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Etude comparative de l'influence de la fertilisation minérale et organique sur la productivité du cultivar à  baies allongées de lagenaria siceraria (molina) standl (cucurbitaceae)

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par Noufou Doudjo Ouattara
Abobo-Adjamé Abidjan (Côte d'Ivoire) - Maà®trise 2009
  

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INTRODUCTION

Le développement de l'agriculture des pays africains est axé sur les cultures de rentes (café, cacao, coton, etc.). Cette politique a eu pour conséquence la négligence des variétés traditionnelles et des plantes alimentaires mineures (Zoro Bi et al., 2003). C'est le cas des cucurbites appelées "Pistaches" en Côte d'Ivoire (Ndabalishye, 1995) et «Egusi» dans la plupart des autres pays de l'Afrique de l'Ouest (Enoch et al., 2006). En Côte d'Ivoire, le nom "Pistache" désigne au moins 5 espèces de la famille des Cucurbitaceae dont les plus répandues sont : Citrullus lanatus, Cucumeropsis mannii et Lagenaria siceraria (Zoro Bi et al., 2003). Leurs graines sont consommées en sauce par de nombreux peuples africains (Enoch et al., 2006). Aussi, les études ont montré que ces plantes constituent une importante source de protéines et de lipides (Loukou et al., 2007). Malgré leur importance, les pistaches ne font pas l'objet d'une promotion et courent le risque d'une érosion génétique. C'est pourquoi, le Groupe de Recherche sur les Cultures Mineures (GRCM) de l'UFR des Sciences de la Nature de l'Université d'Abobo-Adjamé a mis en place un projet de recherche sur les cucurbites. Ce projet vise le développement socio-économique des communautés rurales et la conservation des ressources génétiques de ces plantes en Côte d'Ivoire par l'amélioration des systèmes de productions agricoles et la promotion de la culture en milieu paysan. Parmi toutes les pistaches, Lagenaria siceraria est l'espèce qui possède les meilleures performances, en termes de production de graines (Enoch et al., 2006). Malheureusement, sa culture est mal connue et l'on assiste au fil des années à une baisse des rendements en fruits et en graines. En fait, les pistaches sont le plus souvent associées à d'autres cultures telles que le manioc, le maïs et l'igname. Dans ces systèmes traditionnels de culture le niveau de fertilisant apporté au sol est bas (Ayodele et al., 2006). Aussi, les cucurbites ne béneficient que de la fertilité naturelle du sol et éventuellment de petites quantités d'engrais appliqués pour l'augmentation de la production des autres cultures associées. Cette fertilité résiduelle est insuffisante pour satisfaire les besoins en nutriments des cucurbites (Ayodele et al., 2006). Une fertilisation adéquate s'avère donc indispensable pour optimiser les rendements de Lagenaria siceraria. En effet, l'emploi des fertisants a permis d'améliorer considérablement les rendements d'autres cultures telles que le manioc (Bakayoko et al., 2007), le soja (Yapi, 2003) et le sorgho (Zougmoré et al., 2003). L'apport des fertilisants organiques serait particulièrement profitable aux paysans car les cultures sont réalisées en milieu rural où l'accès aux engrais minéraux est prohibitif à cause du faible revenu des paysans. De plus, Lagenaria siceraria est cultivée à petite échelle par les femmes uniquement de sorte que la production ne peut amortir

les frais d'achat et de transport des engrais minéraux. Par ailleurs, les amendements organiques, notamment la fiente de poulet, ont permis d'améliorer la production d'une autre cucurbite, Cirullus lanatus (Dauda et al., 2009). Ainsi, dans les essais menés à la ferme expérimentale de l'Université d'Abobo-Adjamé, divers amendements organiques mais aussi l'engrais minéral sont empiriquement utilisés pour augmenter la production de Lagenaria siceraria. Cependant, très peu d'études visant à évaluer et à comparer l'effet de ces différents traitements ont été réalisées, rendant ainsi difficile toute recommandation à l'attention des agriculteurs quant au système de fertilisation de Lagenaria siceraria.

La présente étude vise deux objectifs:

1- évaluer et comparer l'effet de la déjection de porc, de la fiente de poulet et de l'engrais minéral (N-P-K) sur la croissance et la production du cultivar à baies allongées de Lagenaria siceraria.

2- prévoir le type de fertilisant (amendement organique ou engrais) à appliquer et planifier en fonction des stades de développement de ce cultivar.

Ce travail s'articulera autour de quatre parties. La 1ère partie aborde les généralités sur Lagenaria siceraria et sur la fertilisation. La 2ème partie traite du matériel et des méthodes utilisés dans la conduite des travaux. Les résultats obtenus sont discutés dans la 3ème partie. Enfin la 4ème partie est consacrée à la conclusion et aux perspectives.

1. GENERALITES

1.1. Systématique de Lagenaria siceraria

Lagenaria siceraria a été décrite pour la première fois sous le nom de Cucurbita siceraria. Par la suite, elle a fait l'objet d'une nomenclature riche et variée liée aux variations de forme selon les lieux de description et les époques (Achigan, 2002). Martin (1984) et Kpongor (2003) ont adopté la position systématique suivante :

Règne Végétal

Embranchement Spermaphytes

Sous-embranchement Angiospermes

Classe Dicotylédones

Ordre Cistales

Famille Cucurbitaceae

Sous-famille Cucurbitoïdeae

Tribu Benincasinae Ser

Sous-tribu Benincasinae (Ser.) Jeffrey

Genre Lagenaria

Espèce Lagenaria siceraria

1.2. Origine et distribution de Lagenaria siceraria

La culture de Lagenaria siceraria est ancienne. Des données archéologiques montrent que la plante a été utilisée en Egypte entre 3500 et 3300 ans avant Jésus-Christ (Kpongor, 2003). Elle serait originaire de l'Afrique du Sud-Est (Akoègninou et al., 2006). Sa dispersion s'est faite vers les autres continents par les courants marins. A l'intérieur des continents, elle a été dispersée dans les régions tropicales et subtropicales, grâce à la domestication (Decker-Walters et al., 2001).

Lagenaria siceraria est cultivée au Cameroun, mais surtout sur la côte du golfe de Guinée, principalement au Nigeria, au Bénin, au Togo, au Ghana, et en Côte d'Ivoire (Enoch et al., 2006).

1.3. Diversité morphologique de Lagenaria siceraria

L'espèce Lagenaria siceraria présente une très grande diversité morphologique. C'est ce qui explique la multiplicité d'usage dont l'espèce fait l'objet (Morimoto et al., 2006). Selon que les graines sont consommées ou non, il existe deux types de Lagenaria siceraria : le type pistache et le type calebasse. Le type calebasse est caractérisé par la nature dure de son

péricarpe. Ce type est utilisé, selon la forme et la taille du fruit, pour la fabrication de pipes, d'instruments de musique, d'ustensiles de cuisine et d'objets décoratif (Bisognin, 2002). Le type pistache est caractérisé par la fragilité de son péricarpe. En Côte d'Ivoire, deux cultivars de ce type ont été identifiés. Ces cultivars sont reconnaissables par la forme du fruit (allongée ou ronde). Par ailleurs, les graines issues du cultivar à fruits ronds sont caractérisées par la présence d'une calotte sur la partie distale (Figure 1a et 1b) alors que les graines produites par le cultivar à baies allongées n'en portent pas (Figure 1c et 1d).

c d

a b

Figure 1. Fruits et graines de Lagenaria siceraria. a: fruit rond; b: graines avec calotte; c fruit allongé; d: graines sans calotte (source: Zoro Bi et al., 2006)

1.4. Importance socio-économique des pistaches en Côte d'Ivoire

Quoique sa culture soit plus accentuée à l'Est, des investigations sur les marchés d'Abidjan, en région Sud, ont montré que Lagenaria siceraria vient en second rang, en termes d'abondance des graines après Citrullus lanatus (Zoro Bi et al., 2006). La principale importance de Lagenaria siceraria de type pistache est son usage alimentaire. En effet, les amandes extraites de ses graines décortiquées sont consommées en sauce. La consommation des pistaches est plus abondante dans les sociétés africaines traditionnelles. Chez les Akan, pendant les grandes périodes de réjouissances (nouvel an, mariage, naissance et cérémonies réligieuses), c'est la sauce de pistache qui est servie aux hôtes de marque (Zoro Bi et al., 2003). Comme toutes les autres pistaches, Lagenaria siceraria est riche en lipides et en protéines. En effet, les pistaches contiennent 31,1 à 33,3 % de protéines et 40 à 46 % de matières grasses (Badifu et Ogunsua, 1991). Les graines de Lagenaria siceraria nettoyées et séchées se vendaient, en 2003, à un prix moyen de 1500 F CFA (2,29 euros) le kilogramme en Côte d'Ivoire (Zoro Bi et al., 2003). Par ailleurs, les études menées par Martin (1984) ont révélé que l'huile des pistaches est extractible. Ce chercheur a aussi mentionné que cette huile a une grande valeur nutritive du fait de sa richesse en acides gras insaturés. La production des pistaches peut donc constituer une activité génératrice de revenus en même temps qu'elle couvre les besoins alimentaires immédiats de la famille (Enoch et al., 2006).

1. 5. Botanique et biologie de la reproduction

Lagenaria siceraria est une plante annuelle, monoïque, à tige rampante munie de vrilles. Les fruits sont des baies de forme et de dimension variables. Les graines sont solidement incrustées dans le fruit et ne peuvent être extraites qu'après décomposition de celui-ci. Le nombre de fruits par plante varie de 2 à 15 (Achigan, 2002). Le nombre de graines par fruit varie de 200 à 300 (Anzara, 2007). Lagenaria siceraria se reproduit uniquement par graines. Les plantules émergent 6 jours après le semis et les plantes fleurissent un mois plus tard (Zoro Bi et al., 2003). Les fleurs, de couleur blanche, naissent à l'aisselle des feuilles. Elles s'ouvrent au crépuscule et la pollinisation est assurée par les insectes qui seraient des papillons nocturnes (Kouamé, 2003). Les fleurs mâles, plus nombreuses, portées par de longs pédoncules, apparaissent en premier, avec un décalage de 7 jours au maximum avant les fleurs femelles (Enoch et al., 2006). L'androcée est composé de trois étamines soudées par les anthères. Celles-ci sont en forme de filaments regroupées au centre de la fleur. La déhiscence des anthères a lieu peu de temps avant l'épanouissement total de la fleur.

Les fleurs femelles, en nombre réduit, sont portées par des pédoncules plus courts. Cependant, leur nombre augmente de la base vers le sommet de la tige principale. La fleur femelle a un ovaire infère dont la forme permet de prédire celle du futur fruit. En outre, le développement du fruit qui commence immédiatement après la fécondation, dure 3 semaines (Zoro Bi et al., 2003).

1.6. Ecologie

Les origines subtropicale et tropicale des pistaches leur confèrent des exigences en température et éclairement élevées. Ces paramètres climatiques affectent la capacité naturelle à croître, à fleurir et à fructifier (Chaux & Foury, 1994). En Côte d'Ivoire, la culture de Lagenaria siceraria se fait sur les espaces laissés après la récolte de l'igname et en association avec le maïs ou le manioc (Zoro Bi et al., 2003). Comme toutes les Cucurbitaceae, Lagenaria siceraria utilise de grandes quantités de N dans la phase végétative de son développement (Cabrera, 2003). Une insuffisance de N entraîne une mauvaise croissance, le jaunissement des feuilles âgées et réduit la production. Les cucurbites ont également besoin de P surtout pendant la période de floraison. De grandes quantités de Ca et de K sont aussi consommées par ces plantes (Cabrera, 2003). La recommandation générale des doses de N-PK à appliquer est de 200 à 300 Kg/ha. Le pH du sol doit être compris entre 6,5 et 6,8 (Grassbaugh et al., 2001).

1.7. Utilisation des fertilisants dans l'amélioration de la production des plantes cultivées

L'exportation des quantités importantes d'éléments fertilisants est l'une des causes de l'appauvrissement des sols et de la baisse des rendements des cultures. Si l'on veut obtenir des rendements élevés pour les cultures, il apparaît nécessaire d'apporter au sol des éléments fertilisants. Mais il est bien de savoir quand, sous quelle forme et quelle quantité il faut apporter les éléments fertilisants (Soltner, 2003). La fumure minérale (engrais) a été longtemps considérée comme la première solution à cette préoccupation. Son usage est, certes, bénéfique car il augmente la production des cultures, mais son effet polluant et son coût élevé entravent encore son utilisation par les petits agriculteurs (Bockman et al., 1990). La méthode alternative largement acceptée par les agriculteurs est l'utilisation des amendements organiques. Ce sont des substances qui, incorporées dans le sol, améliorent à la fois ses propriétés physiques, chimiques et biologiques (Soltner, 2003). Les amendements organiques peuvent être d'origine animale (les déchets notamment) ou végétale. Dans notre étude nous nous intéresserons aux amendements d'origine animale.

1.7.1. Fertilisation minérale et production des plantes cultivées

De nombreuses études menées sur diverses plantes montrent l'effet bénéfique de l'apport d'engrais minéral sur la croissance et la production de ces cultures, non sans mentionner certaines contraintes et limites. Olaniyi (2008) a signalé que chez Citrullus lanatus, la maturation du maximum de fruit peut être retardée de 11 jours si la disponibilité de N est limitée. Il a, en outre, noté que le rendement en graines de cette Cucurbitaceae a augmenté avec des doses croissantes de N jusqu'à 60 Kg /ha au délà de laquelle les baisses de rendements sont constatées. Avec P, ce chercheur a obtenu le rendement optimal de la plante à la dose de 17,6 Kg/ha. Par contre, Ayodele et al., (2006) ont obtenu le rendement optimal de Citrullus lanatus avec 20 Kg/ha de P. En En Côte d'Ivoire, Kra (2002) a révélé que de faibles doses de N stimulent la croissance de Vigna subterranea. Des résultats similaires sont obtenus par Kouakou (2001) sur le Niébé. Cependant, ces études indiquent que de fortes doses de cette fumure ont inhibé la croissance des plantes examinées. Par ailleurs, l'application de 50 Kg/ha de fumure azotée a entraîné une augmentation du poids sec total des graines de voandzou (Yapi, 2003). Selon Gaebewe (1999) et Gogbeu (2002), la production de cette même plante augmente avec les fumures potassiques et phosphatées. L'utilisation du NPK sur la pomme de terre au Rwanda, a permis d'obtenir 28,3 t/ha de tubercules contre 19,8 t/ha pour le témoin (Nyenbenda, 2005). Par contre, cette fumure n'a pas eu d'influence significative sur le rendement du manioc, au Nigeria, sur un alfisol de forêt aussi bien en grande qu'en petite saison pluvieuse (Agbaje & Akinlosotu, 2004). Ils ont attribué cette contre performance à la pluviométrie qui est donc un facteur déterminant dans la disponibilité et l'assimilation des nutriments par la plante. En effet, ces chercheurs ont mentionné que l'inefficacité du NPK à augmenter les rendements s'explique, en grande saison pluvieuse, par une abondance de pluie qui a influencé négativement la rétention des nutriments dans le sol ; et en petite saison pluvieuse, par une pluviométrie insuffisante et incapable à rendre disponible les nutriments. En Côte d'Ivoire, les études de Diby et al (2006) sur l'igname, menées en zones de savane et de forêt, ont montré que des deux variétés (Dioscorea alata et Dioscorea cayenensis-rotundata), l'apport de fumure minérale a augmenté de façon significative la production de tubercules frais seulement chez D. alata sur le site de savane. Des hypothèses de recherche en vue de comprendre les causes de cette variabilité de la réponse de l'igname à la fertilisation minérale ont été formulées et sont en phase d'essais (Diby et al., 2006).

1.7. 2. Fertilisation organique et production des plantes cultivées

La matière organique améliore la fertilité du sol en agissant sur les propriétés physico-chimiques et biologiques du sol (N'Dayegamiye et Côté, 1996). L'application des fumures organiques a contribué à augmenter les rendements de nombreuses plantes. En outre, cette fumure se révèle souvent plus efficace que la fertilisation minérale (Bockman et al., 1990; Soltner, 2003). Au Burkina Faso, les études menées par Zougmoré et al. (2003) ont montré que l'application du fumier permet d'obtenir des rendements de 900 à 1600 Kg/ha de sorgho soit 20 à 39 fois le rendement obtenu sans aucun amendement. Un essai comparatif de fertilisation sur une culture de canne à sucre, mené à la Réunion, a montré que les boues d'épuration et l'engrais minéral permettaient d'obtenir des rendements et une richesse en sucre de la canne égaux (Chabalier et al., 2006). Par contre, un essai comparant l'effet du lisier de bovin et celui de l'engrais sur la canne à sucre, conduit par ces chercheurs, a montré que les rendements des parcelles fertilisées avec le lisier sont inferieurs de 5 à 20 % à ceux des parcelles fertilisées avec l'engrais. Toutefois, ils ont constaté que la richesse en sucre des cannes des parcelles lisier est équivalente à celle des parcelles engrais. Une autre étude menée par N'Dayegamiye et Côté (1996) a montré que l'apport annuel de fumier seul à une faible dose permet à long terme d'atteindre les mêmes niveaux de production en maïs que la fertilisation minérale complète. Au Burundi, des doses croissantes de fumiers de fermes appliqués sur un sol ferralitique ont induit des rendements de plus en plus élevés du haricot, du maïs et du manioc (Rishirumuhirwa & Roose, 1998). Sur ce même type de sol en Côte d'Ivoire, la fumure de bovin a donné un rendement de 61 t/ha de tubercules de manioc contre 40 t/ha pour le témoin, 15 mois après plantation (Bakayoko et al., 2007). Au Cameroun, le fumier et le compost utilisés sur un sol ferrugineux lessivé, ont eu des effets comparables sur le rendement en grains du maïs. En effet, l'application de ces fumures organiques s'est traduite à des doses relativement élevées, par une augmentation sensible du rendement (Awono et al., 2002). En utilisant 35,75 t/ha de fumure organique, ces chercheurs ont obtenu le double de la production du témoin. Des études similaires menées au Burundi sur des sols acides, lessivés de texture argileuse ont permis de constater que les rendements du haricot et du maïs étaient multipliés 3 à 4 fois lorsque les doses de fumiers passaient de 3 à 9 t/ha (Rishirumuhirwa & Roose, 1999). Au Rwanda, le fumier de vache a donné 23,3 t/ha de pomme de terre contre 19,8 t/ha pour le témoin (Nyenbenda, 2005). Ouédraogo et al. (2001) ont obtenu, au Burkina Faso, sur des alfisols, des rendements de mil élevés avec le compost par rapport au témoin. Par contre, une chute de rendement du maïs a été observée par Awono et al. (2002) sur sol ferrugineux lessivé, au Cameroun, après application de 8t/ha de fumure

organique. Par ailleurs, Pieri (1981) a fait remarquer des effets dépressifs des fumures organiques mal décomposées sur les rendements de sorgho et de mil. Cependant, ces phénomènes qu'Awono et al. (2002) expliquent par une immobilisation de l'azote des fumures dans le sol, pendant l'année l'application, pourraient, selon ces auteurs, être suivis d'un effet résiduel important l'année suivante. Aussi, pour éviter les phénomènes d'effets dépressifs, les fertilisants organiques sont de plus en plus associés à la fumure minérale. En effet, la fumure organique associée à l'engrais minéral constitue une fertilisation pouvant assurer l'équilibre entre les apports et les besoins des plantes (Giller et al., 2002). En Côte d'Ivoire, la combinaison de la poudrette de parc (bouse sèche de bovin) à une faible dose d'engrais a eu un effet bénéfique sur la croissance des plants de palmier à huile en pépinière (Djeké, 2002). Les céréales également se prêtent bien à la fumure organo-minérale. En effet, au Burundi, le mélange du fumier à l'engrais NPK a donné 4 t/ha de grains de maïs contre 2 t/ha pour le fumier seul (Rishirumuhirwa1999).

Les amendements organiques d'origine animale se présentent sous forme sèche ou liquide selon la manière dont ils sont stockés. Leur teneur en éléments minéraux dépend de l'espèce animale, des aliments consommés par les animaux et des modalités de stockage des déchets (El Hassani & Persoons, 1994). Les déjections animales couramment utilisées pour la fertilisation sont les déchets de porcs, les fientes de poulet et la bouse de bovin.

1.7.2.1. Fientes de poulets

Plusieurs études ont montré l'effet bénéfique de la fiente ou litière de volaille sur la croissance et la production des plantes. Au Nigeria, l'application de doses croissantes de fiente de poulet a permis d'obtenir des nombres de fruits par plante tous aussi croissants sur Citrullus lanatus (Dauda et al., 2009). Au Cameroun, 6 mois après semis de Moringa oleifera (plante utilisée pour supplémenter l'alimentation des personnes séropositives), la fiente de poule à la dose de 125g/plante a induit une croissance maximale, comparée à la croissance induite par le NPK et l'association fientes-NPK (Pamo et al., 2002). En Côte d'Ivoire, La litière de volaille a entraîné une floraison rapide et une augmentation de la production en graines de Vigna subterranea (Kouakou, 2002). Aussi, les travaux de Bakayoko et al. (2007) ont montré que 15 mois après plantation, la litière de volaille a permis d'obtenir une augmentation des rendements moyens de 4 variétés de manioc sur un sol ferralitique sableux moyennement désaturé. En effet, ils ont obtenu 63 t/ha de tubercules contre 40 t/ha pour le témoin. En outre, le rendement de la litière de volaille était plus élevé que celui obtenu avec

une autre fumure organique (la bouse de bovin) utilisée dans les mêmes conditions expérimentales. Par ailleurs, ces chercheurs ont constaté que la fumure de volaille influençait l'apparition des symptômes du Virus Africain de la Mosaïque du Manioc. Une autre étude, menée à la Réunion et comparant l'influence de la fiente de poule séchée et celle de l'engrais, a montré que le poids moyen des salades varie peu selon le mode de fertilisation. Cependant, les parcelles fertilisées avec la fiente de poule ont donné des salades de meilleure qualité, c'est-à-dire mieux pommées (Chabalier et al., 2006).

1.7.2.2. Déchets de porcs

Tout comme la fiente de volaille, les essais de fertilisation menés avec la déjection porcine ont donné des résultats satisfaisants. En Côte d'Ivoire, Yapi (2003) a montré le rôle bénéfique de la déjection porcine sur la croissance et la productivité du soja. En effet, ce chercheur a observé une augmentation de la productivité de 326 % du soja par application de cet amendement. L'utilisation du fumier de porc au Rwanda, a entrainé un accroissement de la production de la pomme de terre. En effet, ce traitement a induit un rendement de 29,2 t/ha de tubercules contre 19,8, 23,3 et 28,3 t/ha pour le témoin, le fumier de vache et le NPK, respectivement (Nyenbenda, 2005). Une autre étude, sur la pomme de terre, menée au Canada a montré que l'utilisation de la fraction de lisier de porc donnait une croissance de 29 à 38 % supérieure à celle du témoin minéral tandis que le traitement mixte (combinaison des 2) montrait un gain de 14 %. Le bon développement des plantes s'est traduit par de hauts rendements allant de 39 à 44 t/ha similaires à celui du traitement minéral (Landry et al., 2000).

Les engrais et les amendements organiques et même leur association permettent d'accroître les productions végétales. Cependant la pertinence de la détermination d'un apport doit être basée sur un diagnostic du climat et du sol. Il est en particulier important d'identifier les besoins des cultures en éléments nutritifs (Awono et al., 2002). Cette information est nécessaire pour des recommandations judicieuses de fertilisation. Malheureusement dans le cas des cucurbites africaines et de Lagenaria siceraria en particulier, les recommandations de fertilisation sont parcellaires. En effet, exceptée Citrullus lanatus au Nigeria, les recommandations rencontrées dans la littérature sont trop générales et proviennent souvent d'autres continents (Grassbaugh et al., 2001, Bastas, 2003).

Tableau 1. Caractères morphologiques et physico-chimique du site d'étude.

Profondeur cm

horizon

description

Granulométrie10-2 %

Matière organique 10-3 %

Complexe absorbant mé %

0-4

A11

Brun gris, 10 YR 3/2 (humide) sableux

grossier

argile

limon

sable

Mo

C

N

C/N

P

K

Ca

CE

pH

10

7,8

80,3

65,5

38

2,63

14,5

0,46

0,09

0,74

12,1

4,8

4-20

A12

Brun gris, 10 YR 3/3 (humide) sableux

grossier

12,2

5,6

81,7

13,3

7,85

0,79

9,9

0,2

0,03

0,17

4,69

5,9

2. SITE D'ETUDE

Les essais ont été conduits à la ferme expérimentale de l'Université d'AboboAdjamé à Abidjan (Côte d'Ivoire). L'Université d'Abobo-Adjamé est limitée au Nord par la commune d'Abobo et au Sud par celle d'Adjamé, à l'Ouest par la forêt du banco et à l'Est par la commune de Cocody. Le climat est de type tropical humide. C'est un climat chaud et particulièrement humide. En effet, La ville d'Abidjan est située entre 5°17' et 5°31' de latitude Nord et entre 3°45' et 4°31' de longitude Ouest. A l'instar de toute la région Sud de la Côte d'Ivoire, Abidjan est abondamment arrosée (en moyenne 2000 mm/an). Les précipitations sont réparties en deux saisons des pluies et deux saisons sèches. Les saisons sèches sont douces car elles sont tempérées par la brise de mer (Avit et al., 1999). La température varie peu tout au long de l'année (27° à 37°C en moyenne). Cette zone méridionale est le domaine de la forêt dense. Le site des essais est caractérisé par un sol profond et sableux à sablo- argileux localisés sur des plateaux et des pentes faibles (Perraud, 1971). Ses caractéristiques dans les 20 premiers cm sont résumées dans le tableau 1.

a b c

Figure 2. Différents types de fertilisants ; a : fiente de poulet, b : déjection de porc, c : engrais

N-P-K

3. MATERIEL ET METHODES

3.1. Matériel

3.1.1. Matériel biologique

Le matériel biologique utilisé est constitué de graines du cultivar à baies allongées de Lagenaria siceraria. Les graines de ce cultivar ne portent pas de calotte, contrairement au cultivar à baies rondes. Ces graines sont issues de la reproduction de l'accession NI 198 de la collection du laboratoire de Génétique de l'université d'Abobo-Adjamé.

3.1.2. Matériel fertilisant et technique

Le matériel fertilisant comprend deux types d'amendements organiques et un engrais minéral. Les amendements organiques utilisés sont la fiente de poulet (Figure 2a) et les déjections solides de porc (Figure 2b). Ces déchets proviennent des fermes porcines et avicoles de l'Université d'Abobo-Adjamé. Ils ont été mis en tas, puis séchés à la température ambiante. L'engrais utilisé est le N-P-K 10-18-18 détenu dans le commerce, dans les villes de la Côte d'Ivoire (Figure 2c).

Le matériel employé pour effectuer les différentes mesures est composé d'un pied à coulisse, des balances (Adventurer TM Ohaus de précision 1/1000 g) et d'un mètre-ruban. L'épandage des fertilisants dans le sol où l'essai a été conduit est réalisé à l'aide d'une houe.

21 m

2 m

3 m

2 m

3 m

33 m

1,5 m

1,5 m

Point de semis : Traitement déjection de porc Point de semis : Traitement fiente de poulet Point de semis : Traitement N-P-K

Figure 3. Plan de la parcelle expérimentale

3.2. Méthodes

3.2.1. Dispositif expérimental

Le dispositif expérimental est un bloc complètement randomisé, avec 3 répétitions constituées de parcelles élémentaires de 4 m × 8 m (Figure 3). Une répétition correspond à une parcelle élémentaire contenant 3 lignes de 5 plantes. Les parcelles élémentaires consécutives sont distantes de 3 m.

3.2.2. Epandage des fumures

Une étude préliminaire a permis d'estimer le rayon de la rhizosphère à 60 cm. Ainsipour chaque pied les fertilisants sont appliqués sur une surface circulaire de 1,131 m2, le point

de semis étant le centre de ce cercle. Les traitements sont attribués aux parcelles de manière aléatoire. 33 g de N-P-K 10-18-18 ont été épandus sur chaque surface devant recevoir ce traitement, soit 291,77 Kg/ha (Grassbaugh et al., 2001). Pour la fiente de poulet et la déjection de porc, 2,5 kg de matières sèches ont été apportés correspondant à 22,104 t /ha soit 22104 Kg/ha de matières fertilisantes (Yapi, 2003; Chabalier et al., 2006). Les fertilisants sont déposés sur la surface déterminée, puis mélangés à l'aide d'une houe à une profondeur de 10 à 15 cm. L'épandage a été fait le même jour pour tous les fertilisants avant semis.

3.2.3. Semis

Le semis a eu lieu en Août 2007. Les graines ont été semées en lignes séparées par 2 m. Les points de semis sur les lignes ont été distants de 2 m, soit 15 pieds par parcelle élémentaire. Cette densité a été choisie pour tenir compte du caractère rampant des tiges de Lagenaria siceraria. Le semis a été effectué le même jour pour tous les traitements, à raison de 3 graines par poquet, enfouies à 2 à 3 cm de profondeur. Après levée (15 jours après semis), les plantules ont été démariées et seule la plantule la plus vigoureuse, au niveau de chaque point de semis, a été épargnée.

3.2.4. Collecte des données 3.2.4.1. Sur le terrain

Les données collectées ont porté sur tout le cycle de développement de la plante depuis la germination jusqu'à la maturité des fruits, ensuite, sur les baies et les graines, après la récolte. Les mesures ont été prises sur toutes les plantes, cependant, pour éviter de biaiser les résultats, seules les plantes restées vigoureuses jusqu'à la maturité des fruits ont été

considérées dans le traitement statistiques. Au total, 19 caractères sélectionnés parmi les descripteurs des cucurbites (PIC, 2004) auxquels il a été ajouté les rendements graines, calculés à partir des productions parcellaires, ont fait l'objet de cette étude. Les caractères étudiés, les méthodes de mesure et les tailles d'échantillons sont présentés dans le tableau 2.

Tableau 2. Caractères étudiés, méthodes de mesure et taille des échantillons

Caractères mesurés

Codes

Méthodes de mesure et taille d'échantillon

1

Temps d'apparition de la première vrille (j)

TAVr

Elle correspond au temps moyen nécessaire pour l'apparition de la première vrille. Le nombre de plantes échantillonnées est de 31 pour la déjection de porc, 35 pour la fiente de poulet et 19 pour le N-P-K.

2

Temps d'apparition de la première fleur mâle (j)

TAFm

C'est le temps moyen nécessaire pour

l'émission de la première fleur mâle. Le nombre de plantes échantillonnées est de 31 pour la déjection de porc, 35 pour la fiente de poulet et 19 pour le N-P-K.

3

Temps d'apparition de la
première fleur femelle (j)

TAFf

C'est le temps moyen nécessaire pour

l'émission de la première fleur femelle. Le nombre de plantes échantillonnées est de 31 pour la déjection de porc, 35 pour la fiente de poulet et 19 pour le N-P-K.

4

Envergure de la fleur mâle (cm)

EnFm

Elle correspond au diamètre d'ouverture des pétales des fleurs mâles. C'est la moyenne de 5 mesures par plante. Le nombre fleurs mesurées est de 155 pour la déjection de porc, 175 pour la fiente de poulet et 95 pour le N-P-K.

5

Envergure de la fleur femelle (cm)

EnFf

Elle correspond au diamètre d'ouverture des pétales des fleurs femelle. C'est la moyenne de 5 mesures par plante. Le nombre de fleurs mesurées est de 155 pour la déjection de porc, 175 pour la fiente de poulet et 95 pour le N-P-K.

6

Longueur du pédoncule floral mâle (cm)

LPFm

La longueur du pédoncule floral mâle est la distance entre le point d'insertion de la fleur mâle sur la tige et la base des sépales. Elle correspond à la moyenne de 5 mesures par plante. Le nombre de fleurs mesurées est de 155 pour la déjection de porc, 175 pour la fiente de poulet et 95 pour le N-P-K.

7

Longueur du pédoncule floral femelle (cm)

LPFf

La longueur du pédoncule floral femelle est la distance entre le point d'insertion de la fleur femelle sur la tige et la base des sépales. Elle correspond à la moyenne de 5 mesures par plante. Le nombre de fleurs mesurées est de 155 pour la déjection de porc, 175 pour la fiente de poulet et 95 pour le N-P-K.

8

Largeur du limbe (cm)

LaLi

La largeur du limbe est la distance entre les bords latéraux de la feuille. Elle est mesurée sur 5 feuilles par plante. Le nombre de limbes mesurés est de 155 pour la déjection de porc, 175 pour la fiente de poulet et 95 pour le N-P-K.

9

Longueur du Limbe (cm)

LoLi

La longueur du limbe est la distance entre le point d'insertion du limbe sur le pétiole et la pointe supérieure. Elle correspond à la moyenne de 5 mesures par plante. Le nombre de limbes mesurés est de 155 pour la déjection de porc, 175 pour la fiente de poulet et 95 pour le N-P-K.

10

Longueur de la plante (cm)

LoPl

C'est la longueur de la tige principale de la plante. Elle est mesurée sur chaque plante en fin de cycle. Le nombre de plantes échantillonnées est de 31 pour la déjection de porc, 35 pour la fiente de poulet et 19 pour le N-P-K.

11

Nombre de ramifications

NoRa

Le nombre de ramifications qui partent de la tige principale sur chaque plante. Le nombre de plantes échantionnées est de 31 pour la déjection de porc, 35 pour la fiente de poulet et 19 pour le N-P-K.

12

Longueur du pétiole (cm)

LoPe

La longueur du pétiole est déterminée sur 5 feuilles par plante. Le nombre de pétioles échantillonnés est de 155 pour la déjection de porc, 175 pour la fiente de poulet et 95 pour le N-P-K.

Tableau 2 (suite et fin)

13

Temps de maturation du premier fruit (j)

TMFr

Le temps moyen mis pour le jaunissement du pédoncule du premier fruit. Le nombre de plantes échantillonnées est de 31 pour la déjection de porc, 35 pour la fiente de poulet et 19 pour le N-P-K.

14

Nombre de fruits par plante

NFrP

Le nombre de fruits est déterminé en comptant l'ensemble des fruits matures quand le couvert végétal se dessèche. Le nombre de plantes échantionnées est de 31 pour la déjection de porc, 35 pour la fiente de poulet et 19 pour le N-P-K.

15

Poids du fruit (g)

PoFr

Le poids moyen des fruits récoltés sur chacune des plantes et pesés à l'aide d'une balance. Le nombre de fruits pesés varie de 1 à 7.

16

Nombre de graines par fruit

NGrF

Le nombre de graines est déterminé en comptant l'ensemble des graines issues d'un fruit. Le nombre de fruits pesés varie de 1 à 7.

17

Poids des graines par fruit (g)

PGrF

Le poids des graines issues de chaque fruit est déterminé à l'aide d'une balance (Adventuer TM, Ohauss), précision 1/1000 g.

18

Poids de 100 graines (g)

P100

Le poids de 100 graines à été déterminé en pesant pour chaque fruit par plante un lot de 100 graines à l'aide d'une balance.

19

Pourcentage du tégument (%)

PcTe

C'est le rapport 100 × (p1-p2)/p2.p1 poids des graines avec tégument, p2 poids des graines décortiquées.

3.2.4.2. Au laboratoire

Les travaux au laboratoire ont consisté à un dosage des bioéléments azote (N), phosphore (P) et potassium (K) à partir des feuilles. Au niveau de chaque traitement, des feuilles fraîches sont prélevées juste après la fructification des plantes. Ensuite, ces feuilles sont séchées et réduites en poudre. A partir de la poudre obtenue, les différents minéraux sont dosés. L'azote a été dosé à l'aide de la méthode de Kjeldahl tandis le phosphore et le potassium ont été dosés à l'aide de la spectrométrie de flamme (Margas, 2009).

3.2.5. Analyse des données

Pour chacun des 20 paramètres examinés sur le terrain ainsi que les données du diagnostic foliaire, une comparaison des moyennes entre les différents traitements a été faite à travers l'analyse de la variance (ANOVA). Lorsqu'une différence significative est observée entre les traitements pour un caractère, l'ANOVA est complétée par des comparaisons multiples par pairs en effectuant le test de la plus petite différence significative (ppds). Ce test permet d'identifier le traitement dont l'effet diffère significativement du ou des autres paramètres. Pour tous ces tests, le logiciel SAS (SAS, 1999) a été utilisé.

4. RESULTATS ET DISCUSSION

4.1. Résultats

Les valeurs moyennes des 20 paramètres végétatifs et agronomiques, ainsi que celles du diagnostic foliaire, examinés, sont présentées dans les tableaux 3 à 8.

4.1.1. Effet des fertilisants sur les paramètres végétatifs de Lagenaria siceraria 4.1.1.1. Effet des fertilisants sur le développement caulinaire

Les caractères agronomiques relatifs à la croissance et au développement de la tige de Lagenaria siceraria en fonction des traitements sont présentés dans le tableau 3. Il s'agit du temps d'apparition des vrilles (TAVr), de la longueur de la plante (LoPl) et du nombre de ramifications (NoRa).

Pour ces trois paramètres, il apparaît que les valeurs sont statistiquement différentes d'un traitement à l'autre. Cette différence est très hautement significative pour tous ces caractères (P < 0,001). Le test de comparaisons multiples (ppds) montre qu'avec la déjection de porc, les vrilles apparaissent rapidement (22,47 j après semis). Le TAVr est plus long avec le N-P-K (27,02 j après semis). Par contre, les plantes les plus longues portant beaucoup de ramifications sont obtenues avec la fiente de poulet.

Tableau 3 .Valeurs moyennes de trois caractères du développement de la tige de Lagenaria

siceraria en fonction des traitements et résultats des tests statistiques.

Caractères (1)

Paramètres

Traitements statistiques du test

 
 

Déjection de
porc

Fiente de poulet

N-P-K

F

P

TAVr (j)

22,47#177;2,59c

24,09#177;1,62b

27,02#177;3,61a

32,12

<0,001

LoPl (cm)

669,30#177;192,18b

792,84#177;197,43a

337,28#177;166,48c

68,88

<0,001

NoRa

2,29#177;1,41b

3,53#177;1,62a

1,35#177;1,25c

30,97

<0,001

(1) Pour chaque caractère, les valeurs portant les mêmes lettres sont statistiquement identiques au seuil de 5%. 4.1.1.2. Effet des fertilisants sur le développement foliaire

La longueur du limbe (LoLi), la largeur du limbe (LaLi) et la longueur du pétiole (LoPe) sont les mesures effectuées pour l'évaluation du développement foliaire. Les différentes valeurs obtenues sont consignées dans le tableau 4.

L'analyse statistique montre une différence très hautement significative entre les valeurs des trois paramètres, d'un traitement à l'autre (P < 0,001). Cependant, la comparaison deux à deux à l'aide du test de la ppds a permis de constater qu'au niveau de la longueur et de la largeur des feuilles, il n'y a pas eu de différence significative entre l'action de la fiente et celle de la déjection porcine. Pour ces deux paramètres, la différence a été due au N-P-K. En effet, sous ce traitement, les feuilles produites ont été moins longues et moins larges. En ce qui concerne le pétiole, sa longueur a été différente d'un traitement à l'autre. Les plus longs pétioles ont été obtenus avec la fiente de poulet et les plus courts avec le N-P-K.

Tableau 4. Valeurs moyennes de trois caractères du développement des feuilles de Lagenaria siceraria en fonction des traitements et résultats des tests statistiques.

Fiente de poulet N-P-K F P

Déjection de
porc

Caractères (1)

Paramètres

Traitements statistiques du test

15,88#177;10,57b 18,75#177;1,96b 14,39#177;1,52c

19,76#177;1,65a 25,89#177;2,53a 18,12 #177;2,26a

18,72#177;1,85a 25,06#177;15,37a 16,53#177;2,58b

LoLi (cm) LaLi (cm) LoPe (cm)

22,82 41,76 166,35

<0,001
<0,001
<0,001

(1) Pour chaque caractère, les valeurs portant les mêmes lettres sont statistiquement identiques au seuil de 5%. 4.1.1.3. Effet des fertilisants sur le développement floral

L'étude a porté sur le temps d'apparition de la première fleur mâle (TAFm), le temps d'apparition de la première fleur femelle (TAFf), l'envergure de la fleur mâle (EnFm), l'envergure de la fleur femelle (EnFf), la longueur du pédoncule floral mâle (LPFm) et la longueur du pédoncule floral femelle (LPFf). Les résultats sont consignés dans le tableau 5.

Une différence très hautement significative a été observée entre les valeurs des 6 paramètres d'un traitement à l'autre (P < 0,001). La comparaison deux à deux des valeurs à travers le test de la ppds montre deux tendances. Pour TAFf, EnFf, LPFf et TAFm, il apparaît que les valeurs diffèrent significativement d'un traitement à l'autre. La déjection de porc permet une apparition rapide des fleurs alors que l'apparition des fleurs est retardée avec le NP-K. La déjection de porc permet également d'obtenir des fleurs femelles de grandes envergures munies de longs pétioles. Par contre, pour EnFm et LPFm, la différence se situe au niveau du N-P-K. En effet, pour ces deux paramètres la ppds indique une égalité statistique entre les valeurs obtenues avec la déjection porcine et celles obtenues avec la fiente de poulet. Sous la déjection de porc et la fiente de poulet, les plantes portent des fleurs mâles de grande envergure tandis qu'avec le N-P-K, les fleurs mâles ont des petites envergures.

Tableau 5. Valeurs moyennes de six caractères du développement des fleurs de Lagenaria
siceraria
en fonction des traitements et résultats des tests statistiques.

Caractères (1)

 

Paramètres

Traitements statistiques du test

Déjection de
porc

Fiente de poulet N-P-K F P

TAFm (j)

39,84#177;2,71c

43,07#177;3,24b

45,24#177;4,80a

23,90

<0,001

TAFf (j)

47,22#177;5,31c

50,93#177;6,11b

58,53#177;7,40a

27,75

<0,001

EnFm (cm)

9,12#177;1,09a

9,24#177;0,83a

8,02#177;1,08b

92,55

<0,001

EnFf (cm)

7,68#177;0,95a

7,43#177;0,93b

6,87#177;0,71c

28,97

<0,001

LPFm (cm)

22,44#177;2,68a

22,25#177;2,20a

19,75#177;9,79b

13,95

<0,001

LPFf (cm)

7,82#177;1,02a

7,58#177;0,99b

6,65#177;0,63c

61,58

<0,001

(1) Pour chaque caractère, les valeurs portant les mêmes lettres sont statistiquement identiques au seuil de 5%. 4.1.2. Effet des fertilisants sur la production de Lagenaria siceraria

4.1.2.1. Effet des fertilisants sur la production en fruits

Les paramètres mesurés pour l'évaluation de la production en fruits sont le temps de maturation du premier fruit (TMFr), le nombre de fruits par plante (NFrP) et le poids des fruits (PoFr) comme l'indique le tableau 6.

Le tableau 6 montre que les valeurs ont été statistiquement différentes. Cette différence est très hautement significative pour les trois caractères (P < 0,001). La comparaison deux à deux, à travers le test de comparaisons multiples a permis de constater que toutes les valeurs diffèrent d'un traitement à l'autre. En effet, les plantes traitées avec la fiente de poulet produisent beaucoup plus de baies (2,35 baies). La plus faible production de fruits est observée chez les plantes traitées avec le N-P-K (0,42 baie). Par ailleurs, les baies les plus lourdes sont obtenues avec la fiente de poulet tandis que les baies de faible poids sont produites par les plantes traitées avec le N-P-K. La déjection de porc permet une maturation rapide des fruits (97 jours) alors que les fruits des plantes traitées avec la fiente de poulet et le N-P-K arrivent à maturité après 103 jours et 110 jours, respectivement.

Tableau 6.Valeurs moyennes de trois caractères de la production en fruits de Lagenaria siceraria en fonction des traitements et résultats des tests statistiques.

Paramètres

Traitements

Caractères (1) statistiques du test

 

Déjection de porc

Fiente de poulet

N-P-K

F

P

TMFr (j)

97,69#177;4,89a

103,88#177;5,20b

110,71#177;4,89c

38,83

<0,001

NFrP

1,35#177;1,32b

2,35#177;1,99a

0,42#177;0,5c

21,23

<0,001

PoFr (g)

1315,48#177;555,56b

1442,55#177;541,59a

877,14#177;445,30c

9,81

<0,001

(1) Pour chaque caractère, les valeurs portant les mêmes lettres sont statistiquement identiques au seuil de 5%. 4.1.2.2. Effet des fertilisants sur la production en graines

Le nombre de graines par fruit (NGrF), le poids des graines par fruit (PGrF), le poids de 100 graines (P100), le pourcentage de tégument (PcTe) et le rendement (RdHa) sont les paramètres mesurés pour évaluer la production en graines. Pour ces caractères, les différentes valeurs obtenues sont consignées dans le tableau 7.

Pour NGrF, PoGr et RdHa, une différence très hautement significative est observée entre les valeurs. L'application du test de la ppds a permis de constater que pour ces trois caractères les valeurs diffèrent d'un traitement à l'autre. La fiente de poulet permet d'obtenir beaucoup de graines par fruit avec un poids plus élevé et donc un meilleur rendement à l'hectare, tandis que les fruits provenant des parcelles traitées avec le N-P-K contiennent peu de graines. Par conséquent, le plus faible rendement est obtenu avec ce traitement. Par contre, pour P100 et PcTe, l'analyse statistique montre qu'il n'y a pas de différences significatives entre les valeurs obtenues au niveau des trois traitements.

Tableau 7.Valeurs moyennes de cinq caractères de la production en graines de Lagenaria
siceraria
en fonction des traitements et résultats des tests statistiques.

Paramètres

Traitements

Caractères (1) statistiques du test

 

Déjection de porc

Fiente de poulet

N-P-K

F

P

NGrF

267,51#177;75,72b

306,60#177;100,15a

184,6#177;80,69c

16,12

<0,001

PGrF (g)

49,84#177;21,93b

54,92#177;22,53a

30,67#177;19,35c

9,40

<0,001

P100 (g)

17,63#177;4,80a

18,17#177;4,50a

16,65#177;5,34a

0,84

0,4321

PcTe (%)

35,82#177;11,27a

38,45#177;11,57a

37,69#177;11,31a

0,92

0,3996

RdHa (Kg/ha)

131,606#177;127b

252,01#177;167,32a

25,22 #177;13,98c

46,45

0,001

(1) Pour chaque caractère, les valeurs portant les mêmes lettres sont statistiquement identiques au seuil de 5%. 4.1.3. Taux des bioéléments (N, P, K) dans les feuilles issues des différents traitements

Le diagnostic foliaire a permis de quantifier les taux de N, de P et K présentés dans le tableau 8.

Le tableau 8 montre que pour les taux de N et de P, il existe une différence très hautement significative entre les valeurs, d'un traitement à l'autre (P<0,001). La quantité de ces deux minéraux est plus élevée dans les feuilles issues des parcelles N-P-K que dans les feuilles issues des autres traitements. Le taux de N est plus élevé dans les feuilles issues de la déjection de porc que dans les feuilles provenant des plantes traitées avec la fiente de poulet. Par contre, le taux de P est plus élevé dans les feuilles issues de la fiente de poulet que dans celles issues de la déjection de porc. Pour le taux de K aucune différence significative n'est observée entre les différentes valeurs.

Tableau 8. Doses moyennes en pourcentage des trois minéraux majeurs dans les feuilles

issues des différents traitements et résultats des tests statistiques.

Paramètres statistiques

Minéraux (1) Traitements du test

 

Déjection de
porc

Fiente de poulet

N-P-K

F

P

N (%)

3,99#177;0,01 b

3,85#177;0,00 c

4,41#177;0,01 a

2073,55

< 0,001

P (%)

1,48#177;0,00 c

1,51#177;0,00 b

1,56#177;0,00 a

258,00

< 0,001

K (%)

0,265#177;0,00 a

0,270#177;0,00 a

0,280#177;0,00 a

13, 86

0,06

(1) Pour chaque minéral, les valeurs portant les mêmes lettres sont statistiquement identiques au seuil de 5%.

4.2. Discussion

La présente étude réalisée en milieu naturel, vise à identifier le meilleur fertilisant dans la logique de l'expérimentation et de la vulgarisation en milieu paysan. Il apparaît que la déjection de porc et la fiente de poulet ont la même influence sur la croissance des feuilles. Ces amendements permettent une augmentation significative de la surface foliaire. Mais, les valeurs de la longueur du limbe (LoLi) et de la largeur du limbe (LaLi) obtenues au niveau de ces deux traitements sont supérieures à celles obtenues avec le N-P-K. Cependant, quel que soit le traitement considéré, nos résultats sont supérieurs à ceux d'Anzara (2007) dont les mesures ont été effectuées selon le même protocole expérimental que le nôtre mais en culture sans fertilisants. En effet, ce dernier a rapporté que la longueur et la largeur du limbe sont respectivement de 12,05 cm et 13,19 cm, alors que dans notre étude, pour ces deux paramètres, les valeurs obtenues avec la déjection de porc sont de 18,72 cm et 25,06 cm, celles obtenues avec la fiente de poulet sont de 19,76 cm et 25,89 cm et celles obtenues avec le N-P-K sont de 15,88 cm et 18,7 cm, respectivement. Nos résultats s'expliquent par la teneur en N des amendements dont l'incorporation dans les différentes structures cellulaires telles que les bases azotées, les protéines de structures et les protéines enzymatiques est nécessaire à la mise en place des membranes ( Dauda et al., 2009; Kra, 2002). L'augmentation de la surface foliaire a été corréler positivement avec la production de graines, car les feuilles servent de réserves glucidiques pour les graines (Touré, 2007).

Les paramètres végétatifs mesurés en fin du cycle (LoPl, NoRa, LoPe), ont eu des valeurs plus élevées chez les plantes issues des parcelles fiente de poulet. Celle-ci permet d'obtenir les plus grandes plantes portant beaucoup de ramifications. Cela pourrait être justifié par la différence entre la vitesse de minéralisation de ces deux amendements. La fiente de poulet libère les minéraux progressivement, ce qui peut assurer leur disponibilité au moment du besoin effectif par la plante alors que la déjection de porc a une action intense mais fugace (Le Villio et al., 2001). Les besoins en nutriments des plantes fertilisées avec la fiente de poulet sont ainsi couverts durant tout le cycle de production, tandis que l'effet de la déjection porcine s'estompe avant même la fin de ce cycle. En effet, la minéralisation rapide de ce traitement peut entrainer l'infiltration des minéraux dans les horizons inférieurs du sol qui deviennent alors inaccessibles aux racines. Dans les systèmes de fertilisation, la fiente de poulet pourra être appliquée avant le semis et en une seule fois.

Les données phénologiques (TAVr, TAFm, TAFf, TMFr) révèlent que la déjection de porc
entraîne une réduction sensible du cycle de reproduction. Pour ce traitement, le temps moyen
pour la maturité des fruits est de 97 j contre 103 j pour la fiente de poulet et 110 j pour le N-

P-K. Nos résultats sont différents de ceux d'Anzara (2007), qui a trouvé 133 et 144 j pour les deux accessions qui faisaient l'objet de son étude. La réduction du cycle dans la présente étude pourrait s'expliquer par une conjugaison des effets liés à la décomposition rapide de la déjection porcine et à sa forte teneur en P. Aussi, les nutriments contenus dans cet amendement sont-ils assimilables par la plante dès leur application (Le Villio et al., 2001). Cette facilité d'utiliser les minéraux a certainement accéléré le processus de reproduction. En outre, selon El Hassani et Persoons (1994), le P est un facteur de précocité, car il raccourcit la durée du cycle végétatif et accélère la maturité des fruits. Or, la déjection de porc en contient de fortes quantités (Hamel et al., 2004). Etant donné qu'en Côte d'Ivoire, la petite saison des pluies est très courte et est suivie d'une grande saison sèche, les déchets de porc pourraient être recommandés pendant les cultures de la petite saison des pluies. En effet, cet apport peut permettre le déroulement d'une grande partie du cycle avant la sécheresse, de sorte à minimiser l'effet de cette dernière sur la production.

Une deuxième approche d'évaluation de l'effet des fertilisants sur Lagenaria siceraria est l'examen de la production en fruits, mais surtout en graines de la plante. Les fleurs étant les principaux organes de la biologie reproductive, leur développement influence considérablement la production. A ce niveau, la déjection de porc et la fiente ont eu le même effet sur la fleur mâle (EnFm, LPFm). Ces deux fertilisants ont permis d'obtenir des fleurs plus vigoureuses que le N-P-K. Concernant la fleur femelle (EnFf, LoPf), un meilleur développement a été constaté avec la déjection porcine. Ce traitement pourra être apporté en début de floraison de Lagenaria siceraria comme fumure d'entretien. Cela pourrait permettre la formation de fleurs femelles vigoureuses, probablement plus aptes à être fécondées et plus résistantes. Les caractères agronomiques relatifs à la production en fruits et en graines (NFrP, PGrF, NGrF, PGrF) ont des valeurs plus élevées chez les plantes fertilisées avec la fiente de poulet. Ces plantes ont produit en moyenne 2,35 baies contre 1,35 baie et 0,42 baies pour la déjection de porc et le N-P-K, respectivement. Dauda et al. (2009) ont noté une augmentation du NFrP suite à l'application de la fiente de poulet chez Citrullus lanatus. En outre, les fruits les plus lourds sont obtenus avec la fiente de poulet. De plus, ces fruits contiennent beaucoup plus de graines. Nos résultats sont conformes à ceux d'Enoch et al. (2006). Ces auteurs ont mentionné que l'augmentation du poids moyen du fruit de Lagenaria siceraria peut s'accompagner d'une amélioration sensible du rendement en graines. Des corrélations positives entre le poids des fruits et le nombre de graines ont également été signalées chez la pastèque (Nerson, 2002). De tels résultats suggèrent que la fiente de poulet pourra être utilisée comme fertilisant dans un programme visant l'augmentation du nombre de graines de

Lagenaria siceraria. Cette performance est, du reste, celle qui intéresse aussi bien le producteur que le consommateur en Côte d'Ivoire, car seules les graines sont consommées par les populations. Par ailleurs, les traitements organiques augmentent considérablement le rendement en graines par rapport au N-P-K. Ce rendement est de 252,013 Kg/ha pour la fiente, 131,606 Kg/ha pour la déjection porcine et 25,22 Kg/ha pour le N-P-K. Cette amélioration des caractères agronomiques, notamment la production en fruits et en graines est attribuée non seulement à la valeur fertilisante des amendements organiques mais également à leur action sur l'amélioration des conditions physiques et biologiques du sol qui affectent la croissance des cultures, la minéralisation de l'azote et sa disponibilité ainsi que l'humidité du sol (N'Dayegamiye et Côté, 1996). En effet, les travaux ayant été conduits à cheval sur la petite saison sèche et la petite saison des pluies, durant lesquelles il n'y a pas eu assez de précipitations, la matière organique aurait augmenté la capacité de rétention en eau du sol,

contrairement aux parcelles ayant reçu le N-P-K. Les plantes traitées avec ce fertilisant ont souffrir d'un stress hydrique, surtout pendant les deux premiers mois après le semis (Août et

Septembre).

Des rendements supérieurs aux nôtres ont été signalés au Bénin avec le super triple phosphate employé comme fertilisant (Enoch et al., 2006). Cependant, notons que la densité de plantes utilisée par ces chercheurs (20 pieds/30 m2) est plus élevée que celle de notre étude (15 pieds/32 m2).

La troisième approche d'évaluation de l'effet de la déjection de porc, de la fiente de poulet et du N-P-K sur Lagenaria siceraria menée dans cette étude est le diagnostic foliaire. Les résultats montrent que les taux d'azote et de phosphore sont plus élevés dans les feuilles provenant des plantes fertilisées avec le N-P-K que celles des autres traitements tandis que le taux de potassium est identique dans les feuilles issues des trois traitements. Par conséquent le faible rendement constaté au niveau du N-P-K ne peut être attribué à une insuffisance de ces minéraux ni à leur séquestration dans le sol. On pourrait penser que d'autres minéraux, notamment les éléments secondaires (soufre, magnésium, calcium) et les oligo-éléments (cuivre, zinc, fer, etc.), dont la présence dans les déjections animales, notamment avicoles, a été montrée par Nys et al. (2003), seraient indispensables pour le bon développement et la production de Lagenaria siceraria. Toutefois, ces auteurs soulignent des risques de phytotoxicité de ces déjections au-delà d'un certain seuil.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry