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La politique étrangère du Congo-Brazzaville(1997-2007) : jeux et enjeux d'une realpolitik

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par Sylvie Lembe
Institut des Relations internationales du Cameroun - Master II 0000
  

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IX. Hypothèses

Une hypothèse est une « proposition de réponse à la question posée »49(*). Celle-ci pouvant être confirmée ou infirmée au terme de l'analyse des faits sur lesquels le chercheur a focalisé toute son attention. Pour Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt, l'organisation d'une recherche autour d'hypothèses de travail constitue « le meilleur moyen de la mener avec ordre et rigueur (...), un travail ne peut être considéré comme une véritable recherche s'il ne se structure autour d'une ou de plusieurs hypothèses50(*) ».

Gordon Mace et François Petry quant à eux, la conçoivent comme « un pont entre les deux grandes parties de la recherche et forment la pierre angulaire de tout travail de recherche »51(*).

Les hypothèses qui guident cette étude entendent relever que :

1. Les orientations majeures de la politique étrangère du Congo post-guerres sont dictées par la realpolitik et ne sont pas neutres. Elles cachent des enjeux géopolitiques et stratégiques.

2. Elles sont pourvues de motivations profondes qui doivent répondre à des besoins régulateurs : crédibilité, reconnaissance, réhabilitation, visibilité et repositionnement internationaux du Congo.

3. Cette stratégie de la realpolitik a permis au Congo de se repositionner avantageusement tant sur la scène internationale qu'africaine.

X. Grilles théoriques

Il s'agit d'un ensemble de modèles paradigmatiques favorisant le classement des « faits sociaux internationalisés » dans un registre théorique bien précis.

Ainsi le recours aux grilles théoriques aura pour objectif principal l'identification des éléments déterminant la conduite des acteurs congolais en matière de politique étrangère. Nous ferons appel pour cela à des grilles complémentaires : le réalisme, la géopolitique en tant qu'outil d'analyse, le constructivisme et le linkage politic theory.

La grille d'analyse réaliste s'impose ici comme point de départ pour tenter de comprendre le comportement ou l'attitude des acteurs majeurs de la scène politique congolaise.

Inspirée de Thucydide, Machiavel, Hobbes Clausewitz, la théorie réaliste est remise au goût du jour par des penseurs contemporains tels Morgenthau52(*), Aron53(*), Waltz54(*), Kissinger55(*) etc.

Tous postulent que l'Etat est sinon le seul, tout au moins, l'acteur majeur de la politique internationale. La protection et la promotion de l'intérêt national constituent la finalité première de l'action menée à l'extérieur de leurs frontières.

Toutefois, et à en croire Marcel Merle «  chaque pays a ses propres préoccupations en politique étrangère, en fonction de sa taille, de sa puissance, de sa position géographique mais aussi, de sa tradition historique »56(*).

Un autre postulat de la doctrine réaliste est celle de la rationalité de l'acteur étatique : «  Ses décisions de politique étrangère correspondent au rapport coût/bénéfice le plus satisfaisant, compte tenu du champ des possibles ». Aussi, certaines approches telle la théorie des jeux, estiment-elles que l'action des Etats est non seulement explicable, mais également prévisible. Selon John Harsanyi57(*), le jeu ne fait sens que dans un contexte de rationalité mutuelle. L'acteur agit ou réagit en tenant compte de ses objectifs, avec la quasi-certitude que son vis-à-vis agira lui-même compte tenu de ses propres intérêts.

Notre travail s'appuie largement sur ces postulats réalistes. En effet, l'Etat y occupe une place de choix. Il concerne directement le problème de l'intérêt national, exprimé ici en terme de crédibilité, de visibilité, de légitimité et de repositionnement internationaux pour le Congo post-guerres civiles.

En nous servant de cette théorie comme principal outil d'analyse, on espère pouvoir comprendre l'attitude des acteurs de la politique étrangère congolaise et à en expliquer les motivations profondes des choix effectués. Et, dans un monde où les regroupements régionaux et sous-régionaux sont définitivement entrés dans le champ politique, il serait opportun d'apprécier la démarche, la contribution congolaise dans les processus d'une Afrique économiquement intégrée.

Notre travail consistant à étudier la politique étrangère d'un Etat, donc l'action, le comportement destiné pour la partie située en dehors de ses frontières, qui tient compte de sa situation géographique et des ressources dont ils dispose, nous conduit inévitablement à convoquer l'approche géopolitique afin de tenter de comprendre le sens, les significations, la finalité des décisions prises et de l'action menée par les principaux décideurs congolais.

La théorie constructiviste et celle du Linkage politics s'avèrent ici incontournables. Le constructivisme, parce qu'il est une façon d' « étudier les relations internationales comme des relations sociales »58(*), à partir de l'hypothèse « des êtres humains comme des êtres sociaux »59(*), mettant l'accent sur le « contexte social, l'intersubjectivité60(*) » et la nature constructive des règles et des normes. Le postulat majeur du Constructivisme est que tout est construit par rapport à l'autre, à partir « des perceptions et de l'identité de l'autre »61(*).

Dans cette perspective, les nouvelles orientations de la politique étrangère du Congo sont des construits sociaux élaborés à partir des perceptions que les autres Etats ont établis à son égard.

La théorie du Linkage politics a toute sa place dans l'analyse de la politique étrangère du Congo qui n'est autre chose que le reflet de la politique interne.

Mise au point par James Rosenau, la théorie du Linkage politics postule l'articulation des systèmes nationaux et internationaux, l'interdépendance entre politique intérieure et pratique internationale, la co-pénétration des domaines traditionnellement distincts des « affaires du dehors » et des « affaires du dedans », la confusion, l'insécabilité de l' « externe » et de l' «interne »62(*).

* 49 Madeleine Grawitz, Méthodes des sciences sociales, Paris, 11è éd., Dalloz, 2001, p. 398.

* 50 Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, 1995, p. 118.

* 51Gordon Mace et François Petry, Guide d'élaboration d'un projet de sciences sociales, Québec, Presses de l'Université de Laval, 2000, p. 47.

* 52 Hans Morgenthau, Politics among nations. The struggle for power and peace, New York, Knopf, 1978.

* 53 Raymond Aron Paix et guerre entre les Nations, op.cit.,p. 42.

* 54 Kenneth Waltz, Theory of international Politics, Addison -Wesley, 1999.

* 55Henry Kissinger, Diplomatie, Paris, Fayard, 1996.

* 56 Marcel Merle, La politique étrangère, op.cit., p.24.

* 57 John Harsanyi, « Game Theory and the analysis of international conflicts », in Rosenau, « International politics and Foreign Policy », New York, the free press, 1969, p. 370.

* 58 Alex MacLeod, « L'approche constructiviste de la politique étrangère », in Frédéric Charillon (dir.), Politique étrangère. Nouveaux regards, op.cit, p.65-90.

* 59 Alex Macleod, ibid. p.72.

* 60 Ibid.

* 61 Ibid.

* 62 James Rosenau, Linkage politics. Essays on the convergence of national and international systems, New York, Fress press, 1999.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld