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La politique étrangère du Congo-Brazzaville(1997-2007) : jeux et enjeux d'une realpolitik

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par Sylvie Lembe
Institut des Relations internationales du Cameroun - Master II 0000
  

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A-Du silence de la communauté internationale...

Le consensus de la communauté internationale (à l'exception de la France) autour de la condamnation du nouveau gouvernement et de ses méthodes jugées non conformes à la gestion des Etats modernes ne s'est pas fait au lendemain de l'auto proclamation de Sassou Nguesso comme Chef de l'Etat congolais.

La position des Etats-Unis face a lui été bien ambiguë ; d'abord un silence, complice ? La question nous paraît légitime. Ensuite, une réaction, comme nous le montrerons au fur et à mesure dans cette partie.

Selon François-Xavier Verschave77(*), la vraie raison pour laquelle l'on n'a entendu aucune protestation contre la prise de pouvoir par Denis Sassou Nguesso serait en fait, un « deal » qui fut passé en automne 1996 (soit, un an avant le déclenchement des hostilités), entre les Etats-Unis et la France. « Deal » selon lequel, la France n'interviendrait pas au Zaïre et insisterait pour que les troupes de l'Organisation des Nations Unies (ONU) y arrivent tandis que les Etats-Unis laisseraient la France faire ce qu'elle veut au Congo Brazzaville. Cet observateur ajoute que vers Juillet 1997, un mois après le début des combats, un membre du Conseil National de Sécurité Américaine aurait confié à l'un des conseillers de Pascal Lissouba que Sassou Nguesso ayant beaucoup d'amis au Etats-Unis, l'emporterait sur la guerre du Congo. A la vérité, le Président élu avait été abandonné par ses alliés d'hier, et les Etats-Unis avaient par leur silence, magnifié leur soutien à Sassou Nguesso du moins, durant les deux premières années après son arrivée au pouvoir.

Quant à l'ONU, sa position reste très floue, et sujette à toutes les interrogations. Pour une structure dont l'une des missions fondamentales est de veiller au respect des droits de l'Homme et les préserver des horreurs de la guerre, son attitude est des plus difficiles à comprendre. Son Secrétaire général en exercice à l'époque, kofi Anan déclare : « il ne peut rien faire pour le Congo, le problème congolais c'est la France, membre permanent du Conseil de Sécurité avec droit de veto »78(*).

La France officielle, avait pour sa part, montré clairement son approbation au coup d'Etat, et à la prise de pouvoir effective par Sassou Nguesso. Cette déclaration du Président français Jacques Chirac à cet effet est très claire : « je me suis réjoui de l'intervention de l'Angola au Congo Brazzaville, pour la simple raison que ce pays était en train de s'effondrer dans la guerre civile (...) il y avait quelqu'un qui était capable de faire revenir l'ordre, c'était Denis Sassou Nguesso. Il lui fallait un soutien extérieur pour un certain nombre de raisons »79(*).

Serait-il naïf de croire à ces arguments de surface de la France officielle dans son appui à Sassou Nguesso ? Pour certains, la motivation véritable de ce soutien est que ce dernier est « le garant sûr des intérêts d'ElF au Congo »80(*).

Selon François-Xavier Verschave81(*), ce serait la compagnie pétrolière ELF qui verserait à Sassou Nguesso de quoi acheter des armes. Mais encore, entretiendrait-elle une situation d'instabilité au Congo qui lui aurait permis de revenir au pouvoir au moyen d'un coup d'Etat. Cette observation n'est pas dénuée de sens au regard de ce qui est justement arrivé au Congo en 1997.

En somme, l'on est en droit de conclure à une réaction pour le moins des plus timides de la Communauté internationale.  Les partenaires au développement du Congo sur place, principalement, la délégation de l'Union Européenne (U.E.), la représentation du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), se sont « efforcés »82(*) dans cet épais brouillard, de préserver autant et aussi longtemps que possible, l'image internationale du régime de transition de Sassou Nguesso.

Ainsi comme on peut le noter, la réaction des Etats très influents de la scène internationale et des acteurs non étatiques face au nouveau gouvernement est des plus discrètes. Mais au fil du temps, avec le renforcement de la « dictature et le retour des méthodes staliniennes »83(*) instaurées et imposées par le nouveau gouvernement, l'on assistera à une phase de disgrâces pour le Congo.

* 77 François-Xavier Verschave, ibid., p.18.

* 78 Kofi Anan cité par François-Xavier Verschave, Noir silence .Qui arrêtera la Françafrique, op.cit, p.29.

* 79Jacques Chirac cité par François-Xavier Verschave, ibid, p. 35.

* 80 Remy Bazenguissa-ganga, « Le Congo dans la tourmente » op.cit., p.16.

* 81François-Xavier Verschave, ibid.,p. 54.

* 82 François-Xavier Verschave, Noir silence. Qui arrêtera la Françafrique ? op.cit., p.54.

* 83 François-Xavier Verschave, Ibid., p.56.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon