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Profil bactériologique des infections en stomatologie et chirurgie maxillo-faciale

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par Dr christophe constant chechom kammogne
UFR de sciences médicales-Abidjan-Côte d'Ivoire - mémoire 2010
  

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B. ANTIBIOTIQUES

1- DEFINITION

substance chimique, produite par un organisme vivant, qui, administrée à un organisme, peut bloquer la croissance d'autres microorganismes ou même les détruire sans intoxiquer l'hôte. Sont regroupés en famille selon leur structure, leur mode d'action, leur spectre antibactérien, leur pharmacocinétique et leurs effets secondaires

2- CLASSIFICATION DES ANTIBIOTIQUES [11] La classification des antibiotiques est basée sur leur mode d'action. a) 1e CIBLE : LA PAROI

i. BETALACTAMINES

1' LES PÉNAMS (pénicillines)

- Groupe G : de la pénicilline G

Spectre : cocci Gram + et cocci Gram -, bacilles Gram +.

Chef de file :

 

Benzylpénicilline : Pénicilline G 1944

Formes dites "retard" :

Benzylpénicilline procaïne : Bipénicilline (semi-retard : 12 heures) Benzathine benzylpénicilline : Extencilline (long-retard : 15 jours)

Formes orales :

Phénoxypénicilline (Pénicilline V) : Oracilline, Ospen 1958 - Groupe M : des pénicillines anti staphylococciques

Spectre : celui de la pénicilline G ; moins actifs, ces produits ne sont pas inactivés par la pénicillinase staphylococcique.

D'où leur indication : les infections à staphylocoques producteurs de pénicillinase.

Oxacilline : Bristopen 1963 Cloxaciline : Orbénine 1976

- Groupe A : de l'amino-benzylpénicilline (Ampicilline)

Spectre : élargi à certains bacilles à Gram négatif ; inactivées par les pénicillinases, y compris celle du staphylocoque.

Inactives sur le groupe KES et Pseudomonas aeruginosa.

Ampicilline : Totapen 1965

Amoxicilline : Agram, Ospamox, Clamoxyl, Flémoxine, Hiconcil Bacampicilline : Bacampicine, Penglobe

Métampicilline : Suvipen

Pivampicilline : ProAmpi

- groupe des acyl-uréido-pénicillines

Spectre : élargi à certains bacilles à Gram négatif ; inactivées par les pénicillinases, y compris celle du staphylocoque.

Actives sur Pseudomonas aeruginosa et sur certaines souches productrices de céphalosporinases (en particulier Proteus).

uréido-pénicillines :

Azlocilline : Sécuropen

Mezlocilline : Baypen 1980 Pipéracilline : Pipérilline 1980

carboxy-pénicilline :

Ticarcilline : Ticarpen (H) 1981

- Groupe des amidino-pénicillines

Spectre : limité aux bacilles à Gram négatif (Entérobactéries)

Pivmécillinam : Sélexid 1982

- Groupe des Pénams, inhibiteurs des bétalactamases

Activité antibactérienne faible.

Inhibe la majorité des pénicillinases (et les bétalactamases à spectre élargi).

N'inhibe par contre qu'un faible nombre de céphalosporinases.

Oxapénam

Acide clavulanique

associé à l'amoxicilline : Augmentin, Ciblor 1984 associé à la ticarcilline : Claventin 1988

Pénicilline-sulfones

Sulbactam : Bétamase (H) 1991

associé à l'ampicilline : Unacim 1992

Tazobactam

associé à la pipéracilline : Tazocilline (H) 1992

v' LES PÉNEMS : CARBAPÉNEMS

Spectre : spectre large.

Grande stabilité vis à vis de diverses bétalactamases. Imipénème : Tiénam (H) 1993

v' LES CÉPHEMS

Ce sont tous des produits à large spectre, mais dont l'intérêt réside surtout dans leur activité sur les bacilles à Gram négatif.

Les céphalosporines sont classées en trois catégories, selon l'histoire (Trois "générations"), leur spectre et surtout leur comportement vis à vis des céphalosporinases.

- Céphalosporines de 1° génération (C1G)

Spectre : relativement résistantes aux pénicillinases ; détruites par les céphalosporinases Inactives sur Pseudomonas aeruginosa.

Actives par voie orale :

Céfalexine : Céporexine, Kéforal, Céfacet 1970 Céfadroxil : Oracéfal 1976

Céfaclor : Alfatil 1981

Céfatrizine : Céfaperos 1983

Inactives par voie orale

 

Céfalotine : Kéflin (H) 1968 Céfapyrine : Céfaloject 1974 Céfazoline : Céfacidal 1976

- Céphalosporines de 2° génération (G)

Spectre : relative résistance à certaines céphalosporinases ; léger gain d'activité sur les souches sensibles. Inactives sur Pseudomonas aeruginosa.

Céfoxitine : Méfoxin (H) 1978 Céfamandole : Kéfandol (H) 1979 Céfotétan : Apacef (H) 1985

Céfuroxime : Cépazine (VO), Zinnat (VO) 1988 - Céphalosporines de 3° génération (C3G)

Spectre : accentuent les avantages des précédentes : résistance accrue à l'inactivation par les céphalosporinases ; gain d'activité sur les souches sensibles.

Certaines (*) sont actives sur Pseudomonas aeruginosa.

Céfotaxime : Claforan (H) 1980

Cefsulodine (*) : Pyocéfal (uniquement anti pyocyanique) (H) 1981

Céfopérazone (*) : Céfobis (H) 1982

Céfotiam : Pansporine (H) ; Taketiam, Texodil (VO) 1983

Ceftazidime (*) : Fortum (H) 1986 Ceftriaxone : Rocéphine 1985 Céfixime : Oroken (VO) 1988

Cefpodoxime : Cefodox (VO), Orelox (VO) 1991

Céfépime (*) : Axépim (H) 1993

v MONOBACTAMS

Spectre : actif uniquement sur les bacilles à Gram négatif

Y compris Pseudomonas aeruginosa.

- Aztréonam : Azactam (H) 1988

ii. FOSFOMYCINE

Spectre large : cocci Gram + et cocci Gram -, bacilles Gram + et bacilles Gram -. La fosfomycine est toujours utilisée en association pour éviter l'apparition de mutants Fosfocine (H) 1980

On utilise, par voie orale, dans le traitement mono dose de la cystite aigüe chez la femme jeune :

 

Uridoz

Monuril (VO) 1990

 

iii. GLYCOPEPTIDES

Spectre étroit : les bactéries à Gram + et principalement : staphylocoques et entérocoques (voie IV). Traitement de la colite pseudomembraneuse (VO)

Vancomycine : Vancocine (H) 1985 Teicoplanine : Targocid (H) 1988

b) 2e CIBLE : LA MEMBRANE Ce sont des antibiotiques de nature polypeptidique.

i. POLYMYXINES

Spectre : actifs sur les bacilles à Gram négatif

Colistine : Colimycine 1959

ii. GRAMICIDINES ET TYROCIDINE

Spectre étroit : bactéries à Gram positif

Bacitracine : usage local Tyrothricine : usage local

c) 3e CIBLE : LE RIBOSOME

i. AMINOSIDES

Spectre large : cocci et bacilles à Gram positif (sauf les streptocoques) ; cocci et bacilles à Gram négatif, mycobactéries. Peu ou pas actifs sur les anaérobies.

Streptomycine : Streptomycine Diamant 1949 Kanamycine 1959

Tobramycine : Nebcine, Tobrex 1974

Amikacine : Amiklin (H) 1976

Sisomicine : Sisolline 1980

Dibékacine : Débékacyl, Icacine 1981

Nétilmicine : Nétromycine 1982

AMINOCYCLITOL

Structure apparentée aux aminosides. Son usage est limité au traitement de la blennorragie gonococcique. Spectinomycine : Trobicine 1974

ii. GROUPE DES "M L S"

Spectre assez comparable à celui de la pénicilline G : cocci Gram + et cocci Gram -, bacilles Gram +. Totalement inactifs sur les entérobactéries et sur Pseudomonas.

v' MACROLIDES

Spiramycine : Rovamycine 1972

Erythromycine : Ery, Erythrocine, Erycocci 1979 Josamycine : Josacine 1980

Roxithromycine : Rulid 1987 Clarithromycine : Zéclar 1994 Azithromycine : Zithromax 1994

v' LINCOSAMIDES

Lincomycine : Lincocine 1966 Clindamycine : Dalacine 1972

v' SYNERGISTINES

- utilisés comme anti staphylococciques

Virginiamycine : Staphylomycine 1963 Pristinamycine : Pyostacine 1973

- ou en cas d'infections à bactéries Gram + résistantes aux autres antibiotiques dans les indications suivantes :

o pneumonies nosocomiales

o infections de la peau et des tissus mous

o infections cliniquement significatives à Enterococcus faecium résistant à la vancomycine

Dalfopristine-Quinupristine : Synercid 2000

iii. PHÉNICOLÉS

Spectre large y compris rickettsies et chlamydiae

Chloramphénicol : Tifomycine 1950

Thiamphénicol : Thiophénicol, Fluimucyl antibiotic 1962

iv. TÉTRACYCLINES

Spectre large mais résistances fréquentes. Actives sur les germes à développement intracellulaire y compris rickettsies, chlamydiae et mycoplasmes.

Tétracycline : Hexacycline 1966

Doxycycline : Vibramycine, Vibraveineuse, Monocline 1970 Minocycline : Minocine, Mestacine 1974

v. ACIDE FUSIDIQUE

Spectre limité : surtout utilisé comme anti staphylococcique Acide fusidique : Fucidine 1965

vi. OXAZOLIDINONES

Spectre : antibiotiques bactériostatiques réservés aux traitements des infections à Gram + résistants aux traitements habituels.

 

Linézolide : Zyvoxid 2001

d) 4e CIBLE : BLOCAGE DE L'ARN-POLYMÉRASE i. RIFAMYCINES

Spectre large : mycobactéries (M. tuberculosis, M.leprae), coccidé Gram + et -, Bactéries à Gram +, divers bacilles à Gram négatif (dont Brucella). Les rifamycines sont actives sur les germes à développement intracellulaire.

Rifamycine SV : Rifocine 1966 Rifampicine : Rifadine 1969

e) 5e CIBLE : L'ADN

i. QUINOLONES

Spectre limité aux bactéries à Gram négatif à l'exception de Pseudomonas aeruginosa

Acide nalidixique : Négram 1968 Acide oxolinique : Urotrate 1974 Acide pipémidique : Pipram 1975

ii. FLUOROQUINOLONES Spectre élargi au Pseudomonas et aux bactéries à Gram positif, notamment les staphylocoques.

Fluméquine : Apurone 1978 Péfloxacine : Péflacine 1985 Norfloxacine : Noroxine 1986 Ofloxacine : Oflocet 1987 Ciprofloxacine : Ciflox 1988 Enoxacine : Enoxor 1993 Sparfloxacine 1994

Levofloxacine : Tavanic 1998 Moxifloxacine : Izilox 2000

iii. PRODUITS NITRÉS

Pro drogues dont certaines bactéries peuvent réduire le radical (-NO2) ce qui fait apparaître un dérivé toxique pour l'ADN par substitutions de bases ou cassures.

v' OXYQUINOLÉINES

Spectre large, utilisés dans le traitement des infections urinaires ou intestinales :

 

Nitroxoline : Nibiol 1969 Tilboquinol : Intétrix 1969

v' NITROFURANES

Spectre large, utilisés dans le traitement des infections urinaires ou intestinales :

Nitrofurantoïne : Microdoïne, Furadantine 1971 Nifuroxazide : Ercéfuryl 1972

v' NITRO-IMIDAZOLÉS

Spectre limité aux bactéries anaérobies, surtout les bacilles Gram - et les bacilles Gram + sporulés

Métronidazole : Flagyl 1971

associé à la spiramycine : Rodogyl 1972 Ornidazole : Tibéral (H) 1984

f) 6e CIBLE : LA SYNTHESE DE L'ACIDE FOLIQUE

i. SULFAMIDES

Spectre théoriquement large, mais résistances fréquentes

Sulfadiazine : Adiazine 1945 Sulfaméthisol : Rufol 1949

ii. TRIMÉTHOPRIME

Spectre large, résistances beaucoup moins fréquentes

Utilisé seul :

Triméthoprime : Wellcoprim 1982

Ou associé à un sulfamide :

Bactrim, Eusaprim, Bactékod 1971

3- REGLES D'UTILISATION DES ANTIBIOTIQUES

a) GENERALITES

Un antibiotique doit assurer une concentration « efficace » au niveau du site infectieux pendant une période de temps adéquate.

> L'antibiothérapie est soumise à de nombreuses contraintes :

L'émergence de souches résistantes doit être évitée par une politique de réserve (utilisation réservée des nouvelles molécules). Les relations entre consommation d'antibiotique et émergence de résistance bactérienne sont établies à l'hôpital comme en ville [12], [13], [14], [15], [16], [4].

Le contrôle des choix thérapeutiques par un antibiogramme est souhaitable si le prélèvement bactériologique et son exploitation sont possibles.

> Le choix d'une antibiothérapie dépend de cinq critères : bactério-pharmacologie, pharmacocinétique,

terrain du patient, tolérance et écologie. Ces critères doivent être connus de tous les prescripteurs.

b) CRITERES BACTERIO-PHARMACOLOGIQUES > Situations de prescription d'un antibiotique :

Détermination d'un ou des germe(s) responsable(s) de l'infection ;

Présomption avec une forte probabilité de l'existence d'un ou des germe(s) responsable(s) de l'infection (situations cliniques spécifiques d'un germe précis)

Evaluation d'un risque potentiel d'extension ou de dissémination de l'infection lors d'un acte invasif déterminé.

> Antibiotiques bactériostatiques et bactéricides :

Paramètres de laboratoire permettant de mesurer la sensibilité des germes aux antibiotiques

Concentration Minimale Inhibitrice (CMI) : concentration la plus faible d'antibiotique capable d'inhiber toute la multiplication bactérienne après 18 heures de culture à 37°C.

Concentration Minimale Bactéricide (CMB) : concentration la plus faible d'antibiotique capable de laisser un pourcentage de bactéries survivantes inférieur ou égal à 0,01% après 18 heures à 24 heures de culture à 37°C in vitro.

> Durée de traitement :

En pratique générale, certaines études ont validé des durées d'antibiothérapie en fonction de l'évolution de l'infection et du terrain du patient. Ce n'est pas le cas en odontologie et stomatologie.

Une durée excessive d'un traitement antibiotique accroît le risque de pression de sélection sur la flore bactérienne et émergence de souches multi résistantes aux antibiotiques. Une durée trop courte est aussi critiquable.

L'arrêt d'une antibiothérapie est plus souvent déterminé par des critères de guérison clinique que par la négativation des prélèvements bactériologiques.

> Doses thérapeutiques :

Nécessité de prescrire des posologies suffisantes afin de garantir une efficacité antibiotique.

L'association de deux antibiotiques n'est justifiée que dans certaines infections et certaines complications (endocardites, septicémies à bactéries à Gram -, Gram +, cellulites...).

De l'association de deux antibiotiques peut résulter :

- une synergie, par exemple lactamines et aminosides, lactamines et métronidazole ; - une addition, par exemple lactamines et fluoroquinolones ;

- un antagonisme.

c) CRITERES PHARMACO-CINETIQUES

L'antibiotique doit être efficace au site de l'infection. Au niveau du foyer infectieux, la concentration tissulaire doit être au moins égale à la CMI et si possible à la CMB pour les germes identifiés ou suspectés. Les paramètres pharmacocinétiques des antibiotiques doivent être connus

> Absorption :

Pour l'obtention d'un effet systémique, l'utilisation de la voie orale nécessite une absorption du principe actif par les muqueuses digestives. Certains antibiotiques non résorbés au niveau du tube digestif doivent être utilisés par voie parentérale si une action systémique est souhaitée.

> Diffusion et demi-vie d'élimination :

La connaissance de la qualité de la diffusion tissulaire et cellulaire des antibiotiques doit guider le choix du prescripteur. Les critères de demi-vie d'élimination, de liaison aux protéines plasmatiques, de taux sérique et de volume apparent de distribution, sont pris en compte pour définir la posologie et le rythme d'administration.

> Biotransformation et élimination :

La majorité des antibiotiques est métabolisée en métabolites actifs ou inactifs avant d'être éliminée par voie biliaire, fécale ou urinaire.

d) CRITERES LIES AU TERRAIN

> Insuffisance rénale :

La plupart des antibiotiques sont éliminés de façon prédominante ou exclusive par voie rénale. L'insuffisance rénale peut être responsable d'une accumulation du produit avec risques toxiques extra-rénaux ou rénaux. Les posologies doivent être adaptées à la fonction rénale, notamment pour les glycopeptides, les aminosides, l'amoxicilline et le métronidazole ; la tétracycline doit être évitée.

> Insuffisance hépatique :

Il est important d'utiliser de préférence des produits peu ou non métabolisés. On se doit d'éviter les produits hépatotoxiques comme la clindamycine, et de diminuer ou éviter l'utilisation des antibiotiques fortement métabolisés et ayant une élimination biliaire importante comme les macrolides et le métronidazole.

> Allergie :

L'allergie connue à un antibiotique contre-indique son administration.

> Nouveau-nés et enfants :

Une administration impose une adaptation en fonction du poids et une surveillance du traitement antibiotique liés à une pharmacologie particulière associée au développement de l'organisme, une immaturité enzymatique et des risques spécifiques de complications.

> Femmes enceintes et allaitantes :

Si une prescription antibiotique est justifiée au cours de la grossesse, on prescrira d'abord l'amoxicilline, puis les macrolides, le métronidazole et enfin l'association amoxicilline - acide clavulanique, et ceci à tous les stades de la grossesse.

> Personnes âgées :

La pharmacocinétique des antibiotiques diffère de celle du sujet jeune. Des recommandations spécifiques concernant la prescription pluri médicamenteuse chez la personne âgée de plus de 70 ans ont été proposées par un groupe de travail de l'ANDEM en 1994[17] ou figurent également dans certains Résumés Caractéristiques des Produits.

e) CRITERES DE TOLERENCE

A efficacité équivalente, il convient de choisir l'antibiotique le mieux toléré, d'où l'importance de connaître la tolérance des différentes familles d'antibiotiques ainsi que les interactions médicamenteuses pour prescrire une antibiothérapie à bon escient.

f) CRITERES ECOLOGIQUES OU PRESSION DE SELECTION

> Le spectre d'activité des antibiotiques :

Un antibiotique est défini par son spectre, c'est-à-dire par les espèces bactériennes sur lesquelles il exerce une action bactéricide ou bactériostatique. Le spectre est d'autant plus large que le nombre d'espèces bactériennes sensibles à cet antibiotique est grand. Chaque fois que cela est possible, il faut donner la priorité à l'utilisation d'un antibiotique à spectre étroit, et limiter l'utilisation des antibiotiques à spectre large, fortement inducteurs de

résistances.

> Les résistances aux antibiotiques : La résistance peut être :

Bactériologique :

Une résistance bactérienne est définie par une élévation de la CMI d'un antibiotique vis-à-vis d'une souche par rapport à la CMI du même antibiotique vis-à-vis de la population sauvage de cette même espèce. Une souche devient résistante lorsqu'elle peut survivre au contact d'une concentration antibiotique habituellement efficace, ce qui ne signifie pas que l'antibiotique soit devenu inefficace. La catégorisation clinique de cette souche s'effectue par comparaison aux concentrations critiques définies par le communiqué annuel du Comité de l'Antibiogramme de la Société Française de Microbiologie. Il existe des paliers de niveaux dans cette résistance bactériologique. Lorsque la tolérance du patient à l'antibiotique l'autorise, des posologies plus fortes permettent de dépasser certains paliers et de surmonter certains niveaux de résistance (adaptation phénotypique).

Clinique :

Une résistance est liée dans certains cas à une impossibilité d'atteindre au niveau du foyer infectieux une concentration antibiotique suffisante alors que l'antibiotique est adapté. Un échec clinique est défini par une persistance des signes cliniques.

> Quel est le rôle des antibiotiques dans les résistances acquises ? Les antibiotiques sont susceptibles de :

Favoriser la prolifération des germes déjà résistants, en détruisant les germes sensibles (ce phénomène est communément appelé « pression de sélection » des antibiotiques sur la flore bactérienne de l'environnement) ;

Sélectionner les bactéries commensales porteuses de plasmides, y compris des bactéries saprophytes (tube digestif) ;

Sélectionner également des mutants résistants.

Les antibiotiques à spectre large peuvent rompre l'équilibre en détruisant la flore de barrière, surtout aux niveaux cutané et digestif. Ceux-ci sont dangereux pour la flore intestinale, car ils favorisent la transmission des

plasmides de résistance sélectionnés par pression de sélection, d'où le risque non négligeable de prolifération de bactéries multi résistantes à potentiel pathogène.

La multi résistance des bacilles à Gram négatif et des coccidé à Gram positif est à l'origine d'infections et de surinfections tres difficiles à maîtriser. Il existe une forte corrélation entre la consommation d'antibiotiques et la fréquence des résistances à ces mêmes antibiotiques.

g) PRINCIPES DE PRESCRIPTION D'UN ANTIBIOTIQUE Prescrire une antibiothérapie uniquement s'il existe une indication

Ne pas substituer un antibiotique à une chirurgie appropriée (drainage) Choisir l'antibiotique de rapport bénéfice/risque le plus favorable

Choisir l'antibiotique efficace avec un spectre le plus étroit possible

Effectuer un prélèvement avec antibiogramme lorsque c'est possible et exploitable Prescrire une posologie adéquate (à dose et durée suffisantes)

Choisir l'antibiotique avec le moins d'effets indésirables possibles

Choisir le médicament le moins cher, à efficacité égale.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille