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Pression et dynamique de l'espace cotier a mangrove de Youpwe (Douala-Cameroun)

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par Luc MOUTILA BENI
Université de Douala - DEA/Master II 2011
  

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II - ETAT DE LA QUESTION OU REVUE DE LA LITTERATURE

Les écosystèmes littoraux sont si divers et variés à travers le monde (récifs coralliens, marais maritimes, mangroves...). Leur importance économique et écologique, ont suscité la curiosité de nombreux chercheurs qui leur ont consacré pas mal de places dans de nombreuses publications scientifiques. Ainsi, la littérature sur les écosystèmes marins et côtiers est très abondante et remonte surtout depuis la nuit des temps. A titre d'illustration, les études sur la mangrove datent depuis le IVème siècle AV J.C. (Rollet, 1981) cité par Marie-Christine-Cornier-Salem (1994), in Dynamique et usages de la mangrove dans les pays des Rivières au Sud (du Sénégal et à la Sierra Léone). Rollet écrit à cet effet que « la première note sur la mangrove remonte à 305 AV J.C. » Dans sa bibliographie sur la mangrove réalisée en 1981, Rollet mentionne deux références au IIème siècle avant Jésus-Christ. Il s'agit notamment des travaux de Pline L'ancien puis de Strabon (58 AV J.C. - 23 AP J.C.).

Aussi, Rollet relève une référence relative aux mangroves au XIIIème siècle à savoir IBN El Beithar ; puis une pour chacune des années : 1526, 1535, 1552, 1558, 1587 et enfin, deux pour 1595. Aux XVIIème et XVIIIème siècle, la production de documents se limite respectivement à 28 et 55 références suggère-t-il.

Entre 1801 et 1950, la production scientifique explose littéralement avec 3197 références. Depuis lors les travaux sur la mangrove sont axés sur la morphologie, la physiologie et la taxonomie de cette formation végétale. En effet, les chercheurs s'intéressaient surtout aux ressources naturelles les plus précieuses que regorge la mangrove. Notons à titre d'exemple le tanin tiré de l'écorce du palétuvier ainsi que les produits utilisés en pharmacopée.

Mais dès les années 1970, les zones à mangroves ont fait l'objet de nombreuses études pédologiques. Ces études pédologiques et géologiques des zones à mangrove ont été notoires en Afrique de l'ouest notamment au Sénégal avec les travaux de Marius L. et de Vielleton J.

Dès cette période, de nombreux botanistes de par le monde ont également consacré de nombreuses études à cette formation végétale. C'est ainsi qu'en 1974Rollet B., conservateur des eaux et forêts d'outre mer, publie : Introduction à l'étude des mangroves du Mexique, photo - interprétation, types de forêts. Le but de cette étude était de comparer les émulsions panchromatiques et fausse couleur dans la photo - interprétation des lagunes orientale et occidentale de l'Etat d'Oaxaca et dans la lagune de la Joya (Etat de Chiapas), et de montrer comment les émulsions de fausse couleur peuvent compléter l'interprétation de la photographie aérienne panchromatique dans le cas des mangroves. L'auteur a mentionné que l'introduction de la fausse couleur et plus généralement toutes les ressources de la télédétection élargissent considérablement les possibilités du panchromatique pour la reconnaissance des espèces des mangroves.

Toujours dans le même sillage de l'imagerie, Pedro Ramirez Garcia, Jorge Lopez Blanco, et Daniel Ocaña de l'institut de biologie de Mexico publient en 1999: Mangrove vegetation assessment in the river mouth, Mexico, by means of supervised classification using landsat TM imagery.  Cette étude a porté sur  l'évaluation de la mangrove de l'Etat de Nayarit à l'ouest du Mexique de 1970 à 1993.

Le but de cette étude était de décrire la composition et la structure de la mangrove de la zone d'étude, d'évaluer le niveau et l'amplitude de la déforestation ainsi que la distribution des espèces de mangrove, cela par le moyen d'une analyse rétrospective de la couverture végétale à travers les photographies aériennes et les images landsat TM.

Aussi, Vania Pasqualini, Jacques Iltis et al. ont commis un article relatif à la mangrove en Octobre 1999, dans la revue Hydrobiologia, volume 413, intitulé : Mangrove mapping in north - western Madagascar using Spot-xs and SIR-C radar data. Dans cet article, les auteurs soulignent l'impact environnemental dû à l'aquaculture dans la région côtière de Mahajamba au nord - ouest de Madagascar. A cet effet, une cartographie complète de la région a été réalisée grâce aux images spot-xs qui ont permis de définir les tendances éco- dynamiques de la mangrove dans cette région depuis le développement desdites activités aquacoles.

Par ailleurs, dans la revue Landscape and urban planning, volume 43, du 25 janvier 1999, John Michael Pkovacs, fait publier : Assessing mangrove use at local scale. Dans l'étude qu'il a conduite dans six villages de l'Etat du Nayarit au Mexique, l'auteur évalue les usages locaux de la forêt de mangrove. Il mentionne que laguncularia racemosa est l'espèce la plus utilisée dans cette région du Mexique notamment dans la construction des cabanes. Par contre, souligne-t-il rhizophora mangle est fréquemment employé comme une source de médicament et de tannin.

Pour ce qui est de la mangrove camerounaise, et celle de l'estuaire du Wouri en particulier, elle a fait l'objet des préoccupations scientifiques des explorateurs allemands, des botanistes et naturalistes occidentaux à l'instar de R. Letouzey qui évoque cette formation végétale particulière dans son important ouvrage intitulé étude phytogéographique du Cameroun, 1968. R. Letouzey explique à la page 239 de son ouvrage que les allemands ont évoqués le terme ``mangrove'' dans leurs écrits au début du XIXème, écrits destinés à la recherche pétrolifère dans la zone littorale. Letouzey précise qu'en dehors de quelques détails succincts de F. Hutter (1906), seules existent semble t-il, les notes de F. Jentsch et M. Büsgen (1909) qui mentionnent rhizophora mangle, et une variété de cette espèce. Letouzey mentionne également dans son ouvrage les travaux d'A. Engler (1910) et P. Preuss.

En 1928 écrit Letouzey, L. Hedin étudie l'exploitation des palétuviers dans la baie de Manoka en signalant l'existence de trois palétuviers. Dans la même perspective, TH. Monod (1929) classe la mangrove parmi les associations « hydrophiles, pélophiles » et distingue la mangrove externe et la mangrove interne. P. Foury (1934) a abondé dans le même sens que TH. Monod.

Letouzey R. poursuit que H. Walter et M. Steiner (1936) à l'occasion d'une importante étude sur la mangrove de la côte orientale d'Afrique, donnèrent quelques indications sommaires sur la mangrove de Douala observée par eux en 1935.

C'est dire, au regard de ce qui précède que la recherche sur la mangrove n'est pas une préoccupation scientifique nouvelle, ce d'autant plus que le premier ouvrage sur la mangrove date de 305 Av. J.C. (Cormier, op. cit.) p.11.

En revanche pour ce qui concerne les travaux relatifs à la dynamique de l'espace, Emmanuel Ondo Assoumou, dans sa thèse intitulée : Dynamiques des paysages végétaux du littoral centre-ouest du Gabon autour de Port-Gentil : Approche spatiale et analyse des données de terrain, thèse présentée et soutenue publiquement le 10 novembre 2006, à l'université de Montpellier, l'auteur a centré sa recherche sur les variations spatio-temporelles des paysages végétaux et morphodynamiques du trait de côte de la région de Port-Gentil. L'objectif de la recherche était d'inventorier et de caractériser les paysages végétaux ; de suivre l'évolution des formations végétales côtière et du trait de côte de la région de Port -Gentil.

Dans le même registre, Ansem KHESSAIRI dans son mémoire intitulé Dynamique urbaine, mutation agricole et évolution des espaces périurbains de la ville de Menzel Bouzelfa, l'auteur pose le problème de la dynamique urbaine et la mutation des espaces périurbains dans une petite ville de la presqu`ile du Cap Bon en Tunisie : Menzel Bouzelfa. En effet, dans son travail de recherche, l'auteur souligne que le processus d'étalement urbain se manifeste par une augmentation rapide et non maitrisée des surfaces artificialisées aux dépens des espaces agricoles et naturels. Selon lui, les constructions pavillonnaires, l'implantation d'infrastructures, ou le développement de zones d'activités économiques soumettent le foncier agricole à une pression et à un mitage de l'espace agricole. Aussi estime -t- il que cette croissance urbaine entraine la révocation progressive des caractéristiques de la vie rurale et l'apparition du phénomène de la périurbanisation.

Toujours dans la perspective de la dynamique, Aminata Diop, dans son mémoire de DEA soutenu à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar et intitulé : Dynamique du sol dans les niayes de la région de Dakar de 1954 à 2003 : Exemples de la grande niaye de pekine et de la niaye de Yembeul, l'auteur présente les paysages de niayes (les dunes) comme impropres à l'habitat. Ensuite, il identifie et analyse les facteurs de mutations et de modifications des niayes dans la région de Dakar. Parmi ces facteurs il évoque les facteurs naturels (sécheresse), les facteurs socio - économiques et les facteurs politiques et administratifs notamment l'adoption de divers Plans Directeurs de l'Urbanisme au Sénégal. Grâce à une approche diachronique et à une cartographie précise, l'auteur a mis en exergue les mutations intervenues dans les niayes sous l'effet de la poussée urbaine. Aussi a- t- il identifié les problèmes environnementaux qui découlent de cette reconversion des niayes de Dakar.

En dehors de l'oeuvre accomplie antérieurement par divers chercheurs, explorateurs, phytogéographes au sujet de la mangrove et de la dynamique des paysages en générale dans le monde, notre travail d'une manière précise va porter sur la gestion des ressources naturelles dans un territoire non approprié par les populations qui y habitent, sur les mutations spatiales, morphologiques, et socio - économiques intervenues au cours des quatre dernières décennies dans l'espace côtier de Youpwe et enfin sur les perspectives d'une gestion durable de cet écosystème très proche géographiquement des populations périurbaines aux revenus modestes.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard