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De la TICAD III à  la TICAD IV: enjeux et mutations de la politique africaine de coopération du Japon

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par Patrick Roger Mbida
Université de yaoundé II  - Master professionnel 2011
  

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PARAGRAPHE 2 : REGARD SYNOPTIQUE SUR LES ACTIONS MARQUANTES DU JAPON DANS LE CADRE DE LA TICAD III EN AFRIQUE

La modification de la charte de l'APD en août 2003, a montré clairement la détermination du gouvernement nippon à agir, en indiquant que le « Japon va promouvoir la coopération Sud - Sud dans le partenariat avec les pays d'Asie et d'autres régions qui connaissent un développement plus avancé »151(*).  Parmi les initiatives qui retiennent régulièrement l'attention, l'on cite très souvent le nouveau riz pour l'Afrique (1) et les activités liées au secteur privé, aux technologies de l'information et de la communication, et même au programme des volontaires (2) et ses initiatives en matière de paix et sécurité (3)

a) Le nouveau riz pour l'Afrique ou le NERICA

Le NERICA (New Rice for Africa) ou nouveau riz pour l'Afrique, constitue un remarquable exemple de coopération entre l'Asie et l'Afrique. Il améliorerait les perspectives de sécurité alimentaire (MOFA, 2003). Cette nouvelle variété de riz associe la hardiesse des espèces de riz d'Afrique occidentale à la grande productivité du riz asiatique. Il a été mis au point par l'Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l'Ouest (ADRAO) et ses partenaires en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique du Nord et du Sud. Il a également reçu l'appui de nombreux donateurs en commençant par le gouvernement du Japon suivi du PNUD, la Banque Mondiale, la fondation Rockefeller, l'Agence Américaine pour le Développement international (USAID), la BAD, la FAO. Le NERICA a une teneur en protéine beaucoup plus élevée et résiste mieux aux mauvaises herbes, aux maladies et aux insectes nuisibles. Ce riz a un cycle de croissance plus court que les variétés de riz classiques (90 jours comparé à 130 à 150 jours pour les autres) et il offre un rendement supérieur d'au moins 50% sans utilisation d'engrais, et un rendement de 200% avec un faible apport en engrais. L'Initiative pour le Riz Africain (ARI) lancée en mars 2002, vise à accélérer la diffusion du NERICA dans l'ensemble de l'Afrique, en partant de sept pays pilotes d'Afrique de l'Ouest, à savoir le Bénin, la Guinée, le Mali, le Nigeria, le Togo, la Côte d'Ivoire, pour inclure des pays d'Afrique australe et de l'Est : Ethiopie, Madagascar, Malawi, Mozambique, Ouganda, Tanzanie et Zambie. Le cadre du secteur privé, les technologies de l'information et de la communication, le programme des volontaires font également parti des réalisations marquantes de la TICAD.

b) Le cadre du secteur privé, les technologies de l'information et de la communication, le programme des volontaires

Les forums d'affaires Asie-Afrique de Kuala Lumpur (Malaisie) en octobre 1999 et de Durban (Afrique du Sud) en juillet 2001, ont instauré des partenariats commerciaux et ont attiré un plus grand flux d'investissements étrangers directs et d'échanges commerciaux entre l'Asie et l'Afrique. Une série d'ateliers destinés à renforcer les compétences s'est tenue notamment à Harare (Zimbabwe) en juillet 1995 et à Abidjan (Côte d'Ivoire) en juillet 1996, axée sur des sujets clés tels que l'administration et le fonctionnement des entreprises. « Une stratégie visant à effacer les perceptions négatives que chaque région peut avoir de l'autre a été élaborée, afin d'instaurer la confiance et de multiplier les possibilités de conclure des affaires » (MOFA, 2003a). Le Conseil Afro Asiatique d'Affaires152(*) (African Business Council), sorte de chambre de commerce Afrique-Asie a vu le jour en mars 2005. C'est un instrument qui vise à faciliter l'accès aux marchés et à améliorer la croissance des petites et moyennes entreprises grâce aux échanges de pratiques commerciales nées de partenariats public-privé.

Une initiative de la TICAD en vue d'appuyer l'élaboration de politiques et le renforcement des capacités en matière de technologies de l'information et de la communication a été mise en place au Cameroun, au Nigeria, en Tanzanie et en Zambie. Des centres de création de réseaux, en coopération avec Cisco Systems, ont été établis dans plusieurs pays. Un régional visant à promouvoir l'échange d'informations commerciales entre l'Asie et l'Afrique a été crée au Bénin et il est prévu d'en étendre la portée.

Les volontaires de l'ONU (VNU) TICAD, bénévoles venant de toute l'Asie, travaillent dans de nombreux pays africains aux fins de transférer le savoir-faire technique dans le domaine de la gouvernance, du développement du secteur privé et du développement agricole. Au Kenya, par exemple, le Volontary Nurul Henda Chowdhuy du Bangladesh qui travaille en tant que spécialiste du micro financement soutenu par la TICAD, a aidé plus de 3000 personnes à lancer de modestes activités génératrices de revenus (JICA, 2005). Il reste cependant plausible que la TICAD soit une initiative importante en matière de diplomatie mais mineure en matière de développement.

c) Initiatives en matière de paix et sécurité

Dans ce domaine le Japon a entrepris de nombreuses actions. Spécifiquement, en 2004, il a supporté financièrement le processus DDR des ex combattants des milices rebelles et a par la même occasion apporté son assistance aux réfugiés soit de manière directe, soit par le biais des organisations multilatérales. Ceci afin de consolider la paix et d'assurer la sécurité humaine dans des pays conflictuels à l'instar de l'Angola, la Sierre Leone, la RDC, le Liberia. En plus le gouvernement japonais a accru substantiellement son soutient aux OMP des Nations Unies conduites dans différentes régions d'Afrique. Il a supporté à lui seul plus de 20% du cout financier de ces opérations.

Entre 2005 et 2007, le gouvernement japonais a déboursé près de 6.7 milliards de yen destinés à 14 pays africains post conflits incluant la RDC et le Soudan. Ces fonds étaient destinés à couvrir entre autre ; les charges liées au rapatriement des réfugiés, à la collecte des armes légères et de petits calibres, et à l'assistance électorale153(*)

Le Fonds du PNUD au Mozambique pour le déminage a bénéficié de l'appui de la TICAD en matière d'action anti-mines et d'aide aux victimes, et une aide semblable a été fournie à l'Angola pour le déminage, la démobilisation des combattants et la réinsertion des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays. 154(*)

Au terme de cette section il ressort que la doctrine qui sou tendait la politique africaine de coopération du Japon sous la TICAD III était essentiellement animée par des considérations solidaristes et humanitaires. C'est une coopération verticale où le Japon entend apporter son appui financier, logistique et humain en vue de relever l'humaine condition des populations africaines dans les domaines qui relèvent du social pour la plupart. C'est dans ce sens que l'on peut comprendre l'interrogation du premier Koizumi qui, dans sons allocution d'ouverture de la TICAD III, s'est demandé comment les peuples d'Afrique pouvaient-ils vivre sans crainte des menaces que représentent la pauvreté, les conflits et les maladies infectieuses sur leur vie et leur dignité humaine.

La TICAD IV restera t-elle fidèle à cette tradition humaniste qui semble être au fondement de la politique africaine de coopération du Japon ?

* 151 Voir le Site Internet du MOFA <www.mofa.go.jp/policy/oda/reform/revision0308.pdf>.

* 152 Son tout premier Président est le Camerounais Paul Fokam Kammogne. 

* 153 Sources : Diplomatic Bluebook 2005,2006

* 154 Source : www.mofa.go.jp

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci