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Gouvernance locale et attractivité territoriale des entreprises: cas de la ville de Douala

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par Yannick Félix PEGUI
Université de Yaoundé 2-SOA - Master 2 recherche en sciences économiques, option "économie du territoire, de l'environnement et de la décentralisation 2012
  

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II.1.1.1- L'existence des liens de proximité et de coordination entre les entrepreneurs de

Douala

D'après les résultats d'une enquête22 portant sur les itinéraires individuels des promoteurs d'entreprises dans la ville de Douala et les mobiles qui les guident en matière d'implantation, il apparait que ceux-ci entretiennent de nombreux rapports entre eux mêmes et avec des institutions formelles et informelles locales de promotion d'entreprises de leurs lieux d'implantation. Ainsi, près de 61% d'entreprises entretiennent des relations avec les entrepreneurs locaux, et 22% avec les organismes non officiels tels que : le Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM), le Syndicat des Industriels du Cameroun (SYNDUSTRICAM), la Fédération Nationale des associations de Petites et moyennes entreprises (FENAP)... Ces relations sont généralement d'ordre professionnels (encadrement et soutien aux entrepreneurs) ; d'affaires (partenariat) ; humains (proposition, renforcement et /ou transfert de compétences) et parfois consistent en l'accompagnement et en la défense des intérêts des entreprises. Cette situation s'inscrit en droite ligne dans l'un des principes-clés qui fonde la gouvernance sur une approche territoriale et sur le principe de subsidiarité active entre agents privés. Ces liens sont, par ailleurs, compris comme une sorte de coopération entre producteurs dans la ville, prenant des formes multiples et passant quelques fois par :

- des conventions communes portant, soit sur les pratiques de prix (Chambre de Commerce), soit sur l'absence de conduites de type « passager clandestin » dans laquelle une entreprise profiterait délibérément d'une action collective sans y avoir contribué.

- des pratiques uniformes de gestion de la force de travail (niveau de salaires, attitudes vis-à-vis des réglementations salariales, fiscales, etc.) ;

- des actions communes (associatives, syndicales, clubs, etc.), en vue de défendre les intérêts de l'ensemble des entreprises et d'arbitrer les conflits entre les producteurs

Cet ensemble d'atouts issus de la coopération dénote de l'existence des liens de proximité et de coordination entre les entrepreneurs de Douala.

Toutefois, plus de 21% des chefs d'entreprises de la ville de Douala sont membres des clubs

des entrepreneurs. Ces clubs leur fournissent des informations sur le climat des affaires, les possibilités d'octroi de crédits, et des idées nouvelles sur les cessions d'entreprises. En marge des

22 D. Djatcho, 2012, gouvernance territoriale et développement industriel à Douala, thèse de Doctorat, université de Yaoundé 2.

Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE DOUALA

clubs, 46% et 40% des chefs d'entreprises sont respectivement membres des associations de tontines et de villages. Tout comme les clubs, ces associations contribuent aux activités des entrepreneurs. « Cette situation nous retrace le caractère privé de la gouvernance locale dans le développement des entreprises à Douala ». Les acteurs de cette gouvernance privée sont ainsi situés et classés au rang des entreprises, des associations et des clubs.

Aussi, La plupart des promoteurs d'entreprises appartiennent à des structures et réseaux comme des « tontines23 », et le financement de leurs unités de production se nourrit largement du secteur financier informel. On observe dans le graphique ci-dessous, que la majorité des entreprises de Douala entretiennent des relations avec les institutions informelles. Ainsi, un peu moins de 43% des entreprises sont en rapport avec les tontines, 37,5 % en rapport avec des associations des ressortissants divers et 19,64% côtoient les groupements des entrepreneurs. Ceci est la preuve d'un dynamisme local entre les acteurs économiques à Douala.

Les relations entrepreneurs et tontines / associations de village, sont sources non seulement de financements des activités, mais également des informations sur la culture, la politique et le social. Ce qui nous ouvre ainsi la voie au concept d'économies externes cher à Alfred Marshall (1890). En forgeant cette notion nous disons que les économies externes à Douala se trouvent à l'intérieur des relations qui s'établissent entre les entreprises et les institutions locales. Nous les définissons ici comme les avantages que l'environnement (physique, social, culturel, politique et économique) procure aux entreprises de Douala.

Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès sciences économiques 40

23 Certaines tontines soutiennent des initiatives de création ou de promotions d'entreprises à Douala, même si elles soufrent pour la plupart d'une absence de cadre juridique. Par ailleurs Les membres des associations de tontines à Douala sont en majorité des créateurs ou gérants d'entreprises.

Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE DOUALA

Graphique 1 : entreprises et relation avec les institutions

formelles et informelles

à Douala

tontines

ass des ressort divers Groupement des entrepreneurs

37%

20%

43%

Sources : résultats de l'enquête auprès des entreprises, Djatcho (2012, op.cit)

Les tontines constituent par exemple, de puissants réseaux de diffusion d'informations pour les chefs d'entreprises (Gautrand, 1987 ; Essombe Edimo , 1990). Ce qui leur permet de nouer des relations qui peuvent être commerciales, de production, ou d'échanges d'informations sur les affaires (Courlet et Tiberghien, 1986). De même, les associations ainsi que les clubs des entrepreneurs participent au développement des entreprises à travers la diffusion des informations quant au climat des affaires.

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