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Facteurs limitant l'utilisation des services de conseil dépistage volontaire (CDV) du VIH par les populations de 15-49 ans du district sanitaire de Kaya.

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par Siméon SAWADOGO
Ecole Nationale de santé Publique (ENSP) de Ouagadougou/Burkina Faso - Diplôme supérieur des attachés de santé en épidémiologie 2007
  

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4.2 LA DISCUSSION DES RESULTATS

L'objectif général de notre étude consiste à étudier les facteurs qui pourraient limiter l'utilisation des services de CDV dans le district sanitaire de Kaya. Au cours de la discussion, les résultats seront confrontés avec ceux d'autres études en vue de faire ressortir des similitudes ou des écarts. Au regard des résultats ci-dessus, et en tenant compte des éléments de la revue de la littérature et du cadre conceptuel, la discussion sera menée autour de nos hypothèses de recherche qui sont :

§ Les insuffisances de connaissances des prestataires en matière de CDV limitent l'utilisation des services de CDV par les populations,

§ Les facteurs liés aux populations de 15 à 49 ans du district sanitaire de Kaya entravent l'utilisation des services de CDV par les populations ;

§ Les insuffisances d'organisation et de fonctionnement des services de CDV constituent un obstacle à l'utilisation des services de CDV par les populations.

Hypothèse 1 : les insuffisances de connaissances des prestataires en matière de CDV entravent l'utilisation des services de CDV au district sanitaire de Kaya.

1. Les caractéristiques professionnelles des enquêtés

Les infirmiers diplômés d'Etat constituent 25% des enquêtés tandis que les accoucheuses auxiliaires représentent 21,9% des prestataires interrogés. Ce résultat reflète la composition normale des sites intégrés qui sont majoritaires au district sanitaire de Kaya (DSK). De par leur formation de base, ce sont des agents habilités à offrir des prestations de qualité aux populations.

L'ancienneté moyenne est de 4,5 ans avec un écart type de 1,9 ans. Cela constitue un atout pour non seulement la maîtrise du milieu dans lequel ils exercent mais aussi pour que les clients aient confiance en eux. En matière de CDV, cette confiance est plus qu'importante pour fidéliser les clients et pour que ceux-ci servent de relais pour la promotion des services de CDV dans de leur entourage.

2. Les connaissances des prestataires sur le CDV

La majorité des prestataires interrogés (62,5%) a donné une définition du CDV conforme à celle de l'OMS. Cela pourrait être dû au fait que la plupart des sujets enquêtés (68,8%) ont reçu la formation sur le CDV, il y a moins de deux ans. Nos résultats nous laissent penser qu'au delà de deux ans de formation, les connaissances théoriques des prestataires des services de CDV auraient tendance à s'effriter. En effet, le test exact de Fisher nous révèle que la relation entre la date de la dernière formation des enquêtés et la connaissance de la définition du CDV est statistiquement significative. Nous concluons que ceux qui ont reçu la formation sur le CDV il y a moins de deux ans semblent mieux définir le CDV que les autres. Il serait donc judicieux de planifier des recyclages à chaque deux ans pour les prestataires des services de CDV, si l'on veut qu'ils aient des connaissances à la hauteur des tâches qui leur sont assignées.

Si tous les prestataires interrogés ont reçu une formation sur le CDV, ce n'est pas le cas de la supervision. La plupart des enquêtés (81,3%) ont déclaré qu'ils n'ont pas été supervisés sur le CDV depuis qu'ils assurent ces services. C'est d'ailleurs un point de vue partagé par les membres de l'ECD qui affirment qu'ils n'organisent pas de supervisions spécifiques pour les prestataires des services de CDV.

D'autres études antérieures ont trouvé des résultats similaires.

En effet, ROUAMBA G. déclare dans son étude2(*)8 qu'aucun conseiller CDV n'a été supervisé, ni bénéficié d'un recyclage après la formation initiale.

Quant à SOME F. elle affirme dans son étude2(*)3 que 60% des sujets enquêtés n'ont bénéficié d'aucune supervision.

Pourtant, la supervision est un processus au cours duquel sont appréciées les performances, les connaissances et les conditions de travail des prestataires de CDV. Elle permet en outre, de s'assurer que les prestataires réalisent avec efficacité les activités de CDV et deviennent plus performants ou pas. C'est à l'issu de celle-ci que des recommandations sont faites en vue de remédier aux insuffisances constatées. Ne pas superviser les prestataires des services de CDV aurait donc des répercussions négatives sur leurs connaissances. Pour preuve, plus de la moitié des personnes interrogées (68,8%) éprouve des difficultés à donner au minimum deux objectifs du pré test et 56,2% des enquêtés ne peuvent pas citer de façon chronologique les étapes du CDV.

Nous convenons que les connaissances théoriques ne riment pas souvent avec le savoir faire, mais il est indéniable que la théorie est à la pratique ce que la sève est à l'arbre. En l'absence de connaissances théoriques conséquentes, la confiance en soi du prestataire des services de CDV et sa capacité à convaincre, à fournir des informations justes aux clients laissent place au tâtonnement et à la diffusion de messages non fiables. La supervision serait donc nécessaire pour renforcer les connaissances des prestataires comme le montre le test exact de Fisher : Le lien entre la supervision et la connaissance de la définition du CDV est statistiquement significatif. En d'autres termes, nous pouvons dire que ceux qui ont reçu une supervision semblent mieux définir le CDV que ceux qui ne l'ont pas reçue.

Faire de la supervision des prestataires de CDV, un leitmotiv au DSK aurait donc un double effet : le renforcement de leurs connaissances et l'amélioration de l'utilisation des services de CDV.

Les ¾ des prestataires enquêtés (75%) n'ont pas un niveau satisfaisant de connaissances de la définition de la communication interpersonnelle. Cela est d'autant plus surprenant puisque la majorité des enquêtés a reçu une formation sur le CDV où un accent est mis sur le volet communication pour le changement de comportement dont sa composante, communication interpersonnelle.

Des résultats semblables ont été trouvés lors d'études précédentes.

En effet, SOME F. affirmait dans son étude2(*)3 que 66,7% des participants donnent des définitions incorrectes de la communication interpersonnelle.

Quant à BEOGO G., il révélait dans son étude2(*)4, que 60% des enquêtés qui assurent la consultation curative ne savent pas définir la communication interpersonnelle.

En outre, la majorité des prestataires (78,1%) ne connaît pas les éléments du processus de communication.

SOME F. a trouvé un résultat similaire dans son étude2(*)4 car elle affirme que 87% des enquêtés n'ont pas réussi à cocher les éléments du processus de communication.

De plus, la plupart des prestataires interrogés (84,4%) ont un niveau de connaissances non satisfaisant des obstacles à la CIP.

En raison du caractère essentiel de la CIP lors du CDV, il est incontestable que la méconnaissance des obstacles à la communication interpersonnelle conduirait à un échec de l'échange entre les prestataires et les volontaires au test de dépistage du VIH. En ce sens qu'ils ne sauraient éviter les obstacles sémantiques, pragmatiques et techniques qui entravent la communication interpersonnelle comme nous les avons décrits dans la revue de littérature. La résultante de cette situation est la frustration des clients et donc, une diminution de la demande des services de CDV.

La méconnaissance de la définition de la communication interpersonnelle s'accompagne d'une incapacité des prestataires à donner une définition de la communication de masse.

En effet, la multitude des sujets enquêtés (81,3%) a un niveau de connaissances non satisfaisant de la définition de la communication de masse. Il en est de même pour les méthodes utilisées pour la communication de masse où la majorité (59,4%) n'en a pas connaissance.

Pourtant, pour promouvoir l'utilisation des services de CDV, il faut allier communication interpersonnelle pour ceux qui viennent pour le test de dépistage et communication de masse à travers causeries éducatives, émissions radiodiffusées et théâtre au niveau des villages. Comment propager alors, l'information sur l'existence des services de CDV et leurs avantages auprès de plusieurs personnes si on ignore les variantes de la communication de masse ? La question resterait posée tant que les connaissances des prestataires en la matière ne sont pas renforcées.

Au regard des insuffisances de connaissances des prestataires en matière de CDV constatées, notre sentiment de départ selon lequel les insuffisances de connaissances des prestataires en matière de CDV limitent l'utilisation des services de CDV s'est donc consolidé. Nous pouvons donc affirmer que notre hypothèse est confirmée.

Hypothèse 2 : Les facteurs liés aux populations de 15 à 49 ans entravent l'utilisation des services de CDV au DSK.

1. Les caractéristiques sociodémographiques

ü L'âge des enquêtés

La majorité des sujets enquêtés a un âge compris entre 30 et 34 ans. La moyenne d'âge est de 29,3 ans avec un écart type de 8,6 ans.

C'est une population relativement jeune et cela pourrait être un atout pour la compréhension des messages de promotion de l'utilisation des services de CDV.

La moyenne d'âge est supérieure à celle qu'avait trouvée SAWADOGO J.N. dans son étude1(*)2 qui est de 24 ans. Dans cette population d'enquête, nous pouvons nous attendre à des comportements différents vis-à-vis de l'utilisation des services de CDV. Mais pour notre étude, le lien entre l'âge et l'utilisation des services de CDV n'est pas statistiquement significatif.

L'âge semble ne pas être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV au district sanitaire de Kaya (DSK).

Cet aspect n'est pas l'apanage du district sanitaire de Kaya car au district sanitaire du secteur 30 de Ouagadougou, ZONGO K. D. est parvenu à une conclusion similaire dans son étude2(*)6 sur l'acceptabilité du test de dépistage du VIH par les femmes enceintes en affirmant qu'il n'y a pas de relation statistiquement significative entre l'âge et l'acceptabilité du test par les femmes enceintes.

ü Le sexe des enquêtés

La majeure partie des sujets enquêtés (53,6%) est de sexe masculin. Ce résultat est inférieur à celui trouvé par SAWADOGO J.N. dans son étude12 où il affirme que 63% des enquêtés sont de sexe masculin.

Dans la relation homme/femme, des rôles asymétriques leur sont confiés dans nos sociétés : autonomie, indépendance, pouvoir de décision à l'homme et passivité, soumission et négation de soi à la femme. Au regard de ces rôles, l'on devrait s'attendre à ce que les hommes utilisent plus les services de CDV que les femmes. Heureusement, cette inégalité sociale ne se traduit pas à travers les résultats de notre étude.

En effet, la relation entre le sexe et l'utilisation des services de CDV n'est pas statistiquement significative. Nous ne pouvons pas dire que les hommes utilisent plus les services de CDV que les femmes ou inversement.

Le sexe semble ne pas être un facteur entravant l'utilisation des services de CDV au district sanitaire de Kaya (DSK).

Nonobstant cet état de fait, nous pensons qu'au-delà du traditionnel discours de prévention du VIH utilisant la méthode ABC (pratiquer l'Abstinence, Bâtir une relation fidèle, utiliser le Condom), il convient de promouvoir l'utilisation des services de CDV en mettant l'accent sur l'égalité entre hommes et femmes dans la prise de décision en la matière. Cela éviterait que la majorité des PVVIH ne soit de sexe féminin comme l'ont constatée OUEDRAOGO T. L. et al. dans leur étude3(*)2.

ü La profession des enquêtés

Les ménagères constituent 39,6% des enquêtés et les cultivateurs représentent 34,6%. Ces résultats confirment que les ménagères et les cultivateurs sont les plus nombreux au DSK.

Dans nos sociétés, appartenir à une profession fait référence à une appartenance à une classe sociale dont les membres ont des comportements et des réactions différents vis-à-vis des services de santé.

Ainsi les élèves, les enseignants et les étudiants regroupés ici sous le nom de « FONCTIONNAIRES », semblent utiliser le plus les services de CDV que les « AUTRES » au DSK. En effet, la relation entre la profession et l'utilisation des services de CDV est statistiquement significative. Cela pourrait être dû à la facilité d'accès à l'information sur le CDV que les « FONCTIONNAIRES » ont, par rapport aux « AUTRES » qui ont un accès limité.

SAWADOGO J.N. confirme ce résultat, car il a affirmé dans son étude1(*)2 que les élèves et les étudiants sont les plus nombreux à venir se faire dépister au CHR de Kaya. La profession semble être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV au DSK.

Le renforcement des connaissances des différents groupes professionnels sur le CDV serait nécessaire pour améliorer de l'utilisation des services de CDV au DSK. Même si ZONGO K. D. est parvenu dans son étude2(*)6 à la conclusion selon laquelle la profession n'est pas significativement liée à l'acceptabilité du test de dépistage du VIH par les femmes enceintes au district sanitaire du secteur 30 de Ouagadougou.

ü Le statut matrimonial des enquêtés

La majorité des sujets enquêtés (53,6%) est mariée. SAWADOGO J.N. a trouvé un résultat contraire car il affirme dans son étude1(*)2 que 78% des enquêtés sont des célibataires.

Le mariage semble être un atout pour la maîtrise de la transmission du VIH car il est la vitrine des bons comportements sexuels contrairement au célibat où il n'y a pas de contraintes morales et sociales en matière de changements de partenaires sexuels. Même s'il faut mettre un bémol à nos propos, compte tenu de l'infidélité au sein de certains couples

C'est pour cela que ROUAMBA G. affirme dans son étude2(*)8 que le mariage ne protège pas les femmes contre l'infection à VIH car les femmes ne peuvent pas contrôler la sexualité de leurs conjoints. Dans un tel contexte, pouvons nous dire que les mariés utilisent plus les services de CDV que les non mariés ?

Notre étude ne nous permet pas de répondre à cette question par l'affirmative.

En effet, de nos résultats, il ressort que le lien entre le statut matrimonial et l'utilisation des services de CDV n'est pas statistiquement significatif. Nous ne pouvons pas affirmer que les mariés utilisent plus les services de CDV que les non mariés ou inversement au DSK. Le statut matrimonial semble ne pas être un obstacle à l'utilisation des services de CDV au DSK.

ZONGO K. D. est parvenu à une conclusion similaire dans son étude2(*)6 car il affirme que le statut matrimonial et l'acceptabilité du test de dépistage ne sont pas significativement liés.

ü Le niveau d'instruction des enquêtés

La plupart des sujets enquêtés (34,6%) sont non alphabétisés/non scolarisés. ZIGANI Z. a trouvé un résultat similaire dans son étude2(*)5 où il a affirmé que 40% des sujets ne sont pas instruits. Cela pourrait être handicapant pour l'utilisation des services de CDV par les populations du DSK car, l'instruction (scolarisation et alphabétisation) est un tremplin pour que celles-ci comprennent et s'approprient les messages de sensibilisation sur le VIH et sur le CDV. Toute l'importance et la nécessité d'être instruit sont traduites à travers les propos de J. J. ROUSSEAU qui dit en substance que : « tout ce que nous n'avons pas à notre naissance et dont nous avons besoin étant grands, nous est donné par l'éducation. Cette éducation nous vient de la nature, ou des hommes, ou des choses. Le développement interne de nos facultés et de nos organes est l'éducation de la nature ; l'usage qu'on apprend à faire de ce développement est l'éducation des hommes ; et l'acquis de notre propre expérience sur des objets qui nous affectent est l'éducation des choses39(*) ».

La promotion de la santé en général et de l'utilisation des services de CDV en particulier passe donc par une éducation des populations à travers l'une de ses composantes qui est l'instruction. Car il ressort des données globales sur le dépistage du VIH de l'année 2006 que ceux qui fréquentent les services de dépistage sont majoritairement instruits.

Ce constat corrobore nos résultats qui révèlent que le lien entre le niveau d'instruction et l'utilisation des services de CDV est statistiquement significatif. En d'autres termes, nous pouvons conclure que ceux qui sont instruits semblent utiliser le plus les services de CDV que ceux qui ne le sont pas au DSK.

Le fait d'être non instruit (non alphabétisé, non scolarisé) semble être un écueil à l'utilisation des services de CDV au DSK. SAWADOGO J.N. partage cette idée car il affirmait dans son étude1(*)2 que la scolarisation des jeunes est un atout pour qu'ils servent de relais à la diffusion de l'information reçue sur le CDV.

Cependant, ZONGO K. D. a conclu dans son étude26 que la relation entre le niveau scolaire et l'acceptabilité du test de dépistage du VIH par les femmes enceintes du district sanitaire du secteur 30 de Ouagadougou n'est pas statistiquement significative.

ü La religion des enquêtés

La majorité des sujets enquêtés (52,3%) est de religion chrétienne.

Dans nos sociétés, la religion est le creuset de la promotion des valeurs morales et de régulation des comportements des croyants. C'est pour cela que la religion véhicule souvent des messages qui sont en faveur ou contre certaines prestations des services de santé. Par exemple, l'église catholique adhère plus à l'abstinence avant le mariage qu'à l'utilisation du préservatif.

Les résultats de la présente étude montrent qu'il n'y a pas de lien statistiquement significatif entre la religion et l'utilisation des services de CDV. Ce qui signifie que nous ne pouvons pas conclure que les chrétiens utilisent plus les services de CDV que les sujets d'obédience musulmane ou inversement.

La religion semble ne pas être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV au DSK. ZONGO K. D. est parvenu à une conclusion semblable car il affirme dans son étude2(*)6 qu'il n'y a pas de lien statistiquement significatif entre la religion et l'acceptabilité du test de dépistage du VIH par les femmes enceintes au district sanitaire du secteur 30.

2. Les connaissances des populations de 15 à 49 ans sur le VIH/SIDA

La quasi-totalité des personnes interrogées (97,9%) a déjà entendu parler du VIH/SIDA. Des résultats semblables ont été trouvés par TRAORE F. dans son étude2(*)7 où elle affirmait que la majorité des enquêtés (70,7%) a connu au moins une personne malade de ce qu'elle pensait être le SIDA. L'information sur le VIH/SIDA a donc atteint la majorité de la population et cela constitue un atout pour la lutte contre ce fléau.

La connaissance de l'existence du VIH/SIDA s'accompagne d'une connaissance des voies de transmission du VIH. En effet, la majorité des enquêtés (77,9%) a un niveau de connaissance satisfaisant de celles-ci.

Cependant, une proportion non négligeable des enquêtes (22,1%) n'a pas un niveau satisfaisant de connaissances des voies de transmission du VIH. Les résultats d'études antérieures corroborent ce constat.

En effet, SAWADOGO J.N. avait trouvé dans son étude1(*)2 que 40% des jeunes ne connaissaient pas les voies de transmission du VIH. Nos résultats lui sont donc inférieurs et cela pourrait se justifier par le fait que depuis 2003, des efforts ont été déployés pour que plusieurs personnes aient des informations sur les voies de transmission du VIH au DSK.

Quant à TRAORE F. elle a trouvé dans son étude2(*)7 que 47,1% des enquêtés ont une mauvaise connaissance des voies de transmission du VIH.

Ces résultats ne sont pas favorables à l'éviction de l'infection à VIH par les populations et à l'utilisation des services de CDV. En ce sens que la connaissance des voies de transmission rime avec mesure des risques encourus et conduit à une demande des services de CDV afin de voir si l'on est infecté ou pas par le VIH. Nos résultats traduisent mieux cette idée car la relation entre la connaissance des voies de transmission du VIH et l'utilisation des services de CDV est statistiquement significative. En d'autres termes, nous pouvons dire que ceux qui ont un niveau de connaissances satisfaisant des voies de transmission semblent utiliser le plus les services de CDV que les autres au district sanitaire de Kaya.

L'insuffisance de connaissances des voies de transmission du VIH semble être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV au DSK. Un effort supplémentaire doit donc être fourni pour informer la population du DSK sur les voies de transmission du VIH pour espérer l'amélioration de l'utilisation des services de CDV.

Même si la majorité des enquêtés (70,8%) connaît les moyens de prévention, il faut reconnaître que la proportion de ceux qui ne les connaissent pas est élevée.

Nos résultats révèlent que 29,2% des sujets enquêtés n'ont cité qu'un seul moyen de prévention du VIH.

D'autres études avaient trouvé des résultats similaires.

En effet, ZIGANI Z. révélait dans son étude2(*)5 que 70% des sujets enquêtés connaissent seulement le port du préservatif comme moyen de prévention du VIH.

ROUAMBA G. quant à lui, percevait dans son étude2(*)8 que la moitié des sujets enquêtés connaît le port de condom comme seul moyen de se préserver contre le VIH et qu'aucun n'a évoqué le dépistage volontaire du VIH comme moyen de prévention du VIH.

Cependant, la connaissance d'au moins deux moyens de prévention nous semble primordiale afin de permettre à chaque personne de jeter son dévolu sur le moyen qui lui convient. Il y a donc une nécessité de combler le déficit de connaissances des populations du DSK sur les moyens de prévention du VIH

3. La sensibilisation des enquêtés sur le CDV

La majorité des enquêtés (78,4%) affirme qu'elle n'a pas assisté à une séance de sensibilisation sur le CDV.

Des résultats semblables ont été trouvés par ZIGANI Z. dans son étude25 où il affirmait que 91% de ses enquêtés, n'ont pas assisté à une séance de sensibilisation sur le CDV. Ce résultat indique le complément d'efforts à fournir pour informer les populations sur le CDV.

Sensibiliser les populations sur le CDV apparaît comme un refrain que tout prestataire des services de CDV devrait s'approprier et mettre en pratique dans l'optique d'améliorer l'utilisation des services de CDV au DSK.

Les résultats auxquels nous sommes parvenus, renforcent cette idée car l'étude a établi un lien statistiquement significatif entre la sensibilisation sur le CDV et l'utilisation des services de CDV.

De ce fait, nous tirons la conclusion selon laquelle ceux qui ont déjà assisté à une séance de sensibilisation sur le CDV semblent utiliser plus les services de CDV que ceux qui n'ont pas assisté au DSK. Le fait de n'avoir pas assisté à une séance de sensibilisation semble être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV au DSK.

La majorité des enquêtés (67,7%) connaît qu'une personne apparemment saine peut avoir le VIH dans son organisme. Toutefois, 32,3% des sujets interrogés affirment qu'une personne apparemment bien portante ne peut pas avoir le VIH dans son corps.

Les résultats de TRAORE F. confirment les nôtres car elle a trouvé dans son étude2(*)7 que près de 50% des enquêtés ne savent pas que l'on peut porter le VIH et être en bonne santé.

La méconnaissance de la notion de séropositivité pourrait inhiber la volonté des populations à utiliser les services de CDV car ils ne perçoivent aucun risque. Nos résultats illustrent bien ces propos car l'étude a établi une relation statistiquement significative entre la connaissance de la notion de séropositivité et l'utilisation des services de CDV.

Nous tirons la conclusion selon laquelle, ceux qui connaissent la notion de séropositivité semblent utiliser plus les services de CDV que ceux qui ne la connaissent pas.

La méconnaissance de la notion de séropositivité semble être un facteur entravant l'utilisation des services de CDV au DSK. Il serait impérieux donc, de combler le manque d'informations des populations du DSK sur la séropositivité, si l'on voudrait améliorer l'utilisation des services de CDV par celles-ci.

4. Les connaissances des populations sur le CDV

La majeure partie des sujets enquêtés (78,4%) a déclaré que le test de dépistage du VIH est le procédé qui permet de savoir que l'on a le VIH dans son organisme. D'autres études avaient trouvé des résultats similaires.

En effet, SAWADOGO J.N. affirmait dans son étude1(*)2 que 45,9% des jeunes ont reconnu que le test de dépistage du VIH permet de savoir que l'on a le VIH dans son organisme.

Quant à ZIGANI Z., il affirmait que la majorité des enquêtés (97%) de son étude2(*)5 connaît que le test de dépistage du VIH permet de savoir si l'on a le VIH ou pas dans son organisme. La comparaison de nos résultats avec ceux de ZIGANI Z. permet de constater que l'information sur le test de dépistage du VIH a atteint une proportion importante de sujets en milieu rural même si celle-ci reste faible par rapport à celle de la ville.

Nous pensons alors, que l'information et l'éducation des populations par le biais des médias et des formations sanitaires seraient nécessaires pour faire connaître davantage le test de dépistage du VIH et par ricochet améliorer l'utilisation des services de CDV au DSK. Cela est d'autant plus vrai que 37,9% des sujets citent les centres de santé tandis que 48,2% mentionnent la radio/télévision comme sources de leur information sur le test de dépistage du VIH.

Les lieux de dépistage du VIH ne sont pas connus par la plupart des enquêtés (50,5%). D'autres études avaient trouvé des résultats similaires.

En effet, Family Health International en juin 2001 a montré à travers une étude2(*)2 que l'un des obstacles au CDV est l'ignorance des clients potentiels concernant l'existence des services de CDV.

Quant à ROUAMBA G. il affirmait dans son étude2(*)8 que la moitié des femmes interrogées ignore l'existence du CCDV de Manga depuis sa création en 2002.

Un effort devrait être fourni pour que les populations connaissent les lieux de dépistage du VIH au DSK afin d'espérer leur adhésion au dépistage volontaire du VIH.

La majorité des personnes interrogées (62,2%) a un niveau de connaissances non satisfaisant des risques devant lesquels elle doit recourir aux services de CDV.

Des résultats semblables ont été trouvés par SAWADOGO J.N. qui affirmait dans son étude1(*)2 que 98,5% des jeunes enquêtés ne connaissent pas ces risques. Les frontières de l'ignorance des risques par les populations sont en recul au regard de ces deux proportions mais des efforts restent à fournir afin de renforcer la connaissance des risques par les populations.

Cela serait nécessaire car notre étude a pu établir une relation statistiquement significative entre le niveau de connaissances des risques et l'utilisation des services de CDV. En d'autres termes, nous pouvons conclure que ceux qui semblent utiliser le plus les services de CDV au DSK sont ceux qui ont un niveau de connaissance satisfaisant des risques.

L'insuffisance de connaissances des risques semble être un facteur entravant l'utilisation des services de CDV.

Plus de la moitié des enquêtés (50,3%) a un niveau de connaissances non satisfaisant des avantages du CDV. Des résultats semblables ont été trouvés par SAWADOGO J.N. dans son étude1(*)2 où il affirmait que 96,93% des sujets ne connaissent pas les avantages du CDV.

ZIGANI Z. affirmait quant à lui, que 75% des enquêtés de son étude2(*)5 ne connaissent pas les avantages du CDV.

Quoi de plus normal si les populations n'utilisent pas les services de CDV car ne dit-on pas souvent que nul n'est mobilisable qu'autour de ses intérêts ?

Ne percevant pas les avantages du CDV, l'utilisation des services de CDV devient donc superflue pour ces populations.

Le prestataire des services de CDV devrait alors avoir un rôle important à jouer. Il doit, en effet user de tous les moyens en sa possession pour que ces populations appréhendent le bien fondé du CDV et que cela serve de rampe de lancement pour l'utilisation des services de CDV.

Cela s'avère indispensable car nos résultats révèlent que ceux qui ont un niveau de connaissances satisfaisant des avantages du CDV semblent utiliser le plus les services de CDV. La relation entre le niveau de connaissances des avantages du CDV et l'utilisation des services de CDV est donc statistiquement significative.

L'insuffisance de connaissances des avantages du CDV semble être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV au DSK.

5. Les connaissances des populations de 15 à 49 ans du DSK sur la prise en charge médicale par les ARV.

La majorité des personnes interrogées (72,4%) connaît qu'il existe des médicaments qui permettent à la PVVIH de ne pas évoluer vers le stade SIDA. Cependant, nombreux sont les enquêtés qui n'ont pas cette information.

En effet, 27,6% des enquêtés ne connaissent pas que ces médicaments existent.

Ce résultat indique qu'il faut redoubler d'efforts afin que les populations s'approprient l'information sur l'existence des médicaments ARV.

Cela aurait un impact positif sur l'utilisation des services de CDV car l'étude révèle que 48,1% de ceux qui ne connaissent pas leur statut sérologique VIH avancent comme motif l'inexistence d'un traitement curatif du VIH/SIDA pour refuser le test de dépistage.

Nos résultats étayent bien nos propos puisque la relation entre la connaissance de l'existence des médicaments ARV et l'utilisation des services de CDV est statistiquement significative. Nous tirons alors, la conclusion selon laquelle ceux qui connaissent l'existence des médicaments ARV semblent utiliser le plus les services de CDV que ceux qui n'en connaissent pas.

L'insuffisance de connaissance de l'existence des médicaments ARV semble être un facteur entravant l'utilisation des services de CDV au DSK.

Bien que la majorité des enquêtés affirme qu'il existe des médicaments ARV, nombreux sont ceux qui ne connaissent pas de lieux de prise en charge au DSK. De nos résultats, il ressort que la majorité des enquêtés (71,9%) ne connaît pas de lieux de PEC médicale par les ARV. Une telle situation ne milite pas en faveur d'une meilleure utilisation des services de CDV par les populations.

Car, l'information que les populations ont sur l'existence des médicaments ARV serait considérée comme une arlésienne puisqu'elles entendent parler des ARV sans pour autant savoir où elles peuvent en trouver.

L'insuffisance de connaissance sur la PEC par les ARV pourrait invalider donc le discours de prévention et décourager le désir de découvrir sa sérologie VIH. C'est pourquoi ROUAMBA G2(*)8. pense que la prévention du SIDA par le dépistage volontaire doit nécessairement intégrer la prise en charge médicale adéquate. La méconnaissance donc des lieux de prise en charge médicale par les ARV semble être un obstacle à l'utilisation des services de CDV par les populations au DSK.

Le coût mensuel de traitement par les ARV n'est pas non plus connu de tous les enquêtés. Seulement 9,4% des enquêtés ont pu donner le coût exact du traitement des PVVIH par les ARV.

Avec l'effort conjugué des partenaires financiers et du gouvernement Burkinabé le coût a été considérablement réduit. Une contribution mensuelle de 8000 FCFA est demandée au patient.

Certes, dans un contexte de paupérisation de la population, il est indéniable que le coût mensuel n'est pas abordable. Pour preuve, plus de la moitié des personnes (53,9%) qui a déclaré qu'elle connaît le coût du traitement a avoué qu'il n'est pas abordable.

Il serait alors indispensable que les populations aient l'information sur le coût du traitement afin d'espérer leur adhésion au dépistage volontaire du VIH. Cela est d'autant plus vrai que nos résultats indiquent que le lien entre la connaissance du coût mensuel de traitement par les ARV et l'utilisation des services de CDV est statistiquement significatif.

Nous pouvons dire que ceux qui ont une connaissance du coût mensuel du traitement par les ARV semblent utiliser le plus les services de CDV que les autres au DSK.

L'insuffisance de connaissance du coût mensuel de traitement par les ARV semble être un facteur limitant l'utilisation des services de CDV au DSK.

6. Les attitudes des populations de 15 à 49 ans du DSK vis-à-vis du CDV.

La majorité des sujets enquêtés (68,8%) ne connaît pas son statut sérologique du VIH. Cependant, 61,4% de ces sujets sont disposés à le connaître, si on le leur proposait.

D'autres études affermissent ce constat. En effet, SAWADOGO J.N. affirmait dans son étude1(*)2 que 80% des sujets enquêtés accepteraient le test de dépistage du VIH si on le leur proposait.

Une autre étude2(*)5 menée par ZIGANI Z. révélait que 75% des personnes interrogées sont disposées à faire le test de dépistage du VIH.

DAMESYN et al. ont révélé aussi dans leur étude3(*)0 que 95% des participants affirment qu'ils accepteraient le test de dépistage du VIH.

En revanche, certains enquêtés (38,6%) de la présente étude affirment qu'ils refuseraient le test de dépistage du VIH. Parmi ceux-ci, nombreux sont ceux qui évoquent la peur (43,1%) et l'absence de traitement curatif (48,1%) comme motifs de refus.

Cette réticence n'est pas compatible avec une démarche efficace de prévention du VIH.

Nous convenons que le traitement curatif du VIH est un défi pour le monde scientifique à l'heure actuelle. Cependant, se dépister tôt permet aux individus de ne pas évoluer vers le stade SIDA d'une part et d'autre part d'éviter de s'infecter ou de se réinfecter.

SWEAT et al. soutiennent cette idée puisqu'ils affirmaient dans leur étude3(*)0, que la fréquentation des services de CDV avait permis d'éviter 1104 infections liées au VIH au Kenya et 985 infections liées au VIH en République Unie de Tanzanie.

7. La stigmatisation des PVVIH

Les résultats de la présente étude montrent que 30,5% des enquêtés ont déjà vu une personne qui a été rejetée à cause de sa sérologie VIH positive.

Ce phénomène de rejet a été dans la plupart des cas l'apanage des membres de la famille de la PVVIH comme le soulignent 47,9% des enquêtés.

ZIGANI Z. confirme ce résultat car il affirmait dans son étude2(*)5 que la majorité des personnes à l'origine du rejet de la PVVIH, appartiennent à la famille qui doit être cependant, le premier soutien de la personne infectée par le VIH.

OUEDRAOGO T. L. et al. sont également parvenus à un résultat similaire car ils ont affirmé dans leur étude3(*)2 que l'évènement le plus vécu par les personnes interrogées est le rejet franc par la famille de la PVVIH.

La famille, jadis considérée comme un lieu de socialisation des enfants, une entité indissociable et de contrôle social, est devenue avec l'avènement du SIDA un lieu où s'exercent les rapports sociaux les plus contrastés : d'un côté les PVVIH qui cherchent un soutien moral et psychologique et de l'autre côté, les personnes non infectées qui les culpabilisent, les humilient et les marginalisent.

Ces réactions qui proviennent de parents proches de la PVVIH sont révélatrices de la persistance de la stigmatisation.

Dans un contexte où les PVVIH sont considérées comme des personnes qui font la honte de la famille, les spécialistes de la débauche sexuelle et les laudatrices de l'infidélité, comment ne pas avoir peur de découvrir sa sérologie VIH ?

Difficile, en témoignent nos résultats qui révèlent que 43,1% des sujets enquêtés refuseraient de connaître leur statut sérologique du VIH à cause de la peur.

De plus, la présente étude a permis d'établir un lien statistiquement significatif entre la connaissance de l'existence de la stigmatisation liée au VIH et l'utilisation des services de CDV.

Ce qui signifie que ceux qui connaissent l'existence de la stigmatisation semblent utiliser le moins les services de CDV que les autres.

OUEDRAOGO T. L. et al corroborent ce constat, puisqu'ils concluaient dans leur étude3(*)2 que si le recours au dépistage volontaire du VIH reste faible, c'est bien parce que les gens ont peur des réactions négatives de leur entourage. L'existence de la stigmatisation liée au VIH s'avère être un facteur entravant l'utilisation des services de CDV au DSK.

Nous pensons alors, qu'il faudrait développer une communication adaptée à l'endroit des familles des PVVIH afin de créer un climat de solidarité, de fraternité et de confiance dont les PVVIH ont besoin ; même si la plupart des enquêtés (41,9%) affirment qu'ils vont continuer de vivre avec leur proche infecté par le VIH.

Compte tenu des insuffisances de connaissances et des attitudes des populations constatées, les résultats de notre étude confortent alors, notre hypothèse selon laquelle les facteurs liés aux populations de 15 à 49 ans limitent l'utilisation des services de CDV au DSK. L'hypothèse est donc confirmée.

Hypothèse 3 : Les insuffisances d'organisation et de fonctionnement des services de CDV entravent l'utilisation des services au DSK

1. L'organisation des services de CDV

· La planification des activités de CDV

La plupart des FS (88,9%) dispose d'un plan d'action. Cela constitue un atout puisque l'exécution des activités serait efficace.

SESSOUMA N. A. confirme ce résultat car il a trouvé dans son étude3(*)4 que 60% des FS disposaient de plans d'action finalisés.

La planification est la prévision du déroulement futur des activités. C'est à travers celle-ci que l'on prévoit des activités de promotion des services de CDV et de renforcement des connaissances des populations sur le VIH/SIDA.

Malheureusement, nos résultats révèlent que plus de la moitié (66,7%) des FS ne dispose pas d'activités de sensibilisation sur le CDV et d'activités de renforcement des connaissances des populations sur le CDV.

De plus, aucun plan d'action ne cible prioritairement les populations de 15 à 49 ans pour mener des activités de CDV.

Pourtant, cette population est la plus sexuellement active et susceptible d'être infectée par le VIH. Une meilleure adhésion de celle-ci au test de dépistage volontaire du VIH contribuerait à réduire considérablement les nouvelles infections liées au VIH et partant, l'augmentation des bras valides.

D'où, la nécessité de prendre en compte ces populations dans la planification des activités.

ZIGANI Z. est de cet avis puisqu'il affirmait dans son étude2(*)5 que la non prise en compte des petits commerçants dans la planification des activités de CDV constitue un handicap à l'utilisation des services de CDV par ces derniers.

La planification des activités de CDV au DSK est non satisfaisante d'une manière globale.

· Les instruments d'organisation des services

Les résultats révèlent que moins de la moitié des FS (44,4%) ne dispose pas d'organigrammes.

De plus, le calendrier de travail, le planning des congés et la répartition des tâches n'existent pas dans 55,6% des FS.

Des résultats similaires ont été trouvés par SESSOUMA N. A. dans son étude3(*)4 où il affirmait que 33,3% des FS ne disposent pas de répartition de tâches et que le calendrier de travail est quasi inexistant dans les FS visitées.

Au regard de ces résultats, l'on se demande comment chaque prestataire pourrait savoir son rôle et sa place dans l'offre des services de CDV ?

Nul doute que cela paraît difficile. Pour preuve, 21,9% des enquêtés posent comme difficulté la charge de travail élevée.

À notre avis, une bonne répartition des tâches permettrait aux acteurs de se rendre compte que le sentiment d'être chargé est factice.

La mise en place d'instruments d'organisation de travail dans toutes les FS s'avère donc nécessaire pour rendre fluide l'exécution des activités de CDV et permettre l'utilisation des services. Elle permettra aussi d'éviter les conflits entre les prestataires et les confusions de rôles.

L'appréciation globale de la mise en place des instruments d'organisation des services de CDV nous permet d'affirmer que celle-ci est non satisfaisante.

SOME F. est parvenue à une conclusion similaire dans son étude2(*)3 où elle affirme que l'organisation des activités est défaillante ; en témoigne la mauvaise répartition des tâches.

· La motivation des prestataires de CDV

Quant on parle de motivation, nous percevons tout ce qui peut inciter les prestataires à donner le meilleur d'eux-mêmes afin d'offrir des prestations de qualité aux populations. Que la motivation soit en nature (encouragement, lettre de félicitation etc.) ou en espèces (désintéressement financier), elle semble indispensable pour exhorter les prestataires des services de CDV à l'émulation.

Disposer d'un système de motivation contribuerait donc, à rendre plus performants les prestataires et le profit tiré serait l'amélioration de l'utilisation des services de CDV par les populations.

Cependant, la majorité des prestataires interrogés (87,5%) affirme qu'il n'y a pas de système de motivation des prestataires de CDV au DSK.

2. Le fonctionnement des services de CDV

· Les horaires d'ouverture et de fermeture des FS

Les heures d'ouverture et de fermeture des FS assurant les services de CDV au DSK ne sont pas uniformes et ne respectent pas les normes fixées en la matière par le Ministère de la Santé. En effet, seulement 22,2% des FS ouvrent leurs portes à 7 heures et ferment à 17 heures.

Pourtant, une note de services du MCD en date du 15 novembre 2005, rappelait aux prestataires de services que les heures de services sont définies ainsi qu'il suit : le matin de 7 heures à 12 heures et le soir de 15 heures à 17 heures. Elle précise en outre, que les structures de soins sont astreintes à assurer la permanence et la garde.

Le non respect des horaires n'est pas en faveur d'une meilleure utilisation des services de CDV par les populations. D'autant plus qu'il y aura des confusions d'horaires d'ouverture et de fermeture des FS chez les populations.

Il en résulterait des frustrations et des rendez-vous manqués. Il faudrait alors harmoniser les horaires en vue d'encourager l'utilisation des services de CDV par les populations.

· La permanence des services de CDV

La majorité des enquêtés (81,3%) affirme qu'il n'y a pas de système de permanence des services de CDV. De plus, toutes les personnes interrogées ont déclaré que l'accès au CDV n'est possible que les jours ouvrables (Lundi au Vendredi).

L'absence de permanence des services de CDV et la non exécution des activités de CDV les jours non ouvrables seraient de nature à réduire l'accès au CDV et partant, les désirs des populations de découvrir leur statut sérologique VIH. Car, certaines populations voudraient profiter des heures de moindre affluence pour venir se faire dépister à cause de la crainte d'être stigmatisées. Cependant, le fait qu'on ne leur offre pas cette possibilité inhiberait leur volonté d'utiliser les services de CDV.

ROUAMBA G. est de cet avis puisqu'il affirme dans son étude2(*)8 que les services de CDV ne sont pas permanents, ce qui occasionne de multiples rendez-vous et crée un sentiment de manque de confiance entre les femmes et les conseillers du CCDV de Manga.

Il serait judicieux d'assurer des permanences dans toutes les FS afin de donner plus d'opportunité aux populations d'utiliser les services de CDV au DSK.

Nous pensons alors, qu'un réaménagement des programmes des FS assurant les services de CDV est nécessaire pour permettre au plus grand nombre de personnes de bénéficier des prestations de CDV.

· Les rencontres d'échange entre les prestataires des services de CDV

Les prestataires interrogés sont unanimes à reconnaître que des rencontres d'échanges entre prestataires, n'existent pas dans les FS.

Des résultats similaires ont été trouvés par SESSOUMA N. A. dans son étude3(*)4 où il affirme que 79% des agents déclarent qu'ils n'ont jamais pris part à une réunion de service.

L'absence de réunions entre prestataires des services de CDV ne favorise pas l'échange d'expériences et entraîne dans le cas spécifique du CDV, le burnous du prestataire. Gérer les émotions et les réactions des individus en cas d'annonce de résultats positifs n'est pas aisé, c'est pourquoi il conviendrait d'organiser des rencontres périodiques pour partager les expériences.

De plus, les réunions serviront de cadre pour débattre des difficultés inhérentes à l'exécution des activités de CDV en vue de trouver des solutions.

C'est aussi l'occasion pour que les acteurs expriment leurs préoccupations et leurs propositions pour améliorer l'offre de services de CDV et par ricochet l'utilisation de ceux-ci.

· L'approvisionnement en réactifs et en consommables

Tous les enquêtés reconnaissent qu'il y a un système d'approvisionnement en consommables et en tests rapides à partir du dépôt répartiteur du district. Cela est un atout pour assurer l'exécution des activités de CDV.

Cependant, la quasi-totalité des prestataires interrogés (93,8%) affirme qu'il y a eu une rupture de réactifs (tests rapides) en 2006. La principale raison selon les enquêtés (87,5%) est la non disponibilité de tests rapides au niveau du dépôt répartiteur du district sanitaire de Kaya.

Nous partageons alors, le point de vue du MCD qui pense qu'il faut doter de façon régulière les FS assurant les services de CDV en tests rapides et en consommables. Cela aura le mérite d'éviter les ruptures et d'améliorer l'utilisation des services de CDV.

· Le circuit du client

Plus de la moitié des sujets enquêtés (56,3%) déclarent qu'un circuit du client existe au sein de leur FS.

L'existence d'un circuit clairement défini et expliqué aux populations devrait encourager celles-ci à utiliser les services de CDV car, à travers ce circuit les individus sauront quelles voies suivrent pour une prise en charge éventuelle après le conseil dépistage volontaire du VIH.

L'hypothèse selon laquelle les insuffisances dans l'organisation et le fonctionnement des services de CDV au DSK entravent l'utilisation des services de CDV nous semble plausible. En effet, nous avons identifié des facteurs organisationnels et fonctionnels qui affectent l'offre des services de CDV au DSK. À la démotivation des prestataires s'ajoutent une absence de rencontres d'échange, une planification non satisfaisante des activités de CDV et une mise place non satisfaisante des instruments d'organisation des services. La conjugaison de tous ces facteurs concourt donc à confirmer notre troisième hypothèse.

* 28 ROUAMBA George, les facteurs déterminant la faible fréquentation du centre de dépistage volontaire du VIH/SIDA par les femmes en âge de procréer dans la commune de Manga, mémoire de fin d'études, UO, 2006, 108 pages

* 23 SOME Fatou, les facteurs influençant la communication interpersonnelle dans les maternités du district sanitaire du secteur 30 de Ouagadougou, mémoire de fin d'études, ENSP, 2001, 102 pages

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* 24 BEOGO T. Gaston, relation soignants/soignés : contribution pour une amélioration de la communication entre les soignants et les soignés dans la zone sanitaire de Bittou, mémoire de fin d'études, ENSP, 1997, 97 pages

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* 26 ZONGO K. Dénis, les facteurs limitant l'adhésion des femmes enceintes au conseil et au dépistage volontaires du VIH/SIDA au district sanitaire du secteur 30 de Ouagadougou, ISD, Dakar, 2006, 79 pages

* 32 OUEDRAOGO T.L. et al., Infection à VIH et modification des relations sociales : étude auprès de 188 personnes infectées par le VIH à Ouagadougou, BF, cahier santé n°4, 2001, 4 pages. www.john-libbey-eurotext.fr

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* 27 TRAORÉ Flore, Acceptabilité par les parents d'enfants hospitalisés en milieu pédiatrique de Bobo Dioulasso : dépistage de l'infection à VIH, thèse de doctorat, UO, 1997, 136 pages

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* 30 ONUSIDA, impact du conseil et test volontaire : aperçu à l'échelle mondiale des avantages et des difficultés, Genève, 2002, 101 pages

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* 34. SESSOUMA N. Abdoulaye, Étude de la performance du système de surveillance des maladies à potentiel épidémique dans le district sanitaire de Kaya, mémoire de fin d'études, ENSP, 2003, 101pages

* 25 ZIGANI Z., étude des facteurs expliquant la faible utilisation des services de CDV du VIH dans la ville de Ouagadougou par le secteur informel : cas des personnes exerçant dans le petit commerce, mémoire de fin d'études, ENSP, 2004, 100 pages

* 23 SOME Fatou, les facteurs influençant la communication interpersonnelle dans les maternités du district sanitaire du secteur 30 de Ouagadougou, mémoire de fin d'études, ENSP, 2001, 102 pages

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* 34 SESSOUMA N. Abdoulaye, Étude de la performance du système de surveillance des maladies à potentiel épidémique dans le district sanitaire de Kaya, mémoire de fin d'études, ENSP, 2003, 101pages

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille