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Les infrastructures de transport à  Fada N'Gourma

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par Simon ZOUGMORE
Université de Ouagadougou - Maîtrise en Géographie 2009
  

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3.2 Organisation et fonctionnement des gares routières à Fada N'Gourma

3.2-1 Organisation et fonctionnement de la gare routière publique

La gare routière publique est fréquentée par les transporteurs individuels et les sociétés de transport en transit. Cet équipement public est exclusivement sous la gestion du Syndicat National des Transporteurs Routiers de Voyageurs du Burkina (SNTRV-B). La mairie de Fada N'Gourma est propriétaire du terrain mais aucun contrat ne la lie au syndicat des transporteurs pour son exploitation.

Après plus de soixante (60) ans d'existence, la gare publique présente toujours des insuffisances d'équipements. Le cliché suivant nous donne une idée sur le type et le niveau d'aménagement de la gare publique.

Cliché n°3 : La gare routière publique

Source : Prise de vue réalisée en mai 2008 par ZOUGMORE Simon

C'est un aménagement assez sommaire marqué par une absence de clôture. Il n'existe aucune délimitation physique entre les aires de stationnement et les voies internes. Les véhicules sont stationnés généralement de manière anarchique. A cela s'ajoute la circulation dans l'enceinte de la gare de nombreux charretiers, des deux roues etc. La gare routière ne dispose pas de latrines, magasin de stockage, éclairage public et de parking. Néanmoins nous avons recensé deux hangars qui servent de bureau aux responsables de la gare en charge de la gestion.

Le personnel de la gare est composé du chef de la gare, des chefs de lignes et des billettistes. Le chef de gare est le premier responsable et représentant du syndicat. Il coordonne toutes les activités dans la gare. Quant au chef de ligne, son rôle est de veiller au chargement des différents véhicules exploitant la même ligne. Dix (10) principales lignes sont desservies à partir de la gare routière publique. Ces dix (10) lignes desservent les localités de Koupèla, Kompienga, Kantchari, Diapaga, Natiaboali-Nagré, Diabo, Nassougou, Tawalbougou, Niamey (Niger) et Tanguiéta (Bénin). Pour l'exploitation d'une ligne, tout transporteur de la gare doit verser une somme forfaitaire de deux mille (2000) francs au chef de ligne concernée. Ainsi, le transporteur peut exploiter la ligne concernée pour une durée indéterminée. Ce règlement s'applique à toutes les gares gérer par le syndicat. Le billettiste est le responsable chargé de percevoir l'argent des usagers auxquels ils délivrent le ticket de voyage.

Le mode de fonctionnement de la gare publique est le système de ??tour de rôle». Il s'agit d'un système d'embarquement qui se fait par consensus sur la seule base de l'ordre d'arrivée des transporteurs en gare. C'est le chef de ligne qui organise les départs des véhicules. Il dispose d'un tableau où chaque conducteur exploitant la ligne inscrit le numéro d'immatriculation de son véhicule. Système ancien né de l'esprit de solidarité entre les transporteurs, l'embarquement par «tour de rôle» a été vivement critiqué par plusieurs transporteurs qui se trouvaient lésés. Ce système limite la concurrence et pénalise les transporteurs qui ont un véhicule en bon état donc plus attractifs. Le système de ??tour de rôle» ne s'applique pas aux transporteurs en transit à la gare publique. Ces derniers marquent juste un bref arrêt au bord de la route pour débarquer un ou deux passagers.

A la gare routière publique comme dans la plupart des autres gares (à l'exception des gares des sociétés de transport) de la ville de Fada Gourma, les chauffeurs se contentent de ranger leurs véhicules sur la plate-forme de chargement et les coxeurs se chargent de la recherche des passagers. Les coxeurs ameutent les clients en leur disant que le véhicule est sur le point de partir. Mais les départs ne se font pas à des heures fixes car les véhicules ne partent qu'une fois remplis. Une telle situation implique des durées indéterminées de stationnement et exige du passager beaucoup de patience. L'usager peut ainsi passer toute une matinée à attendre le départ du véhicule.

L'étroitesse du hall d'attente oblige la majorité des passagers à s'installer à l'intérieur du véhicule avant le départ. Lorsque le nombre de passagers est suffisant pour le départ, le billettiste rend compte au chauffeur du montant total des recettes. Avant le départ, le chauffeur paie le « billet de sortie » et les prestations du billettiste. La somme versée en contre partie des prestations du billettiste varie en fonction de la localité desservie. A titre d'exemple, le billettiste perçoit 5 000 FCFA par chargement et par véhicule pour les transporteurs assurant une liaison internationale notamment vers Niamey (Niger). Quant au « billet de sortie », il coûte 300 FCFA et est obligatoire pour tous les véhicules de transport de voyageurs qui fréquentent les gares gérées par le syndicat.

La gare routière publique assure en moyenne une vingtaine de départ par jour. Les principales destinations à partir de la gare publique sont Ouagadougou, Kompienga, Kantchari, Diapaga, Natiaboali-Nagré, Diabo, Nassougou, Tawalbougou, Niamey (Niger) et Tanguiéta (Bénin). La gare publique assure plus la desserte régionale que la desserte nationale et internationale. Cependant il faut reconnaître qu'il est difficile de trouver un véhicule pour voyager vers certaines localités de la région de l'Est comme Bani, Lihoura, Monpinga, Tindangou, Madaga etc. Ces localités sont desservies exclusivement les jours de marchés, soit tous les trois jours.

Les contraintes liées à la fréquentation de la gare routière publique (système de tour de rôle, paiement des taxes) ont poussé certains transporteurs à construire leurs propres gares routières d'où la prolifération des gares routières privées.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault