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Blocage du processus de la démocratisation en rdcongo lors de la transition mobutienne (causes et effets)

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par Pappy Faddy MUAMBA KABUTAKAPUA
Université de Lubumbashi - Graduat 1998
  

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CHAPITRE PREMIER

1.0 : CADRE THEORIQUE

« Le savant doit d'abord définir ce dont il parle afin que l'on sache de quoi il parle » disait EMIL DURKEIM.

Le tableau conceptuel des données de notre travail s'article autour de trois concepts que nous nous faisons le devoir d'analyser d'abord à savoir : le blocage, le processus et la démocratisation ; deux sections se partageront ce premier chapitre : la première consistera en la définition des trois concepts de base ; la seconde traitera de la démocratie et des conceptions qui la déterminent.

SECTION I. DEFINITION DES CONCEPTS

I.I.1. BLOCAGE

Ce terme dérive du mot « bloc » qui signifie un tout compact solide. De bloc est venu le verbe « bloquer » le sens est : immobiliser, empêcher de bouger, fermer. Le blocage, le fait et l'effet de bloquer est donc l'impossibilité où l'on se trouve d'agir, de réagir dans une situation donnée parce qu'on est mis dans une position tel qu'on ne peut pas bouger.

Synonyme de fermeture, d'empêchement, le terme blocage prend lui un sens péjoratif, une connotation pour le moins négative. En effet, si l'on parle d'une porte fermée, c'est que cela sous-entend qu'il y a possibilité de l'ouvrir et cela à volonté. Mais la porte est bloquée dans la mesure où, par une défaillance technique, on ne sait plus l'ouvrir, elle se maintient fermée alors qu'on aimerait qu'elle s'ouvre et que l'on sorte du logis ou qu'on y entre.

Cas fréquent lors de la deuxième République, le blocage était une préoccupation politique des gouvernants, un moyen, une technique pour se faire entendre ou pour faire entendre leur « raison ». Il consistait à paralyser l'activité d'une journée en décrétant une « journée morte » une grève limitée ou non : en suspendant le comité d'une institution ou en le révoquant purement ou simplement pour le rendre inopérant, tirer profit de l'inactivité conséquente et pour éviter les désagréments éventuels qui résulteraient de son activité. Il n'y avait pas que les dirigeants et sa classe qui se prêtaient à ce jeu de blocage. Il faut reconnaitre aussi qu'en cautionnant les décisions que certains de leurs dirigeants arrêtaient, la masse populaire ou une de ses parties constituée en tendance participait à la réalisation du blocage et l'accentuait parfois. Une grève ne reste qu'un simple mot d'ordre si jamais la masse des travailleurs ne l'est observée. Il en va de la grève comme il en va des actes des désobéissances civiles : refus de payer l'impôt, refus d'accepter une coupure de billet de banque mise officiellement en service par le pouvoir public.

I.I.2. LE PROCESSUS

Le mot « processus » trouve sa signification à partir du champ sémantique que nous offre la famille des mots à laquelle il appartient. Le mot « processus » signifie une marche solennelle effectuée par un groupe de gens à l'occasion d'une fête religieuse ou d'une cérémonie quelconque à partir d'un point donné vers un autre, tous connus. La procession renferme donc l'idée de solennité et celle de programmation. Le concept procédé, qu'on retrouve dans la méthodologie des sciences, signifie quant à elle une technique d'approche, le chemin, la voie à suivre par le sujet pour saisir la réalité de l'objet dans le but de sa connaissance. Les procédés d'analyse, de synthèse ne se font pas n'importe comment il y a des règles auxquelles le scientiste doit se soumettre pour que la connaissance de l'objet qui l'intéresse soit objective ; de même qu'il y a des étapes par lesquelles il doit passer pour atteindre son but. « La procédure » signifie, la manière d'agir de traiter. Le terme processus comporte donc l'idée toujours présente dans chacun des mots suivants analysés précédemment. Il contient entre autre chose, l'idée d'une marche ; une marche en avant effectuée par une communauté de sujets dans un but bien défini. Cette marche est faite des étapes à parcourir c'est-à-dire, des stages qu'il faut atteindre avant d'arriver au but qu'on s'est fixé. Ce qui se réalise dans un processus n'y va pas d'un seul trait, d'une manière directe. De même qu'il y va de concert avec les règles de parcours qu'il faut observer pour ne pas s'égarer et se perdure aux contours des étapes. Aussi notamment, le processus de développement économique signifie, comme le notait ROSTOW4(*) que chaque nation doit passer par les étapes de la croissance économique qui sont au nombre de cinq :

1) la société traditionnelle ;

2) les conditions préalables du démarrage ;

3) le démarrage ;

4) le progrès vers la maturité ;

5) l'ère de la consommation.

C'est cette manière qui constitue la phase finale du processus, le point final vers lequel toutes les sociétés engagées dans l'économie du marché pointent leur regard et convergent leur pas ; le modèle à suivre, c'est le chemin emprunté par l'occident capitaliste. En sera-t-il de même pour le processus de démocratisation dans lequel le Zaïre s'était engagé à partir de la décision politique du Président MOBUTU le matin du 24 avril 1990 ?

I.I.3 : DEMOCRATISATION

Le terme « démocratisation » renferme le concept majeur de « démocratie » auquel on a réservé la deuxième section de notre premier chapitre. Cependant, le suffixe « sation » signifie « action de » une fois porté au terme démocratie, démocratisation signifie action de démocratiser, action de rendre démocratique. Cette signification porte pour elle seule le sens de toute une histoire. Car, on démocratise ce qui n'est pas démocratique ; on rend démocratique qui ne l'était plus pour si avoir jamais été ou pour avoir cessé de l'être. En ce qui concerne notre pays, cette décision de démocratisation, d'introduire la démocratie dans les institutions et dans la vie publique du pays a été prise par l'autorité suprême du pays après une longue consultation populaire qui l'a mené à travers les provinces ou directement, ladite autorité s'était adressée à la population pour qu'elle l'informe sur la manière de gouvernance souhaitée la meilleure au regard des bévues enregistrées lors du parcours antérieurs.

C'était donc un changement que cette décision apportait : il était question de quitter le stade non-démocratique qu'était la dictature pour s'engager vers la démocratie, au terme d'une marche ponctuée par des changements mineurs. Les points sur lesquels reposait cette démocratie étaient bien soulignés la libéralisation des partis politiques mettant fin au régime du parti unique de Mouvement Populaire de la Révolution (M.P.R.), l'instauration du multipartisme à trois y compris le M.P.R, la libéralisation des associations syndicales, ( pluralisme syndical qui devrait remplacer le monopole syndical de l'Union Nationale des Travailleurs du Zaïre ( U.N.T.Z) et l'organisation des élections à tous les niveaux à l'issue d'une période de transition de deux ans durant laquelle seront mises en place les institutions devant régir la troisième République Démocratique. Cela, nous mène à nous poser la question pour chercher à savoir ce qu'est la démocratie ?

SECTION II. DEMOCRATIE

1.2.1. DEFINITION ET HISTORIQUE

A. DEFINITION

Le terme « démocratie » prend son origine chez les grecs, et cela au 5ème siècle avant Jésus-Christ. Il est formé de deux mots :(dêmokratia, dêmos, « peuple » ; kratein, kratos « gouverner »), système politique dans lequel la souveraineté procède de l'ensemble des citoyens.

La démocratie, dont le principe fondateur « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » se retrouve par exemple dans la constitution française, est dite directe, lorsque le peuple est investi d'une responsabilité effective sur l'ensemble des décisions ayant trait à la collectivité, ou représentative, lorsque le peuple délègue librement le pouvoir de gouverner à des mandants. A la fois conçue comme une valeur, constitutive d'un objectif à atteindre (la liberté pour tous réaliser dans l'organisation collective), et comme une technique de gouvernement, la démocratie s'est incarnée dans de nombreux modèles et selon des formes différentes.

Littéralement disons en un mot que la démocratie est un pouvoir du peuple. Généralement, la démocratie est entendue comme une forme de gouvernement dans laquelle, le peuple est censé être l'instance souveraine de prise des décisions d'orientation et de contrôle de toute la société. Aussi, entend-on dire que la démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Mais, de ces considérations ressortent deux attitudes différentes, l'une négative et l'autre positive.

A.1. ATTITUDE NEGATIVE

Elle tient pour une large part au statut habituellement assigné à la masse, comme souche sociale inférieure. Considérée comme reposoir du vulgaire, la masse de frustre agit par passion et reste moins capable de conduire la destinée de tout un peuple. Il faut une unité de commandement, qui constitue l'autorité, et le reste des gouvernés ne peut que suivre les mesures des directives arrêtées.

Or, trop souvent la masse est aveugle. Il suffit qu'un orateur berce les passions de cette masse pour que tout le monde se laisse traîner derrière lui, quand bien même il le fait par « démagogie » ce qui dénote le peu de sérieux qui le caractérise.

Enfin, le privilège que la démocratie accorde à la discussion et à la liberté risque de plonger le peuple dans le chaos et le libertinage. Le dialogue comme l'a dit ANTOINE DE SAINT EXUPERI est source de malentendu. Or, PLATON disait qu'il faut, « préférer ce qui unit à ce qui divise ».

* 4 ROSTOW, (WALT W.), the stapes of economic growth. Les étapes de la croissance économique. Traduit par M.J. du ROURET, édition de seuil p. 56

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard