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Une approche sociologique de la prise en charge de la malnutrition infantile sévère par l'ong BEFEN dans le département de Mirriah

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par Lamine KALLA ADAMOU
Université Abdou Moumouni de Niamey - Maitrise en Sociologie 2011
  

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1.4. Problématique

Chaque année, la malnutrition frappe beaucoup d'enfants et de femmes enceintes et/ou allaitantes. Les populations les plus pauvres vivant dans les pays en voie de développement et tout particulièrement en milieu rural sont les plus concernées. On estime que 10 à 12 millions d'enfants meurent chaque année avant l'âge de cinq ans dans ces pays (Rice A. et Al 2000).

Au Niger, la situation nutritionnelle des enfants demeure un problème réel. L'attention accordée à la crise alimentaire de 2005 a permis de rappeler que la malnutrition est un phénomène important et chronique au Niger. Des centaines de milliers d'enfants sont atteints de malnutrition aiguë sévère chaque année. Selon les résultats de l'enquête nutrition et suivi des enfants de 0 à 59 mois d'octobre menée par l'UNICEF: « La prévalence de la malnutrition aiguë globale est au-delà du seuil d'urgence fixé à 15% et au seuil d'alerte de 10%. » (2010 : 1). Ce qui montre que la situation nutritionnelle des enfants reste préoccupante au Niger.

Si la crise alimentaire au sens large a, de tout temps, été au centre des débats, le problème spécifique de la malnutrition et de la prise en charge nutritionnelle a émergé véritablement avec la crise de 2005. Le phénomène nutritionnel n'est pas pourtant nouveau. « Déjà en 1970, il y a eu tentative de prise en charge de la malnutrition, mais les centres de récupérations nutritionnelles créés à cet effet sont restés peu fonctionnels par manque de moyens financiers. De plus, l'aide alimentaire n'intégrait pas la malnutrition dans ses aspects à prendre en compte. Les opérations d'aide étaient mal orientées et ne répondaient pas aux besoins de la population » (MSF, 2005 : 6).

Depuis 2005, le caractère exceptionnel de la crise alimentaire a soulevé des débats médiatiques tant au plan national qu'au-delà des frontières nigériennes suscitant de la part de l'opinion internationale un plus grand intérêt à la dimension nutritionnelle. Cette médiatisation a entraîné à partir de juillet 2005, un flux important d'ONG s'intéressant au programme de récupération nutritionnelle. Une vingtaine d'ONG pour la plupart, internationales, se lancent dans l'exécution des opérations sur le terrain. Des centaines de centres de récupération nutritionnelles sont ouverts à travers le pays.

Aujourd'hui il existe de nombreux acteurs humanitaires aussi bien nationaux qu'internationaux s'intéressant à la dimension nutritionnelle dont l'ONG BEFEN. L'approche de l'ONG BEFEN s'articule autour d'un appui médical intégré au District sanitaire de Mirriah pour la PCIME (Prise en Charge Intégrée des Maladies de l'Enfant) en se focalisant sur la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère et le paludisme chez les enfants de 0 à 5 ans à travers la création d'un CREN (Centre de Récupération Nutritionnelle). Si ces programmes permettent un traitement des enfants malnutris, constituent-ils pour autant une réponse au phénomène endémique de la malnutrition ?

La particularité de ces programmes est que les centres sont dans la plupart des cas intégrés aux structures sanitaires déjà existantes (Hôpitaux, centres de santé intégré, cases de santé...). Ce qui crée un cadre de partenariat entre les responsables des hôpitaux et/ou les Centres de Santé Intégré et l'ONG.

En effet, l'ouverture d'un CREN nécessite préalablement des investigations afin de localiser les zones d'interventions. Cette occupation géographique doit se faire théoriquement afin d'éviter certaines erreurs de couverture, erreurs qui peuvent se traduire par un déséquilibre entre les localités. Les ONG(s) oeuvrant dans le même secteur déjà en place ont pu s'approprier des zones et celles qui arrivent avec la crise n'ont d'autres choix que de s'installer parce que le besoin se fait sentir mais surtout parce que la place est libre. Plusieurs facteurs peuvent intervenir dans le choix des localités : statut, sources de financement, expériences antérieures...

Par ailleurs, ce qui caractérise les ONG(s) dans le cadre des programmes de récupération nutritionnelle est qu'elles ont, dans leur majorité, les mêmes partenaires financiers (organismes internationaux). De ce fait, divers types de rapports se dégagent. Souvent, ces rapports tendent à des rapports conflictuels occasionnés par une course à la visibilité dans le but de séduire le donateur : d'où « le cirque humanitaire ». Néanmoins, des relations de partenariat peuvent découler d'une parfaite coordination entre les acteurs. Ceci peut être favorisé par l'existence d'un cadre de concertation.

Nonobstant la présence de ces centres de récupération nutritionnelle, la malnutrition demeure un fléau social réel. Elle est loin d'être éradiquée en dépit des efforts consentis par les prestataires de ces centres. Cette situation est donc alarmante et nécessite encore une étude.

Dans la perspective d'une analyse sociologique, nous envisageons une entrée par le fonctionnement des ONG(s) pendant la crise nutritionnelle pour comprendre les mécanismes et interactions qui naissent autour de la prise en charge de la malnutrition sévère. Cette approche dite fonctionnaliste, va nous permettre de mieux appréhender les tenants et les aboutissants nés de cette prise en charge de la malnutrition. De ce fait, notre analyse se focalise sur une question principale : par quel mécanisme l'ONG BEFEN prend-t-elle en charge les enfants sévèrement malnutris?

En outre, d'autres questions secondaires sont formulées ainsi que suit :

L'implantation géographique de L'ONG BEFEN répond-t-elle réellement au besoin de prise en charge nutritionnelle de la population ? Selon quelles logiques s'opère-t-elle ?

Quelles sont les modalités de prise en charge de la malnutrition ? Quels sont les critères d'entrée et de sortie des CREN ? Comment s'effectue le traitement?

Comment les populations perçoivent-elles la malnutrition ? Comment les populations perçoivent-elles les centres de récupération nutritionnelle ?

Quels types de rapports l'ONG BEFEN entretient-elle avec les partenaires financiers ? Avec les autres ONG oeuvrant dans le même secteur déjà en place ? Avec les CSI ? Avec la population ?

1.5. Objectifs de la recherche

L'objectif principal visé dans ce travail est d'étudier la prise en charge de la malnutrition infantile sévère par l'ONG BEFEN dans le département de Mirriah. Des objectifs spécifiques ont été formulés ainsi que suit :

2 décrire les caractéristiques socioculturelles des mères et/ou accompagnantes d'enfants malnutris admises au CREN de l'ONG BEFEN ;

3 déterminer le processus d'installation ainsi que les activités menées par l'ONG BEFEN dans la prise en charge de la malnutrition ;

4 analyser les perceptions de la malnutrition, du programme de récupération nutritionnelle et les stratégies sur de la malnutrition par les différents acteurs ;

5 analyser les différentes interactions nées de la prise en charge de la malnutrition par l'ONG BEFEN;

1.6. Hypothèses de la recherche

Certains facteurs déterminent la prise en charge de la malnutrition par l'ONG BEFEN. Ces facteurs peuvent constituer les hypothèses dont nous testerons la validité au cours de ce travail.

6 L'implantation géographique de L'ONG BEFEN répond au besoin de prise en charge nutritionnelle des enfants.

7 L'application (par l'agent de santé) des règles de prise en charge de la malnutrition détermine les rapports entre les agents de santé et les populations bénéficiaires.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard