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Les infrastructures de transport à  Fada N'Gourma

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par Simon ZOUGMORE
Université de Ouagadougou - Maîtrise en Géographie 2009
  

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1.2 La croissance spatiale

L'analyse diachronique des séries de lotissement dont Fada N'Gourma a fait l'objet entre 1959 et 2005, permet d'apprécier sa dynamique spatiale en une quarantaine d'année d'urbanisation. Cette dynamique urbaine, ayant abouti à la morphologie actuelle, s'est articulée autour de la route nationale n°4 (RN4) et du barrage qui traverse la ville.

La route nationale n°4 (Ouagadougou-Niamey)  traverse la ville de Fada N'Gourma d'Ouest en Est sur une longueur de huit (8) kilomètres et se distingue comme l'artère principale de la ville. Elle constitue l'ossature de l'aménagement urbain de Fada N'Gourma car c'est autour d'elle que la ville s'est économiquement, administrativement et spatialement développée.

Le barrage sépare la ville en deux entités spatiales. Au Nord de celui-ci, nous avons la « ville traditionnelle » regroupant les secteurs 6, 7, 8 et 9. Au sud, la « ville moderne » qui comprend les secteurs 1, 2, 3, 4, 5, 10 et 11.

Le premier lotissement de la ville de Fada N'Gourma date de 1959. Ce lotissement antérieur aux indépendances montre que le tissu urbain a eu comme point de départ les quartiers Bardiégou, Barranquilla, Tiédano, Djabnabado, Madali et Koapandi. Ces quartiers correspondent respectivement de nos jours aux secteurs 1, 2, 3, 4, 5 et 10. C'est à cette même période qu'eut lieu le tracé des grandes voies de la ville.

La création de cette zone a été suivie par le lotissement du quartier Folbado (secteur 11) en 1974. Quatre ans plus tard, la ville s'étendait encore avec le lotissement du quartier Gomorrhé (secteur 7) dans la partie nord du barrage, avant la mise en oeuvre du Schéma de Développement et d'Aménagement Urbain (SDAU). Les lotissements de 1974 et 1978 ont permis de freiner momentanément le développement de l'habitat spontané en intégrant les populations dans un tissu urbain partiellement aménagé et totalement maîtrisé par les autorités locales. Les réalisations effectuées jusqu'à la fin des années 1970 contribueront à donner à Fada N'Gourma sa morphologie actuelle.

A partir de 1980, la ville s'étale sans que les politiques d'urbanisme ne puissent contenir son extension. La rareté des lotissements contribuera à la mise en place de zones non loties où se développe un habitat spontané. Il faudra attendre jusqu'en 1991 pour voir le lotissement d'une trame d'accueil dans la partie Est du secteur 1. Ce lotissement était destiné aux victimes de l'inondation survenue en 1989. La population du secteur 1 n'en a que très peu profité et le lotissement n'a pas permis de résoudre le problème de la vaste zone d'habitat spontanée qui s'était développée dans ce secteur plus précisément au nord du Centre « Mariam juali ». Pour résoudre en partie ce problème relatif à la prolifération anarchique de l'habitat spontané, les quartiers Tikouti (secteur 8) et Bassoundi (secteur 9) furent lotis en 1996. Ce fût la plus grande opération de lotissement de la ville depuis 1959.

Le processus d'urbanisation de Fada N'Gourma atteint son paroxysme entre 1996 et 2005. Au cours de cette période 23 963 parcelles ont été dégagées soit une production moyenne de 2 663 parcelles par an. Ces lotissements à grandes échelles réalisées ces dix dernières années ont considérablement augmenté la taille de la ville. Le tableau suivant montre l'évolution des différentes opérations de lotissements de la ville de Fada N'Gourma de 1959 à 2005.

Tableau n°1: Evolution des lotissements de la ville de Fada N'Gourma

de 1959 à 2005

Années

Secteurs

Nombre de parcelles dégagées

1959

1-2-3-4-5-10

807

1974

11

479

1978

7

799

1991

1

683

1996

8-9

3071

1998

11(extension)

1795

3

2960

2002

6 nord5(*)

-

2003

1(extension)

-

2

4800

2004

6 nord

3504

2005

1(extension)

4595

6 sud

3238

Source : Belembaogo Marie Bertrand (1992) : Commune de Fada N'Gourma : recueil de données urbaines. Ministère de l'habitat, du logement et de l'urbanisme. Projet PNUD/Habitat BKF/90/006, 48p.

- Entretien avec Mr Lankoandé Célestin, chef de service domanial de la mairie de Fada N'Gourma.

Le style d'habitat horizontal caractéristique de la ville et la spéculation foncière sont les principales causes de l'extension démesurée de l'espace urbain.

L'élément fondamental qui caractérise la ville de Fada N'Gourma est le mode de construction à « l'horizontal » c'est-à-dire que l'essentiel de l'habitat est constitué de maisons basses surtout pour les maisons d'habitation. Le développement de l'habitat de type « horizontal » repose sur l'acquisition d'une parcelle et la construction progressive de maisons essentiellement basses. Le style de construction en hauteur n'est pas encore développé à Fada N'Gourma du fait de l'insuffisance des ressources financières des habitants. Cependant; force est reconnaître que le type de construction à l'horizontal est très consommateur d'espace. Un autre phénomène qui explique l'extension anarchique de l'espace urbain serait le développement de l'habitat spontané dans les quartiers périphériques. Qu'il s'agit de lotissement de parcelles, de la production de logements ou de la fourniture des services de base, les pouvoirs publics n'arrivent pas à satisfaire les citadins. L'impossibilité pour les autorités municipales à répondre à la demande pressante et permanente de logement favorise le développement de quartiers d'habitats spontanés autour de la ville lotie. Ce sont ces zones qui accueillent la majeure partie des nouveaux migrants et les néo-citadins exclus des quartiers lotis compte tenu de leurs faibles revenus.

La spéculation foncière contribue aussi à l'extension de la ville de Fada N'Gourma. Si dans le passé la terre n'avait qu'une valeur symbolique, elle est devenue de nos jours source de richesse. Le principe consiste à s'acquérir une parcelle lors du lotissement et le revendre quelques années après à un prix élevé. Une partie de cette somme servira à acheter un lopin de terre en périphérie dans l'espoir d'un lotissement. « il n'y avait aucun conflit foncier dans le Gulmu avant l'arrivée des étrangers (Mossi, Peul, Haoussa ...). Mais aujourd'hui les habitants du Gulmu se sentent souvent floués entre autres par les mossis : ceux-ci achètent en effet des parcelles pour les revendre alors que la tradition même interdit au Gourmantché le commerce de la terre6(*)».

* 5Pour les secteurs 6 (partie nord) et 1(extension) les lotissements ont débuté respectivement en 2002 et 20 03, et se sont achevés en 2004 pour le secteurs 6 et 2005 pour le secteur 1. D'où le manque de données statistiques sur ces secteurs en 2002 et 2003

* 6Belembaogo Marie Bertrand (1992) : Commune de Fada N'Gourma : recueil de données urbaines. Ministère de l'habitat, du logement et de l'urbanisme. Projet PNUD/Habitat BKF/90/006, 48p.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams