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De la TICAD III à  la TICAD IV: enjeux et mutations de la politique africaine de coopération du Japon

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par Patrick Roger Mbida
Université de yaoundé II  - Master professionnel 2011
  

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PARAGRAPHE 2 : LE PLAIDOYER PRO DOMO COMME FIL D'ARIANE DE LA RHETORIQUE DIPLOMATIQUE NIPPONE.

Depuis 1992, l'Empire du Soleil-Levant s'est doté d'un argumentaire qui lui permet de conforter sa position de postulant naturel et sérieux,  en vue de l'adjonction de sièges nouveaux de membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU 

Premièrement, depuis la création des Nations Unies en 1945, la communauté internationale a fait l'objet de mutations considérables avec notamment la Guerre Froide et son issue, la décolonisation, l'intégration régionale et la mondialisation. Le nombre d'Etats membres de l'ONU est passé de 51 à 192. Au cours de ces 60 années, le cadre institutionnel notamment celui du Conseil de Sécurité est en principe resté le même. Pour le gouvernement nippon, la composition de cette instance internationale devrait refléter la réalité du 21ème siècle et non pas celle de 1945. Outre les PED d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine qui doivent être représentés de façon permanente, « des Etats membres qui souhaitent et sont capables d'endosser des responsabilités dans le maintien de la paix internationale et la sécurité doivent jouer un rôle à part entière dans la prise de décision du Conseil de Sécurité ». Tokyo demande depuis longtemps la suppression sur la Charte des Nations Unies, des mentions d' « ennemis » (appliqués à des pays qui furent les vaincus de la Seconde Guerre Mondiale, notamment le Japon et l'Allemagne), les qualifiant d' « anachroniques ».178(*)

Deuxièmement, la contribution dans le maintien de la paix et de la sécurité internationale. L'Empire du Soleil-Levant supporte un cinquième des coûts des OMP de l'ONU, et cela se vérifie aisément en Afrique. Il a déployé des troupes pour participer à ces opérations et cinq à celles humanitaires, prouvant à l'occasion qu'il accorde une grande importance à la construction de la paix et des nations en phase post-conflit. Il a aussi alloué 2.1 milliards de dollars US entre 2001 et 2003 pour les programmes et les agences spécialisées ; devenant ainsi le deuxième contributeur mondial. Dans le cadre africain sous la TICAD IV, le gouvernement japonais a mené un certain nombre d'initiatives probantes en matière de paix et sécurité conformément aux engagements pris dans le PAY. C'est ainsi que Le gouvernement du Japon a fourni une aide financière au Groupe des sages de l'UA, une composante de l'Architecture africaine de paix et de sécurité, qui aborde les conflits liés aux élections. Il appuie également le renforcement des capacités du Secrétariat de ce Groupe, qui se penche sur la problématique de l'impunité, la justice et la réconciliation nationale. Les aides dans les domaines « Aide humanitaire et à la reconstruction » et « Restauration et maintien de la sécurité » contribuent également à apporter les « Dividendes de la paix niveau des populations et à prévenir tout futur conflit. Dans les enceintes internationales, le Japon est un membre prééminent de la Commission de consolidation de la paix des Nations Unies et un participant actif aux groupes internationaux de contact sur la Somalie, la Guinée et Madagascar.

En matière de Rétablissement et maintien de la sécurité, le japon s'est investi dans la valorisation des capacités de maintien de la paix en Afrique. En 2008, le Japon a apporté un appui à cinq centres de formation pour le maintien de la paix (Égypte, Ghana, Kenya, Mali et Rwanda). En 2009, il a étendu son soutien à trois centres supplémentaires (Bénin, Nigéria et Afrique du Sud) par le canal du PNUD avec un financement hors APD de 18,5 millions de dollars couvrant les coûts de formation, la construction ou la réfection des bâtiments et des installations. Treize membres des Forces japonaises d'autodéfense (JSDF) et experts civils ont été envoyés à titre d'instructeurs ou personnes-ressources en Égypte, au Ghana et au Mali. En mars 2010, le nombre de stagiaires ayant reçu des cours de formation financés par le Japon dépasse 670. Le Japon a l'intention de continuer son assistance en la matière pour l'année fiscale 2010.179(*)

En ce qui concerne l'appui aux institutions somaliennes de sécurité (SSI) et à la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM), le Japon apporte un appui au renforcement des capacités de la Force de police somalienne par le biais du PNUD. En 2009, la communauté internationale a convenu de la nécessité d'apporter un soutien accru à l'AMISOM et aux SSI. Le Japon a dirigé les discussions au sein du groupe de contact et a décaissé 9 millions de dollars en 2009 en faveur du Fonds fiduciaire des Nations Unies en soutien à l'AMISOM et 10 millions de dollars au Fonds fiduciaire pour les SSI des Nations Unies en 2010.180(*)

Cette démarche du Japon corrobore la justesse de l'analyse du Pr Luc Sindjoun, selon laquelle « la mesure de la puissance est fondée sur la prise en considération des ressources de divers ordres qui permettent à un Etat d'avoir de chances sérieuses de faire triompher sa volonté ou alors qui lui confèrent une position de suprématie sur l'échiquier géopolitique »181(*). L'investissement du Japon dans le développement de l'Afrique ne peut ainsi que l'aider à renforcer une image d'acteur responsable à l'écoute des besoins de la communauté internationale à un moment où le pays cherche à normaliser son positionnement stratégique.

* 178 S.C Alima Zoa (2008), op.cit, p.135

* 179 Rapport d'activités annuel de la TICAD IV 2009, p 22

* 180 Idem

* 181 L.Sindjoun (2002) op.cit, p.157

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