présente étude est de caractériser la RD afin d'en dégager des arguments convaincants pour sa réhabilitation. De façon spécifique, l'étude vise à :

· définir les fondamentaux de la Recherche-Développement ;

· identifier les acquis de la Recherche-Développement ;

· identifier les contraintes Recherche-Développement.

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

CHAPITRE I

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Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche recherche-developpement : cas des
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1. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1.1 Historique de la recherche agricole au Bénin

Créée en 1904, la station expérimentale de Niaouli était utilisée comme un Centre Agricole d'acclimatation des espèces exotiques utiles et recherchées par la métropole, notamment le caféier, le cacaoyer, le vanillier, le poivrier, le kolatier. Elle a ensuite abrité toutes les cultures tropicales et a constitué un centre de référence en Afrique de l'Ouest où les aspects de la production végétale, de la production animale et de l'économie rurale étaient embrassés (Arodokoun et al, 2004).

En 1952, un tournant décisif est amorcé par le Centre de Niaouli avec l'apparition au Dahomey d'une famine consécutive à la destruction quasi-totale des plantations de maïs provoquée par la rouille brune (Puccinia graminis ou Puccinia maydis). A cet effet, le gouvernement français avait chargé l'Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-mer (ORSTOM) d'entreprendre des recherches pour juguler le mal. Le programme de recherche sur les cultures vivrières, notamment le maïs, venait ainsi donc de connaître le jour avec la création des composites (In Djegui, 2008).

En 1922, les stations de recherches sur le palmier à huile à Pobè et le cocotier à Sèmè ont été créées également par l'ORSTOM. Leur gestion fut confiée à l'Institut de Recherche sur les Huiles et les Oléagineux (IRHO) à partir de 1946. Toutefois, il faut remarquer que le Dahomey avait connu sous le roi Guézo le développement de la culture du palmier à huile, c'est-à-dire bien avant la création de la première station de recherche (In Arodokoun, 2005).

En 1930, la recherche agricole au Bénin s'est enrichie d'une autre station. Il s'agit de celle d'Ina à 70 km au nord de Parakou, créée en tant que Ferme expérimentale spécialisée dans la culture attelée et la pré-multiplication des semences aux anciennes sociétés indigènes de prévoyance (SIP). Après avoir connu une interruption de ses activités à partir de 1936 pour cause de transformation en camp militaire pendant la 2ème guerre mondiale, elle a repris ses activités en 1952 en collaboration avec le Centre de Recherche Agronomique de Bambey au Sénégal. Les activités ont porté alors sur la sélection effectuée sur les cultures vivrières, les techniques culturales et la lutte anti-érosive en collaboration avec l'ORSTOM (In Djegui, 2008).

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Il importe de souligner qu'en 1947, l'Institut de Recherches du Coton et des Textiles Exotiques (IRCT) implanta la station devant couvrir la zone cotonnière Togo-Dahomey à Aniè-Mono sur la rive droite du Mono à 40 km au nord-est d'Atakpamé au Togo. Les premiers essais variétaux dataient de 1951 et la prise en charge de l'expérimentation au Dahomey par la station du Togo prit fin en 1960. Dès lors un chercheur puis une équipe furent affectés sur place (In Arodokoun, 2005).

En 1961, l'Institut français de Recherches Agricoles Tropicales et de Cultures Vivrières (IRAT), signa la convention de son installation au Dahomey et prit en charge les stations expérimentales de Niaouli au Sud et d'Ina au Nord. De nouvelles tâches furent alors données aux Stations expérimentales à savoir, la Recherche, la Formation et la Coopération (In Arodokoun, 2005).

La recherche agricole dès lors a pris une dimension nationale et l'ensemble des structures de recherche a formé le Département de la Recherche Agronomique et de la Formation Professionnelle placé au départ sous la tutelle du Ministère chargé de l'Agriculture (In Djegui, 2008).

A la faveur des nationalisations de 1974 à 1977, le Département de la Recherche Agronomique est passé sous la tutelle du Ministère chargé de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Après un séjour d'environ une dizaine d'années, il fut transféré au Ministère en charge de l'agriculture et érigé en Direction de la Recherche Agronomique (Arodokoun et al, 2004).

En 1992, avec la restructuration de la recherche agricole, la Direction de la Recherche Agronomique (DRA) est devenue Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) avec les structures décentralisées actuelles que sont les Centres de Recherches Agricoles (CRA). Le Bénin venait ainsi de se doter d'une véritable entreprise de recherche agricole, un établissement public à caractère scientifique et technique, possédant une personnalité morale et une autonomie financière dont la mission est de produire des technologies pour le monde rural en harmonie avec la préservation des ressources naturelles et de contribuer ainsi à l'avancement de la science (In Djegui, 2008).

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Une fonction essentielle de l'INRAB est aussi sa contribution substantielle à la formation des élèves et étudiants des écoles professionnelles que sont les facultés d'agronomie de nos Universités, l'Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi, le Lycée Agricole Médji de Sékou, les Centres de Techniques Agricoles, de même que les Institutions étrangères de formations. Sa boussole est le plan directeur de la recherche agricole adopté par le gouvernement en 1996 et décliné en plan stratégique, plan à moyen terme et en plan d'actions (Arodokoun et al, 2004)

Il faut signaler l'existence du Système National des Recherche Agricole (SNRA) composé des entités universitaires ayant la recherche agricole comme un volet de leurs attributions (Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'AbomeyCalavi; Faculté des Sciences Techniques de l'Université d'Abomey-Calavi; l'Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi et la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de l'Université d'Abomey-Calavi), des organisations non gouvernementales à vocation de recherche agricole.

1.2 Approche farming system

Norman (1980), donne la définition suivante : « on peut en théorie définir un système comme étant une série d'éléments ou de composantes interdépendants et agissant les uns sur les autres. Aussi un système d'exploitation agricole est-il le résultat de l'interaction complexe d'un certain nombre de composantes interdépendantes. Au centre de cette interaction se trouve l'agriculteur lui-même qui est la figure de proue des recherches sur les systèmes d'exploitation agricole (farming system research) ». Cette démarche est celle utilisée par la R-D qui fait du paysan une personne-clé.

Dans le cadre du développement agricole, on identifie au niveau spécial une hiérarchisation des systèmes définis depuis le niveau de la parcelle (système de culture) ou troupeau (système d'élevage) jusqu'au niveau du pays tout entier (système agricole national) (Midingoyi, 1991).

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1.3 Contexte de création de la recherche-développement

Jusqu'en 1977, les recherches dans le domaine de l'agriculture étaient contrôlées par les instituts français tels que l'institut de recherche du coton et des textiles exotiques (IRCT), l'institut de recherche pour les huiles et oléagineux -IRHO), l'institut de recherche agronomique tropical (IRAT), etc. L'accent était beaucoup plus mis sur les cultures de rentes comme le coton, le tabac, le café, le cacao et le palmier à huile que sur les cultures vivrières (Gbego, 1992).

A partir de 1977, l'état béninois a décidé de prendre en charge les stations de recherche des instituts français et il a créé une direction de la recherche agronomique (DRA) (Gbego, 1992). Malgré cette réforme, il est constaté la persistance d'un problème fondamentale, celui de la faible adoption des innovations technologiques en milieu paysans.

En 1981, la DRA a organisé un séminaire national au cours duquel il a été décidé d'adopter la démarche R-D dans le souci de remédier aux problèmes de la non adoption des innovations. A partir de 1985, plusieurs projets de R-D vu le jour au Bénin. Il s'agit entre autres de RD Zou, RSP Borgou, ESYCTRA Atlantique, RAMR Mono (Gbego, 1992).

Les objectifs assignés à la R-D à l'issue du séminaire de 1981 étaient non seulement d'améliorer le transfert des résultats de la recherche vers le milieu paysan, mais aussi d'établir un lien dynamique entre les secteurs de la production agricole (chercheurs, vulgarisateurs, paysans), ce qui permettrait d'établir un réseau d'information, de création et de diffusion des innovations technologiques plus adaptées aux besoins et aux réalités du milieu paysan.

1.4 La recherche-Développement depuis 1981

Le constat des diverses reformes tenter dans le secteur agricole depuis le début du siècle et les expériences menées dans les autres pays de la sous région ont amené les chercheurs béninois à réfléchir sur les maux dont souffre la recherche agronomique et qui freinent le transfert aux producteurs des technologies mises au point. C'est ainsi qu'en février 1981, un séminaire a été organisé à Cotonou sur « l'étude des systèmes de production en agriculture ». Les cadres du Ministère du

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Développement Rural du Bénin, des experts de l'IRCT, de l'IRAT ainsi que des délégués du Togo, de la cote d'ivoire, de la Guinée et du Sénégal y ont participé.

D'après (Martin et al. 1992), la nécessité d'expérimenter l'approche de recherche et de développement a été reconnue et une nouvelle stratégie visant à rendre efficace le transfert des résultats de la recherche aux producteurs a été définie. Les principes généraux ci-après en ont été dégagés :

> l'élaboration des programmes de recherche sur la base d'une approche pluridisciplinaire, en partant des données du milieu physique et socioéconomique ;

> la régionalisation des programmes de recherche, ce qui implique la définition de grandes zones homogènes ;

> l'étude des systèmes de production traditionnelle comme préalable indispensable permettant, d'une part de déterminer les facteurs limitant de ces systèmes et, d'autre part, de mieux connaître les besoins et les problèmes du monde rural ;

> la nécessité d'organiser la liaison entre la recherche et le développement sur la base d'une structure souple et régionalisée.

1.5 Bref aperçu sur la RAMR

La Recherche Appliquée en Milieu Paysan (RAMR) est un concept recherchedéveloppement en agriculture qui a connu ses débuts en 1986 dans le département du Mono. Ce concept a été porté sur les fonds baptismaux par un projet dénommé « Projet RAMR ». La Recherche Appliquée en Milieu Paysan s'est généralisée dans le Bénin à partir de 1992. L'approche de recherche utilisée est dite systémique et consiste à faire participer les acteurs du système aux différentes phases de la recherche (Gbego, 1992).

Selon RAMR (1986), l'approche de recherche utilisée consiste à i) identifier les contraintes des producteurs agricoles, ii) identifier des solutions, iii) tester les solutions identifiées, iv) transférer les innovations techniques et sociales adaptées au milieu et étant à la portée des producteurs. Cette approche a donc pour but de développer une méthodologie de recherche-développement compatible avec les

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ressources financières et humaines du pays ainsi que la contribution à l'institutionnalisation de la recherche-développement au Bénin.

Selon le rapport préliminaire de l'évaluation thématique du Projet Recherche Appliquée en Milieu Réel et du Projet d'Appui à la Recherche Participative au Bénin, le projet RAMR a connu six phases, entre 1986 et 2001 qui sont :

· Phase I (1986-1990): Introduction de la recherche-système dans deux sitespilotes dans le Mono (diagnostics informels et tests sous gestion paysanne, accent sur gestion de fertilité, variétés, petits ruminants;

· Phase II (1990-1991): Phase intérimaire de consolidation de l'approche (création d'une cellule centrale R-D, harmonisation de la démarche R-D par l'adoption de l'approche RAMR comme approche nationale);

· Phase III (1991-1994) : Formation/appui technique aux équipes R-D du Zou, du Borgou et de l'Atacora fonctionnant sur financement PRSA, PGRN et FIDA ;

· Poursuite phase III (1994-1996) : Continuation de la R-D dans le Mono. Création d'une Cellule Gestion de Terroir au Nord. Renforcement des liens entre R-D et carder, PGRN, projet SNV. Création d'un site à Kouya (Boukoumbé) avec la SNV;

· Phase V (1996-1999): Transfert de l'équipe R-D du Mono à Niaouli, pour fonctionner comme équipe R-D du sud (Mono, Atlantique, Ouémé). Création de six équipes R-D;

· PARP (1999-2001) : Phase de transition vers l'approche programme avec transfert de responsabilités aux cadres nationaux. Début de cofinancement Pays bas, Danemark et Bénin. Préparation pour un éventuel financement dans le cadre de l'approche `programme` ou `sectoriel'.

CHAPITRE II

MATERIEL ET METHODES

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2. MATERIEL ET METHODES 2.1 Cadre d'étude

Les localités d'étude sont des sites de Recherche-Développement du CRA-Sud situés dans les départements de l'Atlantique et du Couffo. Sur ces sites, il y a des techniciens et les producteurs.

COUFFO :

1 Aplahoué

2 Klouékanmè

3 Lalo

4 Toviklin

5 Djakotomez

6 Dogbo

ATLANTIQUE

1 Abomey-Calavi

2 Allada

3 Zè

4 Kpomassè

5 Ouidah

6 Sô-Ava

7 Toffo

8 Tori-Bossito

Source : Nestor AHO(2006)

Figure 1 : Carte du Bénin avec les différents Départements

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2.1.1 TOFFO

La commune de Toffo est limitée au Nord par la Commune de Zogbodomey, au Sud par la Commune d'Allada, à l'Est par la Commune de Zè et à l'Ouest par la Commune de Lalo. Elle jouit d'un relief accidenté essentiellement constitué de plateau en terre de barre et de la dépression alluvionnaire de la Lama. Elle a un climat sud équatorial caractérisé par la succession annuelle de quatre saisons par alternance : deux saisons sèches (une grande, allant de décembre à mi-mars et une petite allant de mi-juillet à août) et deux saisons des pluies (une grande, allant de mimars à mi-juillet et une petite allant de septembre à novembre). Sa végétation est de type savane herbacée et arbustive, parsemée de reliques de forêts et de plantation. Elle appartient à la zone VII (zone de dépression) dans la répartition des zones agroécologiques Bénin (MAEP, 2008).

2.1.2 HAYAKPA

Le village de Hayakpa est dans la commune de Tori-Bossito qui est comprise entre 6°25' et 6°37' de latitude Nord, 2°1' et 2°17' de l ongitude Est et se trouve au centre du Département de l'Atlantique. La commune de Tori-Bossito est limitée au Nord par la Commune d'Allada, au Sud par la Commune de Ouidah, à l'Est par les Communes d'Abomey-Calavi et de Zè et à l'Ouest par la Commune de Kpomassè. Son relief est formé de plateaux au nord, à l'Ouest et au Centre, de vallée à l'Est, de dépressions au Sud, de zones marécageuses traversant l'arrondissement d'Avamè et se prolongeant de Tori-Cada jusqu'aux environs de Gbétaga. La Commune de ToriBossito a un climat de type tropical humide caractérisé par deux saisons de pluies (une grande saison de mars à juin et une petite saison de septembre à novembre) et deux saisons sèches (de juillet à septembre puis de novembre à mars). Sa végétation est de type savane arbustive plus ou moins clairsemée. Elle fait partie de la zone VI (la zone des terres de barre) dans la répartition des zones agroécologiques du Bénin (DPP/MAEP, 2001).

2.1.3 EGLIME

Le village d'Eglimé est situé dans la Commune d'Aplahoué. Il est limité au nord par
Lonkly, au sud par Dékpo, à l'est par Kissamé et à l'ouest par le Togo. Il jouit d'un

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climat subéquatorial bimodal, caractérisé par la succession annuelle de quatre saisons (deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches). Les pluies sont aléatoires; des périodes de saisons sèches de plusieurs semaines peuvent s'observer en pleine saison de pluie. Le bilan hydrique (pluie-évapora transpiration potentielle) moyen annuel sur le plateau est toujours négatif (Bulletin agrométéorologique, année 1991 à 1992). Du point de vue relief, le village d'Eglimé est sur le Plateau sédimentaire du continental terminal qui fait suite au Plateau cristallin. Il est d'altitude moyenne de 80 m et légèrement incliné vers le sud où il se raccorde de manière sensible à la dépression médiane des "Tchi". C'est une zone de savane avec des sols de type argilo-ferrugineux et hydromorphes. Les sols argilo-ferrugineux sont adaptés aux cultures vivriers. Les sols hydromophes sont des sols inondables, noirs, argilo-sableux, à hydromorphie plus ou moins permanente. Ils sont excellents à la production de tomate et du riz. La végétation est arbustive avec la présence de quelques arbres. Tous les îlots forestiers ont pratiquement disparu sous l'effet des actions anthropiques. On observe quelques reliques de forêts galeries communément appelées « forêt-fétiches » (Danhouè, Avegodui). La végétation de la forêt installée est constituée de palmier à huile, teck, neem, iroko. On note également la présence de quelques fruitiers : orangers, manguiers installés aux abords des concessions (ANCB, 2008).

2.1.4 ZOUZOUVOU

Zouzouvou, une localité de la Commune de Djakotomey appartenant au département du Couffo. Cette commune possède un climat subéquatorial avec deux saisons de pluie et deux saisons sèches. Toutefois, des périodes de saisons sèches de plusieurs semaines peuvent s'observer en pleine saison de pluies. Le bilan hydrique (pluie-évapora transpiration potentielle) moyen annuel sur le plateau est toujours négatif (Bulletin agro-météorologique, année 1991 à 1992). La Commune de Djakotomey est une zone de plateau de terre de barre, sillonnée par quelques affluents du fleuve Mono. Le village de Zouzouvou est dominé par les sols de type ferralitique. Ces sols sont généralement pauvres. Formés sur des sédiments meubles argilo-sableux, ils sont riches en oxyde de fer ; ce qui leur confère la couleur rouge. Ils présentent un profil généralement profond qui facilite la pénétration des racines. Les sols ferralitiques ont en général une faible capacité de rétention en eau et leur teneur en matière organique est variable suivant la date de mise en culture.

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La végétation est une savane arborée et arbustive. Elle présente une jachère naturelle d'arbustes, des jachères de palmiers à huile et de quelques essences comme le teck, l'iroko, neem. On note également de quelques îlots de forêts fétiches et sacrés.

2.2 Méthodologie de travail

Pour mieux appréhender la présente étude, nous avions adopté la méthodologie suivante : la synthèse bibliographique et les entretiens. La synthèse bibliographique et des échanges avec des chercheurs ont permis de dégager les fondamentaux et quelques acquis de la RD. Les entretiens qui ont permis d'identifier notamment les contraintes et le fonctionnement de la RD ont été faits au niveau des producteurs grâce à des focus group et au niveau des techniciens de recherche qui animent les sites de RD à l'aide des entretiens individuels. Les focus group ont été organisés sur chaque site avec un échantillon de 20 producteurs pris au hasard. Les guides d'entretien administrés aux techniciens de recherche et aux producteurs desdits sites sont respectivement en annexes 1 et 2. Ce guide aborde les innovations technologiques, aux difficultés rencontrées, aux approches de solutions envisagées. Les informations collectées ont été analysées en vue d'en dégager les fondamentaux, les acquis et les contraintes de la recherche-développement en vigueur à l'INRAB.

2.3 Traitement des données

Le tableur Excel a été utilisé pour confectionner des graphes relatifs aux acquis, contraintes et fonctionnement de la RD.

RESULTATS ET DISCUSSION

CHAPITRE III

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3. RESULTATS ET DISCUSSION 3.1 Fondamentaux de la démarche R-D

Le concept n'est pas nouveau et a déjà fait son chemin dans l'industrie. L'expression est née de la création, le 28 juin 1941, par le président Roosevelt, d'un office de la recherche scientifique et du développement. Dans ce contexte, «le développement» comprend tous les travaux de mise au point nécessaire avant l'introduction dans la fabrication industrielle des nouveaux produits ou procédés : c'est le stade de l'innovation (Suavet, 1982).

D'après Midingoyi (1991), la Recherche-Développement se fonde sur une approche système et vise à une meilleure adéquation des programmes de recherche avec les conditions socioéconomiques et agroéconomiques du milieu physique et social. Elle intègre la recherche en «en amont», conduite à l'initiative exclusive des chercheurs et la recherche-développement «en aval» localisée et spécifique à un milieu et à l'environnement des producteurs.

L'auteur susmentionné précise qu'au paravent, c'est la démarche classique (figure 1) qui était utilisée. Dans ce type de démarche, les développeurs servaient de lien entre les chercheurs et les producteurs. Aussi, les priorités de recherche sont définies par les chercheurs seuls et le producteur n'est pris en compte qu'une fois la technologie mise au point. La démarche est descendante.

D'après (Midingoyi, 1991), ce type de démarche a été remplacé par un système triangulaire de communication qui met le producteur au centre des débats. Ainsi, le producteur est au centre du processus. Il est incontournable. Cette démarche est illustrée par la figure 2. Dans ce cas, l'approche favorise au contraire un processus de création-diffusion de technologies améliorées qui part de l'identification et de la hiérarchisation des problèmes des producteurs, à l'évaluation participative par ce dernier desdites technologies en passant évidemment par leur mise au point par la recherche. Il faut aussi signaler que cette approche permet l'adaptation aux conditions socioéconomiques locales des technologies mises au point avant leur vulgarisation. La démarche ici est au contraire ascendante.

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Chercheurs

Développeurs
(vulgarisateurs)

Producteurs

Producteurs

Chercheurs

Développeurs
(vulgarisateurs)

Figure 3: Démarche classique de la mise au point et du transfert de technologies

Figure 2: Système triangulaire de la mise au point et
du transfert de technologies

La figure N°2 est la démarche classique de recherch e utilisé autre fois. Elle est linéaire, où les priorités de recherches sont définies exclusivement par les chercheurs. Le producteur n'est pris en compte qu'une fois la technologie mis au point, ce qui a comme conséquence la mise au point d'innovations qui ne tiennent pas toujours compte des réalités socio-économiques, culturelles et environnementales des producteurs. Cette démarche est descendante.

Aussi les producteurs expriment leurs préoccupations aux vulgarisateurs, qui portent à la connaissance des chercheurs. Cette discontinuité de transmission rend long le processus de communication et donne un coup à la fiabilité de l'information. Ces disfonctionnements expliquent le faible taux d'adoption des technologies. Cette démarche est ascendante.

Pour remédier à cela une nouvelle démarche est adoptée. C'est celle illustrée par la figure N°3 qui est la démarche système. Elle est tr iangulaire et est celle utilisée par la R-D. Elle favorise les échanges réciproques de collaboration entre les trois maillons(les chercheurs, les vulgarisateurs et les producteurs). Le producteur est au centre du système, il participe à la définition des priorités de recherches et à la mise

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au point des technologies. Il est en contacte avec le chercheur et le vulgarisateur. Cette approche permet l'adaptation aux conditions socio-économiques locale des technologies mise au point avant leur vulgarisation. Cette démarche est participative.

3.1.1 Les principes de la Recherche-Développement

- L'expérimentation doit être menée par les acteurs mêmes qui seront chargés de la généralisation des résultats qui en découlent.

- L'expérimentation se fait avec ceux qui ont élaboré la solution (chercheurs pour les techniques issues des stations, cadres du développement pour les dispositifs issus de certains services d'encadrement).

- Le non spécialisation de certains producteurs ou villages pour des types d'expérimentation donnés. Cette spécialisation conduit immanquablement à une dérive par rapport à la réalité. On recrée la station ou le laboratoire sur le terrain, et les autres partenaires du développement se sentent dessaisis de leur responsabilité dans l'expérimentation.

3.1.2 Le rôle des acteurs

3.1.2.1 Les chercheurs

L'intervention des chercheurs se fait à cinq niveaux :

- Identification de contraintes.

- Mise au point de nouvelles technologies:

· Concertation avec les producteurs.

· Contrôle de niveau de maîtrise des essais.

· Contrat d'essais.

· Etablissement des dispositifs et plan d'essais.

· Suivi, collecte et traitements de données.

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- Adaptation participative de la technologie:

· Formation/information des acteurs (techniciens et producteurs) concernés.

· Tests et suivi de la technologie mise au point en milieu réel.

· Réel évaluation participative de la technologie.

- Maîtrise des technologies:

· Formation, information, conseil auprès des agents du développement.

· Test de validation en collaboration avec les agents du développement.

· Elaboration des conditions de maîtrise de la technologie.

- Diffusion de la technologie avec les structures de vulgarisation.

3.1.2.2 Les structures de vulgarisation

Le rôle des structures de vulgarisation est surtout centré sur les étapes de la prévulgarisation et de la vulgarisation. La prévulgarisation est une étape cruciale avant le transfert à grande échelle de la technologie. Elle consiste en une réplication des tests en milieu réel à une échelle plus grande (plus grand nombre de producteurs et des superficies plus grandes). La superficie des parcelles de tests en prévulgarisation est d'au moins un quart d'hectare. Le suivi des tests de prévulgarisation est assuré par l'agent spécialisé en recherche-développement (ASRD) assisté par les chercheurs selon leurs spécialités. Les résultats de ces tests sont envoyés à la recherche-développement pour des modifications (ou des rejets) des composantes de la technologie. En cas d'une adoption satisfaisante pour les producteurs la technologie est proposée pour passer à la vulgarisation.

Il faut préciser que d'autres structures telles que la Direction du Conseil Agricole et de la Formation Opérationnelle (DICAF), les ONG et des projets ont joué un rôle important dans le processus participatif de la recherche-développement, notamment dans le diagnostic avec la participation des différents groupes d'intérêt et la garantie de certaines mesures d'accompagnement des expérimentations.

Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche recherche-developpement : cas des
sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et Eglime

3.1.2.3 Les producteurs

Les producteurs jouent un rôle déterminant dans la mise en oeuvre du projet. Leur implication peut être analysée à plusieurs niveaux qui sont : i) l'identification des priorités de recherche, ii) la participation aux tests sur les sites, iii) l'évaluation des résultats obtenus, iv) l'acceptation ou le rejet de la technologie et v) la diffusion de la technologie en cas d'acceptation.

3.1.3 L'approche de la recherche-développement

On présente souvent la recherche-développement comme étant le lien entre la recherche et le développement. Dans les opérations de recherche-développement, des expérimentations sont menées avec tous les acteurs en milieux paysans. En associant ces deux idées ; on déduit que la recherche-développement fait des expérimentations adaptatives. Ainsi donc, on peut définir la recherchedéveloppement comme l'expérimentation avec les producteurs des techniques mises au point par la recherche sur la base des contraintes préalablement identifiées par les producteurs eux-mêmes.

Du fait, la recherche-développement peut être schématisée en figure 2 où un triangle permet de distinguer les divers acteurs du système :

Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche recherche-developpement : cas des
sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et Eglime

Contrats,
Technologies

Contraintes, Priorités

tcture

Structures 'apui/servi

d'appui/se

ce au monde

i

rural

Contraintes, Priorités

Organisation Paysannes

Méthodes

Recherche application

Recherche participative

Transfert, service

Paysans

Figure 4 : Schéma de la recherche-développement

L'approche de la recherche-développement réunit les trois caractéristiques générales que sont : i) la participation paysanne, ii) la promotion des activités interdisciplinaires et iii) le développement de la participation des institutions à la recherchedéveloppement.

L'approche a mis en oeuvre plusieurs stratégies pour atteindre ses buts. Il s'agit de :

· la formation des techniciens de recherche ;

· du travail avec les groupes de discussion ;

· du travail en équipe interdisciplinaire ;

· de la collaboration avec les autres institutions.

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sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et Eglime

· Les comités de concertations (CC) 3.1.4 Les différentes phases de la recherche-développement

Il existe trois phases principales dans la recherche-développement que sont : i) analyse et diagnostic ; ii) expérimentations des innovations et iii) extension et transfert.

3.1.4.1 Phase d'analyse et de diagnostic

C'est la première étape de la recherche-développement. Elle permet de :

· caractériser l'environnement du paysan (zonage agroécologique) ;

· catégoriser les unités de production en domaines homogènes (typologie et domaine de recommandation) ;

· identifier avec les producteurs les contraintes de production et les possibilités inexploitées ;

· hiérarchiser les contraintes identifiées avec les producteurs et déterminer avec eux celles pouvant faire l'objet d'une expérimentation.

3.1.4.2 Phase d'expérimentation des innovations

L'expérimentation en milieu paysan est de tester les pratiques de production alternatives en vue de résoudre les problèmes identifiés ou d'exploiter les potentialités existantes.

3.1.4.3 Phase d'extension et le transfert

C'est la derrière phase de la recherche-développement. Elle comporte plusieurs aspects relatifs à la fois au transfert, à l'adoption et à la maîtrise des innovations technologiques par les producteurs.

Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche recherche-developpement : cas des
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Diagnostic agro-socio-économique
de l'agriculture régionale

 
 

Politique agricole

Moyens de

Relevant d'une problématique de
recherche agronomique

Liste de problèmes à résoudre

SECTION DE THEMES
PRIORITAIRES

Propositions techniques
adaptées au milieu naturel
et humain

Expérimentation
d'innovations techniques
en milieu paysan

Enquêtes

sur les conditions de mise en oeuvre des techniques

Référentie l

technique

Infrastructure s

Recherche en milieu maîtrisé de solutions techniques fiables

Vulgarisation-diffusion

Actions de développement

Figure 5 : Schéma des interactions et interphases de la recherchedéveloppement

 

Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche recherche-developpement : cas des
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La Figure 5 (Schéma des interactions et interphases de la recherchedéveloppement) nous illustre chaque phase avec ses composantes.

Dans la 1ère phase (Phase d'analyse et de diagnostic), nous avons successivement le diagnostic agro-économique de l'agriculture régionale (c-a-dire dans la région), la liste des problèmes à résoudre, ceux relevant d'une problématique de recherche agronomique, la section des thèmes prioritaires. Cette dernière composante se fait selon la politique agricole de la région et les moyens de recherche disponible.

Au niveau de la 2ème phase (Phase d'expérimentation des innovations), nous avons une expérimentation en milieu réel (chez les producteurs). Les solutions endogènes aux problèmes posés sont utilisés comme des tests témoins afin d'en dégager les avantages de la nouvelle technologie.

Enfin dans la 3ème phase (Phase d'extension et le transfert). Après la deuxième phase, la nouvelle technologie passe à la prévulgarisation. Si après la prévulgarisation la nouvelle technologie ne rencontre pas des problèmes ou critiques alors elle passe à la vulgarisation. C'est alors la promotion des actions de développement.

Il faut noter que ce schéma est un serpent qui se mort par la queue parce que le processus reprend à chaque fois.

3.1.5 Circuit idéal de communication

Les analyses faites à partir des informations collectées montrent que le circuit idéal de communication dans le processus de la mise au point et du transfert de technologies aux producteurs pourrait être celui représenté par la figure 6 cidessous.

Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche recherche-developpement : cas des
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Recherche Thématique

Recherche Développement

La prévulgarisation

Structure de Vulgarisation

Les paysans

Figure 6 : Circuit idéal de communication entre recherche agronomique, vulgarisation
et paysans par le biais de la prévulgarisation

La figure 6 est le circuit idéal de communication entre la recherche agronomique, vulgarisation et les paysans par le biais de la prévulgarisation.

La recherche agronomique regroupe la recherche thématique et la recherchedéveloppement. En effet, il y a une parfaite communication entre tous les compartiments. De la recherche agronomique en passant par les paysans, les développeurs à travers les structures de vulgarisation ; tous les acteurs du monde agricole sont en étroit rapport. Ce qui fait que la RD a connu des succès.

3.2 Acquis de la recherche-développement

De la revue documentaire et des entretiens avec les chercheurs et les techniciens, il ressort que l'approche recherche-développement a apporté beaucoup d'acquis dans le monde agricole. Nous pouvons citer :

· la mise en place des Comités de Concertation au niveau village ;

· la mise en place du Comité Régionale de Recherche et de Développement (CRRD) qui est une plate forme regroupant les producteurs, les chercheurs, les encadreurs du monde rural et les décideurs politiques pour des échanges

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sur les technologies mises au point par la recherche ainsi que sur les besoins de recherche exprimés par les producteurs.

· l'identification des besoins de recherche au niveau de chaque village;

· l'expression des besoins de recherche par les producteurs eux-mêmes;

· le test par les producteurs de technologies mises au point par la recherche ;

· la mise à disposition de la vulgarisation de technologies répondant réellement aux besoins des producteurs;

· l'appui aux producteurs dans l'application des technologies éprouvées ;

La figure 7 illustre le degré de satisfaction des producteurs par rapport aux technologies introduites par la RD. Tous les producteurs interviewés reconnaissent que les technologies recommandées par la R-D répondent à leurs besoins. Ceci s'explique par le fait que d'une part les besoins de recherche sont exprimés par les producteurs eux-mêmes et d'autre part les chercheurs des équipes RD et les techniciens de recherche associés connaissent bien les contraintes auxquelles sont confrontés les producteurs des différents milieux.

Producteurs Producteurs;

Non; 0; 0%

Producteurs;
Oui; 80; 100%

Oui Non

Figure 7 : Taux de satisfaction des producteurs par rapport aux techniques culturales recommandées par la RD

Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche recherche-developpement : cas des
sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et Eglime

3.3 Contraintes de l'approche recherche-développement

Les contraintes de la R-D sont de plusieurs ordres en sont résumés dans les axes suivants :

3.3.1 Les contraintes d'ordre général

· Difficultés des techniciens à organiser les paysans autour de la recherche ;

· Insuffisance de recherche fondamentale pour générer les nouvelles technologies en vue de répondre à l'évolution des contraintes ;

· Non fonctionnalité à un moment donné des CARDER (actuels CeRPA) empêchant le transfert des technologies mises au point par la recherchedéveloppement ;

· Insuffisance de fonds de recherche adéquats;

· Insuffisance de moyens de déplacement

· Insuffisance de personnes qualifiées ;

3.3.2 Les contraintes d'ordre technique

La figure 8 illustre la réaction des producteurs par rapport à la question de savoir si l'application des techniques culturales recommandées par la R-D est contraignante. La majorité des producteurs (82 %) éprouve des contraintes dans l'application des techniques culturales proposées. Ceci est dû selon eux au fait que l'adoption des technologies proposées par la R-D revient chère. Aussi affirment- ils que l'adoption desdites technologies nécessite que les groupes cibles possèdent des moyens (terre, intrants, mains d'oeuvre, capital, etc.). On note aussi une difficulté relative au respect des itinéraires techniques (dates de semis, modes de semis, dates de fumure, densités de semis, etc.).

Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche recherche-developpement : cas des
sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et Eglime

Producteurs

Oui Non

Producteu
rs; Non;
14; 18%

Producteu
rs; Oui; 66;
82%

Figure 8: Contraintes liées l'application des technologies proposées

Une autre contrainte de la RD souvent évoquée par les techniciens est l'acceptation par les producteurs des technologies proposées. La figure 9 montre que 62 % des techniciens interviewés affirment éprouver des difficultés à faire adopter les nouvelles technologies par les producteurs. Ceci s'explique par l'absence d'un accompagnement des producteurs dans l'application des technologies proposées, du faite que celles-ci sont souvent trop onéreuses par rapport aux pourvoir d'achat des producteurs.

Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche recherche-developpement : cas des
sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et Eglime

Techniciens

Oui Non

Technici ens; Non; 3; 38%

Technici
ens; Oui;
5; 62%

Figure 9: Appréciation des techniciens par rapport à l'application par les producteurs des technologies proposées

3.4 Fonctionnement de la RD

L'appréciation des producteurs et des techniciens sur le fonctionnement actuel de la RD est illustrée par les figures 10a et 10b. La totalité des techniciens (100 %) et la immense majorité des producteurs (93 %) affirment que la RD ne fonctionne plus comme par le passé. Quelques-unes des causes du disfonctionnement actuel constaté au niveau de la RD sont présentées par les figures 11a, 11b et 12. En effet, tous les techniciens affirment que les moyens matériels et financiers mis à la disposition de la RD sont insuffisants (figures 11a et 11b). En ce qui concerne le délai de mise à disposition desdits moyens, ils affirment également qu'il n'est pas adéquat (figure 12). Cette situation fait que les techniciens n'arrivent plus à organiser les producteurs autour de la recherche. Les activités préparatoires des Comités Régionaux de Recherche et de Développement notamment les séances d'identification et de priorisation des contraintes liées à la production agricole sont actuellement les principales sources de mobilisation des producteurs autour de la RD.

Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche recherche-developpement : cas des
sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et Eglime

Techniciens
Techniciens;

Oui; 0;
0%

Oui Non

Techni
ciens;
Non;

7;
100%

Producteurs

Produc
teurs;
Non;

74;
93%

Produc
teurs;
Oui; 6;

7%

Oui Non

Figure 13 : Appréciation des techniciens sur le fonctionnement des sites RD

Figure 12 : Appréciation des producteurs sur Fonctionnement actuel de la RD

Techniciens
Techniciens;

Oui; 0;
0%

Technic iens; Non; 7; 100%

Oui Non

Techniciens
Techniciens;

Oui; 0;
0%

Oui Non

Techni
ciens;
Non;

7;
100%

Figure 11a : Appréciation des Figure 10 : Appréciation des

techniciens sur les moyens matériels techniciens sur le Moyens

mis à disposition financiers

Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche recherche-developpement : cas des
sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et Eglime

Oui Non

Technici
ens;
Non; 7;

Teiteiciens ens;

Oui; 0;
0%

Figure 14 : Délai de mise à disposition des moyens

Il est intéressant de signaler la RD occupe une place prépondérante dans le dispositif de conception, de mise au point et de diffusion des technologies pour améliorer la productivité agricole. C'est ce qui justifie le fait que la situation de la RD depuis la réforme intervenue en 2005 soit largement déplorée par les producteurs. En effet, 92 % des producteurs souhaitent que les disfonctionnement de la RD soient corrigés.

Producteurs Producteu

rs; Non; 6;
8%

Producteu
rs; Oui; 74;
92%

Oui Non

Figure 15 : Avis des producteurs sur le retour à l'ancien fonctionnement de la RD

CONCLUSIONS ET SUGGESTIONS

CHAPITRE IV

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