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Evolution et incidences de la Technologie sur les pratiques de communication en France des années 1960 à nos jours

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par Quinchy RIYA
Université Paris-Est Marne-La-Vallée - M1 2011
  

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Chapitre I : Le schéma de la communication politique traditionnelle en présentation.

1) Un modèle structuré et médiatique : Construction et évolution du schéma traditionnel de la communication politique française.

1.A) Hommes politiques et médias : La prédominance de l'appareil audiovisuel.

Le schéma de la communication politique française s'est construit dans la durée et s'est figé peu à peu tout au long de la Ve république. En effet, le passage à la Ve république, en 1958, a considérablement modifié le jeu politique mais surtout les formes de communication entre personnalités politiques et électorat. Les années 1950-1970, constituent à cet égard une période décisive dans la fondation et la cristallisation du schéma puisque ces vingt années consacrent l'évolution d'un modèle. On passe selon Christian Delporte d'un modèle de « propagande », c'est-à-dire un modèle dans lequel le discours provient d'en haut pour arriver vers le bas (du politique à l'opinion, sans échange), à un modèle de « communication circulaire », dans lequel le discours politique remonte du politique à l'opinion avec des renvois22(*). C'est donc un modèle, dans lequel la personnalité politique s'est métamorphosée en « politique communicant » alors il n'était qu'un décideur23(*). La situation est donc inédite, mais ce qui constitue le fondement de cette évolution, c'est l'arrivée puis la diffusion progressive de la télévision dans les foyers français. En effet, la télévision s'impose comme le nouveau médium des masses. Avec son émergence, on assiste à la modification des formes de la communication politique en France. C'est au cours des décennies 1950-1970 que le poids de la structure audiovisuelle devient important dans l'interaction entre personnalités politiques et « l'opinion-électorat »24(*). C'est au cours de cette même période que se dessine puis s'installe le modèle que nous connaissons actuellement. Pour bien le comprendre, il est nécessaire de revenir sur les années qui marquent la naissance du schéma.

Les années 1960 marquent un véritable tournant, puisqu'on est au carrefour d'une société découvrant une révolution culturelle importante (mouvement hippie, rock n' roll, pop art), politique (l'entrée dans la Ve république, guerre d'Algérie, la décolonisation des espaces coloniaux...) et technique (début de l'équipement des ménages en électroménager et arrivée de la télévision). Plus que tout, c'est l'entrée de la télévision dans la vie des français qui constitue la révolution sociale la plus importante puisqu'elle a une influence directe sur leur quotidien. La première moitié des années 1960 voit la télévision être utilisée par les politiques comme un outil de communication plus moderne que la radio. La deuxième moitié des années 1960 consacre la télévision comme le médium de masse et comme un lieu privilégié de l'échange politique25(*). Au même moment, les émissions politiques, les interviews face aux journalistes et les face-à-face télévisuels se développent et donnent l'occasion aux politiques de toucher un public plus large. En effet, cela s'avère plus efficace que la distribution de tracts, que les réunions publiques ou encore que le simple message radiodiffusé.

La télévision est une révolution technique mais elle fait surtout partie d'une révolution plus large, celle d'une révolution sociale globale qui a un impact profond sur la strate politique et sur l'opinion26(*). La télévision cristallise un modèle de communication dit « médiatée », c'est-à-dire, un type de schéma qui s'appuie sur des supports pour véhiculer de l'information.27(*)

En fait, pour bien compte de l'impact de la télévision sur les formes de communication et de diffusion d'informations, il est nécessaire de dire deux choses : la première c'est qu'il faut considérer que dès le départ, la télévision, mais les premiers médias techniques de façon générale, ont modifié les conditions du déroulement du jeu politique et font évoluer peu à peu le jeu démocratique28(*). La deuxième, c'est qu'on peut déjà faire un parallèle avec Internet en disant que la télévision au cours des années 1950-1970, comme le web à la fin du XXème siècle, a fait évoluer les pratiques de communication et de prise d'informations grâce à un nouvel outil technologique.

Pour illustrer notre propos, nous utiliserons un exemple qui nous parait assez significatif de la réalité de l'impact de la télévision et qui montre comment la télévision s'est progressivement installée comme un média incontournable de la communication politique en France.

C'est celui de la campagne de l'élection présidentielle de 1965, qui impliqua le Général de Gaulle et mis en évidence dans le paysage politique français la figure de Jean Lecanuet. En effet, cette campagne est d'une importance capitale dans la mesure où elle marque un premier tournant majeur. Cette élection rompt clairement le vieil équilibre, tout d'abord parce que c'est la première de la Ve République au suffrage universel direct et ensuite parce que c'est la première élection qui utilise la télévision comme un outil de communication. Christian Delporte le souligne habilement dans son écrit, « Pourvu qu'on sache la choisir et l'exploiter, elle représente un remarquable outil de notoriété nationale »29(*). Jean Lecanuet, très bon communicant, utilise la télévision de façon efficace ce qui lui permet de monter dans les sondages grâce à une élocution claire et un discours volontaire30(*). On le voit donc, ce nouvel outil constitue un enjeu considérable puisqu'il permet d'accroître sa notoriété à l'échelle nationale sur le plan politique. On perçoit également qu'il y a dans cette citation déjà des préoccupations très liées à l'idée de popularité. Lors de cette élection, Jean Lecanuet, qui apparaissait comme le candidat le moins solide, parvient à obtenir près de 16% des suffrages exprimés et provoque, grâce à son score, le ballotage du Général de Gaulle lors du second tour de l'élection31(*). Cette performance relativement impressionnante, Jean Lecanuet la doit à la télévision, qu'il a su habillement dompter pour développer une image tout à fait singulière, celle d'un candidat jeune, moderne et dynamique. Avec cette démarche, il propose une nouvelle image, on voit déjà qu'une nouvelle forme de communication politique se met en place. Désormais, l'homme politique doit séduire pour obtenir l'adhésion de l'opinion. Cependant, avant la télévision comme outil de communication, il y a eu d'autres moyens utilisés par les partis et les personnalités politiques pour susciter l'adhésion, nous faisons notamment référence ici à l'affichage, à la radio, aux tracts, au bouche à oreille ou encore aux envois de courriers en masse.

Une question mérite d'être posée : pourquoi et comment la télévision s'est elle substituée à la radio et à l'affichage comme principal outil de communication politique ? Commençons par l'affiche électorale, qui constituait bien avant la télévision un outil important de la communication politique. Les affichages étaient importants puisqu'elles permettaient une diffusion plus large de l'image d'un candidat et, de fait, de contribuer à une certaine forme de l'occupation du terrain. En outre, ces affiches électorales étaient décisives puisqu'elles pouvaient mettre en scène un candidat avec un slogan sous ces affiches. Autre point important qu'il nous faut souligner, avant 1965, les affiches pouvaient être collées partout32(*), elles constituaient donc des atouts décisifs en terme de communication et de promotion. Avec la télévision, la donne change dans la mesure où ce nouveau média propose une nouvelle façon de consommer l'image.

L'autre moyen, très utilisé par le passé et qui précède également la télévision, c'est la radio. La radio a également joué, pendant très longtemps, un rôle important, tout simplement parce qu'avec les journaux, la radio, constituait l'un des seul média pour accéder à l'information autre que les journaux et parce qu'elle permettait de toucher une audience plus large même si seuls les plus impliqués en politique écoutaient. C'est pourquoi bien avant les années 1950-1960, la campagne officielle se faisait essentiellement à la radio et qu'elle était très largement suivie par ce canal. De fait, la télévision supplante ces deux anciens modes de communication politique qui étaient devenus partiellement dépassés33(*).

Cette nouvelle place de la télévision au sein de la communication politique s'explique pour plusieurs raisons. Premièrement, la radio et l'affichage apparaissaient comme de vieux modes de communication, la radio, parce qu'elle ne proposait pas l'image, alors que la télévision introduisait cette nouveauté. Elle modifie le regard que peuvent porter les Français. De plus, les affiches, parce que figées et muettes, ne cadrent pas avec la modernité intronisée par la télévision. La deuxième raison, une cause officielle et sociale car à partir de 1965, l'Etat accorde une place beaucoup plus importante à la télévision ayant constaté que le téléviseur devenait progressivement un outil très largement répandus dans les foyers34(*). En effet, la télévision devait, elle aussi, jouer le rôle de liant entre le pouvoir politique et l'opinion35(*). Enfin, la télévision permet de mettre en place un effet de personnalisation de la parole politique et met l'accent sur la personnalité d'un candidat36(*).

On le constate, les nouvelles pratiques sociales des Français, poussent très largement l'Etat, par pragmatisme, à donner à la télévision une place centrale au sein de la société. C'est autour d'elle que se construit le schéma de la communication politique, mais c'est également autour d'elle qu'apparaissent des nouvelles façons de consommation de l'information. Pour autant, affirmer seulement que l'Etat a su adapter ce nouveau médium pour en faire son principal instrument de médiation, est partiellement faux. En effet, on ne pas occulter l'influence de la campagne américaine de 1960 et du débat télévisuel de cette même campagne. En effet, ce fût la première campagne électorale fût la première au monde à mettre en évidence le fait que la télévision pouvait être un fantastique outil de communication37(*). De façon générale, la télévision et l'idée qu'on se fait de ce nouvel outil, ont fait prendre conscience à la classe politique qu'il fallait changer la façon de communiquer avec l'opinion38(*). Ainsi, il y a de façon très importante l'idée diffuse d'un effet social de la télévision. Elle peut aider à influencer l'opinion. Ce nouvel outil est progressivement pris très au sérieux par les partis et les personnalités politiques qui réalisent que le symbolisme de l'image renvoyée occupe une place bien plus importante que par le passé. La télévision accompagne donc l'évolution sociale et politique que connaît la France à cette époque. C'est d'ailleurs en 1965 que la campagne officielle fait son entrée à la télévision, alors qu'elle se faisait habituellement uniquement à la radio.

Par ailleurs, il est très important de souligner le rôle du Général de Gaulle dans la nouvelle place qu'occupe l'image télévisée au sein de la société française, puisqu'il fut l'un des premiers à avoir recours à la télévision de façon récurrente pour s'adresser aux Français. En outre, il est également celui qui en premier domestique l'image télévisuelle dans l'exercice du pouvoir. De Gaulle a très souvent eu recours à la télévision pour valoriser ses discours, les déclarations gouvernementales et son action politique39(*). Pour précisions, entre le 25 Janvier 1960 et le 25 Avril 1969, le Général de Gaulle a réalisé 53 allocutions ou entretiens radiotélévisées40(*).

On le voit donc, une attention toute particulière est accordée à l'outil mais aussi l'image. Le basculement dans une société de l'image, matérialisée par le téléviseur est très marquée et pousse les personnalités politiques à s'en soucier. En effet, par volonté étatique, on assiste à un alignement et à une organisation autour des évolutions de la société française, la structure audiovisuelle se trouve donc au centre de cette organisation. Cette situation explique notamment, en partie, les évolutions politiques que décrivent les historiens, les politologues et les sociologues sur le basculement qui s'opère au cours des années 1950-1970. Celles-ci ont fait que l'on passe d'un modèle de communication « propagandiste », fermé et figé, à un modèle de «  communication politique », ouvert et axé sur l'interaction avec une plus grande partie de la population. L'exemple de l'élection de 1965 illustre un premier tournant décisif dans la communication politique moderne dans la mesure où cette élection marque l'heure de l'apprentissage de l'outil et intègre une nouvelle donnée, celle de l'image. C'est une étape importante puisque désormais la télévision constitue une clé de voûte du système politique et un levier non négligeable. L'émergence puis l'installation progressive de la structure audiovisuelle, comme nouveau médium, dans le champ politique devient le modèle de la communication politique.

Pour témoigner de toutes ces évolutions dans les pratiques de médiation et dans le regard qu'on peut porter à l'objet télévisuel, prenons l'exemple d'un discours du Général de Gaulle41(*). En regardant une allocution datant de 1967 et diffusée au JT de 20h dans le cadre des élections législatives, il s'adresse directement et personnellement aux Français en les appelant de leurs votes afin de lui permettre d'avoir une majorité confortable au parlement pour travailler de façon cohérente avec son gouvernement. Cette intervention télévisée souligne deux choses importantes. La première, c'est qu'on voit que la télévision est déjà utilisée comme un outil de mobilisation électorale. La seconde c'est que par l'utilisation du média télévisuel pour une décision politique de cette importance on s'aperçoit qu'on accorde à la télévision un réel crédit. Il y a là la prise de conscience du rôle de la télévision sur l'opinion. On le voit donc, la télévision devient indispensable à la communication politique. On comprend mieux pourquoi les émissions politiques obtiennent progressivement un succès important auprès de l'opinion publique au cours des années 1960-1970.

Les émissions politiques à la télévision se développent et passionnent peu à peu les Français. Il y a une certaine logique car les émissions se trouvent finalement dans le prolongement de la structure qui se met en place, l'évolution technique s'est doublée d'une évolution sociale et politique qui a mis en lumière de nouveaux enjeux tout à fait inédits, au centre desquels on trouve l'image télévisuelle et les nouvelles formes de communication. En ce sens, on peut justifier le fait que les émissions politiques constituent le nouvel espace choisi où les personnalités politiques viennent s'exprimer. Ces émissions existaient bien avant les années 1960 mais elles occupent une place croissante dans la communication entre personnalités politiques et électorat au cours de ces années42(*). Cette nouvelle place attribuée aux émissions politiques s'explique aussi par le fait que les ménages français disposent de plus en plus d'un téléviseur et que celles-ci proposent une façon nouvelle de formuler un discours et d'interagir avec les Français. Il faut donc voir que les personnalités politiques s'adaptent aux évolutions techniques, politiques et sociales. Ainsi il devient nécessaire de modifier la façon dont on communique. Les premières émissions politiques à être très suivies du public datent très précisément de 1965. Elles prennent la forme d'émissions diffusées en direct ou en différés et sont strictement réglementées. On citera notamment en exemple les émissions «  Tribunes libres politiques » ou encore « Face à l'opinion »43(*). Précisons également, qu'au départ ces émissions sont faites pour la campagne électorale, c'est-à-dire qu'elles servent à la promotion d'un candidat auprès de l'opinion, elles sont donc pensées pour établir une égalité de fait entre les candidats. La pratique la plus courante au cours de ces émissions était celle de l'interview assistée d'un journaliste, qui permettait d'installer plus de dynamisme qu'un simple discours face à une caméra. D'ailleurs, encore aujourd'hui l'interview politique reste une pratique très répandue même si les émissions de plateaux restent dominantes et bien plus regardées44(*).

La première des émissions politiques à remporter un grand succès auprès du public est celle de Jean Farran, Face-à-face, en 1966. Cette émission est construite autour d'un concept simple : une personnalité politique est confrontée à une autre personnalité politique lui étant idéologiquement opposée ou à un groupe de journalistes. Cette émission plutôt « polémique » a eu pour effet d'acclimater de plus en plus les membres des partis politiques à la télévision. On le voit donc, la campagne de 1965 constitue la première grande étape du système « politico-médiatique » qui se met en place. Les émissions télévisées constituent une autre étape d'une importance capitale pour l'opinion et la sphère politique. En ce sens, l'image télévisée introduit une nouvelle image du politique, il devient proche du peuple, par son comportement et n'hésite plus à aller débattre et à répondre directement aux questions qu'on lui pose et on est en plein dans la persuasion sur le terrain médiatique45(*).

En effet, cette persuasion passe par le jeu de l'image et une forme de séduction. Toutes ces émissions politiques introduisent des formes et des modes d'expression neufs, mais elles contribuent également a faire de la politique, une «  politique-spectacle », c'est-à-dire, que la théâtralisation du débat politique qui fonctionne et cadre bien grâce au nouvel outil télévisuel, se situe dans le prolongement des nouvelles formes d'adhésion au discours qui se construisent. Sur l'importance de la télévision dans la structuration du schéma traditionnel, Christian Delporte apporte un éclairage très pertinent quand il affirme que « les années 1970, sont décisives puisque ces années sont une étape importante dans la massification de l'image politique et place définitivement la télévision au centre du dispositif »46(*).

Les années 1970, installent définitivement le débat politique à la télévision tandis que les téléviseurs deviennent de plus en plus un objet banal dans les foyers français47(*). Mais au cours des années 1970, les formes d'émissions changent et on distingue alors essentiellement deux types d'émissions s'imposer : le face-à-face sur un sujet d'actualité et l'interview journalistique. Ces deux types d'émissions, nous le voyons n'innovent pas dans la forme mais elles agrègent autour d'elles une audience bien plus importante qu'au cours des années 1960 et ont des effets bien plus importants sur l'opinion publique. De fait, les personnalités politiques accourent pour y assister48(*). Ces émissions sont intéressantes à analyser puisqu'elles permettent de mettre en lumière certains aspects du discours politique, le champ télévisuel lui apporte une autre dimension et montrent à quel point, nous y revenons encore, la séduction y joue un rôle essentiel. Pour bien souligner le rôle décisif de ces émissions sur l'opinion, prenons l'exemple du débat de 1974 qui opposa V. Giscard-d'Estaing à F. Mitterrand. Lors de cette émission V. Giscard d'Estaing s'affirme et gagne la bataille de l'image face à Mitterrand. Au terme de cette émission, V. Giscard-d'Estaing parvient à se faire élire et continue à cultiver l'image d'un homme politique moderne, proche du peuple et volontaire49(*). Enfin, plus proche de nous cette fois-ci, mais le parallèle est saisissant avec le débat de 1971, celui qui opposa N. Sarkozy à S. Royal en 2007, a très largement mis en évidence la personnalité du candidat de l'UMP qui au cours de l'émission a été jugé par l'opinion, bien plus convaincant. Il a donc gagné la bataille de l'image50(*). Enfin, un troisième type d'émissions fera son apparition au cours de la décennie 1970-1980. Ce sont les émissions où le responsable politique répond directement aux questions posées par les Français sur le plateau. Ce type d'émissions est un exercice périlleux qui peut avoir des effets négatifs en termes d'image si celles-ci sont mal négociées mais elles demeurent néanmoins très appréciées51(*).

Enfin, au cours des années 1970-1990, le journal de 20h est devenu définitivement l'endroit le plus efficace. La raison est simple, il constitue l'un des plus fort taux d'audience de la télévision, ainsi, il ne peut être négligé. Le journal télévisé devient selon l'expression, «  Le premier levier de l'image politique » et sert très largement à la mobilisation52(*).

Finalement, on dira que ces années ont définitivement érigées la télévision comme l'outil par excellence de la médiation politique et que progressivement un nouveau rapport se met en place. Entre 1965 et 2011, la théâtralisation de l'image politique s'est effectuée de façon croissante.

* 22 DELPORTE CHRISTIAN « De la propagande à la communication politique », Le débat, N°138, Janvier 2006, 30-45pp.

* 23 Pour bien caractériser les évolutions et les transformations que nous présentons nous avons, par commodités, décidé d'accoler les termes de « politique » et «  décideur ». Sur cette question consulter l'article de DELPORTE CHRISTIAN « Image, politique et communication sous la cinquième république », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, N°72, Octobre-Novembre 2001, 109-123 pp.

* 24 Nous employons cette expression «  d'opinion-électorat » afin de bien caractériser l'idée que l'opinion publique est tout autant électrice et décideuse.

* 25 Voir BOURDON JERÔME, Histoire de la télévision sous de Gaulle, Paris, INA-Anthropos, 1990.

* 26 DELPORTE CHRISTIAN « Image, politique et communication sous la cinquième république », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, N°72, Octobre-Novembre 2001, 109-123 pp.

* 27 Sur le sujet consulter l'ouvrage de WOLTON DOMINIQUE, Penser la communication, Paris, Flammarion, 1997, 234pp. La communication médiatée, est également appelée communication «  normative ».

* 28 Nous reprenons ici la théorie développée par MAC LUHAN, qui considère que l'entrée dans le siècle dit des «  médias de masse » a modifié la façon dont les hommes communiquent entre eux et l'état du jeu politique. Sur cette question on pourra notamment consulter l'ouvrage de GERSTLE JACQUES, La Communication politique, Paris, A. Colin, Cursus, 2008, 255pp

* 29 Citation tirée de l'article de DELPORTE CHRISTIAN « Image, politique et communication sous la cinquième république », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, N°72, Octobre-Novembre 2001, 109-123 pp.

* 30 Voir en exemple, l'intervention télévisée de Jean Lecanuet en 1965. Source : http://www.ina.fr/politique/partis-politiques/video/CAF88011889/jean-lecanuet.fr.html. (Consulté le 3 Avril 2011).

* 31 Tous les sondages de l'époque attribuaient au Général De Gaulle, une popularité inégalable et jouissait d'une excellente réputation. Voir STOETZEL JEAN, « Les sondages et l'élection présidentielle de 1965 », Revue française de sociologie, 1966, N° 72, 147-157 pp.

* 32 A partir du décret du 14 mars 1964, l'affichage est interdit hors des panneaux officiels, dès que commence la

campagne officielle.

* 33 Pour autant, ces deux modes de communication ne disparaissent pas complètement, ils sont relégués à un rang inférieur comparativement à la télévision.

* 34 Décret du 14 Mars 1964 accorde 2 heures d'antenne à chaque candidat.

* 35 Selon C. DELPORTE, on recense près de 6,5 millions de récepteur sur le territoire Français.

* 36 Voir sur la question l'ouvrage de MAUNIER CECILE, « La communication politique en France, un état des lieux », Market Management, n°4, 2006, 82 pp.

* 37 Nous faisons référence au débat télévisuel qui opposa Nixon à Kennedy, il s'agit également de souligner le fait que Kennedy est parvenu à gagner en notoriété, à diffuser une image puis à se faire élire grâce à son recours important à l'outil télévisuel.

* 38 Voir DELPORTE C. « De la propagande à la communication politique », Le débat, N°138, Janvier 2006, 30-45pp.

* 39 Il s'est attribué le monopole de l'image politique télévisée. Il en institutionnalise les genres, il établit l'allocution et la conférence de presse. Entre 1959 et 1965, il est intervenu officiellement 41 fois, dont 12 dans le cadre de conférences de presse. Voir Jérôme Bourdon, Histoire de la télévision sous de Gaulle, Paris, INA-Anthropos, 1990.

* 40 Voir sur le site le tableau des « Allocutions télévisées du président De Gaulle en 1958 et 1969 ». Source : http://www.charles-de-gaulle.org/pages/l-homme/dossiers-thematiques/1958-1970-la-ve-republique/de-gaulle-et-les-medias/reperes/les-allocutions-radiotelevisees-du-president-de-gaulle-1958-1969.php. (Consulté le 3 Avril 2011).

* 41 Allocution du Général de Gaulle au JT de 20h daté de 4/03/1967 d ans laquelle il appelle les Français à voter aux élections législatives. Source : http://www.ina.fr/video/CAF94054452/allocution-du-general-de-gaulle.fr.html. (Consulté le 3 Avril 2011).

* 42 « Faisons le point », émission politique de Pierre Corval, existe depuis les années 1950-1955. Voir un extrait d'émissions du 5/12/1958 dans laquelle on assiste à un débat sur les institutions de la Ve République. Source : http://www.ina.fr/video/I00000729/debat-sur-les-institutions-de-la-cinquieme-republique.fr.html.

* 43 Précisons qu'il y a un peu plus tard une déclinaison des formats de ces émissions, l'interview, le face à face ou les questions directement posées à la personnalité politique de l'opinion, comme dans «  Face à l'opinion », étaient très appréciées du public.

* 44 Consulter notamment sur le sujet l'ouvrage de DELPORTE CHRISITIAN, « Le face-à-face télévisuel », colloque Parole et médiation, École française de Rome, décembre 1999.

* 45 BOURDON JERÔME, Histoire de la télévision sous de Gaulle, Paris, INA-Anthropos, 1990.

* 46 Voir DELPORTE CHRISTIAN « Image, politique et communication sous la cinquième république », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, N°72, Octobre-Novembre 2001, 109-123.

* 47 Le taux d'équipement des ménages passe de 70,4 % en 1970 à 90,1 % en 1980 (dont 50,4 % de téléviseurs couleur). Source : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1993_hos_11_2_3622.

* 48 Sur les émissions en face à face, voir par exemple À Armes égales (1970-1973) puis Les Trois Vérités (1973-1974). Sur les émissions d'interviews, voir par exemple, Actuel II (1972) ou Cartes sur table (1977-1981).

* 49 Voir Christian Delporte, « Le face-à-face télévisuel », colloque Parole et médiation, École française de Rome, décembre 1999 ; Jean-Pierre Esquénazi, Télévision et démocratie, Paris, PUF, 1999. Voir un extrait de l'émission : http://www.ina.fr/media/petites-phrases/video/CAF97104963/debat-valery-giscard-d-estaing-francois-mitterrand.fr.html.

* 50 Suite au débat télévisé, le candidat N. Sarkozy était accrédité dans un sondage OpinionWay pour Le Figaro de plus de 53% des votes. Sondage datant du 2 mai 2007. Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/article/20070503.OBS5364/un-sondage-realise-apres-le-debatroyal-sarkozy-cree-la-polemique.html.

Voir un extrait du débat : http://www.ina.fr/video/3341956001/2007-le-debat-segolene-royal-et-nicolas-sarkozy.fr.html.

* 51 NEVEU ERIK « Les émissions politiques à la télévision : Les années quatre-vingt ou les impasses du spectacle politique », Rennes, Hermès, Institut d'Etudes Politiques, N°17-18, 1995.

* 52 DELPORTE CHRISTIAN « Image, politique et communication sous la cinquième république », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, N°72, Octobre-Novembre 2001, 109-123.

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