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Gestion des lamantins des lacs de Lere : entre conservation des ressources naturelles et survie de la population.

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par Honoré BEAKGOUBE
CREFELD, Université de Sarh-Tchad - Master 2 en Environnement et Developpement Communautaire  2011
  

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4.2.3. Autres facteurs limitant

Nos données d'enquêtés montrent que les zones de mise en défens ne sont pas seulement un trésor aux enjeux économiques mais parfois sources de conflits. En faisant un état des lieux des difficultés rencontrées des aires protégées, tout porte à croire que les problèmes proviennent du fait que les zones protégées sont souvent instables du point de vue institutionnel. Elles sont sensibles en particulier aux changements de politiques. Le financement est souvent dérisoire et aléatoire dans les pays en développement, de sorte que la gestion et la surveillance sont insuffisantes.

C'est dans le domaine sociologique qu'on peut trouver des explications à la lenteur ou des freins à l'évolution. La « résistance » semble provenir essentiellement de l'administration, des agents de l'État qui voient dans la montée des organisations paysannes, l'arrivée d'un contre pouvoir à mettre en cause plus ou moins ouvertement leurs pratiques contradictoires voire illégales. L'émancipation de ces organisations est vécue comme une perte d'autorité. Les agents ressentent un profond malaise dans l'exercice de leur fonction par rapport aux capacités et à l'assurance, parfois trop rapidement acquises par ces paysans. Le turn-over des agents est impressionnant. Il peut être l'expression de leur malaise mais il est aussi en même temps révélateur du peu de continuité de l'administration dans l'accompagnement du processus et témoigne aussi du peu de respect des engagements que celle-ci a pourtant pris dans le cadre de la charte.

Les autorités coutumières, autre source de pouvoir local sur lequel s'appuient les organisations locales, semblent un peu moins affectées que les agents de l'État face à la montée des organisations paysannes. Leur comportement évolue entre celui de monarques éclairés, promoteurs de la conservation et farouches résistants à une ouverture du pouvoir sur les ressources, en passant par la catégorie des observateurs attentifs aux conséquences possibles du processus de concertation. Mais de toute évidence, il ne serait guère réaliste de les considérer comme des supports inconditionnels d'une règlementation qui accorderait plus de pouvoir aux organisations paysannes de base en général, aux groupements et aux associations en charge de la conservation de la biodiversité. La mentalité peu sociale de certaines personnes met en péril la cohésion sociale entre les différents acteurs de la gestion des lacs. Les pêcheurs Haoussas estiment que les zones de mise en défens sont beaucoup plus profitables aux autochtones Moundang. Ils denoncent en particulier l'interdiction de pêche de nuit qui constitue pour eux une source de profonde frustration. Ce sentiment fait que leur participation à la surveillance des zones de protection semble être un peu mitigé. Les conflits se situent aussi à l'échelle des villages qui se disputent les zones de mis en défens : Tikéré et lac au niveau de lac de Tréné, Doué, Fouli et Katchili sur le lac Léré. Ces conflits pourraient s'expliquer par le fait que les aménagements des zones de protection n'aient pas pris en compte les droits d'usage que les différents villages riverains ont sur les sections du Lac (Dagou Paboung et al, 2000).

Au cours de cette analyse sur la gestion des ressources naturelles, certains agissements et comportements ont pu être enregistrés. Le Préfet, le Sous-préfet, les gendarmes, les autorités traditionnelles et les agents techniques n'ont pas la même légitimé et ne travaillent guère de manière concentrée. Chacun veut intervenir et ce désordre qui caractérise les différentes hiérarchies rend aléatoire les tentatives d'arbitrage en cas de litige. Les nuits blanches passées dans les surveillances sur les lacs avec des risques tels que le chavirage, l'attaque des hippopotames, les piqûres des moustiques, la fraîcheur..., sont quelques fois récompensées par le relâchement sans scrupule des bandits pris en flagrant délit. Les membres du groupement nous laissaient entendre qu'ils reconnaissent plutôt l'efficacité de l'autorité traditionnelle lorsqu'elle flagelle de 50 à 100 coups de fouets, ceux qui touchent aux lamantins. Or le relâchement ou les évasions spectaculaires de certains braconniers, introduit ainsi le découragement et une chute d'engouement dans le contrôle et la surveillance des ressources naturelles d'une part ; et le maintien et la recrudescence des actes de vandalisme d'autre part.

Outre la satisfaction que procure la gestion rationnelle des zones de mis en défens dans l'accomplissement des besoins fondamentaux, l'annexe montre un tableau faisant une présentation des valeurs d'insatisfaction qui constituent des freins à l'évolution de ces aires protégées.

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