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La politique étrangère du Congo-Brazzaville(1997-2007) : jeux et enjeux d'une realpolitik

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par Sylvie Lembe
Institut des Relations internationales du Cameroun - Master II 0000
  

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B ...à la tardive désapprobation de la Communauté internationale

L'Organisation de l'Unité Africaine (O.U.A.) avait été la première institution à désapprouver le coup d'Etat survenu au Congo le 5 juin 1997. Quant au reste des acteurs influents de la communauté internationale et des partenaires au développement du Congo, leur désapprobation face au Président auto-proclamé n'a été manifestée que bien tardivement. Les réactions de mécontentement sont venues de tous les Etats membres de l'U.E à l'exception de la France officielle, des Etats-Unis, des institutions financières internationales, dont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (F.M.I.). Les raisons profondes de ce retournement sont de deux ordres.

D'abord les Etats-Unis, qui se dressent contre le nouveau gouvernement après deux années d'observation, ils remarquent que les méthodes de Sassou Nguesso s'érigent contre les principes de la démocratie, valeurs chères qui, dans les faits se traduisent entre autres, par la sélection au terme d'élections, périodiques, transparentes honnêtes et justes, des représentants du peuple. Or, les méthodes du nouveau gouvernement congolais sont en totale rupture avec ces valeurs.

De plus, celui-ci est sans soutien populaire durant toute la période 1997 à 2002. D'où cette mise à l'écart par les Etats-Unis, qui considèrent que le Général a « guillotiné la démocratie congolaise »84(*).

La conséquence de ce qui apparaît visiblement comme une non reconnaissance désormais est que, les Etats Unis suspendent tout d'abord toutes leurs aides en faveur du Congo, tant que ses nouveaux dirigeants n'auraient pas restauré la démocratie qu'ils avaient « brûlée au pétrole ».

Dans cette logique de « sanctions », les Etats Unis interviennent auprès des institutions financières internationales et enjoignent formellement celles-ci de ne pas accorder un seul sou au Congo.

Les violences sont le second facteur explicatif de ce désaveu. En effet, les différentes milices parmi lesquelles, les Cobras du Général Sassou Nguesso se sont rendues coupables des exactions à l'encontre de certaines représentations diplomatiques, en particulier, le pillage des ambassades allemandes et américaines qui avaient largement affecté l'image du nouveau gouvernement. Les deux missions diplomatiques fermeront leurs portes, rompant par cette occasion les relations diplomatiques bilatérales avec le Congo.

Enfin, la présence des troupes angolaises au Congo, bien que cela ait été « normalisée » dans le cadre d'un accord de coopération militaire, constituait un obstacle à une reprise des relations diplomatiques entre les Etats -Unis et le Congo.

La Commission de l'U.E quant à elle, a marqué sa désapprobation au fait que la crise politique a été transformée en un conflit armé qui a  apporté un changement de gouvernement sans que le peuple congolais ait pu se prononcer dans des élections libres85(*).

La matérialisation de ce désaveu est la fin de toute aide financière au Congo durant plus de cinq années successives.

Ainsi, du silence, les 15 Etats membres de l'U.E. se rendent à l'évidence qu'en croyant coopérer à la restauration d'un Etat, ils travaillent en réalité pour des organisations de « délinquants  sans aveu »86(*).

Dès lors, le Congo est dans une période assez critique et, désormais, les relations qu'il entretient avec les autres acteurs du « Vaste monde » se gèlent davantage. Les nouvelles autorités congolaises sont face à un dilemme politique : organiser des élections libres et transparentes où la probabilité de perdre le pouvoir est des plus évidentes et ainsi répondre aux exigences des Etats Unis et autres défenseurs des valeurs démocratiques ou se maintenir dans l'illégitimité voire l'illégalité   en étant au banc de la Communauté internationale ?

* 84 Yitzhak Koula, La démocratie congolaise « brûlée » au pétrole  op. cit., p .42.

* 85François-Xavier Verschave, Noir silence. Qui arrêtera la Françafrique  op.cit., p.7.

* 86 François-Xavier Verschave, ibid.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon