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L'abstentionnisme électoral au mali depuis l'avènement du multipartisme en 1992.

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par Madou NIMAGA
Université Cheickh Anta DIOP de Dakar - DEA en Science politique 2006
  

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Deuxième Partie :

Les facteurs liés à la perception de la politique et à la faible insertion sociale.

« Qu'il s'intéresse beaucoup ou pas à la politique,

qu'il en parle volontiers ou jamais avec ses son entourage, qu'il aille voter ou qu'il reste chez lui le jour de l'élection, qu'il s'en remette à ses élus

ou qu'il soit prêt à descendre dans la rue pour exprimer ses opinions, l'électeurs à ses raisons ».

BOY D., MAYER N. (dir.), L'électeurs à ses raisons, Paris, P.S.P, p.11, 1997.

La perception de la vie politique par les citoyens détermine en général, leur intérêt ou désintérêt à l'égard de la chose politique.

Au Mali comme dans plusieurs pays, l'intérêt des citoyens pour la vie politique est généralement médiocre. Ce trait peut se vérifier surtout par le faible empressement du citoyen à s'engager dans les activités politiques, à s'informer de la politique ou à donner son avis en dehors des consultations électorales93(*).

Traditionnellement, les facteurs qui influent l'intérêt pour la politique sont d'ordre culturel et social et dans une moindre mesure démographique94(*). Les travaux de Pierre Bourdieu (La distinction critique social du jugement, 1979, Paris, Minuit) et de Daniel GAXIE (Le cens caché, Paris 1978, seuil) soulignent le caractère socialement déterminé de la « compétence politique », entendue comme le sentiment d'être « socialement reconnu comme habilité à s'occuper des affaires publiques, à donner son opinion à leur propos et même à en modifier le cours » (BOURDIEU, 1979, P. 466). Elle refléterait principalement les inégalités entre les classes et les sexes, variant en raison inverse du capital économique et culturel.

Cette faible insertion sociale est beaucoup plus accrue dans les pays sous développés comme le notre où l'écart est assez considérable entre une minorité de la population plus nantie et la plus large partie, frappée par la précarité et l'analphabétisme.

Ainsi, dans cette deuxième partie, nous étudierons dans deux chapitres distincts, les facteurs liés à la perception de la politique dans l'imaginaire collectif, ensuite les facteurs liés à la faible insertion sociale.

CHAPITRE I : La représentation de la politique dans l'imaginaire collectif.

Dans l'analyse des comportements électoraux, la prise en compte de la culture politique des acteurs constitue une étape incontournable pour toute étude sociologique. L'abstention volontaire est un choix politique derrière lequel se trouvent des motivations qui découlent généralement de la culture politique de son auteur. Il s'agit ici pour nous de voir, quelles corrélations existe-t-il entre la culture politique des citoyens et leur comportement électoral. Il s'agit aussi de savoir comment cette perception influence leur participation électorale ?

Pour bien élucider ces interrogations, il convient de remonter à l'histoire politique du Mali qui a été caractérisée par près de trois décennies d'immobilisme politique, de répression, de pensée unique qui ont contribué à la détérioration de l'image de la politique (Section I) qui découle d'une certaine insuffisance de culture démocratique (Section II).

SECTION I : La réputation de la politique.

Pour la plupart des citoyens, la politique évoque le royaume des combinaisons et des compromissions, un monde où l'intérêt partisan l'emporte sur toute considération de liberté, de morale ou d'honnêteté. Les bagarres observées lors des réunions publiques sinon dans l'enceinte des assemblées, les confirment dans l'idée que la vie publique est le domaine des truquages et des coups bas.

Cette mauvaise image de la politique est surtout enfoncée par une certaine presse à des fins partisanes ou tout simplement commerciale dans les commentaires qu'elles font de l'actualité ou des scandales politiques. Les hommes politiques sont traînés par la satire dans la boue à tort ou à raison.

Pour mieux appréhender l'impact de la mauvaise réputation de la politique sur l'engagement politique des citoyens, nous allons étudier la généralisation de la corruption électorale (paragraphe 1) avant d'aborder avec d'autres comportements peu catholiques de certains hommes politiques comme les traditionnelles contestations électorales (paragraphe 2), voire le recours à la violence politique comme mode de règlement politique (paragraphe 3).

* 93 MEYNAUD (J) et LANCELOT (A), La participation politique des français, PUF, Q.s.j, 1961, P17.

* 94 BOY (D) et MAYER (N.), L'électeur à ses raisons, Paris, PSP, 1997, P27 - 28.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand